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Sarkozy ou la grande récup' des voix de l'islam
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27 février 2007 11:41
Sarkozy ou la grande récup' des voix de l'islam
Nicolas Sarkozy REUTERS
Enquête sur la stratégie du candidat UMP depuis 2002 pour s'attirer les suffrages des musulmans de France.
Par Christophe BOLTANSKI, Catherine COROLLER
QUOTIDIEN : lundi 26 février 2007
74 réactions
«V ous pouvez applaudir M. Kamel !» En cette fin d'après-midi, le député UMP de la Seine-Saint-Denis Eric Raoult inaugure le premier des «931 apéros Sarko» qu'il a prévu d'organiser dans son département. «L'apéro» se déroule dans un café de La Courneuve, le Royal, «et pas la Royal», ironise-t-il. Le député, membre du staff de Nicolas Sarkozy, en profite pour présenter à la cinquantaine de personnes massées dans une arrière-salle leur futur candidat aux législatives. Son assistant parlementaire, Kamel Hamza, vient d'obtenir l'investiture du parti sur la troisième circonscription. «Après, c'est Kamel qui répond !» promet Raoult, qui lâche peu le micro. Il évoque l'insécurité en banlieue, la délinquance et ses nouvelles formes. «Par exemple, le "happy slapping". Il y a quelques mois, on ne savait pas ce que c'était.» Il se dépêche de fournir un exemple : «C'est balancer une baffe à Kamel et le filmer.»

