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Rabaisser un enfant
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16 novembre 2022 11:32
Elle a essayé en se résignant, c est pas la même chose
Tu parles d un feu ! Un feu de paille ouais


Citation
qaytr a écrit:
Elle a déjà essayé d'expliquer ca n'a pas marché
Il reste la loi du Talion
Et oui, combattre le feu par le feu c'est très mature.
o
17 novembre 2022 19:25
Cet analphabète ne s'en rend pas compte.
Citation
Natacha Celeste21bis a écrit:
Ton mari est juste entrain de détruire ta fille.
19 novembre 2022 02:47
Salâm unefilledici,


Il est triste de constater la vulnérabilité de ta fille, vulnérabilité que ton mari, en prétendant vouloir la renforcer sous couvert d'humour, ne fait que fragiliser davantage.

La moquerie pour rendre fort, ne fait que rendre faible la construction de soi et ne fait que rendre bancales et déformées la confiance en soi, en l'autre et en la relation-même...


Concernant l'humour :

Derrière toute blague, tout trait d'humour, toute moquerie, aussi innocents semblent-ils, se cachent toujours, non pas une part de vérité, mais deux. Lesquelles ?
- La part de vérité inconsciente de celui qui les met en mots et les déguise consciemment sous la forme du rire ou de l'humour et dont l'objet est d'attaquer l'identité et l'image de l'autre.
- La part qui touche le conscient de celui qui est visé, et qui inconsciemment est reçue comme vérité de son identité.

Il n'y a toujours guère que celui qui "rigole", qui "se moque" pour trouver que ses mots sont anodins et sans conséquence, alors que dans le même temps, chez l'autre il ne font que creuser davantage la faille.

Citation
a écrit:
Il va toujours le dire avec une pointe d’humour. Sauf que sincèrement à 99% moi ça me fait ABSOLUMENT pas rire.



Ce qui se joue au fond dans l'humour contre un autre ou un groupe, c'est une relation d'ascendance et de pouvoir où celui ou ceux qui se moquent peuvent à la fois attaquer l'estime et l'identité de l'autre tout en le mettant dans une position où il ne pourra qu'accepter l'attaque et la dévalorisation au risque de se voir délégitimé encore plus en se voyant reprocher de ne pas avoir la "finesse d'esprit" de comprendre et de partager cet "humour", qualité socialement valorisée.

C'est un jeu malsain à somme négative : pile, tu perds ; face, tu perds.
Soit tu acceptes la moquerie même si cela te fait mal, donc tu plies et te soumets. Soit tu ne l'acceptes pas, tu ne te soumets pas et tu te vois retorquer que tu n'as pas d'humour et tu es exclue de l'interaction et c'est l'autre qui prend la position victimaire en te faisant porter le manque d'humour.

Les fameuses phrases "tu n'as pas d'humour", c'est une pirouette pour cacher et renverser le fait que le moqueur n'a pas d'empathie, de théorie de l'esprit, de finesse, de tact, de compréhension, d'intelligence relationnelle et émotionnelle, de sagesse etc. Ce sont ces manques à lui qu'il projette et attribue à l'autre quand il lui renvoie que son attaque trahit sa propre faiblesse : "si tu ne ris pas à mon humour, c'est que tu es nulle" plutôt que "si tu ne ris pas à mon attaque, c'est que mon humour est nul".


Le seul humour, la seule moquerie légitime, c'est celle que l'on porte sur soi-même : l'auto-dérision. La dérision de l'autre porte toujours à conséquence et est toujours une attaque.

Il n'y qu'un handicapé qui a droit de rire de son handicap. Il n'y qu'un arabe qui puisse faire de l'humour sur sa propre condition d'arabe. Il n'y a qu'une femme qui puisse se moquer de sa manière d'être femme. Etc.

Pouvoir rire de soi-même est une grande qualité : c'est sublimatoire dans le sens où la personne concernée s'élève au-delà de son ego et de son narcissisme et accroît son estime de soi et sa propre valeur.

Pouvoir rire des autres est un grand défaut : c'est narcissique. Plutôt que de s'élever soi-même, c'est rabaisser l'autre (le faire tomber), le dévaloriser (lui enlever de sa valeur) pour ne pas avoir à conscientiser sa propre bassesse.

