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Villiers-le-Bel : la justice met en cause les policiers
S
8 avril 2010 10:29
Villiers-le-Bel : la justice met en cause les policiers

La cour d’appel de Versailles a demandé la réouverture de l’instruction sur l’accident entre une voiture de police et une moto qui avait fait deux morts et déclenché des émeutes en novembre 2007

Les textos ont très vite circulé dans la cité hier : l’enquête sur la collision mortelle de Villiers-le-Bel est relancée. L’accident entre la voiture de police et la moto de Mouhsin et Laramy avait causé la mort des deux adolescents et déclenché deux nuits d’émeutes à Villiers-le-Bel en novembre 2007. Au terme de l’information judiciaire, les policiers impliqués dans les faits avaient bénéficié d’un non-lieu le 23 octobre dernier.

Mais hier matin, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles a infirmé ce non-lieu et ordonné un supplément d’information. Les magistrats ont également ordonné la mise en examen du policier qui se trouvait au volant le soir du drame, pour « homicides involontaires ». Selon le parquet général de Versailles, « il y a des charges suffisantes pour considérer que le conducteur a enfreint les règles du Code de la route ». C’est le président de la chambre de l’instruction qui sera chargé de la poursuite de l’instruction et qui devrait entendre prochainement le policier mis en cause.

« C’est une décision de sagesse et d’apaisement, une décision de bon sens », a estimé hier Jean-Pierre Mignard, l’avocat des familles qui avaient fait appel de l’ordonnance de non-lieu. « Pour les familles, c’est une satisfaction. Omar, le frère de Mouhsin, a confié qu’il était très fier de la justice de son pays. »

L’avocat va pouvoir obtenir ce qu’il a réclamé en vain au magistrat instructeur. « La cour d’appel considère que l’information judiciaire n’était pas achevée, qu’elle n’était pas complète. Il manquait la confrontation entre les fonctionnaires de police et les résultats des expertises. Ils expliquaient dans leurs dépositions qu’ils roulaient à une vitesse normale, à 40 km/h, 50 km/h. Il a été démontré qu’ils étaient à 64 km/h, en phase d’accélération. Ils seront réentendus et devront expliquer pourquoi ils accéléraient, pourquoi ils n’avaient pas de gyrophare. »

L’absence de casques, de freins sur la moto, la priorité grillée, leur vitesse élevée… Jean-Pierre Mignard n’élude pas les responsabilités des deux jeunes dans le drame qui leur a coûté la vie. « Mais il était extravagant que toutes les responsabilités pèsent sur eux et aucune sur les policiers. »

Cette décision pourrait également contribuer à apaiser le climat qui va entourer le procès des tireurs présumés des émeutes devant la cour d’assises du Val-d’Oise. A partir du 21 juin, quatre personnes comparaissent en effet pour tentative de meurtre sur policiers en bande organisée, un cinquième pour complicité de ces mêmes faits.

[www.leparisien.fr]
 
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