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«Montée des Beurs à l'UMP»
C'est la première fois pour une campagne présidentielle en France que des électeurs sont aussi ouvertement courtisés en fonction de leur appartenance à un groupe ethnique ou religieux. Par la faute de Nicolas Sarkozy. Celui-ci s'est engagé dans cette voie dès son installation au ministère de l'Intérieur, en 2002. Depuis il a alterné le chaud et le froid, les élans ministériels exaltant la tolérance et encourageant «l'islam de France» et les propos musclés du candidat, qui espère ratisser très à droite. De son côté, Kamel Hamza, le protégé de Raoult, raconte que, jeune, il croyait avoir un «chromosome de gauche, comme tous ceux qui ont grandi dans une cité à La Courneuve». Puis, il a compris qu'il n'avait rien à espérer du milieu associatif dans lequel on essayait de l'enfermer : «un pansement qui ne guérit pas le mal». Cet ancien chef d'une entreprise de téléphonie, âgé de 37 ans, participe aujourd'hui à l'offensive lancée par Sarkozy en direction des «minorités visibles».
Entré au RPR en 2001, il se défend d'avoir été promu du fait de ses origines : «Je me suis présenté à une élection interne et j'ai gagné. La montée des Beurs au sein de l'UMP résulte d'un travail militant.» La moitié des 350 adhérents de sa circonscription est «issue de l'immigration». «En terme de représentativité de tous ces gens, on est en avance sur les autres partis», affirme Fayçal Ménia, né en Algérie il y a quarante-deux ans et responsable UMP d'Aubervilliers. Il en veut pour preuve le choix de Kamel Hamza, ainsi que la nomination de Rachida Dati comme porte-parole du candidat Sarkozy. «Un geste très important, très symbolique». Ce directeur de l'unique collège musulman de France défend le principe de la discrimination positive au sein de son mouvement : «Mais on ne va pas prendre n'importe qui, histoire de colorier. Rachida est brillante. Elle illustre le parcours exemplaire d'une jeune des banlieues.»
«Le communautarisme, ça a toujours existé, martèle Fayçal Ménia. Un vote est toujours l'addition de plusieurs entités.» Mais, reconnaît-il, «ça a peut-être changé de forme. Il y a dix ans, dans le 9-3, on ne faisait pas du pied à la communauté musulmane».
Depuis le début de l'année, place Beauvau, les communautés se succèdent en rang serré. Africains, musulmans, Libanais ont tour à tour été accueillis par le ministre de l'Intérieur. «Il les reçoit en catimini sans la presse», confie un haut fonctionnaire de la maison. «Il y a 50 000 Franco-Libanais. Ce sont des gens qui votent», souligne l'organisateur de ces soirées, Abderrahmane Dahmane. Un effort d'autant plus nécessaire, selon lui, que ces électeurs «ont mal compris» le soutien apporté par Sarkozy à Israël en pleine guerre contre le Liban, cet été. Le 20 janvier, le même Dahmane avait convié au ministère «le réseau des mosquées» lors de l'hégire, début de l'ère musulmane. «Sarkozy était tendu. Sur les 1 000 personnes attendues, seules 250 se sont déplacées», selon un témoin. Curieusement, les ambassadeurs de quatre pays arabes ­ Maroc, Tunisie, Algérie et Egypte ­ étaient présents à ce rassemblement des «musulmans de France». «Mêler tous ces gens, c'est commettre une boulette énorme», proteste un responsable du culte. «Les ambassadeurs, je les ai invités parce qu'il faut rester dans la réalité», plaide Dahmane. Sous-entendu : la vieille gestion consulaire des populations d'origine maghrébine marche toujours.
«L'image d'un homme qui n'aime pas beaucoup les musulmans»
A l'UMP, Abderrahmane Dahmane possède le titre de «secrétaire national chargé des relations avec les associations de Français issus de l'immigration». Ce vétéran de la marche des Beurs, issu de la gauche, s'applique à faire entrer dans le mouvement de Sarkozy «la véritable diversité». «Quand j'ai ramené 120 Africains à une réunion, il fallait voir la tête des autres.» Il revendique «2 000 adhésions» en moins de deux ans. Il multiplie aussi les «relais», des structures à la représentativité incertaine. Un club Avicenne à destination des entrepreneurs musulmans, un Cercle de réflexion franco-africain, une Union des Asiatiques de France, le club Jasmin réservé aux femmes... Avec son aide, Sarkozy racole aussi les «harkis», jusque-là chasse gardée chiraquienne.
Rachida Dati dispose de son propre réseau. Elle draine une partie de l'électorat de la «beur-geoisie», beaucoup de petits patrons de sociétés de service, notamment de sécurité. «Mais ça reste très limité», souligne un observateur. Des efforts que Nicolas Sarkozy ruine par des déclarations intempestives. «Il a l'image d'un homme qui n'aime pas beaucoup les musulmans», constate Fayçal Ménia, qui regrette ses récents propos à TF1 sur les «moutons» qu'on égorge dans les «appartements». «On n'a pas idée de sortir ça à deux mois d'une élection», s'exclame Abderrahmane Dahmane. Toujours ces mots de trop. «En banlieue, les mecs ne lui pardonnent pas d'avoir été traités de racailles.» Il y a aussi ce reproche récurrent d' «être trop favorable à Israël».
Ce secrétaire national UMP distingue entre «Nicolas Ier», celui qui abroge la double peine, crée le Conseil français du culte musulman (CFCM), lance le débat sur la discrimination positive, et «Nicolas II, qui a pour stratégie d'aller chercher les voix de droite et d'extrême droite».
Rivalités et contraintes
En mai 2002, Nicolas Sarkozy arrive au ministère de l'Intérieur sans grande connaissance du dossier. Que faire de l'épineuse consultation sur l'islam initiée par la gauche, en 2000, en vue de l'élection d'une instance représentative du culte musulman. Les grandes associations, Grande Mosquée de Paris (proche de l'Algérie), Union des organisations islamiques de France (UOIF, proche des Frères musulmans), Fédération nationale des musulmans de France (FNMF, proche du Maroc), y sont associées. Sarkozy se donne le temps de la réflexion. Le dossier piétine. Les rivalités entre les tendances de l'islam empêchent tout accord sur le mode d'élection. Mais le climat se dégrade avec une forte augmentation des actes antisémites. La question de la création d'une instance musulmane censée prêcher le calme dans les quartiers apparaît plus urgente. Sarkozy prend le dossier en main. Se dépensant sans compter là où ses prédécesseurs ont délégué à leurs conseillers, allant jusqu'à «séquestrer» les associations musulmanes tout un week-end dans un château appartenant au ministère de l'Intérieur, il les contraint à se mettre d'accord. Les trois principales fédérations se répartissent la direction du futur CFCM. En avril 2003, le tout premier Conseil français du culte musulman est élu.
Peau de banane de Chirac et Villepin
Une semaine plus tard, Sarkozy est l'invité d'honneur de la 20e rencontre annuelle de l'UOIF au Bourget. Soudain, alors qu'il a été accueilli en «ami», le ministre de l'Intérieur durcit le ton. Devant une salle bondée, hommes et femmes séparés, ces dernières pour la plupart voilées, il rappelle l'obligation pour tous les Français, y compris les «musulmanes», de poser tête nue sur la photo figurant sur la carte d'identité. Bronca, sifflets. Fin de la lune de miel ? En réalité, le ministre marche sur des oeufs. Ses «amis» politiques de droite lui reprochent d'avoir fait le jeu des «intégristes» ­ l'UOIF ­ en leur ouvrant la porte du CFCM. Par son coup de gueule du Bourget, Sarkozy entend montrer sa fermeté envers les fondamentalistes. Le CFCM fonctionne mal. Les fédérations qui le composent continuent à s'entre-déchirer. Pour qu'il n'implose pas, Sarkozy doit le porter à bout de bras. A intervalles réguliers, il reçoit les frères ennemis musulmans en tête à tête place Beauvau et se bat pied à pied pour les convaincre de ne pas démissionner. Du coup, les dossiers dont le CFCM est censé s'occuper, dont la formation des imams, n'avancent pas.
A partir de 2003, Chirac et Villepin glissent une peau de banane sous le pied de Sarkozy en agitant de nouveau la question du voile. Le président de la République et le Premier ministre veulent une loi interdisant le port du foulard à l'école. Le ministre de l'Intérieur est contre. Le texte sera voté en mars 2004, juste avant le départ de Sarkozy pour le ministère de l'Economie.
A son retour place Beauvau, le 2 juin 2005, Sarkozy retrouve un CFCM toujours divisé. Entre-temps, une forte personnalité en a claqué la porte avec fracas. Dounia Bouzar incarnait un islam féminin et moderne. «Sarkozy me parlait de Boubakeur [recteur de la Mosquée de Paris et président depuis l'origine du CFCM, ndlr] comme de mon chef de troupe. "Ecoutez votre chef de troupe", me disait-il. C'était le Concordat revu par la vieille gestion coloniale, sur le mode : les Arabes parlent aux Arabes.» Aucune réunion ne se déroulait sans la présence d'un représentant du ministère de l'Intérieur. Les consignes étaient données le matin lors d'un petit-déjeuner avec Sarkozy lui-même.
Mais, entre le ministre de l'Intérieur et le CFCM, le désamour va croissant. En mars 2006, Sarkozy clôt une énième brouille entre les organisations musulmanes sur un tonitruant : «Démerdez-vous !» En janvier, lorsqu'il vante à la presse son bilan, il ne fait aucune allusion à l'instance représentative musulmane. Coup de grâce : le 8 février, il prend position pour Charlie Hebdo, contre la Mosquée de Paris et l'UOIF, qui poursuivent le magazine devant les tribunaux pour avoir publié les caricatures de Mahomet. «L'électorat musulman ne compte pas de manière significative dans sa campagne», conclut alors Fouad Alaoui, secrétaire général de l'UOIF. Un sentiment partagé. Un récent sondage Ifop montre que la population musulmane se sent plus proche du PS (55 % des intentions de vote) que de l'UMP (23,4 %). Cela n'empêche pas Sarkozy de continuer à vouloir «mobiliser sur une base ethnique», selon Bouzar. Non plus par des grands gestes, mais par cooptation. «A gauche, ça existe, mais c'est plutôt inconscient. Lui, il en fait une stratégie et il l'affiche.» Une manoeuvre, selon elle, condamnée à l'échec : «Les lobbies ethniques, ça ne marche que pour les primo-arrivants. Sa vision clanique du monde est en décalage complet avec des jeunes d'origine maghrébine, qui se sentent totalement français.»
«Rabatteur d'Arabes»
Quand le sarkozyste Yves Jego a proposé à l'ancien champion du monde de jujitsu, Mourad Ghazli, de représenter les Beurs au sein de l'UMP, ce dernier a refusé sèchement. «Je n'avais pas vocation à faire ça, il me prenait pour un imbécile.» Cet ancien candidat à la présidence de l'UMP, aujourd'hui membre du bureau exécutif du Parti radical, ne cesse de pester contre les dirigeants politiques, et Nicolas Sarkozy le premier, qui ne veulent voir en lui qu'un «rabatteur d'Arabes». «On ne me reconnaissait aucune compétence particulière, sinon celle d'être né Mourad. Mon identité me servait de brevet d'énarque», écrit-il dans un livre (1).
Mourad Ghazli, né à Aubagne, «de père et de mère tous deux français», dénonce l'existence d'un «supermarché ethnique» où «les gens sont choisis en raison de la consonance de leur nom. On ne leur demande pas de faire un vrai travail politique, mais de ramener des cartes d'adhésion». Il fustige la formule «les Français issus de l'immigration», en vogue à l'UMP : «Faut être clair, il ne s'agit pas de Portugais. C'est un label déposé pour parler des Arabes et des Noirs.» Il ne croit pas plus aux chances des candidats qui s'en réclament. Le parti ne leur a réservé, selon lui, qu'un rôle de figuration : «Ils sont tous dans des endroits où ils vont se prendre la casquette.»
(1) Ne leur dites pas que je suis français, ils me croient arabe . Presses de la Renaissance, 2006.
m
27 février 2007 14:23
bien le sujet ... merci
27 février 2007 17:40
"Rabatteurs d'arabes" : smiling smiley superbe expression
H
27 février 2007 18:23
Figuration : c est le moins qu on puisse dire dans ce marché des dupes .


