Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
Quand le goût pour les caméras et les micros pousse aux extrêmes
t
4 mars 2006 14:16
Quand le goût pour les caméras et les micros pousse aux extrêmes broyant au passage la légalité internationale


--(Par Abdelkrim El Mouss)--. Rabat 03/03/06 - Y a-t-il pilote dans le cockpit algérien ? Tout observateur de la mascarade aventureuse de Tifariti est en bonne cause de se le demander. Voilà une zone tampon établie et reconnue par l'Organisation des Nations Unies, pleinement intégrée dans un territoire soumis par cette même organisation au statut de cessez-le-feu décrété par un vote sans équivoque de la communauté internationale, qui se trouve investie par des éléments armés du "polisario" encadrés par l'Algérie qui offre gracieusement logistique civile et militaire, gîte et couvert, armes et munitions, conseils obligés et renseignements orientés à ces intrus manipulés pour les besoins de la façade.

Nul au Maroc n'est dupe et ne peut être dupé, pas plus qu'ailleurs. Le bouton ravageur de la paix se trouve à Alger et nulle part ailleurs.

L'illégalité orchestrée par l'Algérie à Tifariti, doublé d'un sens démesuré de la provocation est établie, reconnue et publiquement criée par l'organisation des Nations Unies par la voix du Général commandant de la MINURSO qui s'est dit surpris par la concentration dans cette zone des forces du "polisario" que le mandat de l'ONU interdit.

Que cherche l'Algérie dans cette mise en scène digne des productions hollywoodiennes ? Est-ce ressusciter le moribond qu'elle a enfanté à un moment donné, saigné à blanc par ses divisions internes, amputé par la fuite de ses cadres et plus récemment encore, assommé par une scission dont les auteurs ne lui reconnaissent aucune représentativité, citant au passage corruption, incapacité et opportunisme ?.

Si la guerre des laïus que livre l'Algérie au Maroc est un classique, le passage à l'acte délibéré au vu et au su du monde entier avec un témoin de marque, l'ONU en l'occurrence, est bien plus que le rubicon.

En diplomatie, le rubicon est synonyme de dérapage voulu et planifié avec en toile de fond des intérêts bassement politiques parce que conjoncturels et de toute évidence, dans le cas d'espèce, loin de servir le destin commun des peuples marocain et algérien qui, hier encore, ont donné leur sang et bravé la mort les uns pour la dignité des autres.

Tout se déroule comme si le goût immodéré pour les caméras et les micros passe avant les résolutions de l'ONU auxquelles Alger se réfère à tout bout de champ en en faisant bien entendu une lecture étriquée.

On oublie malheureusement et l'oubli en politique est un péché, que l'arbre des charmes télévisuels ne peut voiler la forêt des réalités.

Quelle place peut-on désormais imaginer pour le débat dès lors que la plate-forme de ce débat que sont les résolutions de l'ONU, est ostensiblement méprisée et alors même que les démarches de toutes les parties doivent être pensées dans les limites de cette plate-forme ?.

Jusqu'où et pour combien de temps encore doit-on naviguer sans cap ? Comment peut-on agir ou réagir sans avoir constamment à l'esprit que seul le langage de la légalité internationale permet de se faire entendre et de se faire comprendre ?.

Plus grave encore est que cette mascarade de Tifariti est encensée à Alger comme un droit qu'un ministre algérien dépêché par le gouvernement algérien a tenu à "honorer" en plein territoire marocain. N'est-il pas un intrus, même auréolé de sa casquette de ministre, un statut dont se moque le droit international ? C'est une question à laquelle la diplomatie algérienne où les démons ont chassé les anges aura du mal à répondre. Tout au plus peut-elle invoquer l'échiquier stratégique algérien oubliant - un oubli de plus - que ce dernier a été enseveli à jamais par l'ampleur et l'immensité de la poussière du mur de Berlin démoli sous les applaudissements du monde entier qui a cru avoir enterré la situation de "guerre impossible, paix improbable".

Qui aurait empêché le Maroc de disperser cette bande de mercenaires soudainement convertis en pourvoyeurs de terroristes de tout genre sinon son engagement responsable à respecter le cessez-le-feu ? Qui aurait empêché le Maroc de répondre à l'escalade par l'escalade sinon la retenue que recommande la fixité des principes que recouvre, dans la plénitude de sa profondeur, la notion du Maghreb, que recommande le bon voisinage dans tout ce qu'il comporte de sublime.

Le face-à-face destructeur ne figure pas dans le tableau de bord du peuple marocain. Il ne peut s'accommoder ni avec son histoire ni avec ses traditions.

Plus le Maroc s'assigne comme devoir d'écarter l'orage, plus l'Algérie vogue à pleines voiles vers l'impasse programmée. Plus le Maroc pousse à son terme la logique de la paix, plus l'Algérie s'ingénie à dresser la tente de la nécrologie de la paix déployant au grand jour les batteries d'une rancune instinctive, d'une ranc ur jamais éteinte, d'un grenier du travers jamais épuisé, d'une connivence sans éclipse pour l'amalgame.

Quand par salves continues ou intermittentes, on pilonne les résolutions de l'ONU, on ne peut et on ne doit plus, par éthique politique ou par éthique tout court, s'en référer, sauf à agir par aveuglement coupable, un terrain que le Maroc se refuse appelant plutôt à une sagesse porteuse pour tous.

On ne construit pas la paix à la hussarde on ne pense pas la paix par des approches bellicistes. Quand on brave les interdits lisiblement tracés par la légalité internationale, on se disqualifie par avance de participer à tout débat constructif, par essence diamétralement opposé à toute dynamique de confrontation.

Les avancées dans la jungle du non-droit et les reculades dans la sphère du politiquement légal mènent tout droit au mur. A présent que la communauté internationale est témoin de la violation par l'Algérie et son rejeton des résolutions des Nations Unies, que l'ONU par l'intermédiaire du commandant de la MINURSO a constaté de visu cette violation flagrante, il sied aux responsables d'assumer leur responsabilité. Le geste de l'Algérie ne peut indifférer le peuple marocain sous quelque prétexte que ce soit.
 
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook