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Tunisie : Cap sur la culture
a
15 juin 2006 13:20
TUNISIE - 11 juin 2006 - par FAWZIA ZOUARI, ENVOYÉE SPÉCIALE



Bibliothèques, musées, cinémas, galeries d’art… le gouvernement multiplie les projets. Et se donne les moyens du succès.

Donner une place importante à la culture, adopter une politique cultuelle qui confirme le choix tunisien de modernité :tel a été en substance le discours prononcé par le président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali, le 29 mai au palais de Carthage, à l’occasion de la journée de la Culture. La Tunisie est l’un des rares pays de la région à dédier une journée spéciale à la célébration nationale de la culture et à lui consacrer des moyens significatifs. Ce qui permet à son ministre de la Culture, Mohamed el-Aziz Ben Achour, d’affirmer : « L’État tunisien fait des sacrifices pour la culture alors que nos moyens sont limités et que nous sommes dans une région sensible. Car nous savons que nous ne pouvons pas relever le défi de la modernité et de la globalisation sans nous préoccuper de la culture. » Bénéficiant actuellement de 1,1 % du budget global, le secteur culturel passera donc à 1,25 % en 2009. En outre, l’attribution des plus beaux sites à des lieux culturels comme la nouvelle Bibliothèque nationale à la Kasbah ou la future Cité de la culture sur l’avenue Mohammed-V confirme l’ambition des autorités tunisiennes de marquer le tissu urbain d’une empreinte culturelle. Enfin, la volonté de faire accéder toutes les catégories sociales à la culture et de décentraliser celle-ci se trouve confortée par les dernières recommandations présidentielles de relancer les activités des Maisons de la culture à travers le pays, de concevoir un plan d’action pour les Maisons de jeunes et d’assurer une rotation des comités culturels régionaux.
Modernisation s’accordant avec technologies de pointe, Tunis vient de se doter d’une nouvelle Bibliothèque nationale qui répond aux dernières normes de conservation et de consultation. Ce bâtiment de 35 000 m2, qui remplace celui de Souk al-Attarine, dispose des derniers supports numériques pour gérer un fonds riche de près de 1 million de monographies, de 40 000 titres manuscrits et de 16 000 collections de périodiques. Cette structure entend jouer un rôle de locomotive pour les 380 bibliothèques publiques afin de garantir la coordination technique et l’uniformisation des traitements de documents. D’autres structures existantes devraient bénéficier de la même modernisation : tel le parc des 203 Maisons de la culture dont 185 ont accès à Internet, et dont il s’agit d’améliorer l’infrastructure informatique, la mise à niveau et le confort, trois impératifs pouvant pallier la faible fréquentation qu’on y enregistre actuellement.

La modernisation n’excluant pas la mise en exergue des repères identitaires, le dossier du patrimoine se trouve au centre du programme présidentiel et de nombreux travaux sont en cours - grâce à un crédit de la Banque mondiale - tels que la modernisation du musée du Bardo (17 millions de dinars, soit environ 10 millions d’euros), du musée de Sousse (5 millions de dinars), du Musée des arts et des traditions populaires de Djerba (3,5 millions de dinars). Un fonds de solidarité avec la France permettra, lui, de mettre en valeur le site de Dougga, dans le Nord-Ouest, avec un objectif de 200 000 visiteurs, au lieu des 60 000 actuels.

Cet effort s’accompagne d’une recommandation « d’injecter du culturel dans le tourisme », l’objectif étant d’éviter l’érosion touristique et de changer l’image « sable fin, chameaux et jasmin » d’une Tunisie prête à une vraie stratégie de mise en œuvre du tourisme culturel visant à préserver les sites, à sauvegarder les savoir-faire traditionnels, à créer des catalogues manuels de référence répertoriant ?les arts et les métiers de l’artisanat.

