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Santé des francaises: «Nous sommes en train de revenir aux années cinquante»
c
15 avril 2013 20:46
Santé des femmes: «Nous sommes en train de revenir aux années cinquante» 11 avril 2013

Depuis qu’elle a écrit, il y a un an, dans Le Monde, une tribune intitulée «La disparition annoncée des gynécologues et des généralistes de la santé génésique», le Dr Odile Buisson est dans le collimateur des sages-femmes, qui se sont estimées insultées. Aujourd’hui, elle publie aux éditions Jean-Claude Gawsewitch Sale temps pour les femmes, où elle fait le point sur l’état de la santé des femmes. Et le constat n’est pas brillant…
Luz-chaplin-gynécologie


Charlie Hebdo: Vous dénoncez l’industrialisation de la santé. Qu’entendez-vous par ce terme?


Odile Buisson: L’industrialisation de la santé, c’est penser que le patient n’est pas un tout, et qu’on peut déléguer des actes à certaines personnes moins formées. Ça peut être un frottis du col, la mise en place d’un stérilet… On découpe le corps en morceaux, de façon à employer des gens moins formés, donc moins payés, intervenant pour un seul acte, sur le principe des chaînes de montage, de façon à faire un bénéfice sur chaque acte. Mais le problème, c’est que la personne n’est pas prise dans sa globalité. Moi, je fais de l’échographie: pour ça, j’ai fait médecine, et plusieurs spécialisations. Mais, dans certains pays, chez les anglo-saxons en particulier, les gens qui font de l’échographie, ce ne sont pas des médecins, ce sont ce qu’ils appellent des «sonographers». Des manipulateurs radio, en quelque sorte. Certains gros cabinets de radiologie voudraient bien importer ce système. Seulement, les pays qui emploient ce système sont, de très loin, bien moins bons que nous en diagnostic anténatal. Mais il y a des médecins qui se sentent les dents pousser, et qui se disent que, ma foi, ils pourraient faire le chef d’entreprise et gagner plus d’argent…

Le médecin devient, selon vous, un «marchand de soins».

Oui, c’est comme ça qu’on veut nous définir à l’avenir. Le problème, c’est qu’on ne peut pas découper un bonhomme comme ça, sans tenir compte de son histoire. La gynécologie, par exemple, ce n’est pas une recette, il faut tenir compte des antécédents de la personne. Une femme, ce n’est pas un col utérin sur pattes. Mais plein de gens considèrent que la médecine est une vente comme une autre, et veulent aller vers des «ingénieurs» et des «ouvriers» de la santé. Un grand patron m’a dit: «moi, je vais engager des sages-femmes, pour donner la pilule. Et celles qui voudront voir le professeur, eh bien elles paieront…»
«Si les sages-femmes veulent être les gynécologues de demain, bienvenue! Mais qu’elles se forment!»

Charles-Edmond, j'hésite entre me refaire le visage ou l'utérusDonc, on forme des sages-femmes à la gynécologie médicale…

Oui. La présidente du conseil de l’ordre des sages-femmes m’a dit qu’elles avaient 216 heures de gynécologie dans leur cursus. Et après, si elles le désirent, elles ont une formation supplémentaire de spécialisation de gynécologie et de contraception. J’ai regardé dans le programme formation de l’hôpital voisin du lieu où je travaille: elles font contraception, dépistage de cancer, infections, ménopause… Alors qu’elles n’ont rien appris de la médecine… Tout ça ne peut pas remplacer un cursus de médecine générale, où vous avez appris l’infectieux, la cancérologie, l’hormonologie… Les sages-femmes pensent qu’elles ont une expertise en gynécologie médicale. Mais si elles ont une expertise, quelqu’un qui fait 15 ans d’études, il fait quoi pendant tout ce temps, il enfile des perles? Elles disent que je les insulte. Mais ce n’est pas insultant de dire que Bac+15, c’est mieux que Bac+5. D’autant qu’elles n’ont jamais demandé à faire les quatre années de spécialisation en gynécologie médicale… Elles pourraient. Qu’elles soient les gynécologues du futur, bienvenue, au contraire. Mais qu’elles se forment pour faire le boulot!

