Je mets en partage ces recommandation d'Ibn Arabi. Bonne lecture.
Les bienfaits du dhikr
Attachez-vous à la mention (dhikr) de Dieu en secret et en public, en vous-mêmes et devant tout le monde. Car Dieu – qu’Il soit exalté – a dit : « Mentionnez-Moi, Je vous mentionnerai. » (Coran, 2/152). Il a institué comme réponse à la mention de la part du serviteur une mention de la part de Dieu. Or quelle peine plus dure pour le serviteur que le péché ? Le Prophète disait dans les moments de peine : « Louange à Dieu en toute circonstance » et dans les moments de joie : « Louange à Dieu, Le Bienfaiteur qui comble par Ses largesses ». En effet, lorsque tu sensibilises ton cœur au dhikr d’une manière permanente et en toute circonstance, ton cœur s’illumine nécessairement de la lumière du dhikr. Et cette lumière te procure alors le dévoilement (al-kashf). Car, grâce à la lumière, on obtient le dévoilement des choses. Et lorsque le dévoilement intervient, il est accompagné de la pudeur (al-hayâ’). Tu en as pour preuve ta pudeur envers ton voisin et envers celui pour qui tu as de l’estime et de la considération. Nul doute donc que la foi t’inspire le respect et la révérence envers Dieu. Il faut dire à ce sujet que nos propos s’adressent aux croyants et que nos recommandations sont destinées à tout musulman qui croit en Dieu et à ce qui vient de Dieu. En effet, Dieu dit dans une Tradition authentique : « Je suis avec lui [le serviteur], comme il est avec Moi. Lorsqu’il Me mentionne en lui-même, Je le mentionne en Moi-même, et lorsqu’il Me mentionne dans une assemblée, Je le mentionne dans une assemblée Meilleure ». Dieu – qu’Il soit exalté – dit également : « Les hommes et les femmes qui mentionnent souvent le Nom de Dieu… » (Coran, 33/35). Or le plus grand dhikr est celui de Dieu en toute circonstance
Lâ ilâha illa Allah : est la meilleure formule de dhikr
Attache-toi à la parole de l’islam, à savoir le fait de répéter la formule consacrée : Il n’y a de de dieu que Dieu (Lâ ilâha illa Allah) car c’est la meilleure formule de dhikr, en raison de ce qu’elle renferme comme science éminente, surtout que le Prophète a dit : « La meilleure parole prononcée par moi et par les prophètes avant moi c’est la formule : il n’y a de dieu que Dieu ». En effet c’est une parole renfermant à la fois une négation et une affirmation avec une répartition resserrée. Ainsi, ne connaît la réalité que renferme cette parole, que celui qui connaît son poids. Or elle n’a pas de poids concevable, conformément à la Tradition qui dit : « Si les sept cieux avec ce qui les remplit en dehors de Moi, étaient placées sur le plateau d’une balance et la formule Il n’y a de dieu que Dieu dans l’autre, cette formule pèserait plus lourd qu’eux. »
Sache donc que cette formule sacrée, c’est la parole du tawhid (affirmation de l’unicité divine). Or rien ne ressemble au tawhid, car s’il ressemblait à quelque chose, il ne serait plus un mais deux ou plus. Et il n’y a rien qui pourrait lui faire contrepoids sinon ce qui serait équivalent ou semblable. Or il n’existe aucun équivalent ou semblable. Voilà l’empêchement qui interdit que la formule : Il n’y a de dieu que Dieu, puisse entrer dans la balance...
Sache également que Dieu n’a institué sur le plan général que les meilleures choses, les plus importantes sur le plan de l’utilité et les plus lourdes parce qu’Il les place en face de plusieurs opposées. Cette institution de la généralité doit nécessairement renfermer suffisamment de puissance pour pouvoir faire contrepoids à chaque opposé. Or c’est un aspect que ne comprennent – parmi les savants d’entre les gens de Dieu – que les prophètes, qui ont institué, en matière de loi pour les hommes, ce qu’ils ont institué. D’ailleurs le Prophète a dit : « Le meilleur de ce que j’ai dit, moi et les prophètes avant moi, c’est la formule : Il n’y a de dieu que Dieu »...
Attache-toi donc, ô ami de Dieu, au dhikr indiscutable sur le plan de la généralité, car c’est le dhikr le plus puissant qui possède la lumière la plus éclatante et la position de proximité. Mais ne peut en être conscient que celui qui s’y attache fidèlement et le pratique jusqu’à ce qu’il le maîtrise. Car Dieu n’a déployé Sa miséricorde que pour qu’elle embrasse tout et permette de réaliser les souhaits.
Ne sois pas hostile aux adeptes de Lâ ilâha illa Allah
Garde de toi surtout de vouer ton hostilité aux gens de la formule « lâ ilâha illa Allah » (Il n’y a de dieu que Dieu), car elle procure de la part de Dieu la protection générale. En effet ces gens sont des amis de Dieu. Même s’ils pêchent et apportent avec eux de quoi emplir la terre de péchés sans rien associer à Dieu, Dieu les recevra avec leur équivalent en matière de pardon. C’est que, concernant celui dont la sainteté est confirmée, il est absolument interdit de le combattre. Et pour celui qui a combattu Dieu, Dieu a déjà indiqué sa sanction en ce bas-monde et dans la vie future. Aussi, celui au sujet duquel Dieu ne t’a pas indiqué son hostilité envers lui, tu ne dois pas le prendre pour ennemi. Si tu ignores son état, le minimum est de négliger son affaire. Si tu es certain que c’est un ennemi de Dieu – et il n’y a que le polythéiste qui peut l’être – désavoue le, comme Abraham – que la Paix soit sur lui – l’avait fait à l’égard de son père Azar. En effet Dieu – qu’Il soit exalté et magnifié a dit : « Mais quand il vit clairement que son père était un ennemi de Dieu, il le désavoua » (Coran, 9/114). Ceci constitue ton critère de jugement conformément à la Parole de Dieu – qu’Il soit exalté - : « Tu ne trouveras pas de gens, croyant en Dieu et Jour dernier qui témoignent de l’affection à ceux qui s’opposent à Dieu et à Son prophète, fussent-ils leurs pères », comme Abraham, l’ami de Dieu l’avait fait « ou leurs fils, leurs frères, ou ceux de leur clan » (Coran, 58/22).
Si tu ne le sais pas, ne voue pas ton hostilité aux serviteurs de Dieu, ni par ce qui t’est possible, ni par ce qu’exprime la langue. Ce que tu dois détester chez lui, c’est son acte, non son entité ; tandis que pour ce qui est de l’ennemi de Dieu, tu dois détester son entité concrète. Distingue donc entre celui dont tu détestes l’entité concrète et c’est l’ennemi de Dieu, et celui dont tu détestes les actes et c’est le croyant ou celui dont tu ignores l’issue finale, parmi ceux qui ne sont pas musulmans, dans le temps. Et prends garde à ce que Dieu – qu’Il soit exalté – dit dans le hadith authentique : « A celui qui manifeste de l’hostilité à l’un de Mes amis, Je lui déclare la guerre ». En effet si l’on ignore l’affaire de cet homme et qu’on lui voue de l’hostilité, on ne s’acquitte pas du droit pour ce qui est de Ses créatures, car on ne connaît pas la Science de Dieu à son sujet et ce que Dieu a indiqué à ce sujet pour le désavouer et le prendre pour ennemi. Et si on connaît son état extérieur – même s’il est un ennemi dans le même temps sans que tu le saches – prends-le en amitié et ne lui voue pas ton hostilité, afin d’observer le Droit de Dieu. En effet tu risques de t’exposer à la réclamation du Nom divin Al-Dhâhir (Le Manifeste) auprès de Dieu. Aussi, n’apporte pas une preuve contre toi devant Dieu, car tu périras. C’est que l’argument indiscutable appartient à Dieu.
