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Dam G a écrit:
Bonjour,
Je suis Belge, et suis de temps à autres des posts sur ce forum car ... et bien j'aime bien apprendre et découvrir comment des gens d'une autre communauté que la mienne fonctionnent -)
Je post ce sujet car je me demande les choses suivantes : je constate que certaines parties du Maroc ont des tendances séparatistes, ou au moins une volonté à plus d'autonome (je parle du Rif et du Sahara occidental bien sûr).
Je vois que ce genre d'opinions ou de tendances est super mal perçu par pas mal de commentateurs, et me demande un peu pourquoi c'est si mal ... considéré. Après tout, si une partie du pays a l'impression qu'ils vivraient mieux seuls et ont des caractéristiques leur faisant ressentir comme une oppression le fait d'être une partie du Maroc, pourquoi ne accepter l'idée d'une sécession ou d'une autonomie politique d'une partie du pays ? N'est-ce pas une application du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ?
Yt-il des éléments que j'ignore qui ne me permettent pas de me faire une bonne idée de la situation ? Est-ce que je me trompe en disant que les velléités sécessionnistes sont très mal reçues ?
Merci de vos réponses -)
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srnit a écrit:
Bonjour,
Le concept d'état-nation est récent.
Auparavant, on parlait plutôt d'empire.
Le Maroc constituait un empire incluant une partie de l'Algérie, la Mauritanie etc
L'Algérie était géré par l'empire ottoman.
Donc, en soi, la notion d'identité, de patriotisme ... est une notion pré-construite et importé.
Il suffit de voir le tracé de carte au Maghreb et en Afrique sub-saharienne, des tracés à la règle visant à séparer les ethnies et à conserver l'emprise sur les richesses.
Il faut raisonner en terme d'intérêt.
Y a t'il un intérêt à diviser des pays qui ton déjà un indice de développement humain très faible ? Et quels sont les avantages et inconvénients ?
La question du Sahara mériterait des développements, elle n'est pas simple à traiter et trop passionnel.
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Dam G a écrit:
Alors je vous suis sur le fait qu'il fait raisonner en terme d'intérêt, mais il me semble que celui-ci doit s'effacer derrière le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
Exemple : la France considérait peut-être qu'elle avait un intérêt (financier ou géopolitique) à maintenir l'Algérie dans le statut de colonie, pourtant nous sommes tous d'accord ajdh pour dire que le peuple d'Algérie avait le droit à disposer de lui-même, et que la domination d'un peuple sur un autre est un scandale.
Si ici une population (les rifs ou les sahraouis) veut disposer d'elle-même, le raisonnement n'est-il pas le même ? Le fait que l'autre partie du peuple marocain considère que ce n'est dans l'intérêt ni de l'un ni de l'autre n'est-elle pas une considération finalement d'arrière-plan et sans importance ?
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Dam G a écrit:
Merci pour ces explications sympathiques Darkvadour.
De manière générale, je m'étonne parfois que dans certains pays arabes/musulmans, on dénonce très sévèrement la délimitation de certains pays décolonisés "à la latte" (exemple : Sykes-Picot), mais que dans la même temps, toute remise en cause de ces frontières apparaît comme un tabou absolu inenvisageable. (et j'adhère au fait que c'est pas top la technique de la latte -)
Alors pour répondre à Srnit, il ne me semble pas que des volontés autonomistes entrent en contradiction avec une construction supra-nationale. Il suffit de voir ce qu'on veut avoir en commun, et ce qu'on veut gérer de son côté. Et si la Corse et le pays Basque considère qu'ils préfèrent être indépendants, j'espère qu'ils en auront la possibilité (même si comme vous, je ne suis pas certain que ce soit dans l'intérêt général. Mais l'intérêt me semble passer après leur droit).
Pour encore mieux m'expliquer (et au risque de me répéter), il me semble impensable aujourd'hui qu'un pays refuse à un autre son indépendance parce que ce premier considère que ce n'est pas dans ce qu'il juge être l'intérêt général. Si la logique de l'intérêt prime sur celle du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, cela peut avoir pour conséquence la justification de politique d'occupation par exemple (je reviens à mon exemple de la décolonisation, qui vaut ce qu'il vaut -)