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a propos du scandale au gouvernement...
19 avril 2004 04:28
...jusq'ou peut-on autoriser le liberté d'expretion dans un pays ou la democratie est encore a l'etat de spermatozoide?

L'interpellation du directeur d'un journal de caniveau relance le débat sur le devenir de la presse. La profession est appelée à procéder à son auto régulation et à nettoyer les écuries d'Augias. Retour sur les faits qui ont mis à mal le corps des journalistes, après la diffamation grave et nauséabonde, d'un responsable gouvernemental. C'est partout la même indignation. Des salons feutrés aux cénacles militants, tous laissent exploser leur colère à l'encontre des dérives d'une certaine presse. «C'est comme si nous n'avions rien vu venir.


Pourtant, tous les jours, les dépassements étaient constatés, entre accusation, diffamation et insultes. Face à notre silence assourdissant, l'irréparable a fini par être commis », soupire un « associatif».
L'irréparable a donc fini par être commis et il a fallu qu'il le soit pour qu'un début de prise de conscience s'opère dans le microcosme politico-médiatique.

Flash back : Le 9 avril dernier, un journal de caniveau, « Al Akhbar Al Ousoubouya » publie en page 3 un articulet nauséabond. Un ministre en exercice – dont l'identité est clairement suggérée - y est gravement diffamé et son honneur bafoué. Le coup est bien évidemment placé en dessous de la ceinture, sur le mode rumoral, sensationnel et scandaleux. Des milliers de photocopies circulent, les ventes du tabloïd crèvent les plafonds des chaumières. La rumeur, destructrice, insaisissable et insidieuse, fait le reste.

Quelques jours plus tard, c'est au tour d'un quotidien édité par un parti politique de reprendre en «une » ce qui n'est rien d'autre qu'une terrible diffamation du ministre en question, citoyen et père de famille avant tout. « Rissalat Al Oumma », organe de presse de l'Union constitutionnelle, formation politique, anciennement aux commandes du pouvoir, s'interroge dans son édition du 15 avril sur « l'identité de ce ministre de gauche dont on a tenté d'étouffer le scandale à Cabo Negro ». « Même au plus fort de la confrontation entre opposition et pouvoir, l'éthique et la morale étaient habituellement respectées. On n'en était jamais arrivé là », affirme Talaa Saoud Al Atlassi, l'ex de l'OADP, aujourd'hui dirigeant du PSD.

La liberté de presse prise en otage

La coupe est alors pleine. Ceux qui avaient défendu l'option du silence méprisant « on ne répond pas à un journal de caniveau »- sont désarçonnés. Fallait-il vraiment ne pas réagir ?

Le haut responsable dont «l'honneur a été livré à la meute de chien » choisit, lui, de réagir. Il rencontre longuement le premier ministre. Au cœur de la conversation, la dérive de la presse et surtout la préparation d'une réaction. L'homme dont l'honneur a été traîné dans la fange ne veut pas en rester là.

Défenseur acharné de l'Etat de droit, il entend obtenir réparation auprès de la justice et en convainc le chef de l'Exécutif. Driss Jettou prend langue avec le ministre de la justice, Mohamed Bouzoubaa, lui demandant de saisir le parquet pour l'ouverture d'une enquête sur l'auteur de l'articulet et le directeur responsable de ce journal.

Dès jeudi soir, le directeur du tabloïd, est convoqué par la police judiciaire de Rabat, puis placé en garde à vue. Selon le journal « Al Ittihad Al Ichtiraki »–le premier à rapporter, samedi 17 avril, l'interpellation du responsable d' «Al Akhbar Al Ousbouya »- Anas Tadili, c'est son nom, n'est pas un inconnu des services de police, ni de la justice.

En 1998, il aurait fait l'objet d'une condamnation de 3 mois de prison avec sursis, suite à une sombre affaire d'escroquerie. Le passé de « Monsieur le directeur de publication » est plutôt chargé : l'administration des douanes avait même déposé plainte contre lui pour fuite de capitaux et sortie de devises sans autorisation de l'Office des changes. L'homme n'est pas un modèle de vertu. Il a pourtant un journal et donc un instrument pour influer sur l'opinion publique.

