Mbarek mess2oud , Maroc le premier pays a ............
Rechercher MAROC • Un journal gay diffusé sous le manteau
C'est à Rabat, dans la plus totale clandestinité, que Mithly, le magazine des homosexuels marocains, a été imprimé en cachette des fous de Dieu. Il est le premier du genre dans le monde arabe.
21.04.2010 | Amélie Amilhau | Le Soir
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TURQUIE L’homosexualité ne passe toujours pas TÉMOIGNAGE "J'ai 25 ans, je suis iranien et je suis homosexuel" ISRAEL A Jérusalem, le combat des ultra-orthodoxes contre les gays OUGANDA L’homosexualité considérée comme un crime AFRIQUE L'homophobie a le vent en poupe
Sur le web
Le Soir L'article original (en français) Mithly Le site du magazine lancé en avril 2010
Fiches pays
* Maroc
Extrait du premier numéro de Mithly Magazine
Extrait du premier numéro de Mithly Magazine
Une révolution, un immense pas en avant : les superlatifs ne manquent pas dans la communauté homosexuelle marocaine pour qualifier la sortie du premier magazine gay du monde arabe, Mithly ("homo". Ces 19 pages entièrement consacrées à ce sujet ultratabou au Maroc créent beaucoup d'espoir. "Jusqu'à aujourd'hui, tout ce qu'on pouvait lire sur nous dans les journaux marocains était profondément injurieux. On nous présentait comme des pervers, des dangers pour la société marocaine. Avec Mithly, nous avons voulu donner notre version des choses", explique Mourad, l'un des auteurs de cet ovni journalistique.
Leur volonté : faire entendre la voix des gays. Mais pas question pour Mourad ni pour les autres auteurs de donner leurs véritables identités. La revue a été écrite dans la clandestinité. Les 200 exemplaires ont été imprimés en cachette et sont diffusés sous le manteau. C'est principalement via le site www.mithly.net que les lecteurs peuvent découvrir le magazine. "C'était impossible de faire autrement. Un magazine de ce genre peut nous attirer des problèmes non seulement avec les autorités, mais aussi avec les extrémistes. Un fou de Dieu peut venir me tuer dans la rue parce qu'il croit que ça va lui faire gagner une place au paradis", s'inquiète Mourad. Pas d'appel au meurtre pour l'instant mais déjà une condamnation claire des islamistes. Le journal Attajdid, proche du Parti de la justice et du développement (un parti islamiste représenté au Parlement), a immédiatement dénoncé dans ses colonnes la nouvelle parution. Confortablement installé dans son bureau de Rabat, Mustapha Khalfi, le directeur de publication d'Attajdid, persiste et signe : "Les autorités doivent interdire cette publication qui porte atteinte aux valeurs islamiques de la société marocaine", plaide-t-il calmement, en expliquant que "l'homosexualité est contre l'avenir de l'humanité".
Le pouvoir marocain n'a pour l'instant pas réagi. Mais les papas de Mithly savent que tout article trop subversif pourrait leur couper les ailes. Il faut dire que l'homosexualité est considérée ici comme un délit qui peut coûter de six mois à trois ans de prison. Et que la société marocaine peut devenir très agressive avec ceux qui tentent de sortir un tant soit peu de la clandestinité.
La une du premier numéro, sorti en avril 2010Silhouette élancée et petite voix craintive, Amine, un étudiant de 23 ans, frissonne encore au souvenir de son coming out forcé : "Un ami de mes parents m'a vu avec un de mes copains. Il leur a dit et en a parlé à tout le quartier. Ma famille, très pratiquante, m'a renvoyé de la maison. Dans la rue, tout le monde me montrait du doigt, m'insultait. Ma vie est devenue un enfer du jour au lendemain." Pour retrouver un semblant de tranquillité, Amine n'a pas eu d'autre choix que de retourner chez lui une jeune demoiselle à son bras. Il se retrouve aujourd'hui dans une impasse : "Je peux soit me marier avec une femme que je n'aime pas et que je ne rendrai jamais heureuse, soit courir le risque de perdre ma famille, d'être mis au ban de la société et ne jamais trouver de travail."
Malgré ces idées noires, Amine esquisse un sourire dans la petite chambre louée à la journée où il s'offre quelques heures d'intimité avec Karim, son petit ami depuis un an et demi. "L'existence de ce magazine montre que les choses commencent un peu à bouger. Qui sait, on arrivera peut-être un jour à vivre notre amour au grand jour et faire admettre que nous sommes des êtres humains comme les autres", soupire-t-il, rêveur. Avant de signifier d'un geste de la main qu'il n'y croit en fait pas tant que ça.