Donc traite les serviteurs de Dieu avec bonté et miséricorde, de la même manière que Dieu les pourvoit en subsistances malgré leur impiété et leur polythéisme, bien qu’Il le sache parfaitement. D’ailleurs, Il ne les a pourvus en subsistances que parce qu’Il sait que ce qu’ils vivent, ils ne le vivent pas par eux-mêmes mais par Lui, en raison de ce que nous avons indiqué par le langage de la généralité : que Dieu – qu’Il soit exalté – est Le créateur de toute chose, donc leur impiété et leur polythéisme sont crées en eux : et par le langage de la spécificité, à savoir que tout jugement affectant un être existant n’est manifesté que selon ce qu’il était dans l’effectivité de son être dans le néant, que Dieu connaît sur lui. Donc, Dieu possède la preuve indiscutable contre chacun, quelque soit la teneur des argumentations et des discussions.
Remets-Lui donc l’affaire et sache que tu es selon ce que tu étais. Embrasse par ta miséricorde et ta bonté tous les animaux et toutes les créatures et ne dis pas : ce n’est que de la végétation et des objets inanimés qui ne possèdent aucun bien en eux. Oui il y a en eux beaucoup de bien et c’est toi qui n’en a aucun. Laisse donc tout existant tel qu’il est, donne-lui la miséricorde que lui offre son Existenciateur dans son existence et ne regarde pas ce qu’on institue en lui dans le temps jusqu’à ce que tu distingues clairement les véridiques et que tu connaisses les menteurs. Il t’incombe alors de les prendre pour ennemis en vertu de l’ordre que Dieu te donne à ce sujet puisqu’Il t’interdit de prendre Son ennemi comme ami. Si une faiblesse dans ta certitude t’y oblige, ménage-les, mais sans pour autant leur témoigner de l’affection. Contente-toi seulement d’une attitude pacifique afin de repousser le mal en te confiant à Dieu et en comptant sur Lui dans tous tes états jusqu’à ce que tu Le rencontres
Tu dois t’acquitter du plus exigible parmi les Droits de Dieu, à savoir ceci : Ne rien associer à Dieu parmi ce qui relève de l’associationnisme subtil (shirk khafi), c'est-à-dire le fait de compter sur les causes instaurées, de se fier à elles avec le cœur et d’en être rassuré, à savoir que le cœur devienne tranquille et apaisé devant ces causes. Car cela relève des pires dommages religieux chez le croyant. D’ailleurs, c’est ce qu’atteste, par mode d’allusion, la Parole de Dieu – qu’Il soit exalté- : « La plupart d’entre eux n’ajoutent pas foi en Dieu sans Lui donner des associés » (Coran, 12/106), c’est-à-dire – mais Dieu est Le Plus Savant-, que c’est là l’associationnisme subtil qui accompagne la foi en l’existence de Dieu. Et la déficience dans la croyance en l’unicité de Dieu se rapporte aux Actes, non à la divinité, car c’est cela le polythéisme manifeste qui s’oppose à la foi dans l’unicité de Dieu, au niveau de la divinité, non pas à la foi en l’existence de Dieu.
Il est rapporté dans le Hadith authentique que l’Envoyé de Dieu a dit : « Savez-vous quel est le Droit de Dieu sur les serviteurs ? Le Droit de Dieu sur les serviteurs c’est qu’ils L’adorent et ne Lui associent rien (shay’an) ». Il a usé du vocable shay’ qui est un terme indéfini et englobe ainsi le polythéisme manifeste et le polythéisme subtil. Ensuite il a dit : « Savez-vous quel est leur droit sur Dieu s’ils font cela ? C’est qu’Il ne les châtie pas ». Aussi, porte ton attention sur l’expression : « C’est qu’Il ne les châtie pas ». En effet, lorsqu’ils n’associent rien à Dieu, tout ce qui traverse leur esprit comme idées se rapporte à Dieu dans la mesure où ils ne se tournent que vers Dieu. Et lorsqu’ils font preuve de polythéisme envers Dieu, que ce soit du polythéisme qui est le contraire de la foi de l’Islam ou du polythéisme subtil qui consiste à lorgner les causes habituelles, Dieu les a déjà punis en les laissant compter sur ces causes contingentes. Ainsi, lorsque ces causes existent, ils souffrent de l’éventualité de leur disparition et de leur déficience, et, lorsqu’ils perdent, ils souffrent de leur disparition. Autrement dit, ils ne cessent d’être malmenés, que ce soit avec l’existence des causes ou avec leur disparition. C’est que Celui sur Lequel ils s’appuient, à savoir Dieu, est capable d’entreprendre les choses par là où ils ne s’imaginent pas, comme dans cette Parole Divine : « Dieu trouvera une issue à quiconque se garde de Lui et Il pourvoit à sa subsistance par des moyens qu’il n’escomptait pas » (Coran, 65/2-3). C’est ce qu’un poète formule en vers : A celui qui se garde de Dieu, Il lui trouve, Comme Il l’a dit, pour son affaire, une issue, Et le pourvoit sans qu’il ne l’escompte, Et lui procure, devant la difficulté, une délivrance.
Ainsi, parmi les signes de la réalisation de la piété, c’est que celui qui craint Dieu avec révérence reçoit ses subsistances sans qu’il les escompte, car s’il les reçoit par là où il les escompte, il n’a pas réalisé la crainte révérencielle et n’a pas compté exclusivement sur Dieu, car la signification de la crainte révérencielle, sous certains de ses aspects, c’est d’avoir Dieu comme prémunition contre l’influence des causes et des moyens seconds dans ton cœur en comptant sur eux. Du reste l’homme est le plus averti sur lui-même et il sait intérieurement en qui il a confiance et à qui son âme se fie. Il n’a pas à se dire : Dieu m’a ordonné de travailler pour la famille et m’a imposé d’assurer leurs dépenses, car il est indispensable d’agir sur les moyens par lesquels Dieu assure habituellement les subsistances. En effet cela ne contredit pas ce que nous avons dit. Car nous t’interdisons seulement de compter sur ces moyens avec ton cœur et de te fier à eux. Nous ne te disons pas : N’agis pas en usant de ces moyens. Du reste je me suis endormi en notant ces indications et en revenant à moi je me suis mis à répéter ces deux vers que je ne connaissais pas auparavant : Ne compte que sur Dieu Car Tout est dans la main de Dieu. Ces moyens seconds ne sont que Ses voiles Ne sois donc qu’avec Dieu.