Le constitutionnaliste et dirigeant politique, Khalid Naciri, ne décolère pas. La bio du propriétaire de ce journal fait de fange et de boue lui fait dire que « la liberté de presse est en train d'être prise en otage par des aventuriers de tout poil. Au Maroc, n'importe quel voyou peut sortir un journal ».

« Ce qui s'est passé est une dérive prévue depuis bien longtemps. Les esprits lucides dans ce pays n'ont cessé d'attirer l'attention sur ces dérives, qui n'en finissaient pas de grossir, avertissant que tout cela deviendrait ingérable. En fait, le pays est train de gérer de manière malsaine son option démocratique. Comment est-il possible que le journalisme soit la seule grande profession où rien n'est exigé de ceux qui veulent l'exercer ? Résultat, dans ses interstices, se sont faufilées des personnes peu recommandables », s'exclame-t-il.

C'est la Fédération marocaine des éditeurs de journaux qui a été la première à condamner cette grave dérive basée « sur la publication d'informations mensongères concernant une personnalité gouvernementale ». « Ce genre de pratique est complètement étrangère au code de déontologie de la presse. Les journalistes sont appelés à respecter l'éthique de la profession », sermonnent ceux de la Fédération.

L'urgence d'un ordre des journalistes

Samedi 17 avril, le Syndicat National de la Presse Marocaine réunissait sa commission administrative. Elle devra rendre public, ce lundi 19 avril, un communiqué de condamnation. « Nous avons eu un très long débat sur ces pratiques fondées sur la diffamation et l'insulte.

L'auteur d'un tel article n'est pas pour nous un journaliste. Le SNPM a toujours exprimé ses réserves quant aux procédures de délivrance de la carte de presse », indique Abdallah Bekkali, secrétaire général adjoint du Syndicat de la presse.

Ancien journaliste, Talaa Saoud Al Atlassi, ne craint pas de le dire: oui à la liberté de presse, mais à une liberté de presse réglementée. « La création de journaux doit obéir à une réglementation exactement comme pour n'importe quelle entreprise. La profession a pris trop de retard dans la réflexion sur son devenir.

Il est par conséquent urgent d'ouvrir un débat sur l'exercice de la profession de journaliste. De se poser de vraies questions comme qui est journaliste et qui ne l'est pas ; qui doit être détenteur de la carte de presse.

Il est temps que le corps des journalistes procède à sa propre auto-régulation pour ne plus véhiculer une image négative de la profession. Le syndicat national de la presse marocaine pourrait se transformer en ordre des journalistes à moins de créer un véritable ordre qui aurait force de loi».

A l'exercice de la diffamation et de la salissure, même les morts ne sont pas épargnés.
La famille du leader disparu, Maati Bouabid, en fait le douloureux apprentissage, depuis la publication des interviews fleuve de Ahmed Boukhari par Al Ahdath Al Maghribya. « Je suis littéralement choqué par ce procédé ignoble consistant à traîner dans la boue un homme mort qui, de son vivant fut respecté et respectable », s'indigne Saad Bouabid, le fils du zaïm calomnié post-mortem.

« Ces pages de l'histoire du Maroc ont besoin de recherches véritables et d'historiens rompus à leur science et non pas des frustrations d'un tel personnage, qui ne contribue certainement pas au processus de réconciliation», conclut M. Al Atlassi.

:o
r
19 avril 2004 15:15
S'il ya un ETat de droit, la liberté d'expression n'est en rien responsble de ce que se dit dans les journaux.

Les journaux ont le droit d'informer et de commenter l'information.
Mais il faut être certain des sources de l'information.

S'il s'agit de diffamation alors c'est à la justice de trancher. La partie lésée peut exiger et obtennir réparation.

C'est ainsi que les choses se déroulent dans un Etat de droits.

Jusqu'à présent, l'intéressé, n'a pas convaincu la rue marocaine que la rumeur de Cabo Negro n'est pas fondée.

