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Tests PCR : sa négativité n'est pas une garantie contre le coronavirus
20 juillet 2020 13:26
 
Les limites des tests PCR 0

De 20 à plus de 70 % de faux-négatif dans le dépistage de la Covid-19

La lutte contre la Covid-19 passe par la détection des personnes contaminés, grâce à la combinaison des tests PCR, d’une part, pour repérer les individus porteurs du virus, potentiellement « contaminateurs » et futurs malades et, d’autre part, les tests sérologiques, pour identifier ceux qui ont déjà contracté récemment l’infection, même sans avoir eu de symptômes.
Ces examens permettraient théoriquement de séparer la population en trois catégories : 1/ les non-infectés susceptibles d’être atteints ; 2/ les infectés, positifs au virus, disséminateurs potentiels de la pathologie et donc à isoler ; 3/ ceux qui « guéris » disposent d’anticorps contre le virus.
La réalité est plus complexe, le virus sachant se « cacher » pendant sa période d’infectiosité. Il parait nécessaire de rappeler la portée de ces tests, leurs éventuelles limites et les moyens mis en œuvre par les autorités sanitaires pour contrecarrer justement ces limites.

Le test virologique (RT-PCR) :la négativité n’élimine pas l’infection
Malgré sa très haute spécificité, c’est-à-dire sa capacité à ne détecter que les porteurs de ce type de virus, proche de 100 %, et sa bonne sensibilité à réagir à la présence du virus, sa fiabilité dépend de nombreux facteurs, y compris humain.
Le prélèvement exige en effet d’aller recueillir des cellules au fond des muqueuses de l’arbre respiratoire en enfonçant un écouvillon dans le nez jusqu’à l’arrière de la tête. Il nécessite du personnel expérimenté, faute de quoi, le test risque d’être infructueux. Pour compliquer la situation, le virus est parfois indétectable dans les voies respiratoires supérieures mais présent dans les poumons !
A cause de ces deux « écueils » notamment, on estime que la fiabilité du test se situe en fait entre 60 et 80 %.
Une étude, réalisée par des biologistes de la Johns Hopkins Medicine University aux Etats-Unis a bien confirmé ces difficultés en établissant que les sujets infectés présenteraient pourtant un test négatif à :
• pratiquement 100 % le jour de la contamination ;
• 67 % au 4ème jour suivant la contamination ;
• 38%, le jour de l’apparition des symptômes ;
• 20 % en moyenne 3 jours après la survenue des symptômes ;
• 66 % au 21ème jour après la contamination.

Les Tests sérologiques : un outil en appui du PCR
Pour rémédier à ce problème des faux-négatifs, on peut faire un tests sérologique en cas d’un test PCR négatif, pour confirmer une infectiosité dès lors qu’un patient présente des symptômes.
Ces tests s’effectuent sur un prélèvement de sang et détectent les anticorps élaborés par notre organisme pour combattre le virus, appelés également Immunoglobulines (Ig en abréviation) sous forme de 2 types, les IgM et les Ig G. Les IgM sont détectables à partir du 7ème jour après l’intrusion du virus dans l’organisme chez les patients les plus sévères et au cours de la 2ème semaine pour les autres ; ils disparaissant environ 3 semaines après l’infection. Quand aux IgG, ils ne sont détectés qu’à partir du 14ème jour après la contamination et diminuent par la suite progressivement pour disparaitre en moyenne en 40 jours. Ainsi, les tests sérologiques identifient ceux qui ont contracté récemment l’infection, et ce même sans avoir eu de symptômes.

Le test PCR : quand même décisif !
Le test décisif reste plus que jamais le PCR dans la mesure ou il permet de repérer si oui ou non une personne est porteuse du virus à un moment donné. Ce qui implique que cette opération soit renouvelée malheureusement assez fréquemment, en particulier dans les entreprises, pour « traquer » ces cas trompeurs de faux-négatifs. La mise au point et/ou l’arrivée de nouveaux tests toujours plus performants réduira quelque peu cette part d’incertitude qu’on connaît, comme les tests salivaires moins invasifs. En attendant, on comprend mieux pourquoi les autorités sanitaires sont obligées de procéder, à juste raison, à des reconfinements locaux, là où nait un foyer d’envergure susceptible de dissémination épidémique du fait d’une proportion de personnes non détectées. Et pourquoi il est primordial de continuer à respecter les mesures préventives (port obligatoire de masque, respect de la distanciation…) ainsi que ne le cesse de le répéter le ministre de la Santé, le Pr Khalid Ait Taleb.

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