Regarde donc en toi-même : Si tu trouves que le cœur se fie à ces moyens, tu dois faire des reproches à ta façon de croire et sache que tu n’es pas comme il faut ; et si tu trouves que ton cœur est calme devant Dieu et qu’il t’est égal que ces moyens seconds existent ou n’existent pas, sache alors que tu es cet homme comme il faut, qui a cru, qui n’a rien associé à Dieu, que tu es rare parmi les rares et que si Dieu te pourvoit par là où tu ne l’escompte pas, c’est une bonne nouvelle de la part de Dieu annonçant que tu fais partie de ceux qui se gardent de Dieu et Le craignent pieusement.
Parmi les secrets de ce verset, il y a ceci : Même si Dieu te pourvoit par le moyen habituel qui est à ta disposition et sous ton pouvoir tout en étant pieux et en craignant Dieu, c’est-à-dire que tu as recours à Dieu comme rempart et protection parce qu’Il est le Garant, tu es à vrai dire pourvu par là où tu ne l’escomptait pas, car il ne te vient pas à l’idée que Dieu te pourvoit ; or ce que tu as et ce que tu obtiens est nécessaire. Autrement dit, Il ne t’a pourvu que par là où tu ne l’escomptait pas, même si tu consommes et puises ce qui es dans tes mains.
Sache cela car il a une signification subtile que ne ressentent que ceux qui sont vigilants et attentifs à Dieu et ne cessent de surveiller leur intérieur et leurs cœurs, car la prémunition procède de Dieu et empêche le serviteur d’aboutir aux moyens seconds pour compter sur eux en raison de son appui sur Dieu – qu’Il soit exalté et magnifié. C’est cela le sens de la Parole divine : « Trouvera une issue à quiconque ». Voilà l’issue de la piété et de la crainte révérencielle dans ce verset. Et ceci constitue une recommandation de Dieu pour Son serviteur et une indication pour ce dernier sur ce qu’il est réellement
Aie en toute circonstance une bonne opinion de ton Seigneur et ne conçois jamais une mauvaise opinion à Son égard, car tu ne sais pas. Peut-être est-ce le dernier souffle que tu expires pour pouvoir rencontrer Dieu avec une bonne opinion de Lui plutôt que d’en avoir une mauvaise à Son égard. En effet, tu ne sais pas, car il se peut que Dieu te ravisse au moment où tu expires ce dernier souffle qui te quitte. Oublie tout ceux qui te rappellent les mauvaises opinions que dans ta vie tu as eues et au moment de ta mort aie une bonne opinion de Dieu. Car ceux qui connaissent vraiment Dieu ne spéculent pas et restent présents à Dieu a chacun de leurs souffles.
En effet, cette attitude recèle beaucoup d’utilité et de connaissance de Dieu dans la mesure où tu t’acquittes convenablement du Droit de Dieu. C’est dire que le Droit de Dieu à ton endroit implique que tu croies en Sa Parole : « Et vous faire renaître dans un état que vous ignorez » (Coran, 56/61). C’est qu’il se peut qu’à l’occasion de ce souffle que tu attends, Il te mette à l’article de la mort et te ramène à Lui alors que tu avais une mauvaise opinion de Lui et qu’ainsi tu Le rencontres dans cet état. D’autant plus que l’Envoyé de Dieu rapporte que Dieu – qu’Il soit exalté et magnifié – a dit (dans le hadith Qodsi): « Je suis selon l’opinion que Mon serviteur se fait de Moi. Aussi doit-il avoir une bonne opinion de Moi ». Or Il n’a pas réservé un temps particulier à cette attitude.
Tu dois donc fonder ton opinion à l’égard de Dieu sur la science qui stipule qu’Il pardonne, absout et efface ; et avoir comme motivation divine de cette bonne opinion Sa Parole : « Ô Mes serviteurs ! Vous qui avez commis des excès à votre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde de Dieu » (Coran). Il t’interdit de désespérer, et ce qu’Il t’interdit, tu dois le respecter scrupuleusement. En effet, Il a annoncé, et Son annonce est véridique, et ne peut souffrir aucune abrogation, car si elle souffrait d’une abrogation elle serait un mensonge, ce qui est absolument impossible pour Dieu, en disant : « Dieu pardonne tous les péchés » (Coran). Il n’a pas spécifié un péché particulier au détriment des autres, en les désignant par le terme « tous ». Puis Il a parachevé le tout en disant : « Oui, Il est » en usant du pronom singulier à la troisième personne qui se rapporte à Lui : « Celui qui pardonne ; Il est Miséricordieux » (Coran, 39/53) du fait que Sa miséricorde a pris le pas sur Son courroux. De même Il a dit : « Vous qui avez commis des excès à votre détriment » sans spécifier un excès par rapport à d’autres en usant d’un terme général qui englobe tous ceux qui commettent des excès. Ensuite Dieu a usé d’un terme corrélatif en disant : « Ô Mes serviteurs ! », comme lorsqu’Il a dit par la bouche du pieux serviteur Jésus – que la Paix soit sur lui - : « Si Tu veux les châtier…ils sont vraiment Tes serviteurs. » (Coran, 5/118). Il les a rattachés à Lui, et pas d’honneur plus grand que d’être rattaché à Dieu – qu’Il soit exalté ! -.
Attache-toi à être vigilant et attentif avec Dieu – qu’Il soit exalté et magnifié – à propos de ce qu’Il te prend et de ce qu’Il te donne. En effet, Dieu – qu’Il soit exalté – ne prend de toi que pour que tu patientes, et qu’Il t’aime car Il aime les gens patients. Et lorsqu’Il t’aime, Il agit avec toi comme l’amant avec son bien-aimé. Ainsi, Il est avec toi là où tu veux lorsque ta volonté exige ce qui est dans ton intérêt. Et lorsque ta volonté n’exige pas ce qui est dans ton intérêt, par amour pour toi, Il fait avec toi ce qu’exige l’intérêt à ton endroit même si sur le champ tu détestes ce qu’Il fait avec toi, car tu finiras par la suite par louer l’issue de ton affaire. C’est que Dieu ne peut être soupçonné, à propos des intérêts de Son serviteur, lorsqu’Il aime.
Aussi, ton critère pour mesurer Son amour pour toi, c’est que tu vois ce qu’Il t’accorde comme patience pour ce qu’Il te prend ou t’en prive comme biens ou comme membre de la famille ou quelqu’un dont la disparition t’est difficile. En effet, il n’y a rien parmi les choses habituelles que tu perdes sans qu’elle n’ait sa compensation pour toi auprès de Dieu. Quelqu’un a dit ce vers : Toute chose que tu perds a sa compensation Mais Dieu, si tu le quittes, ne peut être compensé, Car rien ne Lui ressemble.
