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Une victoire contre le mur de séparation
6 septembre 2007 13:02
Le 4 septembre, la Cour suprême israélienne a donné raison à des villageois de Cisjordanie et ordonné la modification du tracé du mur destiné à séparer les Palestiniens des Israéliens. Une décision qui récompense la stratégie pacifiste adoptée par les habitants de Bil'in.

De la porte d'entrée de sa maison en pierre, Waheed Suleiman Yassin jouit d'une vue remarquable sur les collines environnantes et d'un excellent poste d'observation sur l'un des projets israéliens les plus controversés en Cisjordanie. A une vingtaine de mètres de chez lui, et sur deux côtés de sa maison, s'étend un imposant réseau de barrières métalliques et de routes de patrouille qui fait partie du mur de séparation dont la longueur doit atteindre à terme 720 kilomètres. Le 4 septembre, les opposants à ce mur ont remporté une rare victoire : la Cour suprême israélienne a ordonné au gouvernement de modifier son tracé pour qu'il ne passe plus par Bil'in et que des villageois comme M. Yassin puissent récupérer des terres dont ils étaient privés depuis près de trois ans.

M. Yassin, 43 ans, qui exploite le calcaire d'une carrière voisine, vit dans sa maison depuis vingt-cinq ans. Celle-ci, située au sommet d'une colline et dominant Bil'in et les villages alentour, faisait l'admiration de tous. "Les gens nous enviaient pour la magnifique vue que nous avions", dit-il, assis devant chez lui. "Il y a trois ans, c'était un paradis, et puis il y a eu le mur." Comme beaucoup de villageois, il s'est soudain trouvé privé de la majeure partie de ses terres, plantées d'oliviers et de figuiers. Et il a vu Modiin Illit, l'une des colonies dans les Territoires occupés qui connaissent la plus forte expansion, s'étendre. Abritant aujourd'hui 30 000 colons, pour la plupart ultraorthodoxes, elle est appelée à devenir une ville de 150 000 habitants.

Au grand embarras du gouvernement israélien, la Cour suprême a fait valoir que l'actuel tracé ne se justifiait pas et a ordonné au ministère de la Défense de lui en soumettre un nouveau. "Nous n'étions pas convaincus de la nécessité, sur un plan sécuritaire, de maintenir ce tracé qui passe sur des terres du village de Bil'in", a déclaré la juge Dorit Beinish. Bien qu'il ne s'agisse pas d'une première, cette décision de justice se distingue par la fermeté du langage employé et par le fait que Bil'in est l'un des rares villages palestiniens à avoir gagné la partie en opposant une résistance pacifique au mur pendant deux ans et demi. "Les armes ont été interdites dès le départ, raconte M. Yassin. Nous avons décidé de mener un combat pacifique, car nous savions que si nous avions recours aux armes nous ne récupérerions pas un pouce de terrain. Si nous avions tiré une seule balle, l'armée israélienne en aurait profité pour liquider tout le village."

Chaque vendredi, des manifestants se rendent à la clôture en chantant et en brandissant des drapeaux et ils affrontent les soldats israéliens. L'armée répond aux jets de pierres par des tirs de gaz lacrymogène, de grenades incapacitantes et de balles en caoutchouc. Deux manifestants au moins ont été gravement blessés et beaucoup d'autres plus légèrement atteints, dont le fils et le cousin de M. Yassin. Le 4 septembre, des dizaines de villageois se sont rendus en camions ou en fourgons jusqu'à la clotûre, où, sous les yeux des soldats israéliens, ils ont brandi des drapeaux et tapé à coups de bâtons sur la barrière métallique. Un villageois s'est adressé à la foule avec un haut-parleur : "Si nous en sommes là aujourd'hui, c'est grâce à votre persévérance. Ce sont vos protestations qui nous ont fait connaître au reste du monde et nous ont valu la victoire", a proclamé Abdul Latif Yassin, un instituteur de 50 ans. "Les terres qui se trouvent derrière la barrière nous ont été restituées aujourd'hui." Un des organisateurs de la manifestation, Nasir Samarra, 27 ans, se tenait dans la foule, vêtu d'un tee-shirt sur lequel on pouvait lire "Libérez la Palestine". "Notre lutte ne fait que commencer", a-t-il expliqué. "Nous voulons qu'Israël applique cette décision et ne se contente pas de rendre un jugement."

Comme il y a toujours des militants étrangers et israéliens parmi les manifestants, cette campagne est devenue l'un des hauts lieux de l'action non violente menée conjointement par des Israéliens et des Palestiniens. "C'est une grande victoire dans la lutte du peuple contre le mur et l'occupation", a déclaré Jonathan Pollack, l'un des principaux militants israéliens à Bil'in. "Cette décision a attiré l'attention sur une question que nous évoquions en appel : le fait que le mur est conçu pour permettre l'expansion des colonies et s'emparer des terres, et non comme un outil sécuritaire."
6 septembre 2007 13:03
Israël soutient que le mur a été érigé pour protéger ses citoyens des opérations de kamikazes et que, même si elle n'est qu'à moitié achevée, sa construction a eu un impact majeur en réduisant le nombre d'attentats. Cependant, dans un avis consultatif rendu en 2004, la Cour internationale de justice a jugé que les tronçons de la clôture qui empiétaient sur le territoire cisjordanien étaient illégaux et devaient être démantelés. Une fois les travaux achevés, 10,1 % de ces territoires seront du côté "israélien".

Rory McCarthy
The Guardian

Source : [www.courrierint.com]
6 septembre 2007 22:46
Et quel est le poids de cette cour de justice ? ZERO !
même l'onu n'est jamais parvenu à faire appliquer sur le terrain ses résolutions !

israel n'en a cure !
 
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