La Garde civile espagnole a annoncé avoir arrêter un gang composé d’au moins 14 personnes impliquées dans du chantage aux corps de migrants. Agissant dans plusieurs villes d’Espagne, le gang comprenait également des employés et fonctionnaires de l’Etat.
La police espagnole a démantelé un réseau d’escrocs qui utilisaient la mort de pauvres migrants en mer pour faire chanter leur famille en échange d’informations et ensuite de rapatrier les corps indique rapporte l’Instituto Armado.
Les détenus sont accusés de délits de révélation de secrets, de violation du respect du défunt, d’escroquerie, d’appartenance à une organisation criminelle, de falsification de documents, de corruption et d’omission de l’obligation de poursuivre les délits .
Arrêtés notamment à Murcie, Almería et Jaén, les personnes impliquées sont soupçonnées d’avoir conclu des « contrats irréguliers » pour le rapatriement des corps de migrants avec la complicité d’agents administratifs ainsi que d’employés de la morgue pour leur fournir des informations précises sur les corps des victimes.
Le réseau criminel dont l’un des chefs aurait des origines marocaines, aurait agit sans problèmes depuis des années en utilisant les réseaux sociaux comme Facebook. Ils utilisaient le désarroi des familles restées sans nouvelles de leurs proches partis en mer pour leur soutirer de l’argent contre des informations sur leur localisation, ensuite pour leur envoyer des photos des corps, puis pour les rapatriements des corps.
Les criminels du gang utilisaient des centaines de faux profils sur les réseaux sociaux pour entrer en contact avec les familles des victimes après avoir eu accès à leur identité via leurs complices agissants dans les administrations espagnoles.
Selon les informations, les membres de ce gang, recontactent les familles pour leur demander des informations personnelles sur les personnes disparues et procéder à de fausses recherches et accompagner les proches pour porter plainte, gérer des collectes d’ADN pour la supposée identification des corps, ainsi que les services de traduction.
Ils indiquaient aux familles que c’était la seule façon de procéder en Espagne pour l’identification et le rapatriement des corps. Agissant avec la complicité d’employés de certaines institutions publiques liées au processus d’identification comme un l’institut de médecine légale, ou encore des pompes funèbres, ils fournissaient des photos des cadavres aux familles pour leur prouver qu’il s’agissait effectivement de la personne noyée en mer.
Les agents de la Garde civile ont découvert les premiers éléments de cette organisation lorsqu’ils ont détecté sur Internet plusieurs de ces photographies de cadavres de migrants originaires du Maroc ou encore d’Algérie.
Ils ont découvert également que la tête pensante de ce groupe aurait utilisé ses contacts dans les communautés d’origine maghrébine pour amener les familles à le croire sur parole. Au total 13 perquisitions ont été effectuées, dans plusieurs villes et de nombreux documents liés à l’affaire, plusieurs véhicules et près de 70 000 euros en espèces au domicile de l’un des responsables, ont été saisis.
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