Il en va de même lorsqu’Il te donne et te comble. Et parmi les choses par lesquelles Il te comble et te donne, il y a le fait d’endurer ce qu’Il te prend. Ainsi, Il te donne pour que tu remercies, comme Il te prend pour que tu endures. En effet, Dieu – qu’Il soit exalté – aime ceux qui remercient et rendent grâce. Et lorsque Dieu t’aime de l’amour de ceux qui sont reconnaissants et qui rendent grâce, Il te pardonne. L’envoyé de Dieu a dit au sujet d’un homme qui a enlevé une branche épineuse sur le chemin public et dont Dieu a loué l’acte et lui a pardonné (ses autres péchés) : « La foi comporte plus de soixante-dix ramifications dans la moindre c’est d’enlever ce qui gêne du chemin. » comme ce que nous venons d’indiquer « et dont la plus élevée c’est de dire : il n’y a nul autre dieu que Dieu ».
Donc, le croyant qui réussit est celui qui recherche les ramifications de la foi et les pratiques toutes, car sa recherche à ce propos relève de l’ensemble des ramifications de la Foi. Voilà le croyant qui a obtenu cette qualité et rempli de bien ses mains. D’ailleurs, Dieu ne te loue, pour quelque chose que tu pratiques parmi ce qu’Il t’a prescrit de faire, que pour accroître tes œuvres pies. De même, lorsque tu Le remercie pour ce qu’Il t’a donné et t’a comblé de Ses bienfaits, Il accroît Ses bienfaits pour toi conformément à Sa Parole : « Si vous Me témoignez votre gratitude, Je vous accorderai davantage [de bienfaits]. » (Coran, 14/7). En effet, Dieu S’est qualifié Lui-même comme étant Celui qui loue Ses serviteurs, car Il est Reconnaissant (Ash-Shakur). Donne-Lui donc encore comme Il t’a donné davantage en raison de ta gratitude.
Malgré cela, tu dois croire que tout est auprès de Lui parfaitement évalué et que toute chose en ce bas-monde court vers un terme déterminé auprès de Dieu car nulle chose n’existe sans qu’elle n’appartienne à Dieu. Ainsi, s’Il te la prend, Il ne la prend que pour Lui, et s’Il te donne, Il ne te donne que Sa part. C’est que toute l’affaire procède de Lui et Lui revient et Il te suffit, si tu sais que l’affaire est comme je te l’ai indiquée, que tu sois avec Dieu, Le contemplant dans tous tes états, dans la privation comme dans le don. Tu ne cesses ainsi de t’exposer à la prise et au don divins. Cela concerne en premier lieu tes souffles qui constituent ta vie : Il te prend ton souffle que tu expires avec le dhikr du cœur ou de la langue et s’il s’agit d’un bien Il multiplie la récompense pour toi. Si c’est autre chose, Sa générosité et Son pardon implique qu’Il pardonne cela pour toi. Ensuite, Il te donne ton inspiration accompagnée de ce qu’Il veut et cela constitue l’événement de ton instant. S’il rapporte du bien, c’est un bienfait de la part de Dieu que tu dois accueillir avec gratitude et si c’est autre chose parmi ce que Dieu n’agrée pas, demande-Lui de te le pardonner, de le faire passer et de te permettre de te repentir. Car Dieu n’a décrété les péchés à l’encontre de Ses serviteurs que pour qu’ils Lui demandent pardon et qu’Il leur pardonne, qu’ils s’en repentent et qu’Il agrée leur repentir. En effet, il est rapporté dans le Hadith : « Si vous ne péchez pas, Dieu suscitera des peuples qui pèchent et s’en repentent et Dieu leur pardonnera et acceptera leur repentir ». Ceci afin qu’aucune loi de la divinité ne devienne caduque dans le bas-monde. Il est rapporté également dans le Hadith authentique que l’Envoyé de Dieu a dit : « A Dieu appartient ce qu’Il prend et ce qu’Il donne et toute chose a auprès de lui un terme déterminé ». Lorsque son terme arrive elle cesse et c’est une autre qui intervient.
L’envoyé de Dieu n’a dit cela que pour nous indiquer ce qu’il en est, afin que nous Lui remettions l’affaire et que nous obtenions le degré de la soumission et de la remise confiante tout en accomplissant l’effort dans ce qu’Il aime que nous revenions à Lui. Et ceci selon l’état : s’il s’agit d’une infraction, c’est par la repentance et la demande du pardon ; s’il s’agit de conformité, c’est par l’attachement à l’obéissance à Dieu et à l’obéissance à l’envoyé de Dieu. Nous obtiendrons ainsi la gloire en nous de connaître que toute chose auprès de Dieu court dansle bas-monde selon un terme déterminé.
Prenez garde à l’injustice envers les hommes, car elle se transformera en ténèbres au Jour de la Résurrection. Être injuste envers les hommes, c’est les priver des droits que Dieu t’impose de t’acquitter envers eux. Cela peut être en fonction de l’état dans lequel se trouve l’homme, selon ce que tu vois chez lui comme indigence, alors que toi tu es en mesure de satisfaire son besoin et de combler sa nécessité. Tu dois savoir dans ce cas qu’il a un droit du fait de son état sur tes biens. En effet Dieu ne t’a dévoilé son état que pour que tu lui remettes son droit, sans quoi tu seras responsable. Si tu ne possèdes pas le moyen de satisfaire son besoin, sache alors que Dieu ne t’a pas dévoilé son état inutilement. Sache donc qu’Il veut de toi que tu l’aides par une bonne parole auprès de celui dont tu sais qu’il peut satisfaire son besoin. Si tu ne le fais pas, tu dois au moins faire une invocation en sa faveur. Mais cela ne doit être effectué qu’après avoir déployé l’effort et désespéré de tes possibilités au point de n’avoir plus à lui offrir que les invocations en sa faveur. C’est que, plus tu omets cet aspect des choses, plus tu fais partie de ceux qui ont été injustes envers l’homme qui se trouve dans cet état. Tout ceci si cet homme dans le besoin meurt à cause de l’insatisfaction de son besoin. S’il n’en meurt pas et qu’un autre parmi les croyants satisfait son besoin, ce frère dans la Foi t’a déchargé de cette réclamation sans que tu t’en rendes compte. C’est que le croyant est le frère du croyant, il ne le lâche pas et ne lui fais pas du tort. Les choses sont ainsi même si le donateur n’a pas conscience de cela, et c’est ainsi que Dieu l’agrée.
Aussi, lorsque tu donnes, à un mendiant dans le besoin, envisage, en le faisant, de remplacer ton frère, le premier croyant qui l’a privé en préférant ainsi lui témoigner de l’affection à travers ce bien qu’il a laissé pour toi afin que tu l’atteignes, car si ton frère avait donné à ce mendiant, ce dernier s’en serait contenté et tu ne serais plus en mesure d’obtenir ce bien. Voilà l’intention qui commande le don des gens qui possèdent la connaissance spirituelle (al-‘arifun) en faveur des mendiants nécessiteux, en fonction de leurs états et de leurs paroles : « Quant au mendiant, ne le repousse pas » (Coran, 93/10), qu’il s’agisse de don matériel ou moral. En effet la science et le profit qu’on en tire relèvent de ce chapitre.
C’est ainsi que l’égaré demande la guidance, l’affamé la nourriture, l’homme nu le vêtement qui cache sa nudité et le protège du froid et de la chaleur et, le malfaiteur qui sait que tu peux le sanctionner te demande de pardonner son forfait. Guide donc l’égaré, nourris l’affamé, abreuve l’assoiffé, revêt celui qui est nu et sache que tu es indigent par rapport à tout ce dont on est indigent à ton égard et que Dieu est Riche par rapport aux habitants des mondes. Malgré cela Il exauce leurs invocations, satisfait leurs besoins et leur enjoint de Lui adresser leurs demandes pour repousser les nuisances chez eux et leur apporter les profits. Il t’incombe donc de traiter de la sorte les serviteurs de Dieu en raison de ta dépendance à l’égard de Dieu dans tout ceci.
Ô mon frère ! Prends garde à ne pas désirer la supériorité sur cette terre, et cherche l’effacement. Et si Dieu a rehaussé ta parole, Il n’a rehaussé que la vérité ; et s’Il t’accorde l’élévation dans les cœurs des créatures, cela Lui revient – qu’Il soit exalté et magnifié -. Ce qu’il te faut, c’est la modestie, l’humilité et le fait d’avoir l’air brisé. Car Il t’a créé à partir de la terre et tu ne dois pas te montrer hautain par rapport à elle car c’est ta mère. En effet celui qui se montre hautain envers sa mère lui désobéit. Or la désobéissance aux parents est strictement interdite. Ensuite on a rapporté ceci dans le Hadith : « Il sied à Dieu de ne rien élever parmi les choses du bas-monde sans l’abaisser ». Si tu es toi-même cette chose, attend-toi à ce que Dieu t’abaisse. Et je ne crains pour celui qui a cette qualité, que le fait, que si Dieu – qu’Il soit exalté – l’abaisse, Il le jette en Enfer. Ceci lorsque la chose s’élève d’elle (de cette qualité), non lorsque c’est Dieu qui l’élève, car cela ne dépend plus d’elle. Il reste que le serviteur doit quand même être attentif à Dieu à propos de ce qu’Il lui a accordé comme élévation sur la terre sous forme d’une autorité et d’une préséance qui font qu’il est servi, qu’on se met à son seuil et qu’on l’accompagne avec les honneurs dans ses déplacements. Il ne doit cesser, donc, de regarder sa servitude et son origine, car il est créé dans la faiblesse et d’après une source qualifiée de humble. Et il doit savoir que l’élévation dont il bénéficie ne l’est que pour la fonction et le degré, non pour son essence, car lorsqu’il les quitte, il ne garde rien de cette position et du poids qu’il s’imaginait, car cela passe à celui que Dieu a placé dans cette position. Donc l’élévation est pour la position, non pour soi. Car celui qui veut l’élévation sur la terre veut l’autorité sur elle. Or il faut savoir que l’Envoyé de Dieu a dit sur l’autorité : « Elle sera au Jour de la Résurrection une source de regret et de remord ». Ne sois pas donc parmi les ignorants.
Ce que je te recommande donc, c’est de ne pas désirer l’élévation sur la terre, et si Dieu t’élève, ne demande à Dieu que d’être en toi-même un homme humble, modeste et recueilli. Mais tu n’obtiens cela que si tu arrives à contempler Dieu, car le but des créatures et des grands, c’est d’atteindre la station spirituelle de la contemplation
Tu dois être affectueux et attentif aux serviteurs de Dieu parmi les croyants en répandant les salutations, en offrant la nourriture et en t’activant pour satisfaire leurs besoins. Et sache que les croyants sont dans leur ensemble comme un seul corps, tel un seul homme ; lorsque l’un de ses membres se plaint, tout le corps a la fièvre. Il en va de même du croyant. Lorsque son frère dans la foi subit un malheur, il souffre pour lui comme si il était lui-même touché. Aussi, lorsque le croyant ne fait pas cela avec les croyants, la fraternité dans la foi entre lui et eux n’est pas établie. En effet, Dieu a instauré la fraternisation entre les croyants comme Il a instauré l’affinité entre les membres du corps de l’homme. D’où l’exemple donné par le Prophète dans le Hadith sûr, à savoir sa parole : « Les croyants sont, dans leur affection, leur bonté et leur compassion les uns pour les autres, semblables au corps : lorsque l’un de ses membres se plaint, l’ensemble du corps tombe dans la fièvre et les veillées ». Sache aussi que le croyant est une multitude par son frère, et, comme le nom : croyant (al-Mu’min) est l’un des Noms de Dieu – avec ce que cela peut s’ajouter à Ses créatures pour ce qui est de la forme – le rapport est établi. Cela dit, le croyant est le frère du croyant, il ne le livre pas et ne le lâche pas.
Et celui qui est croyant en Dieu, Dieu, du fait qu’Il est Mu’min, le confirme dans son acte, sa parole et son état. Et ceci constitue l’infaillibilité. En effet, du fait qu’Il est Mu’min, Il le confirme à ce sujet. Or Dieu ne confirme que le véridique, car pour Lui, la confirmation du menteur est impossible, dans la mesure où le mensonge Lui est impossible, et la confirmation du menteur est celle du mensonge. Ainsi, celui dont la croyance en Dieu est confirmée, du fait que Dieu est Mu’min, nul doute que ce serviteur fait partie des véridiques dans toutes ses affaires avec Dieu parce qu’il croit que Dieu le croit aussi. Fais attention donc à ce que je t’ai indiqué et ce que je t’ai recommandé à propos de la croyance en Dieu, du fait qu’Il est mu’min, et tu en tireras profit. En effet, je t’indique le chemin qui permet d’obtenir cela. Accroche-toi donc à Dieu car « Ceux qui se saisissent du lien établi seront conduits sur une voie droite » (Coran, 3/101). En effet, Dieu est sur une voie droite qui n’est autre que ce qu’Il a prescrit pour Ses serviteurs
Tu dois côtoyer celui dont la fréquentation est bénéfique à ta foi grâce à sa science dont tu tires profit ou son action ou sa vertu et son bon caractère. En effet lorsque l’homme fréquente et s’assoit avec celui dont la fréquentation lui rappelle la Vie Future, il s’en orne nécessairement selon le degré de réussite que Dieu lui accorde en ce domaine. Ainsi, par cette transition, c’est comme s’il a Dieu pour commensal dans le dhikr car le dhikr c’est le Coran qui est le plus grand dhikr. En effet Dieu – qu’Il soit exalté – a dit : « C’est Nous qui avons fait descendre ce dhikr (Rappel) » (Coran, 15/9), c'est-à-dire le Coran. Il a dit aussi : « Je suis Le Commensal de celui qui Me mentionne » (Hadith Qodsi). De même, l’Envoyé de Dieu a dit : « Les gens du Coran sont les gens de Dieu et Son élite ». Or, l’élite du roi comprend en général ses commensaux et ses familiers. Et Dieu possède les Qualités Sublimes qui sont les Plus Beaux Noms divins. Ainsi, celui qui fréquente Dieu est Son familier qui obtient nécessairement de Ses nobles qualités en fonction de la durée de sa fréquentation. De même, celui qui s’assoit avec des gens qui mentionnent Dieu, Dieu l’englobe avec eux dans Sa miséricorde. En effet, ils sont les gens dont l’habitué de leurs séances n’est jamais réprouvé : comment donc celui qui fréquente Dieu peut-il être réprouvé ? Surtout qu’il est rapporté dans le hadith bien établi : « Le bon convive est comme le vendeur de musc : s’il ne t’en donne pas, tu es touché par son odeur ; et le mauvais convive est comme le forgeron : si tu évites ses étincelles, tu n’échappes pas à sa fumée ». C’est dire que celui qui fréquente les gens douteux s’expose au soupçon en raison de la suspicion générale chez les gens à l’égard des hommes à cause de la perversion de leur intérieur.