Dans tous les pays démocratiques une telle information aurait fait bcp de dégats politiques.

Chez nous on dit attendons que l'orage passe et tout entrera dans l'ordre.
f
22 avril 2004 13:29
loin du scandale qui a fait le tour du maroc avant d'attérir sur ce forum.
les journalistes au maroc (4ème autorité d'état), doivent se revoir en question.
Il faut vivre au pays pour en juger (avec mes respects à qlq1 qui écrivent avec honnêteté et cherche l'information de la source, et même avant de porter un sacndale sur les 1ères pages: ils ont l'art de le traîter)

la seule victime dans tout ça: reste les lecteurs; assaoifés à une liberté d'expression voilà comment ils sont servis...

Le maroc est encore loin pour dire qu'il a un média de niveau (lu, écrit et écouté)

côté scandale: si on avait des paparazies au pays, ils auraient pu faire fortune depuis longtemps.

la liberté???? c'est quoi d'abord une liberté si elle est sous contrainte?

très amicalement
f
22 avril 2004 13:36
Pour un demain meilleur:
voilà qlq sites de journaux marocains pour nos RME qui veulent en lire plus et donner un point de vue bien fondé:

www.ambafrance-ma.org/presse

Revue de presse marocaine par l'Ambassade de France au Maroc Revue de presse des principaux quotidiens et hebdomadaires marocains

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www.aujourdhui.ma

Aujourd'hui le Maroc - Quotidien Marocain Journal marocain, quotidien d’informations générales. Analyses, reportages, enquêtes sur toutes les mutations que connaît la société marocaine. Un quotidien complet dédié à l’information et à la culture.

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jarida.8m.com
Al Jarida al Maghribia Journal Marocain en langue anglaise

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www.leconomiste.com

L'Economiste

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www.lagazettedumaroc.com

La Gazette du Maroc

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www.lanouvelletribune.press.ma

La Nouvelle Tribune

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www.marocnet.net.ma/vieeco/index.html
La Vie économique

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www.lematin.ma

Le Matin du Sahara et du Maghreb

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www.map.co.ma

MAP Maghreb Arabe Presse

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www.maroc-hebdo.press.ma

Maroc Hebdo International

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www.morocco-today.com

Morocco & africa Today (en anglais)

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www.ambafrance-ma.org/presse/rp_0b.htm
Revue de presse quotidienne de l'Ambassade de France

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www.albayane.ma

Al Bayane

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www.infomagazine.ma

Infomagazine site presse informatique

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www.liberation.press.ma

Libération

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www.north-africa.com

The North Africa Journal Publication Américaine sur le Maroc et le Maghreb

--------------------------------------------------------------------------------
www.webzinemaker.com/prana

Prana Magazine electronique de Culture et d'Actualite

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www.microplus.net.ma
Microplus Informatique & developpement

--------------------------------------------------------------------------------
www.webzinemaker.com/fnc-ugtm

le Webzine des cheminots Webzine syndical de l'actualité ferroviaire

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www.lesnouvellesdunord.com

Les Nouvelles du Nord Hebdo couvrant Tanger-Tétouan- Nord

--------------------------------------------------------------------------------
www.iomp.net
IOMP.NET Journal en ligne dédié aux informaticiens et au développement des nouvelles technologies au Maroc

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www.lejournaldetanger.com

Journal en ligne de Tanger Hebdo multilingue couvrant Tanger-Tétouan- Nord

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www.lopinion.ma
L'opinion Quotidien national d'informations en français

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www.telquel-online.com
Tel Quel Le Maroc Tel qu'il est

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www.maghreb-canada.ca
Maghreb Canada Hebdo Hebdomadaire destiné à la diaspora maghrébine au Canada


bonne lecture


amie du maroc
c
22 avril 2004 14:59
fatine04 a écrit:

