Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
Les SSII courtisent les ingénieurs marocains
a
20 septembre 2007 03:42
ASSALAM ALAYKOUM:


Les SSII courtisent les ingénieurs marocains
Pour remédier à la pénurie de certains profils, les sociétés de services informatiques se tournent vers les ingénieurs marocains, prêts à abandonner leur pays d'origine pour un temps.

Sandrine Chicaud , 01 Informatique (n° 1912-1913), le 11/09/2007 à 07h00


« Toutes les SSII recrutent au Maroc ! »
Valérie Lion, la DRH d'Acti, sait de quoi elle parle. Sa société de services a embauché, entre septembre et décembre dernier, une quinzaine d'informaticiens. « Mais attention, cela ne doit pas devenir une habitude, insiste-t-elle. Il y a suffisamment de candidats intéressants en France. Nous devons réserver ces actions à des profils rares. » Elle s'est ainsi cantonnée aux postes d'ingénieurs DBA Oracle et Oracle Application et aux spécialistes SAP et Peoplesoft.

Même refrain chez One Point. Pour remédier aux difficultés d'embauche de certains informaticiens expérimentés, dotés de compétences en langage Java, JEE, et .Net, par exemple, la SSII a rencontré à Casablanca pas moins de 300 candidats. Pour l'heure, une trentaine d'entre eux ont déjà rejoint la société en France.

Une formation efficace et francophone

Côté recruteurs, le choix du Maroc n'est pas anodin. D'abord, on y trouve de jeunes ingénieurs très bien formés. Ils parlent le français couramment et, sur le plan culturel, se sentent assez proches de la France. Et puis, il faut le reconnaître, bon nombre de Marocains sont aujourd'hui portés par la vague de dynamisme qui traverse leur pays. Le roi Mohammed VI a affiché haut et fort ses ambitions de faire de son pays une grande destination offshore. Les entreprises françaises s'y installent donc de plus en plus. C'est le cas, par exemple, de Cap Gemini, d'Unilog ou d'Atos. Dans ce contexte, l'idée de s'ouvrir à l'international fait son chemin.

De nombreux informaticiens estiment, à juste titre, qu'une expérience en France de quatre ou cinq ans est un bon moyen d'enrichir son CV. Quitte à revenir ensuite dans leur pays d'origine. Après avoir travaillé dans une société marocaine filiale d'un groupe français, Ahmed Ouhmoudou a rejoint le groupe One Point en mars 2006. « J'avais envie de m'investir dans des projets de qualité. Et puis, je m'étais déjà familiarisé avec les méthodes de gestion à la française et avec les équipes multiculturelles. » Aujourd'hui, il ne regrette pas le voyage. En revanche, la lourdeur des procédures administratives à remplir pour faire venir sa femme du Maroc l'a un peu surpris.

Monter un vrai dispositif d'accompagnement

Dans la pratique, de telles opérations de recrutement requièrent une lourde préparation en amont. Un mois avant le début de la campagne, le groupe One Point a lancé un vaste plan de communication, publiant des annonces dans les journaux ou sur les sites d'emploi marocains. Il a ainsi reçu près de 3 000 CV. Sur place, une équipe de sept personnes s'est chargée de mener les entretiens.

« Si nous ne sentons pas, dès le départ, une grande motivation de leur part, nous arrêtons le processus d'embauche. Il est primordial de s'assurer qu'ils ont une envie très forte de s'ouvrir à une autre culture », raconte Marie Saradin, responsable RH du groupe One Point. Enfin, bâcler l'accueil de ces informaticiens est le meilleur moyen de leur donner envie de retourner chez eux illico presto. Mieux vaut donc prévoir un vrai dispositif d'accompagnement pour leur épargner les petits tracas du quotidien.
a
20 septembre 2007 03:44
ASSALAM ALAYKOUM:

Faciliter l'intégration des Marocains
Réserver le billet d'avion. La nouvelle recrue marocaine sera bien occupée avant de quitter son pays. Autant lui faciliter la vie.

Assurer l'accueil à l'aéroport. Débarquer dans un pays pour s'y installer est un peu déboussolant. Il est toujours agréable d'être aidé en arrivant.

Ôter le souci du logement. Contacter une agence immobilière avant l'arrivée du collaborateur. Celui-ci doit pouvoir visiter plusieurs logements. Prévoir des garanties. Par exemple, une lettre de l'employeur précisant qu'il s'agit bien d'une embauche sérieuse, en CDI.

Réserver un hôtel. En attendant de trouver une location, l'entreprise prend à sa charge quelques nuits d'hôtel, près du lieu de travail si possible.