(Par crainte de représailles, toutes les personnes qui ont témoigné pour cet article nous ont demandé de
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C'est à Rabat, dans la plus totale clandestinité, que Mithly, le magazine des homosexuels marocains, a été imprimé en cachette des fous de Dieu. Il est le premier du genre dans le monde arabe.
21.04.2010 | Amélie Amilhau | Le Soir
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Sur le web
Le Soir L'article original (en français) Mithly Le site du magazine lancé en avril 2010
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* Maroc
Extrait du premier numéro de Mithly Magazine
Extrait du premier numéro de Mithly Magazine
Une révolution, un immense pas en avant : les superlatifs ne manquent pas dans la communauté homosexuelle marocaine pour qualifier la sortie du premier magazine gay du monde arabe, Mithly ("homo". Ces 19 pages entièrement consacrées à ce sujet ultratabou au Maroc créent beaucoup d'espoir. "Jusqu'à aujourd'hui, tout ce qu'on pouvait lire sur nous dans les journaux marocains était profondément injurieux. On nous présentait comme des pervers, des dangers pour la société marocaine. Avec Mithly, nous avons voulu donner notre version des choses", explique Mourad, l'un des auteurs de cet ovni journalistique.
Leur volonté : faire entendre la voix des gays. Mais pas question pour Mourad ni pour les autres auteurs de donner leurs véritables identités. La revue a été écrite dans la clandestinité. Les 200 exemplaires ont été imprimés en cachette et sont diffusés sous le manteau. C'est principalement via le site www.mithly.net que les lecteurs peuvent découvrir le magazine. "C'était impossible de faire autrement. Un magazine de ce genre peut nous attirer des problèmes non seulement avec les autorités, mais aussi avec les extrémistes. Un fou de Dieu peut venir me tuer dans la rue parce qu'il croit que ça va lui faire gagner une place au paradis", s'inquiète Mourad. Pas d'appel au meurtre pour l'instant mais déjà une condamnation claire des islamistes. Le journal Attajdid, proche du Parti de la justice et du développement (un parti islamiste représenté au Parlement), a immédiatement dénoncé dans ses colonnes la nouvelle parution. Confortablement installé dans son bureau de Rabat, Mustapha Khalfi, le directeur de publication d'Attajdid, persiste et signe : "Les autorités doivent interdire cette publication qui porte atteinte aux valeurs islamiques de la société marocaine", plaide-t-il calmement, en expliquant que "l'homosexualité est contre l'avenir de l'humanité".
Le pouvoir marocain n'a pour l'instant pas réagi. Mais les papas de Mithly savent que tout article trop subversif pourrait leur couper les ailes. Il faut dire que l'homosexualité est considérée ici comme un délit qui peut coûter de six mois à trois ans de prison. Et que la société marocaine peut devenir très agressive avec ceux qui tentent de sortir un tant soit peu de la clandestinité.
La une du premier numéro, sorti en avril 2010Silhouette élancée et petite voix craintive, Amine, un étudiant de 23 ans, frissonne encore au souvenir de son coming out forcé : "Un ami de mes parents m'a vu avec un de mes copains. Il leur a dit et en a parlé à tout le quartier. Ma famille, très pratiquante, m'a renvoyé de la maison. Dans la rue, tout le monde me montrait du doigt, m'insultait. Ma vie est devenue un enfer du jour au lendemain." Pour retrouver un semblant de tranquillité, Amine n'a pas eu d'autre choix que de retourner chez lui une jeune demoiselle à son bras. Il se retrouve aujourd'hui dans une impasse : "Je peux soit me marier avec une femme que je n'aime pas et que je ne rendrai jamais heureuse, soit courir le risque de perdre ma famille, d'être mis au ban de la société et ne jamais trouver de travail."
Malgré ces idées noires, Amine esquisse un sourire dans la petite chambre louée à la journée où il s'offre quelques heures d'intimité avec Karim, son petit ami depuis un an et demi. "L'existence de ce magazine montre que les choses commencent un peu à bouger. Qui sait, on arrivera peut-être un jour à vivre notre amour au grand jour et faire admettre que nous sommes des êtres humains comme les autres", soupire-t-il, rêveur. Avant de signifier d'un geste de la main qu'il n'y croit en fait pas tant que ça.
(Par crainte de représailles, toutes les personnes qui ont témoigné pour cet article nous ont demandé de