C'est à cause de l'Iran, parce qu'il craignait d'exposer la "vulnérabilité" de son régime au vieil ennemi perse, que Saddam Hussein a laissé croire qu'il possédait encore des armes de destruction massive alors qu'elles avaient toutes été détruites au lendemain de la sévère défaite qui avait suivi l'invasion du Koweït en 1990. "Par Dieu !, s'exclame-t-il le 13 février 2004 lors d'un interrogatoire américain, si j'avais eu de telles armes, je les aurais utilisées contre vous !" Bref, quand le dictateur décida, environ quatre mois avant l'invasion anglo-américaine de mars 2003, de laisser enfin les inspecteurs des Nations unies constater sa vulnérabilité partout, y compris dans les vingt palais de la République qu'il avait fait construire, "c'était trop tard". "L'administration Bush, déclara-t-il, avait décidé de nous attaquer, quoi qu'il arrive."