> loin du scandale qui a fait le tour du maroc avant d'attérir
> sur ce forum.
> les journalistes au maroc (4ème autorité d'état), doivent se
> revoir en question.
> Il faut vivre au pays pour en juger (avec mes respects à qlq1
> qui écrivent avec honnêteté et cherche l'information de la
> source, et même avant de porter un sacndale sur les 1ères
> pages: ils ont l'art de le traîter)
>
> la seule victime dans tout ça: reste les lecteurs; assaoifés à
> une liberté d'expression voilà comment ils sont servis...
>
> Le maroc est encore loin pour dire qu'il a un média de niveau
> (lu, écrit et écouté)
>
> côté scandale: si on avait des paparazies au pays, ils auraient
> pu faire fortune depuis longtemps.
>
> la liberté???? c'est quoi d'abord une liberté si elle est sous
> contrainte?
>

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Oui comme les journalistes sont la fenetre du peuple, c´est presque la seule source qu´on a pour lire l´actualite, la realite, et surtout la verite. Les citoyens ont un droit legitime de savoir la realite.
Ca rends les journalistes qui s´en occupent, responsables, de fausse diffusion. Oui la presse doit etre libre , mais paralelement responsable.
C´est tres important de garder un niveau de confiance, entre les institutions, l´etat, les medias et le peuple.


Amicalement

Usually, terrible things that are done with the excuse that progress requires them are not really progress at all, but just terrible things. Russell Baker
f
22 avril 2004 15:15
le problème, c'est leur silence devant les grandes réalités, des évenements qui conecrent qui ont un carractère d'importance primordial dans leur diffusion... sur ça, ils sont absent, rare sont ceux qui sont capablent d'assurer la bonne couverture d'un événement (d'état ou de citoyen).

De plus en plus: moins de confiance et plus de méfiance, Alors? qui croire? l'opinion public dans la rue qui est des fois la source de l'info (le téléphone arabe) ou le journaliste paresseux à qui tu dois d'bord tout rédiger pour couvrir une activité (sans parler des motivations et offres qu'il faut lui présenter pour acheter sa gentillesse)?

difficile d'en juger

très amicalement et tjrs ravie d'échanger avec vous nos pints de vue
c
22 avril 2004 15:38
Oui c´est un dommage. Meme qd je la tele marocaine. Il maque des debats sur l´actualite. Mais je dis des debats comme il faut. Par exemple les gens effectue d´une telle episode, un representant du gouvernement, des intellectuels, des professeurs etc. Et on parle sans rancune, mais biensur avec respect. Moi je me demande toujours, pourquoi y a t il personne qui a vraiment le courage d´ouvrir un vrai debat avec le peuple marocain?
J´ai meme entendu que lors du seisme d´alhoceima, la television marocaine fesait voir les animaux. Good timing!
Comme la television irakienne qui fesait voir les chansons populaires pour sadam husein et disait au peuple que tous va bien, juste quelques heures avant que les avions americains, quittent leurs bases pour attaquer leurs pays.
´Ce qui m´etonne c´est qu´il y avaiet des debats partout dans le monde, sauf en Irak qui etait tres concerné.
A quoi serent les medias donc?

Usually, terrible things that are done with the excuse that progress requires them are not really progress at all, but just terrible things. Russell Baker
r
22 avril 2004 16:37
""ils sont absent, rare sont ceux qui sont capablent d'assurer la bonne couverture d'un événement "" le journaliste paresseux à qui tu dois d'bord tout rédiger pour couvrir une activité "

Il y a une différence entre les capacités et disposer des moyens nécessaires pour faire correctement son travail!

Qu'attendez-vous d'un journaliste qui touche mensuellement 3000 DH soit près de 300 Euros? d'aller faire des reportages sur la lune?