Il n'y a qu'à voir ce que cela donne à l'échelle du groupe : quand on veut manipuler sur le plan psychique et attaquer un groupe déjà vulnérable (les étrangers, les femmes, les noirs, les arabes, les gays, les malades mentaux etc) mais sans qu'on ne puisse être attaqué en retour, on déguise les propos et on les enveloppe socialement sous la forme de l'humour en semant de manière insidieuse et inconsciente le trouble pour mieux asseoir la dévalorisation et l'attaque de l'identité. Et le groupe attaqué subit la double peine : être attaqué sur le plan identitaire, c'est-à-dire sur leur être ; et ne pouvoir s'en défendre au risque d'être doublement attaqué sur le plan de leur savoir-être : pouvoir rire et comprendre l'humour.

D'où les débats sociaux sur les caricatures, le peut-on tout dire, peut-on rire de tout etc.

Pour la moquerie envers un individu, c'est le même mécanisme et le même rapport de force qui se trame.

Pour un enfant, c'est encore plus conséquent parce qu'il n'a pas les facultés cognitives d'analyser ce qui se joue. Et c'est encore plus destructeur et délégitimant quand la moquerie vient d'un parent, parce qu'il est pour l'enfant le seul garant de sa vérité, de son être et de son identité.

Ce qu'un parent dit est TOUJOURS une vérité pour l'enfant.
19 novembre 2022 02:47
Concernant la place de la mère et du père dans le développement psychique de l'enfant :

La parole d'une mère est pour l'enfant la vérité de son intérieur : elle façonne le rapport qu'il a avec lui-même, elle érige son savoir-être, elle pose les bases du regard de l'enfant dans son intériorité, son intimité. C'est ce qui va définir l'estime de soi.
La relation à la mère répond à la question : suis-je suffisamment aimable ?

La parole du père est pour l'enfant la vérité de l'extérieur : elle façonne le rapport qu'il a avec les autres, elle structure son savoir-faire, elle pose les bases du regard de l'autre, c'est-à-dire tel que l'enfant pense être reçu à l'extérieur. C'est ce qui va définir la confiance en soi. La relation au père répond à la question : suis-je suffisamment capable ?

Le regard de la mère et le regard du père sont les deux faces d'une seule et même pièce : l'identité de l'enfant. La première face fonde le rapport à soi, à l'intérieur et à l'identification à la mère et ensuite aux autres femmes. La seconde face fonde le rapport à l'autre, à l'extérieur et à l'identification au père et ensuite aux autres hommes.

Pourquoi est-ce que le regard porté par la mère puis le père est la base de l'identité ?

Parce qu'en venant au monde, le nourrisson n'a aucune conscience de lui-même, de son corps, de son psychisme, de son identité, de qui il est, d'où il vient.

Il provient du désir, du psychisme et du corps de sa mère et pendant les premiers mois de sa vie, il va penser ressentir que lui et sa mère ne font qu'un seul et même être. Et sa survie aussi psychique que physiologique dépend de l'extrême dépendance à sa mère.

Pour grandir et acquérir la conscience de lui-même, il n'aura d'autre choix que de franchir les étapes de son développement en s'étayant sur ses parents. Pour se construire psychiquement et modéliser son identité, il va étayer son regard sur celui d'abord de sa mère puis de son père. C'est par celle dont dépend absolument sa survie psychique et affective, sa mère, seul lien vital dans les premiers mois de sa vie, que l'enfant va avoir accès à lui-même.

Comme aucun enfant ne peut se nourrir et grandir dans un corps sain seul, par lui-même, aucun enfant ne peut se nourrir psychiquement et se développer affectivement seul, par lui-même.

L'identité est au psychisme ce que l'image est au corps.

Personne ne peut construire seul sa propre image de lui. Pour l'intérioriser, il lui faut dans un tout premier temps nécessairement passer par l'extérieur.
Pour avoir accès à son image, à son visage et à son corps, tout humain a besoin de le voir réfléchir dans un miroir (une photo, un reflet etc). Et quand il a mémorisé ce reflet dans le miroir, il existe alors à l'intérieur de sa mémoire. C'est du vecteur externe que peut alors naître l'image à l'intérieur.

Pour l'identité psychique de l'enfant, c'est le même mécanisme.
Ce qu'il est et qu'il pense être va d'abord s'étayer sur ce que ses parents disent qu'il est ou pensent qu'il est.
C'est par le discours de la mère d'abord et du père ensuite que l'enfant va apprendre, comprendre et donc prendre son identité.

Apprendre : ce que dit l'autre. A l'extérieur. Le don (à prendre)
Comprendre : ce que j'intériorise qu'il dit. L'extérieur qui entre à l'intérieur. Le partage. (Prendre ensemble).
Prendre : ce que je finis par dire moi-même. Ce qui reste à l'intérieur. Le reçu. (Prendre seul).


Cela commence par le prénom qu'il va entendre de la bouche de sa mère, qui a été la première à le faire rentrer dans le langage.
Dans un premier temps et pendant un moment, le prénom reste à l'extérieur, dans la bouche de la mère. L'enfant ne comprend pas qu'il s'agit de lui.
Dans un second temps, l'enfant entre dans la compréhension, c'est-à-dire le partage du sens qui va et qui vient dans une relation duelle : par un jeu de miroir, en mettant le doigt sur lui et en lui montrant "untel, c'est toi", "unetelle c'est moi", l'enfant défusionne d'avec sa mère et commence à acquérir la conscience qu'ils ne sont pas un mais deux.
Dans un troisième temps, l'enfant a acquis la conscience de lui-même, a internalisé son prénom et il demeure dans son psychisme comme trace, inscription de son identité. Pour toujours.

C'est là le fondement de l'identité et ce mécanisme en trois temps de apprendre-comprendre-prendre va continuer tout au long de son développement et de sa construction. Les qualités, les défauts, les complexes, les faiblesses, les compétences, les réussites, les échecs etc vont entrer à l'intérieur de l'enfant exactement de la même manière à mesure que l'enfant élargit son mode de relation : à la parole de la mère, vient se greffer la parole du père, puis des frères et soeurs, puis des instituteurs, puis des copains etc.
19 novembre 2022 02:47
Voilà, sommairement, de qui dépendent la construction de l'identité de l'enfant, le développement de son psychisme, le regard qu'il porte sur lui et qu'il pense que les autres portent sur lui, l'estime de lui, la confiance en lui et toute la trame de sécurité intérieure qui adviendra par la suite. C'est avec eux que les fondements, les pierres angulaires de la construction de soi et de la place à tenir dans le monde sont posées.

Il est ici question d'une fille et d'un père. Concluons donc que c'est dans l'amour qu'elle ressent que son père lui porte, dans le regard qu'elle perçoit qu'il pose sur elle qu'une fille va construire son rapport aux hommes, puisque le père est le premier repère de la relation à l'autre sexe et qu'il est aussi le repaire de son identité féminine.

C'est dans le creuset de cette relation père-fille que va s'enraciner inconsciemment et profondément la stabilité relationnelle, l'équilibre émotionnel et la fluidité de la communication du couple qu'elle formera à l'âge adulte avec un autre homme. Et si cette relation père-fille est dysfonctionnelle, qu'elle n'est pas suffisamment sécure, elle menace nécessairement la relation homme-femme à long terme.

Parce que c'est en définitive l'estime de soi, l'amour propre, la confiance en ses capacités et compétences, la valence de ses expériences de vie, la place à prendre parmi les autres, le caractère, les mécanismes de protection et de défense, l'image de la femme, l'image de l'homme, les repères relationnels et nombre d'entités qui forment la maturité psychique et affective, la gestion émotionnelle et l'équilibre relationnel, qui s'en retrouvent impactés, entravés, diminués et compromettent du coup le développement de l'enfant.

Les conséquences inconscientes sur le psychisme de l'enfant, on les retrouve à l'âge adulte de manière la plus prégnante et la plus visible dans les relations problématiques hommes/femmes qui se nouent d'abord, dans les relations conflictuelles de couple ensuite et dans les relations parentales dysfonctionnelles qui se reproduisent de générations en générations.

Malheureusement. Et c'est d'autant plus vrai et plus marqué à l'échelle de la communauté maghrébine, parce que c'est un travers culturel partagé par le plus grand nombre. Et le plus grand nombre forme la norme du groupe.


Concernant ta fille :

Je ne reviendrai pas sur l'humour et le jeu insidieux à somme nulle que ça opère chez l'autre et où nécessairement l'autre dans une position ou une autre va se voir reprocher un manque, un défaut, un travers.

Insistons quand même sur le fait que sortir la carte de l'humour à une petite fille, c'est immanquablement la délégitimer dans sa souffrance, et lui dénier sa capacité de défense. Si elle se plaint, cela aggrave son problème.

