jeudi 24 mars 2005, 14h16 Les Français condamnent de façon ambiguë le racisme, selon un sondage
PARIS (AP) - Deux Français sur trois (67%) estiment qu'"une lutte vigoureuse contre le racisme est nécessaire en France", soit une hausse de trois points en un an et de huit points depuis 2002, selon un sondage BVA pour la Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH) et le gouvernement rendu public jeudi. Toutefois, le degré de condamnation semble varier selon les victimes.
En deux ans, la part des Français qui estiment que les propos et les actes racistes, quelles que soient leurs cibles, doivent être condamnés a sensiblement augmenté, d'après ce sondage publié quelques jours après l'annonce de la CNCDH selon laquelle les actes racistes ont quasiment doublé l'an dernier en France.
L'enquête montre ainsi une progression du sentiment d'accroissement du communautarisme et la persistance d'une certaine méfiance par rapport à la population maghrébine. Neuf Français sur dix estiment que le racisme est une chose "répandue" (+3% par rapport à 2003). Derrière le chômage (51%), la pauvreté (41%) et l'insécurité (27%), il arrive au quatrième rang des "craintes pour la société française" (23%), soit une progression de cinq points sur un an.
Selon le sondage, la médiatisation accrue de certains actes racistes l'an dernier (profanations, attaques de lieux de cultes juifs ou musulmans) explique "probablement" la hausse importante du taux de ceux qui pensent que "rien ne peut justifier les réactions racistes" (39% contre 29% l'an dernier). Reste que près de six sondés sur dix pensent que "certains comportements peuvent parfois justifier des réactions racistes".
L'institut BVA constate notamment <u>"la permanence d'un 'traitement de défaveur' réservé aux Maghrébins par rapport à d'autres groupes": la discrimination à l'embauche, au logement ou dans les boîtes de nuit est considérée "moins grave" quand elle touche les Maghrébins. Ainsi, 60% jugent par exemple "très grave" de refuser un logement à une personne noire, contre 48% dans le cas d'un Maghrébin. AP</u>
- sondage réalisé en face à face du 22 au 26 novembre 2004 auprès d'un échantillon de 1.036 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.
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