Pour vous, donc, ça ne marchera pas?

Non. Et je sais que ça ne marchera pas parce que ce système existe déjà dans les pays anglo-saxons. Prenons l’exemple des hystérectomies. En France, nous avons 6 à 7% de femmes qui n’ont plus d’utérus, parce qu’on a encore de la gynécologie médicale de proximité, et que les gynécos sont capables de traiter correctement l’utérus pour qu’on ne soit pas obligé de l’enlever. Si vous allez dans les pays où il n’y a pas de gynécologie médicale, c’est 20 à 30% l’hystérectomie. L’Angleterre est a 20%, elle essaye de réduire, mais elle n’y parvient pas. Les Américaines, c’est 40%... Alors évidemment, on peut dire qu’un utérus qui ne sert pas, bonsoir Berthe, on s’en fout. Sauf que, pour retirer un utérus, vous dénervez tout le petit bassin. Ça veut dire: vie sexuelle flinguée. Et nous, on vit en ménopause un tiers de notre vie. On ne va quand même pas s’emmerder au lit pendant un tiers de notre vie sous prétexte qu’on n’a pas de gynécologie médicale de proximité! On ferait ça aux prostates des hommes, vous verriez le tollé! À long terme, ça fera comme la malbouffe: les pauvres mangent mal, les riches mangent correctement. Peut-être que, dans une dizaine d’années, le fait d’avoir un utérus à soixante ans, ce sera un signe d’appartenance à l’upper class…

Les garçons naissent dans les choux, les filles naissent dans les fleurs.

Vous dites que la médecine moderne est prise en étau entre des charlatans naturopathes et l’ultralibéralisme, entre les fausses sciences et le dogme de la rentabilité du soin, qui, souvent, loin d’être opposés, trouvent des intérêts communs…

Oui. Je vais vous donner un exemple: les maisons de naissance, où on a des sages-femmes, mais pas de médecins, où on veut aller vers le «naturel». J’ai visité une maison de naissance. Qu’est-ce-que je vois sur les murs? Des annonces pour des massages holistiques, des gri-gris, des huiles essentielles. Alors, évidemment, ça ne fait pas de mal, mais bon... À chaque fois que la médecine recule, se met en retrait, les charlatans arrivent. Et ça se marie très bien avec le libéralisme. Parce que les fausses sciences, ça ne se rembourse pas. Le massage holistique à 70 ou 100 euros, ce n’est pas la Sécurité sociale qui le paie. En plus, ça génère des profits. J’ai vu qu’il y avait des ateliers de «portage» de bébés. Non mais, je rêve! Quand vous êtes dans une maternité publique, vous n’avez pas ce genre de choses.

Mais, pour autant, les maisons de naissance dépendent du service public, non?

C’est très particulier. Ça dépend du service public, c’est payé par des subventions de la Région, donc par l’argent du contribuable, mais ce sont des structures autonomes. On a déjà des pôles physiologiques, dans certaines maternités publiques, et ça fonctionne très bien. C’est ce qu’a fait par exemple le professeur Israël Nisand, à Strasbourg. Il a son pôle physiologique, et son pôle médical. Ça permet des transversalités: la dame qui accouche, qui a mal, qui dit «j’en ai marre, je pensais pouvoir le faire toute seule, mais j’ai besoin d’aide», elle peut être transférée dans le pôle médicalisé et avoir une péridurale. C’est un espace ouvert, où il y a toujours une discussion entre sages-femmes et médecins. Les sages-femmes apprennent des médecins, les médecins apprennent des sages-femmes. Les maisons de naissance, ce n’est pas ça. Ce sont des établissements qui sont gérés par des sages-femmes, et qui sont imperméables. Elles sont de profession médicale, bien sûr, mais elles n’ont pas franchement de comptes à rendre. Et moi, je n’aime pas trop les milieux clos féminins, où il peut y avoir un entrisme écolo ou religieux.

luz, sage-femme, accouchement naturel
«On veut que les Françaises réapprennent à en baver.»

