j'ai constaté un total manque d'empathie de ma part envers une certaine catégorie de personne. 
, moi ce qui m'énerve ce sont les gens qui te disent "la youkallifou lah nafsan illa wis3a7a". Citation
Dinhopa a écrit:
Salam mes soeurs et mes frères
Je voulais juste vous parler d'une chose qui me tiens à coeur
Il y a souvent (voir même tout le temps) des post de personnes qui expriment leur souffrance. J'ai constaté que la plupart des réponses contiennent des phrases style "ton épreuve n'est pas si dure, il y a pire dans la vie..." "estime toi heureux(se) tu as toujours tes parents, tu as un toit sur la tête, deux bras, deux jambes..."
Ces réponses sont destinées à remonter le moral des gens, le but est qu'ils se disent "oui c'est vrai j'ai beaucoup de choses que les autres n'ont pas, je n'ai pas le droit de souffrir comme je souffre..." afin qu'ils se sentent mieux ensuite.
Malheureusement, quelqu'un qui souffre réellement (je ne parle pas d'une personne qui rate son bus, qui doit attendre pendant 1h le prochain dehors sous la pluie sans parapluie et qui se dit "pourquoi ça n'arrive qu'à moi c'est injuste j'en ai marre"...) je disais donc, quelqu'un qui souffre réellement est malheureusement incapable de relativiser. Dans sa tête il sait "qu'il y a pire dans la vie" et tout mais ce n'est pas ça qui va diminuer la souffrance qu'il ressent dans son coeur tout simplement parce que la souffrance c'est SUBJECTIF. (D'ailleurs jamais personne n'a inventé d'échelle qui dirait que pour telle épreuve on devrait souffrir de telle manière et pendant tant de temps)
Il faut qu'on se dise qu'une épreuve que certaines personnes supportent "facilement" peut être vécue comme "absolument terrible" par d'autres personnes.
Là où je veux en venir c'est que pour ma part, quand on me les sort, ces phrases me font souffrir davantage c'est-à-dire que j'essaye de relativiser mais comme je n'y arrive pas je culpabilise de souffrir autant "pour si peu" et la culpabilité augmente ma souffrance... Et je me retrouve dans un cercle vicieux...
Il faut que l'on ACCEPTE la souffrance de l'autre, s'il nous dit qu'il souffre à un point c'est qu'il souffre à CE point et pas un autre et pour réussir à l'aider il faut qu'on l'aide à accepter sa souffrance et qu'on lui fasse ressentir que sa souffrance est légitime malgré qu'il y ait objectivement des épreuves plus "graves" mais on ne peut pas et on ne doit pas rester objectif face à une personne qui souffre, on doit être EMPATHIQUE c'est à dire se mettre à la place de l'autre et percevoir ce qu'il ressent. C'est la seule façon d'aider quelqu'un qui souffre...
Voilà désolée pour le pavé, j'espère tout de même qu'il aura été utile
Citation
nouvellevie92 a écrit:
Je suis d'accord avec toi d'un coté,
Mais moi personnellement quand je traverse une période difficile
et que je me sent mal, et que je vois autours de moi des personnes beaucoup plus éprouvés, ou que je lis des témoignages sur ce que certaines personnes traverse,
sa diminue ma souffrance, dans le sens ou je me dis qu'il faut que je me ressaisisse et je me relève,car ces personnes vivent des choses pires et se contente de patienter,
Donc pourquoi avoir de l'aversion pour une situation.
Citation
Zuleikha a écrit:
Salam,
je partage le point de nouvellevie92.
Je réponds parce que je me sens concernée
Il y a des gens qui ne relativisent pas et maintenant je lis et je passe, je ne peux pas aider les gens que je ne comprends pas.
J'ai déjà écrit à une fille qui se plaignait d'un amour contrarié les exemples que tu donnes et effectivement cela ne lui parlait pas de savoir que c'est plus dur d'être invalide, ou de ne plus pouvoir parler à un proche parce qu'il était mort....
Même si la souffrance n'est pas quantifiable, toutes les épreuves ne se valent pas et n'ont pas la même incidence sur la vie des gens.
J'ai constaté qu'il y avait 2 catégories de personnes parmi les "éprouvés", celles qui ont vécu des épreuves (décès, abandon, faillite, viol, handicap, maladie invalidante, addiction résultant de traumatisme de l'enfance, etc.) et ceux qui ont attrapé la gangrène à cause d'une épine ("j'veux mourir, j'ai pas de chéri à 25 ans", "les vilains parents de mon chéri (ou mes vilains parents) nous empêchent de nous marier, pourquoi Dieu m'éprouve autant ? quelle dure épreuve"
Pour les seconds, même si j'ai des difficultés à ressentir de la compassion, je me dis quand même que tout n'est pas de leur faute, ils auraient peut-être du être vacciné contre le tétanos enfant.
Et cela ne veut pas dire que je ne sais pas ce qu'est un amour contrarié ou le célibat et que je ne sais pas me taire quand une personne se plaint de chose qu'elle pourrait changer en changeant de point de vue.
Bizarrement ce sont celles qui n'ont aucune possibilité de changer leur situation qui se plaignent le moins, elles acceptent.
Il y a donc un rapport entre la complainte et la gravité de la situation ?
Citation
Zuleikha a écrit:
sinon pour élargir le débat
Je sais que c'est un verset mais ça m'énerve ; face à certains événements c'est comme s'ils disaient "tu peux l'accepter, et c'est parce que tu peux le faire que ça t'arrive"
Citation
nanoutati a écrit:
salam
chez nous quelqu un qui souffre il faut le laisser tel quel
on peut pas se mettre a la place de l autre tant que nous avons pas subit le meme
sort
Citation
Dame..Pipi a écrit:
Salam Dinhopa,
quand on nous dit qu'il y a pire, c'est certes maladroit car c'est comme nier la souffrance mais d'un autre côté c'est vrai.
Cela étant je suis pas d'accord avec le fait de minimiser la peine de quelqu'un sous prétexte qu'il y a pire encore. Vaut mieux écouter parce que les gens qui se confient à des personnes qui les comprennent et les écoutent,se sentent déjà un peu mieux.
C'est comme quelqu'un qui nous dit qu'il a mal à la tête et qu'on lui réponde que c'est rien que le voisin a un cancer c'est pire.
Cette personne continuera d'avoir mal à la tête en silence sans jamais chercher à traiter la cause de ce mal ou des solutions pour aller mieux car tout le monde aura nié sa douleur.
Moi je dis , faut écouter sans nier la souffrance de quelqu'un. Le seul fait de dire que sa souffrance est réelle ça va la diminuer en intensité pour celle qui en souffre.
Citation
Dinhopa a écrit:
Aleykoum salam,
J'aurais pu écrire exactement la même chose du premier au dernier mot
Toi aussi tu es dans ma tête ?
disons qu'avant j'étais du genre à pas trop comprendre les gens qui se laissent enfoncer dans leur chagrin et qui font dans la tragédie grecque mais j'ai pu voir ce que ça faisait d'être dans leur situation. Citation
Dinhopa a écrit:
Aleykoum salam,
Zuleikha sort de ma tête
Quand je lis et que je ne comprends pas vraiment ou est l'épreuve je passe mon chemin car je sais que dans ces cas là je ne vais pas "prendre la personne dans mes bras" mais plutôt "lui mettre une claque" pour qu'elle revienne à la réalité et se relève (ce sont des métaphores bien sûr). Et de par mon expérience personnelle je sais que parfois ces "claques" enfoncent plus que l'inverse... Voilà tout l'objet de mon post
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