A terme, il ne reste que la solution d'aseptiser en surface sa douleur et de rire pour pouvoir être reçue. Mais ça n'efface en rien la souffrance. Cela la contient tout simplement à l'intérieur tout en obligeant l'autre à adopter un masque à l'extérieur, celui du rire, de l'acceptation. Seul moyen de maintenir pour l'enfant un minimum de lien. Parce qu'il vaudra toujours mieux pour lui une moquerie que l'indifférence totale, il vaudra toujours mieux du négatif de l'autre (à défaut d'avoir du positif) que d'avoir droit à son silence le plus total.
Et comme ta fille n'a pas de caractère d'opposition, à terme c'est la voie à laquelle elle devra se soumettre. Parce que à 5 ans, c'est encore légitime de se plaindre. Mais à 12 ans, elle ne pourra plus pleurer. Juste subir.


Citation
a écrit:

une de mes filles en l’occurrence qui est très très sensible et qui manque de confiance en elle et je vois que ces remarques là blesse très souvent. Parfois elle en rigole parce qu’elle sait que son père rigole mais parfois ça la blesse énormément elle en a même pleuré .


Il n'y a de réalité que la réalité psychique. Seule compte la perception de l'enfant. Parce qu'il est encore enfant et n'a pas encore la maturité affective et les facultés cognitives non plus que le recul et l'expérience de vie d'un adulte.
Je ne t'apprends rien en te disant que nombre d'adultes sont encore en immaturité affective (ton mari en est l'exemple parfait).
Mais sache qu'un enfant est TOUJOURS en immaturité affective et en insécurité relationnelle. Puisqu'il n'a pas encore fini son développement.
Même quand il a les parents les plus sécurisants et les plus aimants, il est en immaturité psychique et en insécurité affective, dans sa perception. Alors que dire quand il a dans le réel un parent qui a un ascendant sur lui qui le descend, un parent qui a la plus grande valeur à ses yeux qui le dévalorise et l'attaque directement et frontalement sur le terrain de l'identité et de l'être.


19 novembre 2022 02:47

Il y a une différence fondamentale entre ces deux discours :
- " tu ES nulle ; tu ES moche ; tu ES bête mais vraiment bête ": cela attaque l'identité, l'être et donc son droit à exister et à être aimée.
- " tu AS des difficultés en maths ; ton comportement parfois est puérile, mais je sais que tu es une grande fille et que tu peux essayer d'y remédier ; tu n'aimes pas ton nez que tu trouves disgracieux mais ça te rend tout à fait charmante : l'être est safe, et on critique un comportement, un "avoir", un "faire" et on lui trouve du sens, une solution etc.

Citation
a écrit:

Il l’encourage aussi ENOOOOOOOOOOORMEMENT. Mais il l’a charie aussi énormément. C’est sa manière d’être il rigole énormément. Mais moi je trouve pas ça drôle et quand je lui dis je suis taxée d’hypersensible.



La plus infime des interactions humaines a une incidence sur l'autre et a toujours des ramifications inconscientes et chez soi et chez l'autre. Et quand cette interaction est néfaste, l'impact sera toujours plus fort que si elle avait été positive.

Le psychisme n'est pas une balance équilibrée où le positif et le négatif sont de valence égale et où l'un annule l'autre et inversément.
Il ne suffit pas de pallier une critique par un compliment. Deux critiques par deux compliments.

L'impact du négatif à beaucoup plus de poids que l'impact du positif : une gifle aura toujours beaucoup plus de poids que mille et une caresses réunies.

Sur une seule journée, tu croises 15 personnes qui t'ont ouvert une porte, aidé à ramasser un truc tombé, laissé passer à la caisse, souri, salué etc. Mais tu te rappeleras à la fin de la journée que de l'inconnu qui t'a insultée.


Enfin, je terminerai par ceci : un enfant trouvera toujours inconsciemment le moyen de remettre la faute sur lui-même parce qu'encore incapable cognitivement d'avoir un regard juste sur son parent. Parce qu'à cet âge, l'enfant idéalise ses parents : ils sont parfaits, ont le pouvoir de vie et de mort, détiennent toute la connaissance et le savoir.

S'il se présente un problème dans la relation, qu'il soit anodin ou traumatique n'y change rien, l'enfant va l'introjecter et non pas le projeter : plutôt que de se dire que s'il n'est pas aimé c'est la faute de son parent qui ne l'aime pas, il va renverser la responsabilité et se dire que s'il n'est pas aimé, c'est qu'il n'est pas aimable. Pour lui, tout dépendra toujours de son internalité et non pas des facteurs externes qui lui échappent encore.

Ce qui est souvent le cas quand les parents divorcent : l'enfant ne peut pas comprendre et n'a pas encore la hauteur et le recul de penser que dans leur relation d'adulte, ils ne peuvent s'entendre. De son regard d'enfant auto-centré, il va chercher en lui la cause du problème.