Présenter le nouvel arrivant à l'ensemble de ses collègues. Ne le laissez pas livré à lui-même. C'est désastreux en terme d'image. Son manager doit prendre le temps d'effectuer le tour des bureaux pour lui faire rencontrer ses futurs collègues et ses responsables RH.

Désigner un responsable RH pour accompagner la recrue. Il peut s'avérer très utile d'identifier un seul interlocuteur, auquel le nouvel arrivant puisse se référer en cas de besoin.

Être à l'écoute. Le responsable RH prend en charge, gère et suit de près le dossier administratif du collaborateur. Il l'accompagne dans toutes ses démarches : de l'obtention du visa à celle du titre de séjour, en passant par l'inscription à la sécurité sociale.

Aider le nouvel arrivant à ouvrir un compte bancaire. Encore mieux : lui fixer un rendez-vous avec un conseiller financier. Même s'il n'existe pas de différence fondamentale avec le Maroc, il est appréciable de connaître un maximum de détails sur les différents produits financiers (chéquier, carte Bleue, crédits, etc.) pour mieux se les approprier.

Envisager éventuellement des formations pour combler un manque de compétences ou confronter les acquis du pays d'origine aux habitudes du pays d'accueil.
a
20 septembre 2007 03:45
TÉMOIGNAGE :
« Dès mon arrivée, One Point a respecté tous ses engagements »
Jamal El Moutaoukil, 27 ans, est architecte J2EE au sein du groupe One Point.

Au Maroc, je travaillais dans une société de services informatiques, filiale d'un groupe français. J'ai eu envie de partir pour évoluer. Je me sentais proche de la France. La langue n'était pas un obstacle, et j'ai pensé que je m'adapterais facilement. Après avoir envoyé mon CV à One Point, j'ai passé un entretien classique, durant lequel ils ont testé mes motivations et, par écrit, mes connaissances en JEE. Pour moi, il était primordial de partir sur de bonnes bases.

Quand je suis arrivé à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, un taxi m'attendait et l'hôtel était réservé. J'ai même reçu un coup de fil de la responsable des ressources humaines. J'ai beaucoup apprécié ! Ce qui m'a le plus impressionné, c'est que la société a respecté ses engagements. Toutes les démarches administratives - titre de séjour, sécurité sociale, etc. - avaient été prises en charge. Pour l'ouverture du compte bancaire, seule ma signature manquait. Et j'ai tout de suite obtenu un téléphone portable. Du Maroc, je ne réalisais pas à quel point ces tâches étaient contraignantes.

Dans le cadre de mes projets, je travaille aujourd'hui presque intégralement avec les technologies Web 2.0 - ce n'était pas le cas au Maroc. J'ai donc approfondi mes connaissances dans ce domaine. Même si j'ai laissé une vie derrière moi, j'ai réussi à nouer des liens d'amitié avec des collègues. J'ai juste un peu de mal avec les transports en commun. Le métro tous les jours, c'est l'enfer ! Et pour un musulman, il n'est pas forcément facile de trouver une mosquée près de son travail ou de manger dans n'importe quel restaurant.

Parcours
Juin 2004 : diplôme d'ingénieur d'Etat de l'Ecole nationale d'informatique et d'analyse des systèmes au Maroc.

Novembre 2004 : ingénieur d'études et développement chez RightShore, devenu Netfective.

Novembre 2006 : architecte J2EE pour le groupe One Point.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 20/09/07 03:46 par aberosabil.
a
20 septembre 2007 03:48
AVIS D'EXPERT :
« De bonnes connaissances théoriques de la gestion de projets »
Nicolas Plé, manager technique chez Ippon Technologie, recrute de jeunes ingénieurs marocains pour la filiale à Casablanca.

La rédaction , 01 Informatique (n° 1912-1913),
le 11/09/2007

« Un bon bagage technique »

« Les ingénieurs marocains sont bien formés aux technologies de pointe dans leurs écoles. Un peu moins sur ce qui touche au management et aux ressources humaines. Ils commencent seulement à réfléchir à la culture d'entreprise ou au comportement de l'ingénieur, par exemple. »

« Moins de stages qu'en France »

« Leur cursus ne prévoit qu'un seul stage de six mois. Il faut donc les aider à gagner en autonomie et les assister dans des tâches quotidiennes. En leur apprenant, par exemple, à rédiger un e-mail pour un client en utilisant le vouvoiement, peu usité au Maroc. »

« Un manque de pratique »

« En matière de gestion de projets, ils ont de bonnes connaissances théoriques. Mais dans la pratique, la mise en oeuvre s'avère plus compliquée. Pour l'instant, ils ne sont pas aussi productifs qu'en France. L'équilibre devrait cependant se rétablir. »
 
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook