L'Algérie veut nous diviser. L’Amérique qui soutient Nadia Yassine veut faire chanter la monarchie chérifienne. Alors, plus le temps de jouer avec la stabilité du régime. Voilà en gros le message de "citoyens" qui se disent pétris de bonnes intentions et que relaie à satiété un état ravi. Je ne reviendrai pas sur la dérive liberticide de ce discours, mais sur le diagnostic qui le sous- tend. En mettant côte à côte tous les dangers énumérés, on a l'impression que le Maroc est assailli de toutes parts. Cela frise la paranoïa. Tentons l'analyse. La région du Sahara et du Sahel, c’est dorénavant connu, est une terra incognita où les terroristes islamistes se redéploient à souhait. L’Amérique, tout en plaçant ses bases et ses radars, cherche à élargir son réseau de relais locaux à des islamistes réputés pacifistes, même s’ils ne sont pas en odeur de sainteté localement. Son objectif : endiguer l’islamisme meurtrier par un islamisme politisé qui le canaliserait. D’où leur intérêt pour le PJD et Al Adl. Dilemme, ce même Maroc dont le système (imparfait) les attire a un talon d’Achille : le Sahara. Officiellement, le Maroc refuse d’aller jusqu’au bout de l’autonomie, de peur que ses ennemis ne profitent de cette faille et ne le déstabilisent de l’intérieur. Officieusement, les défenseurs du statu quo au Maroc veulent que le conflit du Sahara dure. Ainsi, pensent-ils, la monarchie aura toujours un argument de taille pour verrouiller le jeu politique et éviter une montée incontrôlée des islamistes . Oui, mais l’Amérique a peur, elle, de la montée – géographique, celle-là – des autres islamistes qui errent dans la région. Là-dessus, le Maroc officiel a une réponse toute prête : voyez du côté de l’Algérie, c’est là où un islamisme violent est toujours latent et structuré. La preuve, il vient de frapper au cœur de la Mauritanie. Moralité : l’exception marocaine a la peau dure.
Telquel
Modifié 1 fois. Dernière modification le 26/06/05 15:47 par omar73.
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