Ne pas comparer les géants mondiaux de la presse et médias qui dépensent des millions de $ pour faire un reportage sur les fourmis en Namibie alors que les journaux des pays du tiers monde manquent de papier... ne parlons pas des TV qui n'ont même pas les moyens de couvrir les frais de transmission d'un match de foot en direct de leur équipe nationale!.
f
27 avril 2004 14:47
Comme c'est une affaire qu'il fallait suivre du moment que je l'avais intié, je vous poste deux articles qui mérites toute l'attention:
le premier explique des faits dans les coulisses concernant le déclanchement du scandale dans un journal (à bas prix et médiocre qualité mais lu par les marocains accro aux tabarguigues coûte que coûte: notre réalité et je ne l'invente pas!)

des articles apparus dans le journal Tel Quel dipsonible sur le net rubrique

Politique : Remaniement ministériel, ça vient

Le remaniement gouvernemental bute sur plusieurs équations, dont celle des dissensions internes de l’USFP. En attendant, nos ministres sont désemparés. Par Karim Boukhari


L es 39 ministres qui siègent (pour combien de temps encore ?) dans le gouvernement pléthorique de Jettou sont devenus paranoïaques. Chaque matin, ils ouvrent les yeux sur la presse marocaine en se demandant quelle sera la prochaine cible, le prochain nom traîné dans la boue. Leurs retrouvailles hebdomadaires au conseil du gouvernement, et celles plus ou moins régulières du conseil des ministres, sont devenues un rendez-vous obligé, une aubaine pour s’échanger les
confidences. À chaque réunion son lot de mécontents. Les affaires courantes expédiées, place est faite aux épanchements personnels. Des ministres, et non des moindres, "ont les boules". Cette semaine, c’est Fathallah Oualalou qui fait, malgré lui, l’actualité (lire P 22). L’argentier du royaume est désemparé. Dans son entourage, personne n’a vu le coup venir. On murmure à demi-mots que Oualalou serait en train de valider les budgets alloués aux corps d’armée ou que l’une de ses circulaires aurait fait du tort à un potentat local, dans le Nord. Et que ceci expliquerait, un peu, cela. Oui, peut-être… Mais le mal est fait. Au-delà de la polémique (le caractère immonde de l’attaque personnelle, le débat sur les dérapages d’une presse dite de caniveau, etc.) beaucoup y voient le retour d’un ballet médiatico-politique sur un éventuel remaniement. "Il est clair, note cet observateur politique, que la tentative de déstabiliser un ministre de poids n’est pas exempte de calcul politicien. On voudrait se séparer d’un Oualalou, ou d’un autre, que l’on ne s’y prendrait pas différemment".
Des précédents, certes moins spectaculaires, existent. Des noms, et non des moindres, sont régulièrement soumis à un déluge de feu. Nabil Benabdellah, le porte-parole du gouvernement, par exemple. Ou Taieb Ghafes, le ministre de la Pêche. Voire un Mohand Laenser, ministre de l’Agriculture. Même Driss Jettou, pratiquement soumis au lynchage à chaque crise nationale (l’affaire Perejil, le séisme d’Al Hoceima, etc.), n’a pas échappé à la règle. Les charges ne sont pas toujours objectives, revêtant tantôt des accents personnels (Benabdellah, à qui il a été reproché un article paru dans le quotidien Al Bayane !), tantôt hypocrites (Jettou, coupable de ne pas s’être rendu à Al Hoceima, alors qu’on le lui avait interdit !). Mais dans le fond, le message reste le même : un remaniement s’impose et ces hommes, ainsi que d’autres, doivent partir.
L’éventualité d’un remaniement a été soulevée, une première fois, dans les suites du 16 mai et de la crise de l’été 2003 avec l’Espagne. Un remaniement, pourquoi faire ? Était-ce une question d’hommes ou d’orientation générale ? Sans doute les deux, si l’on en croit plusieurs sources. Jettou, comme les proches conseillers du roi, ont rapidement soumis, chacun de leur côté, l’idée d’un gouvernement moins pléthorique et surtout moins hétéroclite. 39 ministres (l’Espagne voisine, à titre d’exemple, n’en a que 16) représentant six partis, sans oublier les sans appartenance politique, c’en était trop et il fallait réduire ce nombre au plus vite. Oui, mais comment ? Qui garder ? Dans les petites feuilles remises au roi, les propositions étaient nombreuses, certaines suggérant de sacrifier jusqu’au Premier ministre Jettou. C’est dire si cette première tentative de remaniement avait des allures de chamboulement tous azimuts.
L’idée a donc été repoussée, mais sans doute pas abandonnée. Elle restait, selon la formule d’un membre du gouvernement Jettou, "suspendue mais toujours à l’ordre du jour, susceptible d’être réactivée à n’importe quel moment".
Début 2004, l’union des mouvements populaires (MP, MNP, UD) voit le jour et pousse ses trois leaders, Laenser, Aherdane et Ikken à revendiquer un bonus de portefeuilles ministériels. Des contacts se font avec la Primature et, au fil des semaines, des configurations théoriques se trament dans les coulisses. En réaction, l’USFP, l’Istiqlal et le PPS décident d’un commun accord de relancer la Koutla, pour contrer le nouveau pôle populaire. "Pas un seul mot n’est dit sur le remaniement ministériel, se souvient l’un des participants aux retrouvailles de la Koutla, mais les directions des trois partis s’échangeaient, en aparté, les révélations sur la nature des contacts entrepris par les uns et les autres". C’est à la suite de cette réunion que l’éventualité est de nouveau évoquée. À raison.