Il y a ici un point utile que je t’indique et que les gens omettent souvent. Il invite à avoir une opinion des gens afin que ton intérieur soit exempt du mal. Ainsi, lorsque tu vois un individu qui cohabite avec les mauvais et que tu le considères comme bon, tu ne dois pas avoir une mauvaise opinion sur lui en raison de sa compagnie avec les mauvais. Au contraire, tu dois avoir une bonne opinion des gens mauvais pour avoir tenu compagnie à cet homme bon et tu dois aborder cette occasion dans la perspective du bien, non du mal. En effet Dieu n’interroge jamais quelqu’un au Jour de la Résurrection sur la bonne opinion qu’il a des créatures mais Il l’interroge sur la mauvaise opinion qu’il a des créatures. Ceci te suffit comme conseil, si tu l’acceptes, et comme une recommandation si tu la pratiques.
Cela dit, pour celui qui mentionne son Seigneur, sa vie est en permanence ininterrompue et ne s’arrête pas avec la mort car il est vivant, même s’il est mort, par une vie meilleure et plus parfaite que celle de l’homme mort sur le chemin de Dieu, sauf si celui qui est tué sur le chemin de Dieu faisait partie de ceux qui mentionnaient Dieu. Dans ce cas, il aura la vie du martyr et celle de l’homme qui mentionne Dieu. Donc le dhâkir (celui qui mentionne Dieu) est vivant même s’il est mort et celui qui ne mentionne pas Dieu est mort même s’il était dans le bas-monde parmi les vivants, car il vivait par une vie animale tandis que le monde vit par la vie du dhikr (mention de Dieu). En somme, celui qui mentionne son Seigneur et celui qui ne mentionne pas Son Seigneur sont semblables au mort et au vivant. Voilà l’exemple que donne l’Envoyé de Dieu.
Lorsqu’en un lieu tu désobéis à Dieu, ne le quitte pas avant d’y avoir accompli une oeuvre pie et d’avoir rendu un culte à Dieu. Car, de même que cet endroit témoignera contre toi lorsqu’on exigera son témoignage, de même il témoignera en ta faveur, et ainsi seras-tu délivré [de ta désobéissance]. Il en va de même de ton habit, si tu désobéis à Dieu en le mettant, agis comme je te l’ai indiqué et adore Dieu en le portant. Il en va de même lors de la coupe des moustaches, du rasage des poils du pubis, de la coupe des ongles, du coiffage ou du nettoyage des saletés. Rien ne doit quitter ton corps sans que tu sois en état de pureté et sans omettre de mentionner Dieu – qu’Il soit exalté et magnifié -. Car ces cheveux, ces poils et ces ongles seront interrogés sur les circonstances dans lesquelles ils t’ont quitté. Le minimum d’adoration en tout ceci, c’est donc d’invoquer Dieu pour qu’Il t’accorde le repentir afin que tu observes les règles de convenance et que tu te conformes au commandement de Dieu lorsqu’Il dit : « Invoquez-Moi et Je vous exaucerai ». Il t’ordonne de L’invoquer puis Il ajoute dans le même verset : « Ceux qui, par orgueil, refusent de M’adorer… ». L’adoration signifie ici l’invocation, c'est-à-dire qu’ils refusent, par orgueil, l’humilité et la soumission. Or l’adoration est une forme d’humilité, de soumission et d’abaissement, « …entreront bientôt, humiliés, dans la Géhenne » (Coran 40/60). Voilà pourquoi, lorsque les croyants observent ce qu’on leur a ordonné de faire, Dieu les rétribue en les faisant entrer au Paradis la tête haute. Ceci me rappelle, d’ailleurs, l’épisode suivant :
Un matin que j’entrais au hammam pour me purifier à la suite de la rupture de mon état de pureté, j’y rencontrais l’un de mes compagnons nommé Najmuddi Abul Ma’ali Ibn Lahib qui demandait le barbier pour couper ses cheveux. Comme je l’interpellais, il me répondit avant même que je puisse terminer ma phrase : « Je suis en état de pureté et je te comprends ! ». Je fus stupéfait de sa présence d’esprit, de sa rapide compréhension de son respect des convenances en la situation, et de ce qu’il savait à mon égard à ce sujet. Je lui ai dit alors : « Que Dieu te bénisse ! Par Dieu ! Je ne t’ai interpellé que pour que tu sois en état de pureté et que tu observes le dhikr au moment de te débarrasser de tes cheveux ! ». Il fit alors des invocations en ma faveur puis coupa ses cheveux.
Or ce genre de choses est négligé pour la plupart des gens qui vont jusqu’à dire : « Lorsque tu désobéis à Dieu en un lieu, éloigne-t’en ». C’est parce qu’ils craignent que cet endroit ne te rappelle la désobéissance. Ainsi, tu l’apprécies et tu t’en délectes, ce qui t’amène à multiplier les péchés. Ces gens font cela par crainte pour toi, mais ils ont cependant oublié un aspect important de la connaissance. Aussi, obéis à Dieu en ce lieu et alors seulement tu pourras t’en éloigner. Car tu rapproches alors ce qu’ils disent et ce que je te recommande. Et chaque fois que tu te souviens d’un péché commis, repens-toi, demande pardon à Dieu et à cette occasion, mentionne Dieu selon la gravité du péché, car l’envoyé de Dieu disait : « Fais suivre la mauvaise action par une bonne action qui l’efface ». De même Dieu – qu’Il soit exalté – nous dit : « Les bonnes actions dissipent les mauvaises » (Coran, 11/114). Mais tu dois posséder une balance avec laquelle tu apprécies la parité entre les bonnes et les mauvaises actions.
Si tu combats ton âme tu pourras aisément mener d’autres combats
Attache-toi au grand combat (al-jihâd al-akbar) qui est celui contre ta passion, la pire de tes ennemis et le plus proche puisqu’il fait partie de toi. Car Dieu – qu’Il soit glorifié – dit : « Ô Vous qui avez la foi, combattez ceux d’entre les mécréants qui vous sont les plus proches » (Coran, 9 /123). Or, rien n’est en toi plus ingrat et mécréant que ton âme, car à chaque souffle, elle se montre ingrate pour les bienfaits qu’elle reçoit de Dieu. C’est que si tu combats ton âme et que tu lui imposes cette lutte, tu pourras aisément mener l’autre combat contre les ennemis, dans lequel, si tu es tué, tu seras parmi les martyrs vivants qui jouissent de leurs subsistances auprès de leur Seigneur, satisfaits de ce que Dieu leur a accordé par un effet de Sa Grâce ; ils se réjouissent, pour ceux qu’ils ont laissé derrière eux, à l’idée qu’ils n’éprouveront pas de crainte. Or, tu sais que celui qui lutte sur le chemin de Dieu est semblable au jeûneur qui ne cesse de prier et de réciter les versets de Dieu et ce jusqu’à ce qu’il rentre chez lui avec butin et récompense. Or, tu sais par ailleurs, grâce au hadith authentique, que rien ne ressemble au jeûne. Pourtant le combat (al-jihad) se substitue à lui et à la prière sur le plan du mérite. C’est ce qui est parfaitement attesté par l’Envoyé de Dieu . Ceci se rapporte au combat obligatoire ( d'âme) pour lequel l’homme désobéit, lorsqu’il l’abandonne, car cela est inéluctable. C’est pourquoi le serviteur savant, parfaitement sincère avec lui-même, qui cherche à s’innocenter en matière de foi, ne cesse d’être en combat permanent.