Un politicien démagogue dont le monde entier ne se souvient qu à travers son action haineuse en tant que ministre de l intérieur contre les musulmans des banlieux et les émeutes sans précédents qui ont suivis .

C est le ministre qui a réinstauré les " Dragonnades " , qui existaient au moyens age et qui consistaient à envoyer des soldats dans les régions qui se rebellaient contre le roi . Ces soldats étaient autorisés a faire ce qu ils voullaient , ils sinstallaient dans les maisons des villes et villages rebelles et se servaient , brimaient humilaient , parfois violaient avec la bénédiction du pouvoir . C était une punition collective .

Les " Dragonnades " de Sarkozy en tant que président risques d être faites non plus avec les CRS dans les banlieux , mais avec l'armée équipée de blindés legers comme ça se fait dans les pays du tiers monde . D'ailleur , un plan en ce sens existe au ministère de l intérieur , et il est destiné à reprimer des citadins ( banlieusards en particuliers ), sensés être manipulés et armés et sensés aussi mener une guérilla urbaine .

Ce n est pas un démocrate que vous allez élire , mais un fasciste au masque de démocrate .
m
27 février 2007 22:15
monsieur je connais tout s'est fait ramasser chez jean jaques bourdin ,et mon ptit nicola qui pédale dans la semoule . [www.dailymotion.com]
 
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