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La politique honteuse de Bush vis à vis de Cuba
M
1 juillet 2004 14:08
Extrait de Granma international

Des centaines de Cubains protestent contre le gouvernement des États-Unis à l’aéroport de Miami

MIAMI.- Aujourd’hui, des centaines d’émigrés cubains étaient bloqués à Miami, 24 heures avant l’entrée en vigueur officielle des dernières mesures dictées par le gouvernement Bush contre Cuba dans le cadre d’une manoeuvre politique qui, selon l’agence EFE, n’a finalement pas les résultats escomptés par ceux qui dirigent la campagne de réélection du président.


Deux compagnies aériennes, indique la source, n’ont pu transporter aujourd’hui aucun passager à Cuba, le Département d’État n’autorisant qu’un voyage à vide afin de ramener les voyageurs qui se trouvent dans l’île et veulent échapper à l’amende (7 500 dollars) prévue par les mesures en question, ou tout simplement ceux dont le séjour a pris fin.

Les voyageurs bloqués ont menacé Bush de lui retirer leur vote en novembre pour le punir de «séparer la famille cubaine» et de porter atteinte aux libertés qu’il dit défendre.

«C’est un attentat à la liberté, le Cubain est le seul qui se heurte à des entraves pour retourner dans son pays», a déclaré à EFE Ana del Valle, qui a voyagé de l’Idaho -dans le nord-est des États-Unis- à Miami pour rendre visite à ses proches résidant dans la localité cubaine de Santa Clara.

«Ils se servent de nous pour faire de la politique. Nous sommes venus ici pour des raisons économiques et non politiques», a indiqué pour sa part Reinaldo Rodriguez, originaire d’Holguin, tandis qu’à ses côtés une femme assurait: «Nous voulons aller à Cuba. Ceci est tout sauf de la démocratie».

Un autre voyageur déçu, qui a tenu à garder l’anonymat, a affirmé à EFE qu’en aucun cas il ne voterait pour George Bush junior.

Tous se sont dits «horrifiés» par la décision d’interdire les vols vers l’île, agitant des drapeaux cubains et ne prêtant que peu d’attention aux arguments de Xiomara Almagro, représentante de la compagnie Gulf Stream, qui a proposé les charters et répétait: «ce n’est pas de notre faute».

EFE a informé de Washington que le gouvernement a refusé les autorisations de vol à plusieurs compagnies, alléguant que cette interdiction fait partie de la politique du gouvernement et a pour but d’éviter des entrées d’argent à Cuba.

Pour sa part, AFP rapporte qu’à Miami des dizaines de passagers qui n’ont pas trouvé de place pour voyager le mardi 29 à Cuba ont manifesté leur mécontentement aux cris de «Nous voulons voler!» et «Cuba! Cuba!»

Beaucoup de ces personnes avaient déjà acheté leur billet, mais les compagnies n’étaient autorisées qu’à voyager à vide pour ramener des passagers de Cuba aux États-Unis.

À l’aéroport prévalait un sentiment d’indignation face aux mesures adoptées par le gouvernement Bush pour durcir le blocus, et qui limitent à partir du 30 juin les voyages et les envois d’argent à Cuba.

«Je viens d’Irak», a affirmé Carlos Lazo, un Cubano-Nord-Américain qui a dit avoir été envoyé dans ce pays avec l’armée US. «Et à cause de la politique de M. Bush je ne peux pas rendre visite à ma famille à Cuba», a-t-il dit à la chaîne hispanique Telemundo.

Lazo a ajouté: «Cette année je ne voterai pas pour Bush».

Les voyageurs pensaient pouvoir voyager dans l’île avant l’entrée en vigueur des mesures, qui réduisent les visites d’une fois par an à une fois tous les trois ans, et uniquement dans le cas de parents consanguins au premier degré, indique l’AFP.

Par ailleurs, les voyages ne pourront s’effectuer qu’à partir du mercredi 30, et uniquement pour rendre visite à des parents immédiats (grands-parents, petits-enfants, parents, frères, conjoints et enfants).

Il ne fait pas de doute que les porte-parole du gouvernement ont manipulé les informations sur les voyages et l’entrée en vigueur des mesures pour créer la confusion et le chaos.

Après avoir dit le contraire, Molly Millerwise, porte-parole de l’Office de contrôle des biens étrangers du Département du Trésor qui réglemente cette activité, a précisé que le délai de retour de ceux qui voyageront à Cuba jusqu’au 31 juillet avait été prorogé. Toutefois, il semble que cette décision n’ait pas été suffisamment divulguée et beaucoup pensent que s’ils séjournent en territoire cubain après le 30 juin ils seront soumis à une amende.

À LA HAVANE

Pendant ce temps, à l'aéroport de La Havane, quelques heures avant la mise en application des mesures qui limitent les visites à une seule en trois ans, le départ des Cubains de Miami était marqué par de longues embrassades, des pleurs et de la colère.

«Ces mesures sont inacceptables, nous sommes nombreux à vivre là-bas», dit à ANSA Beatriz Gutierrez qui vit depuis cinq ans à Orlando, en Floride.

À 60 ans, Beatriz, qui a voyagé dans l'île devant l'imminence des restrictions, est l'un des nombreux exemples de familles divisées par ces limitations; deux de ses soeurs et deux de ses enfants sont restés à La Havane, tandis que sa fille, une autre soeur et sa mère de 91 ans vivent avec elle aux États-Unis.

«Personne n'a le droit de décider qui est de la famille» a dit avec indignation

Marta, soeur de Beatriz, qui en 1991 est restée aux États-Unis mais ne supporte pas d'être séparée de son pays et des siens.

Pour Aurelio, 58 ans, installé depuis dix ans à Miami, les mesures «arbitraires» qu'a prises «ce monsieur» (le président Bush) «vont lui valoir des problèmes et il va perdre les élections».

«Bush ne sait même pas comment est Cuba et il se mêle des affaires de ce pays» a-t-il ajouté.

[www.granma.cu]

Jean-Paul Moreau
 
Emission spécial MRE
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