La bonne manière cachée est d’être avec Allah, tout le temps, en tout évènement et en toute action. j'ai bien aimée le dernier chapitre qui parle du combat de l'ame le bon musulma est celui qui est constamment en guerre avec son ego (anaf's) ,le prophete (sala allaho 3aihi wassalam) revient d'une bataille( tabuk) déclara a ces compagnons Nous revenons de la petite guerre pour entreprendre la grande guerre (al-Jihad al-Kabir)." "Qu'est-ce que la grande guerre , ô prophète d'Allah?" Il leur répondit: "le combat contre l'ego (nafs). tout a fait celui qui veut , s’innocenter en matière de foi, ne cesse d’être en combat permanent. ce monde injuste est devenu une guerre contre allah et l'homme c'est vrai que le combat contre son ego est le plus grand jihad puisse Allah nous accorde la force de combattre cet ego merci faqir pour ces bonnes recommandations et conseils ....................à méditer
Effectivement, on ne peut combattre un ennemi supposé, qui nous est extérieur, tout en négligeant, tout en oubliant, sans prise de conscience de l'ennemi intérieur, qui nous est propre, qui nous interpelle constamment. Ce serait un combat sans issue, sans résultat.
Attache-toi à la pudeur car Dieu est Pudique et la pudeur fait partie de la foi et elle est entièrement bien. D’ailleurs Dieu est Pudique au jour de la résurrection face à l’homme qui a des cheveux blancs. C’est que lorsque le serviteur est orné de la pudeur devant Dieu, il abandonne tout ce qui est détestable pour Dieu et tout ce qui l’enlaidit devant Dieu – qu’Il soit exalté – et devant l’Envoyé de Dieu . Il faut dire que la pudeur signifie l’abandon et le délaissement. Dieu – qu’Il soit exalté – a dit : « Dieu n’a certainement pas honte » c'est-à-dire : n’hésite pas et n’abandonne pas « de prendre pour exemple un moustique ou tout être plus conséquent » sur le plan de la petitesse en raison de ce qu’avaient dit ceux qui se sont trompés parmi les mécréants à ce sujet en se posant des questions sur la signification de cet exemple. Car Dieu – qu’ Il soit exalté – dit : « C’est par lui qu’il en égare autant » c'est-à-dire par cet exemple « C’est pourtant par lui qu’Il en guide un grand nombre. Mais par ce symbole, Il n’égare que les corrompus » (Coran, 2/26). C’est que ces mécréants furent perplexes à ce sujet, car l’égarement (adh-dhalâla) signifie l’ignorance ; en effet ils ont estimé que la Majesté de Dieu est trop sublime pour qu’Il s’abaisse à ce point en proposant cet exemple à Ses serviteurs. Ceci en raison de leur ignorance de la réalité des choses. En effet, il n’y a pas de différence entre la plus immense création qui est le Trône englobant, et le grain ou le moustique, dans leur existentiation à partir du néant, sur le plan de la création. A vrai dire, cet insecte n’est insignifiant qu’en raison de la petitesse de son corps, lorsque tu le compares à un être doté d’un corps immense. Disons même que la sagesse dans le moustique est plus parfaite et la puissance plus performante. Car malgré sa petitesse, le moustique a été créé par Dieu à l’image de l’éléphant malgré son immensité. C’est dire que la création du moustique est plus grande sur le plan de la signification de la puissance de son Créateur que celle de l’éléphant pour ceux qui réfléchissent et tirent des leçons. C’est pourquoi Dieu ne S’est pas qualifié par la pudeur à ce sujet en raison de ce que cet exemple comporte comme illustration signifiant Sa grandeur. Cela dit, soulignons aussi que pour l’homme, les situations qui appellent sa pudeur sont bien nombreuses. C’est que la pudeur est une qualité dont le bénéfice découle, pour celui qui l’assume, dans la plupart des choses. C’est pourquoi il a dit : « La pudeur est entièrement du bien ». Du reste la pudeur n’apporte que du bien, à savoir que l’homme ne commet pas ce qui lui fait honte si l’on sait qu’il l’a fait. Or, le croyant sait que Dieu voit et n’ignore rien de l’univers dans lequel baigne le serviteur. Voilà pourquoi ce dernier s’impose la pudeur puisqu’il sait cela et croit parfaitement qu’Il l’interrogera certainement au Jour de la Résurrection sur ce qu’il a fait, ce qui lui fera honte. C’est cela qui le conduit à délaisser ce qui lui fait honte et c’est cela la pudeur. C’est en ce sens que la pudeur n’apporte que du bien. Or Dieu mérite plus que quiconque qu’on ait de la pudeur devant Lui.
Attache-toi au bon conseil (an-nasiha) d’une manière générale, car il constitue la foi. En effet Muslim rapporte, dans son Recueil de hadith authentique, que l’Envoyé de Dieu a dit : « La foi c’est le bon conseil » ; les gens présents ont demandé : pour qui, ô Envoyé de Dieu ? Il a dit : « Pour Dieu, pour Son messager et pour les chefs des musulmans et pour l’ensemble des musulmans ». Et sache qu’an-nassah est le fil, qu’al-minsaha est l’aiguille et qu’an-nâssih est le couturier. Et c’est le couturier qui rassemble les pièces de tissu pour confectionner le vêtement. Donc on tire profit de ce qu’il confectionne. Ainsi, il ne l’a confectionné que grâce à son nush (application).
An-nâssih (le bon conseiller) dans la religion de Dieu, est celui qui apporte l’harmonie entre les serviteurs de Dieu et ce qui constitue leur bonheur auprès de Dieu, et entre Dieu et Ses créatures, ce qui correspond à son expression (du hadith) : « pour Dieu » (conseil pour Dieu). Il y a en cela une indication sur l’intercession auprès de Dieu. Il faut dire que l’équité de Dieu, par Sa générosité et Son pardon envers le fauteur, est plus grande que de s’en prendre au forfait. En effet, la réprimande et le châtiment constituent une sanction et il n’y a pas de mérite dans la sanction du mal, sauf si c’est dans le bas monde en raison de ce que l’application des peines légales comporte comme prévention contre le dommage général et des intérêts que les hommes y trouvent, comme dans la Parole Divine : « Pour vous la Loi du talion est source de vie ; vous qui êtes doués d’intelligence !» (Coran, 2/179). Pour ce qui est de la vie future, il n’y a rien qui puisse être repoussé par la sanction du malfaiteur comme c’est le cas dans le bas-monde. Aussi, lorsque le serviteur dit cela au Jour de la Résurrection ou s’il le dit à Dieu par voie d’intercession, c’est comme s’il est un conseilleur devant l’Auguste position divine en louant Dieu par Sa générosité, Sa libéralité et Sa faveur quand Il pardonne au malfaiteur. Car cela constitue l’essence même de la gratitude. C’est cela le sens de sa Parole : « La foi c’est le bon conseil pour Dieu » c'est-à-dire à l’endroit de Dieu.