Pareil chez les enfants victimes de violences psychologiques, physiques ou sexuelles : ils ne peuvent le comprendre qu'en terme de punition pour le mal qu'ils font ou qu'ils ont à l'intérieur. Pour eux, ils l'ont toujours cherché.

Et même quand on les rassure, la culpabilité de leur insuffisance, de leur manque, de leur immaturité relève toujours de leur faute. Alors, quid quand le parent leur dit vraiment que c'est de leur propre faute ?

C'est ce qu'il se joue actuellement dans la relation entre ton mari, ta fille et toi. Elle a 5 ans : elle est en plein Oedipe. La parole de son père, figure d'autorité et chef de famille, prévaut sur toutes les paroles. Elle structure tout en même temps son Surmoi (siège de la culpabilité).
Le lien est vite établi entre son hypersensibilité, qui n'est autre qu'une hyper-vulnérabilité à la culpabilité, et la relation triangulaire que vous avez.

L'Oedipe à 5 ans, c'est : "je m'identifie à ma mère parce que comme elle, je suis une fille et donc je me remplis de ses attributs, et je me soumets à la loi de mon père comme celui qui est au-dessus et je me remplis de ses règles et ses interdits pour évoluer dans le champ extérieur, social".

Et que fait ton mari dans la construction identificatoire à la mère de ta fille ?

Citation
a écrit:
Parfois il va « loin » il dit « ma fille n’est pas comme toi » déjà c’est rabaissant pour moi lol mais surtout moi je vois très bien comment est notre fille justement.. elle a toutes les caractéristiques de l’hypersensible ..
Mais c’est difficile car je suis fasse à un mur agressif à ce niveau. Il est CERTAIN d avoir raison et me dit froidement JE NE CHENGERAIS PAS JE TE LASSURE TU PEUX RÊVER et se réjouit par la suite de dire ces mots à ma fille devant moi.


Non seulement, il casse le regard constructif du père dans le psychisme de sa fille, mais il lui invalide aussi l'identification à toi.

Ta fille n'a donc aucune issue et aucune identité valide dans son discours.

Doublement difficile pour elle.
19 novembre 2022 02:47
Citation
a écrit:
Même si c’est dit avec humour ? Pourtant mon mari crains Allah, très sincèrement.[/color]



Tu dis que ton mari est pieux.

Rappelle-lui donc que la connaissance sacrée doit pouvoir pénétrer les coeurs à mesure de leur ouverture et que le Prophète nous enjoignait TOUS à parler aux autres selon leur degré de compréhension.

Cela veut dire que tout discours, aussi ascendant, savant ou d'autorité soit-il, doit s'adapter au niveau de sensibilité de l'autre, à sa capacité d'entendement et épouser les contours psychiques qui sont siens.

On parle à un enfant en mettant des mots sur ses maux, en le sécurisant de l'intérieur et à l'extérieur : telle la flamme ténue d'une bougie qui s'amenuise dans l'obscurité, le psychisme de l'enfant projette son angoisse en même temps qu'il se consume, et ne peut être sécurisé qu'entre les mains de ses parents, qu'entre le souffle de leur âme bienveillante, qu'à la propre lumière de leur esprit, qu'au creux de leur coeur aimant et accueillant, là où il va se reposer, se ressourcer et revenir lumière encore plus forte.

Quiconque cherche à endurcir la sensibilité d'un enfant par la dureté de ses mots, ne fait que trahir la dureté de son propre coeur et l'insensibilité de son âme, révélant par-là la propre laideur de ses maux...

Qu'Allah adoucisse le coeur de ton mari et qu'Il élève son âme plus haut que sa bassesse actuelle...

Qu'Il te permette de trouver en toi la force et les ressources psychiques pour apaiser ta fille et lui tracer un modèle de femme digne, aimante et capable pour atténuer les manques de son père et qu'elle se comble seule, malgré lui...


J'ai été longue. J'en suis désolée.
Mais c'est un problème parental qui revient trop souvent pour qu'on le traite en quelques lignes.



Bonne soirée...


PS : le père, c'est aussi le symbole de l'autorité, de la hiérarchie, des relations qu'on entretient avec ces domaines et plus largement, il est le vecteur de l'image que l'on se fait de la religion et de l'image que l'on se fait de notre propre relation à Allah...
Le père autoritaire, dure, punisseur et vengeur, on le projette ensuite sur Allah en culpabilisant de ne pas mériter Son Amour, Sa Présence, Ses Bienfaits, alors qu'on ne fait que projeter les manques du père.
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