Cette politique d’affirmation de l’enracinement de la Tunisie dans un passé spécifique ne contredit pas, selon les responsables du secteur, son option pour la modernité, ni ne témoigne d’une quelconque illusion quant à la réussite dans le seul « retour au passé ». Bien au contraire, leur impératif consiste à s’opposer aux tenants de l’obscurantisme et aux chantres des âges d’or. Ainsi, le Salon du livre de Tunis, qui s’est déroulé fin avril 2006, a-t-il clairement choisi de bannir les livres islamistes et n’a pas hésité à inviter de nombreux écrivains étrangers. Les arts vivants s’inscrivent dans cette même perspective de parti pris pour l’époque contemporaine : d’où le soutien au développement de l’expression corporelle et aux ateliers de lecture dans les quartiers défavorisés, la multiplication de galeries de peinture, les subventions accordées au cinéma tunisien - 2,6 millions de dinars par an -, dont on notera le renouveau avec des films à succès et une présence cette année à Cannes forte de 19 réalisateurs dans le cadre d’une « Journée du cinéma tunisien ».

Les festivals, 350 entre Tunis et les régions, doivent désormais améliorer leur prestation - le nombre ayant parfois nui à la qualité - et se déployer sur l’année au lieu de se concentrer sur la seule période estivale. L’exemple de ce retour à la qualité est le Festival de Carthage (voir ci-contre le programme de l’édition 2006), qui a retrouvé depuis l’année dernière sa vocation de vraie scène musicale sous l’impulsion de son directeur Raouf Ben Amor, lequel n’a pas hésité à sacrifier les spectacles de divertissement au bénéfice des spectacles de création nationale et étrangère.

Outre que le paysage audiovisuel vient d’enregistrer la naissance d’une « Radio culturelle » venant s’ajouter aux quatre radios nationales existantes, des chantiers de grande ampleur sont en cours. On retiendra la mise en place d’un « Centre international de traduction » et d’un « Multiplex », le premier complexe culturel des Berges du lac (8 000 m2) qui abritera 12 salles de cinéma. Toutefois, le plus gros chantier en cours reste la Cité de la culture, un projet auquel tient particulièrement le chef de l’État et qui ouvrira ses portes en 2009. Cette esplanade de 8 ha dont la réalisation est estimée à 90 millions de dinars abritera entre autres un opéra de 1 800 places, des salles de projection de 300 à 700 places, une galerie d’exposition et une tour pour l’animation culturelle… La Tunisie des grands travaux est donc une réalité, et ce pays, petit par la taille, peut enfin prétendre à une grande place sur la scène culturelle internationale. Il est à regretter que tant d’efforts ne soient pas assez connus et convenablement médiatisés.


JeuneAfrique.com
z
17 juin 2006 19:36
Pourquoi n'avons-nous pas des frontieres avec un pays comme la tunisie? C'est dommage, il y aurait pu y avoir tellement de partenariats et d'echange d'experiences dans ces 2 economies liberales similaires.
I
17 juin 2006 19:59
Citation
andi espoir a écrit:
, adopter une politique cultuelle






C est une faute de frappe anodine ou fait éxprés??
a
17 juin 2006 20:11
Citation
Iron-man a écrit:
Citation
andi espoir a écrit:
, adopter une politique cultuelle






C est une faute de frappe anodine ou fait éxprés??



J'ai vérifié dans Jeune Afrique, c'est bien cultuelle, un terme relatif au culte !
i
17 juin 2006 20:52
Citation
Iron-man a écrit:
Citation
andi espoir a écrit:
, adopter une politique cultuelle






C est une faute de frappe anodine ou fait éxprés??


lA HONTE, TONYthumbs down
grinning smileygrinning smileygrinning smileygrinning smiley
I
17 juin 2006 20:59
ha!ha!ha!ha!Cool



Qu est ce que qu une politique cultuelle a à voir avec une politique culturelle?



faute de frappe de nos amis de jeune afrique,on leur en veut pas ils sont jeunesgrinning smiley
 
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