Aussi pour ce qui est du conseil pour l’Envoyé de Dieu, c’est pourquoi Dieu – qu’Il soit exalté et magnifié – a ordonné à Son Prophète de consulter ses compagnons à propos des questions où il n’a pas reçu de révélation ; aussi, s’il les consulte, ils doivent le conseiller à propos de l’objet de sa consultation, selon le degré de leur connaissance et en fonction de ce qu’ils estiment comme conseil adéquat à ce sujet, et ils lui proposent leur conseil en ce sens, comme ils l’ont fait lorsqu’il se mit, lors de la bataille de Badr, loin des puits avec ses troupes. En effet, ils ont donné des conseils en recommandant que les sources d’eau soient à sa portée, ce qu’il fit . Mais après (la mort de) l’Envoyé de Dieu il n’y a plus de conseil pour lui. Mais si cette particule de négation connote un sens de durée, le conseil reste. Ainsi, nous avons montré à propos du conseil à l’Envoyé de Dieu que le conseiller (an-nâssih) qui donne son avis, a réuni le Hadith de l’Envoyé de Dieu et l’avis qui renferme un intérêt, comme le couturier, réunit la pièce de la manche et celle du corps dans le vêtement confectionné.
Quant à ce qui est du conseil prodigué aux chefs de la communauté des musulmans, (il faut savoir que ces derniers) sont les dirigeants de nos affaires, ceux qui se chargent des intérêts des gens. Du reste, les dirigeants de la sphère politique et les spécialistes des fatâwi (consultations juridiques) en matière de religion, parmi les savants, font partie également des imams (chefs) des musulmans. En effet, si le dépositaire de l’autorité publique est un savant, il en sera ainsi, et s’il n’est pas un savant à propos d’une question donnée, il demande conseil à celui qui connaît les dispositions légales à ce sujet. Dans ce cas le mufti (celui qui est consulté) doit le conseiller et lui donner une consultation selon ce qu’il estime être la vérité, en lui indiquant la preuve qui fonde sa fatwa, pour le délier auprès de Dieu. Voilà ce qui constitue un conseil pour les chefs musulmans. Comme l’infaillibilité ne s’impose pas pour les Imams (chefs) des musulmans et comme on sait qu’ils peuvent se tromper et suivre leurs passions à l’égard des serviteurs de Dieu, les gens de la foi parmi les savants en la matière sont tenus de prodiguer des conseils aux chefs des musulmans et de les empêcher de suivre leurs passions et désirs à l’égard des gens en les ramenant à l’harmonie avec les dispositions de la foi. Une telle attitude constitue un bon conseil pour les chefs des musulmans dans la mesure où il génère un profit pour les hommes.
Pour ce qui est du conseil prodigué à l’ensemble des musulmans, c’est quelque chose qui est notoire. Il consiste à leur indiquer ce qui est dans leur intérêt et qui n’est pas préjudiciable pour leur foi et pour leur vie ici-bas. Si le préjudice est inéluctable à ce sujet soit pour la foi soit pour l’existence ici-bas, ceux qui prodiguent les conseils se doivent de faire prévaloir dans leur conseil le préjudice pour la vie en ce bas-monde par rapport au préjudice qui affecte la foi et de leur indiquer ce qui préserve leur foi même cela nuit à leur vie ici-bas. Et s’ils peuvent repousser le préjudice qui affecte autant la foi que la vie ici-bas sous un quelconque rapport et qu’ils le connaissent, ils se doivent de leur prodiguer un conseil en ce bas monde et de les éclairer à ce sujet. Cela dit, celui qui est consulté a le choix à ce sujet selon la réussite qu’il obtient de la part de Dieu en ce domaine. Et ce que je soutiens à ce sujet c’est que le conseil est d’ordre général car il est la source de la foi. C’est une qualité du conseiller dont l’utilité se répand dans l’univers entier à partir de celui qui prodigue le conseil, qui s’acquitte ainsi de sa foi et vise les choses sublimes. Ainsi, lorsqu’il voit par exemple un animal très assoiffé qui recherche de l’eau mais rate le chemin qui le conduit à l’eau, il lui incombe de le remettre dans le chemin qui conduit à l’eau et de l’abreuver s’il le peut. En effet, ceci relève du conseil inspiré par la foi. Il en va de même lorsqu’il voit quelqu’un qui ne fait pas partie de la religion musulmane et qui commet un acte vil et immoral, il doit l’éloigner de cette attitude et le ramener autant qu’il le peut vers les nobles caractères. S’il ne le peut pas, il est tenu de l’éclairer sur ce défaut, peut-être que cette personne tirera profit de ce conseil en raison de ce qu’elle escompte avoir comme bon éloge. Du reste, un tel conseil peut profiter à celui qui se soustrait au préjudice de celui qui a voulu lui nuire, même si la victime est un non musulman. Donc il incombe à l’homme religieux de prodiguer des conseils à toutes les créatures de Dieu d’une manière générale.
D’abord, il a besoin de la science de la Loi religieuse parce qu’il s’agit de la science en générale qui embrasse tous les états des gens. Ensuite, il a besoin de la science de son temps et de son lieu. Or il n’y a que l’état, le temps et le lieu. Il reste donc pour conseiller la science de probabilité et de prévalence (at-tarjîh) lorsque ces choses s’opposent entre elles, de sorte que lorsque ce qui améliore le temps corrompt l’état ou le lieu ou c’est l’inverse pour chacun d’eux ; le conseiller regarde donc la probabilité et agit selon ce qui prévaut chez lui en fonction du degré de sa foi. Voilà pourquoi nous avons dit que celui qui prodigue des conseils à propos de la religion de Dieu a besoin de beaucoup de science, d’entendement et d’esprit sain, de bon discernement, d’un tempérament équilibré et de non précipitation. Car si ces qualités lui manquent, il risque de tomber plus vite dans l’erreur que de connaître la réussite. Il faut dire que dans les nobles vertus, il n’y a rien qui soit plus subtil, plus secret et plus grand que le conseil.
Assalam aleykoum wa ramahtou' Allah wa barakatouhou khoya faqir
C'est toujours avec le meme plaisirs et la meme sérénité que je lis tes postes empreint de sagesse et de justesse Que Dieu te garde khoya
Modifié 1 fois. Dernière modification le 05/10/12 02:53 par sheera.
La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu,et qui s'est brisé.Chacun en ramassa un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve.
[center]Amazighiya face à l'homme et soumise uniquement à Dieu .[/center]