C’est ce que vous craignez?

Oui, j’ai très peur de ça. Et je suis étonnée qu’on les favorise autant, ces maisons de naissances. On a une sage-femme pour cinquante accouchement, alors qu’à la maternité publique, à côté, on en est loin… Vous avez des superbes locaux, un lit pour le couple, une petite baignoire pour les douleurs, une salle de bains privée… Dans la maternité, c’est plutôt des clapiers à lapins. Pourquoi favoriser une structure, et pas une autre? À mon avis, c’est une vitrine promotionnelle de l’accouchement avec douleur, et c’est pour réapprendre aux Françaises à en baver. Là, vous voyez que le capitalisme et la rentabilité rejoignent tout à fait la «nature». Parce que, dans les maisons de naissance, les sages-femmes ont le droit de faire des dépassements d’honoraires… Les maternités crèvent, s’il y a du pognon à distribuer, il est à injecter dans le public, tout de suite, et faire des pôles physiologiques ouverts à toutes, transparents, où il n’y a pas de risques de dérives. Une maternité publique, on sait que c’est laïque et surveillé.

Parlons un peu de «l’accouchement naturel», terme que vous semblez porter dans votre cœur…

Mais ça n’existe pas, l’accouchement «naturel»! Nous, les femmes, on a besoin d’une aide pour accoucher, on n’est pas des vaches. On nous parle d’accouchement «naturel», c’est beau, c’est bio, mais c’est un accouchement culturel, évidemment. Et c’est une culture de la douleur. Je lis parfois des choses ahurissantes, dans certains écrits: on n’est pas mère si on n’a pas accouché dans «le ressenti» de la douleur. Et si on a une péridurale, le bébé est «né sans sa mère». Non, mais, vous imaginez?! C’est une espèce d’hymne à la douleur, de magnificat de l’utérus. En fait, on s’aperçoit que l’utérus est réinvesti, sacralisé, il y a une espèce de messe utérine. Et plus la douleur est grande, plus l’acte est remarquable. Regarder la télé ou bouquiner en attendant que le travail se fasse, ce serait un manque de «sens»… Mais le seul sens, c’est la sortie du bébé, la naissance. Moi, je me rappelle, quand j’ai eu mon fils, je voulais mon fils, point. Par en haut, par en bas, je m’en foutais. Un accouchement, ce n’est pas «moi et mon utérus». C’est vraiment se conduire en reproductrice. Mais il y a un message, derrière tout ça: rentre à la maison, lave tes couches, allaite.

Peridurala satanica: pour accoucher, faut souffrir un peuÇa aussi, c’est très tendance, l’allaitement maternel.

Ce qui m’étonne, c’est que 85% des femmes, à l’hôpital, disent qu’elles veulent allaiter. Moi, je trouve que c’est un taux de Soviet suprême ou de dictature bananière. Quand on donne un conseil une fois, c’est un conseil, quand on le donne dix fois, c’est une pression. Et je pense qu’on fait pression sur les femmes. Les familles, l’entourage… D’accord, l’OMS a dit que c’était mieux. Mais je pense qu’elle visait surtout les pays en voie de développement, où il vaut mieux allaiter, en effet, que d’utiliser du lait en poudre frelaté avec de l’eau non potable. En plus, avec le dispositif Prado, les femmes sont virées de la maternité deux ou trois jours après l’accouchement. Or, la montée laiteuse, c’est le troisième jour, et parfois l’allaitement est difficile, ça fait mal… Une ou deux consultations de sage-femme à domicile, ce n’est pas suffisant pour mettre le bébé au sein. Résultat, dans les trois semaines qui suivent, 50% arrêtent. Donc, vous avez l’injonction d’allaiter, mais on vous met en situation de ne pas pouvoir. C’est vraiment vicieux… Et quand je dis ça, on me répond: Mme Buisson, c’est leur choix, de quoi vous mêlez-vous? Bien sûr. Et voilée parce que je le veux bien. Les Françaises qui se voilent, elles aussi c’est leur choix… Mais est-ce vraiment un choix en toute indépendance? Dans quelles conditions s’exerce ce choix?

