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Tribune

Au Maroc, la chasse aux étrangers tue et pendant ce temps, l’UE négocie et se tait

Dans le nord du Maroc, les scènes se répètent depuis des mois voire des années mais elles ont atteint une ampleur sans précédent ces dernières semaines. La police et les militaires marocains raflent des centaines d’enfants, de femmes et d’hommes, pour la plupart originaires de pays subsahariens.

Publié
L'UE et le Maroc maintiennent la pression sur les migrants subsahariens / PH. Le Soir echos
Temps de lecture: 2'

Ces chasses à l’homme ont principalement lieu dans les villes du nord du pays, El Hoceima, Ksar El Kebir, Nador, Taourirt et Tanger : 140 migrants ont été interpellés le 27 juillet autour de la ville de Nador, quelques jours plus tôt (le 24 juillet), ce sont près de 700 migrants qui ont été arrêtés dans le quartier Boukhalef à Tanger.

Ces traques donnent lieu à des scènes humiliantes. À Tanger, une mère sénégalaise avec son enfant âgé de deux ans a été violentée en pleine rue par les forces de l’ordre (ou du désordre ?) pour être conduite presque dénudée dans un camion policier. Aux alentours de Nador, une réfugiée a été contrainte d’abandonner son bébé de 7 mois dans la forêt, une autre y a laissé un de ses jumeaux, âgé de 3 ans.

Ces violences policières qui obéissent à des stratégies ciblées, entraînent également la mort de nombreux migrants.

Responsabilité du Maroc et de l’UE

Après que les polices espagnoles et marocaines de part et d’autre de ces frontières traquent nuit et jour des enfants, des femmes et des hommes comme si il s’agissait d’éliminer des brebis galeuses, les personnes sont généralement conduites à bord de bus près d’Oujda à la frontière avec l’Algérie, quand elles ne sont pas emprisonnés dans des lieux nullement prévus à ce type d’enfermement.

Les gouvernements marocains et les autorités de l’Union européenne qui rivalisent depuis des années de déclarations contre les migrants présents au Maroc sont responsables de cette politique xénophobe.

Pour rappel, le 7 juin 2013, le Maroc, l’UE et 9 États membres de l’UE (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie, Pays-Bas, Portugal, Suède et Royaume Uni) ont signée une «Déclaration conjointe établissant un Partenariat de mobilité entre le Royaume du Maroc et l’Union européenne et ses Etats membres». Ce texte qui établit un ensemble d’objectifs politiques et prévoit une série de mesures pour une «meilleure gestion de la migration» , montre ses premiers effets.

Nous demandons à ce que Cécilia Maelström, commissaire européenne aux affaires intérieures, Saâd Eddine El Othmani, ministre marocain des affaires étrangères et de la coopération, et les ministres des Affaires étrangères des 9 États membres de l’UE agissent urgemment pour que les exactions policières au Maroc à l’encontre des migrants s’arrêtent immédiatement.

Nous demandons à ce que les exilés présents sur le territoire marocains soient traités dignement quelque soit leur situation administrative.

Nous demandons au gouvernement espagnol et aux autorités de l’Union européenne de prendre en compte les demandes d’admission sur le territoire de l’UE de celles et ceux qui demandent à bénéficier d’une protection, et de ne plus les refouler.

Visiter le site de l'auteur: http://www.migreurop.org

Tribune

Migreurop
Réseau d'associations de protection des migrants
Temsamani
Auteur : SidizenKane
Date : le 05 août 2013 à 14h50
Quelle honte pour le Maroc!
Humilier et maltraiter nos frères Africains est inacceptable.
La population civile doit dénoncer ces exactions.
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