En attendant le 7e congrès de l’USFP
Jettou avait en effet entamé, dans la discrétion, des contacts avec une poignée de partis susceptibles de participer à une nouvelle mouture du gouvernement. De source sûre, le Premier ministre a proposé à trois partis (USFP, Istiqlal, RNI) de réduire, numériquement, le nombre de leurs portefeuilles ministériels de deux unités. Il a proposé, pour contenter le pôle populaire, l’entrée de l’UD au gouvernement avec un seul portefeuille. Ces propositions n’ont fait le bonheur de personne, chacun des concernés les estimant en deça de ses prétentions. Mais la réaction la plus radicale est venue du parti le plus puissant, en nombre comme en influence : l’USFP. Elyazghi, fraîchement promu aux commandes du parti, oppose un non catégorique. "Pas question de retirer deux ministres USFP, dit-on dans l’entourage du premier secrétaire du parti. C’est une question-piège qui peut menacer l’unité de l’USFP, elle ne peut être traitée qu’après le congrès". Et comme la date prévisionnelle du 7ème congrès de l’USFP n’a pas cessé d’être repoussée…
Le refus de l’USFP repose sur des calculs politiciens évidents. Malgré la succession assurée sans problème à sa tête, le parti est toujours scindé en deux clans. Les hommes d’Elyazghi d’un côté et ceux du "retraité" Youssoufi de l’autre. C’est le clan Youssoufi, pourtant minoritaire dans le parti, qui est le plus fortement représenté au gouvernement. Il est mené, pour information, par le ministre des Finances Fathallah Oualalou. Comme nous l’explique un observateur interne du parti, "retirer deux hommes d’Elyazghi serait injuste, en retirer un ou deux du clan Youssoufi serait carrément dangereux puisque susceptible d’ouvrir la porte à une scission". D’où le choix prudent d’Elyazghi de dire niet à tout remaniement, en attendant la tenue du 7ème congrès.
À moins d’envisager un remaniement ministériel sans participation de l’USFP (peu probable, même si la possibilité existe théoriquement), Jettou devra attendre l’été, ou la rentrée prochaine, pour reprendre sa valse auprès des partis. Il devra aussi composer avec les conseillers du roi, qui pourraient, entre-temps, prendre les devants pour faire plus vite et avec d’autres hommes.

[www.telquel-online.com]

bonne lecture

amicalement
f
27 avril 2004 14:48
Presse à scandale : Oualalougate

Pourquoi lui ? (Photo AFP)
Comment un article de presse ne répondant à aucun critère déontologique a pu faire de Oualalou, en quelques jours, le premier sujet de conversation de tous les Marocains, des officiels jusqu’aux plus anonymes. Par Karim Boukhari