Vous avez évoqué le dispositif Prado. C’est quoi?

C’est un dispositif de retour précoce à domicile. La Cour des compte s’est aperçue, en 2011, qu’il y avait deux milliards neuf cent mille euros d’économies à faire sur le repos des femmes après accouchement. Au lieu de se demander si ce repos était nécessaire, ces messieurs ont décrété que faire des économies sur ce pôle était «un enjeu majeur». Alors, les agents de consulting de la Sécurité sociale, avec leur belle raie sur le côté, ont dit qu’il était beaucoup plus humain de se retrouver à la maison, parmi les siens, avec son bébé… Et les sage-femmes libérales ont signé un avenant avec la caisse d’assurances maladie, sans prévenir ni les médecins, ni les sages-femmes hospitalières, pour organiser le retour précoce à domicile. Du coup, on emploie des sages-femmes libérales, qui récupèrent un nombre considérable de consultations, tandis que la Sécu baisse son coût d’hospitalisation… Moyennant quoi, l’ictère nucléaire revient chez les nouveau-nés.

Odile Buisson, sale temps pour les femmesExpliquez-moi.

Vous sortez un nouveau-né de trois jours, qui quelquefois fait sa jaunisse, et elle n’est pas traitée. Quand le taux de bilirubine dans le sang est trop important, il abime des noyaux centraux du cerveau. C’est ce qu’on appelle l’ictère nucléaire, qui peut provoquer des retards mentaux et des décès. C’est une pathologie qui avait complètement disparue. Parce que les nouveau-nés étaient surveillés.

Vous concluez votre livre sur un constat amer: la gynécologie médicale est en train de connaître un retour aux années cinquante.

Oui. Parce qu’on ne forme plus de gynécologues médicaux, ou seulement au compte-goutte. Cette année, on en a formé 40 pour toute la France… Il faudrait en former au moins le double. En plus, beaucoup de celles et de ceux qui exercent vont bientôt partir en retraite, et il n’y a pas de relève. Mais c’est prévu: l’idée c’est d’avoir un «guichet», qui est la sage-femme, et, en deuxième intention seulement, le spécialiste… Plus j’avance, plus je m’aperçois que la médecine, comme beaucoup de choses, est dépendante de son contexte historique et économique. Aujourd’hui, on a la crise, le retour des religions — vous avez vu ce délire sur le nouveau pape?... Avant, je pensais qu’on ne pouvait aller que vers le progrès, sans régression possible. Quelle naïveté!

Propos recueillis par Gérard Biard
article paru dans charlie hebdo.
16 avril 2013 19:51
T'es fou y'a personne qui va lire tout ca!
c
17 avril 2013 08:44
Citation
asia01 a écrit:
T'es fou y'a personne qui va lire tout ca!

ben moi j'ai réussi.
ça m'a permis d’apprendre par exemple que presque la moitié des ricaines et le quart des anglaises n'avaient plus d’utérus faute de gynécologie médicale de proximité.
ça laisse réveur.
c
17 avril 2013 09:40
vendeurs de maladies
Magazine d’investigation sur France2 le vendredi 27 avril 2012 de 22h25 à 23h55

Ces laboratoires qui inventent de toutes pièces une pathologie pouvant correspondre à la nouvelle molécule qu’ils viennent de mettre au point, parfois malgré des effets secondaires avérés, pour lesquels ils ont déjà prévu de nouveaux médicaments.

Chaque vendredi en deuxième partie de soirée, le nouveau magazine d’information d’Elise Lucet se penche sur un sujet économique et de consommation dans le but d’alerter l’opinion publique.

"Nous montrons ce que cachent le marketing et la communication bien lissés de ces géants. Il est notoire que journalistes et attachés de presse travaillent ensemble alors que, parfois, leurs intérêts divergent. Je voulais casser ce ronronnement"

[(Casser ces interviews entendues et faire dériver le sujet vers des questions plus sensibles et carrément dérangeantes. Montrer comment ces professionnels des relations avec la presse et le public cherchent parfois à nous piéger, journalistes et citoyens. Après notre enquête, nous terminons le magazine par le portrait d’une personne ayant réussi par sa force de conviction et son obstination à faire plier un de ces grands groupes. On les appelle aux États-Unis : les “lanceurs d’alerte"}

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Premier sujet traité : Les vendeurs de maladies
Il s’agit, dit Elise Lucet, de certains laboratoires qui inventent de toutes pièces et avec une force de frappe étonnante une pathologie pouvant correspondre à la nouvelle molécule qu’ils viennent de mettre au point. Les laboratoires Merck et Sanofi seront mis en cause dans cette enquête inédite.

[(Pour ce premier numéro, elle s’intéresse aux « vendeurs de maladies », ces laboratoires qui inventent de toutes pièces une pathologie pouvant correspondre à la nouvelle molécule qu’ils viennent de mettre au point, parfois malgré des effets secondaires avérés, pour lesquels ils ont déjà prévu de nouveaux médicaments)]

Elle évoque également [*Shanti Senthikuma, une Indienne de 34 ans vivant dans le Kerala, un État du sud ouest de l’Inde qui s’est battue pendant des années contre la compagnie Coca Cola qui, pour les besoins de production de son soda, privait la population d’accès à l’eau potable*]

BANDE-ANNONCE
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Inédit : “Cash investigation” sur l’industrie pharmaceutique vendredi sur France 2
Vendredi 27 avril à 22:25, Elise Lucet vous donne rendez-vous sur France 2 pour suivre le premier numéro du magazine “Cash investigation” qui aura pour thème “Les voleurs de maladies”. |

Ce nouveau magazine d’investigation de France 2, présenté par Élise Lucet, vous fera découvrir les méthodes difficilement avouables de certaines multinationales… Cash, ce sera deux temps forts : une longue enquête de 60 minutes et le portrait de 26 minutes d’un "lanceur d’alerte".

L’enquête :
Pendant plus de six mois, les équipes de CASH INVESTIGATION ont enquêté sur certaines pratiques de l’industrie pharmaceutique et ont découvert l’invraisemblable : depuis une quinzaine d’années, de grands laboratoires inventent des maladies pour vendre toujours plus de médicaments ! Fausses pathologies, syndromes fictifs…, cette pratique à but commercial peut nuire gravement à la santé à cause des effets secondaires de ces médicaments. Une enquête inédite au cours de laquelle les journalistes de CASH INVESTIGATION ont réussi à rassembler les preuves de tels agissements à l’étranger comme en France.

Le lanceur d’alerte :
Shanti Senthikuma. Elle a 34 ans, elle a deux enfants, et elle est indienne. Shanti fait partie de ces centaines de femmes vivant dans le Kerala, un état au sud ouest de la péninsule indienne. Elles se sont battues pendant des années contre la compagnie Coca Cola qui, pour les besoins de production de son soda, privait d’accès à l’eau potable la population du Kerala. Après plusieurs années de combat devant les tribunaux, les manifestantes ont obtenu la fermeture de l’usine.

[www.coulisses-tv.fr]
 
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