La secrétaire d'Etat, Mme Condoleezza Rice, s'est servie du projet de budget des affaires étrangères (33,6 milliards de dollars) pour l'année budgétaire 2006 pour donner aux sénateurs un aperçu de l'ordre de priorité du gouvernement Bush en matière de politique étrangère.
L'encouragement du pluralisme politique, de la libéralisation économique et de l'essor de la société civile dans le Grand Moyen-Orient, en Afrique du Nord et dans d'autres pays musulmans constitue une tâche essentielle, a -t-elle dit aux membres de la commission sénatoriale des affaires étrangères le 16 février.
A cet effet, le président Bush a prévu une augmentation des crédits destinés aux activités diplomatiques et à l'aide à l'étranger, notamment 120 millions de dollars au titre de l'Initiative de partenariat avec le Moyen-Orient, 40 millions pour la Fondation nationale de promotion de la démocratie et 180 millions au titre des échanges éducatifs et culturels et d'autres activités diplomatiques dans les pays musulmans.
Le projet de budget des affaires étrangères prévoit près de 1,1 milliard de dollars pour des investissements en Afghanistan dans les domaines de la santé, de l'éducation, de l'alimentation en eau et de l'infrastructure économique, ainsi que 360 millions de dollars afin de continuer à aider le gouvernement irakien à offrir des services de base, à créer des emplois, à mettre en place un appareil judiciaire et à établir les institutions d'un régime démocratique.
Il est aussi prévu 150 millions de dollars pour permettre aux Palestiniens de créer une infrastructure et d'entreprendre des réformes.
Le président a demandé au Congrès de voter une rallonge budgétaire de 6,3 milliards de dollars pour un grand nombre des programmes autorisés en 2005, dont 200 millions pour les Palestiniens et 2 milliards pour l'Afghanistan.
Les Etats-Unis, a souligné Mme Rice, sont résolus à contribuer à la réduction de la pauvreté et au renforcement des institutions démocratiques en Afrique et en Amérique latine. « Nous insisterons, a-t-elle dit, pour que les dirigeants qui ont été élus démocratiquement aient l'obligation de gouverner démocratiquement. Nous coopérerons avec les pays en développement pour lutter contre la corruption, pour inculquer le respect de la loi et pour créer une culture de transparence qui attirera les entreprises et les investisseurs dont le rôle est essentiel pour faire reculer la pauvreté. »
La secrétaire d'Etat a fait état des crédits prévus au titre de la lutte contre la production de stupéfiants dans les pays andins (734,5 millions de dollars), de l'aide au développement (19,9 milliards de dollars), du Compte du millénaire (3 milliards de dollars), qui doit aider les pays à gouverner avec justice, à adopter une politique économique judicieuse et investir dans le domaine social, ainsi que de l'aide en matière de protection infantile et de santé (2,4 milliards de dollars).
Le gouvernement a également prévu 3,2 milliards de dollars pour la lutte contre le sida à l'étranger et 2,6 milliards pour l'aide alimentaire, les secours d'urgence en cas de famine et l'aide humanitaire. La demande de rallonge budgétaire pour 2005 comprend aussi des crédits pour l'aide aux victimes du tsunami en Asie, ainsi que plus de 1 milliard de dollars au titre de missions de maintien de la paix et de l'aide humanitaire dans plusieurs pays africains et en Haïti.
Les crédits demandés au titre de la contribution des Etats-Unis à diverses organisations internationales, telles que l'ONU, s'élèvent à 1,2 milliard de dollars.
Mme Rice a indiqué que les partenaires des Etats-Unis dans la lutte contre le terrorisme devraient recevoir une aide s'élevant à 5,8 milliards de dollars pendant l'année budgétaire 2006 et 750 millions de dollars en 2005 si le Congrès votait les crédits nécessaires.
L'ordre de priorité du département d'Etat, a-t-elle dit, comprend également « la capacité d'envoyer immédiatement du personnel civil compétent et expérimenté dans toute région en proie à l'instabilité », l'accroissement des activités de diplomatie publique et le renforcement de la sécurité des ambassades des Etats-Unis. article retransmis par : acharif moulay abdellah bouskraoui.