Le 9 avril, l’hebdomadaire Akhbar Al-Ousbouaâ a publié, dans ses pages intérieures, un article non signé sur "l’homosexualité et la classe politique au Maroc". Le texte, ignominieux et déontologiquement inacceptable, n’est pourtant pas le premier du genre. Ceux qui suivent régulièrement la feuille d’Anas Tadili
savent que celle-ci avait déjà publié, quelques semaines auparavant, une information similaire. L’allusion au ministre des Finances était à peine plus voilée et le contenu de l’information se perdait dans les généralités moralisatrices. Le 9 avril, l’hebdomadaire revient à la charge pour aller, cette fois-ci, beaucoup plus loin dans le glauque : l’allusion à Oualalou est claire et le contenu gravement offensant. Dans les 24 heures qui ont suivi, la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre. Le tirage de l’édition s'est rapidement épuisé et le téléphone arabe a fonctionné à une vitesse vertigineuse. Tout l’axe Casablanca-Rabat, et bientôt tout le Maroc, ne parlent que de "ça". Oualalou et sa petite famille sont partagés entre la colère et le deuil. La première réaction vient du bureau de l’USFP, le parti du ministre des Finances. Réunis en urgence, les ittihadis saisissent le Premier ministre Driss Jettou dans les coulisses et lui font part de la gravité de la situation. Ils exigent réparation dans l’immédiat et vont, d’après une source du parti, "jusqu’à menacer de se retirer en bloc du gouvernement Jettou (ndlr : huit ministres USFP y siègen), si celui-ci ne fait rien pour mettre fin à la perfidie". Une démarche individuelle est entreprise par Oualalou en direction de Jettou, lequel convoque son ministre de la Justice Mohamed Bouzoubaâ, ittihadi lui aussi, et le charge de réfléchir à la question. La cellule de crise mise en place étudie l’affaire et rend rapidement sa copie. La première décision prise est d’arrêter Anas Tadili et sa publication, dans le but de stopper l’hémorragie tout en enquêtant sur les dessous de l’affaire. Reste à déterminer le motif de l’arrestation. C’est là que les conseillers juridiques de la Primature entrent dans la danse : Oualalou est visé par l’article, sans que son nom ne soit cité. Conclusion : ce n’est pas à lui de porter plainte. En fouinant dans le casier judiciaire (bien rempli) de Tadili, ancien fonctionnaire de l’administration pénitentiaire reconverti en journaliste de caniveau, l’équipe du ministre de la Justice trouve la parade. Le directeur de la publication fait l’objet d’une poursuite pénale, depuis 1994, pour indélicatesse vis-à-vis des services de l’Office des changes. Une affaire pour laquelle il a été condamné à verser une amende de 3 millions de dirhams. C’était en 2001 et la sentence n’a jamais été exécutée ! En plus, l’administration des douanes le poursuit depuis pour l’obliger à payer, sous peine d’écoper d’une peine de prison. Et le tribunal examinera de nouveau cette affaire le 22 avril…
Le 15 avril, la police débarque, de nuit, chez Tadili dont l’hebdomadaire a été saisi quelques jours auparavant. Il commence, lors des interrogatoires, par rejeter la responsabilité de l’article incriminé sur son correspondant régional du Nord. Lequel est arrêté le lendemain à Tétouan, avant d’être relâché. Le même jour, on décide à Rabat de faire avancer d’une semaine la date du procès opposant Tadili à l’administration des douanes ! En quelques heures à peine, Tadili est condamné à 10 mois de prison ferme pour le non-paiement des 3 millions de dirhams. Tout s’est passé très vite et l’accusé a plongé, depuis, dans les bras de Zaki, la prison de Salé. Le 19 avril, Jettou ordonne enfin, en sa qualité de Premier ministre, l’ouverture d’une enquête sur Tadili.
Entre-temps, l’affaire a pris sur le terrain des dimensions franchement hallucinantes. Bien que le numéro en question ait été rapidement saisi, l’article a été photocopié en plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires. Des badauds l’ont proposé, parfois gratuitement, dans les cafés, les écoles, les usines, et jusqu’au réseau Internet. Du jamais vu. Et ce n’est sans doute pas fini puisque l’enquête sur Tadili et sur l’incroyable réseau de diffusion qui s’est mis en place ne fait que commencer.


amicalement
 
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