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Les mots aux originies étonnantes
S
3 janvier 2017 21:40
Assalam alaykoum wa rahmatoullahi wa barakatouh

Je posterais ici, un mot par jour, avec son origine.
Instruisons-nous ensemble, LaitDeGrizzly
InshAllah


En guise d'apéritif, un petit tour par la cuisine où nous attendent nombre de denrées alimentaires qui, si l'on s'en fiait à leur origine, ne devraient pas connaître d'inflation, puisque la denrée apparue au XIIème siècle, vient du latin denarius, le dernier, monnaie d'argent chez les Romains, puis de cuivre en France, où elle circula jusqu'au XIXème siècle, ne valant guère plus que la douzième partie d'un sou. Aussi le mot "denrée" servait-il à désigner toute espèce de marchandise que l'on pouvait acquérir moyennant un unique petit dernier.

"Je veiz maistre Françoys Villon, qui demanda à Xerces : "Combien la denrée de moustarde ?
- Un dernier, dist Xerces""
(Rabelais, Pantagruel, 1532)
A
3 janvier 2017 21:58
Alikoum salam très bonne initiative!
L
3 janvier 2017 22:18
La oui c'est une bonne initiative, je te like!
Citation
Le fou-sage a écrit:
Assalam alaykoum wa rahmatoullahi wa barakatouh

Je posterais ici, un mot par jour, avec son origine.
Instruisons-nous ensemble, LaitDeGrizzly
InshAllah


En guise d'apéritif, un petit tour par la cuisine où nous attendent nombre de denrées alimentaires qui, si l'on s'en fiait à leur origine, ne devraient pas connaître d'inflation, puisque la denrée apparue au XIIème siècle, vient du latin denarius, le dernier, monnaie d'argent chez les Romains, puis de cuivre en France, où elle circula jusqu'au XIXème siècle, ne valant guère plus que la douzième partie d'un sou. Aussi le mot "denrée" servait-il à désigner toute espèce de marchandise que l'on pouvait acquérir moyennant un unique petit dernier.

"Je veiz maistre Françoys Villon, qui demanda à Xerces : "Combien la denrée de moustarde ?
- Un dernier, dist Xerces""
(Rabelais, Pantagruel, 1532)
4 janvier 2017 01:16
Clap J'attends celle d'aujourd'hui Clap
Citation
LaitDeGrizzly a écrit:
La oui c'est une bonne initiative, je te like!
S
4 janvier 2017 10:14
Sur la table, des biscuits qui, comme leur nom l'indique depuis le XIIème siecle, ont été passés deux fois au four (bis-cuit). Il était coutume autrefois d'en faire provision, avec de la viande salée, pour les longs voyages en mer, d'où le conseil "de ne pas s'embarquer sans biscuit" qu'on prodigue encore aujourd'hui au sens figuré, pour signifier à quelqu'un de prendre ses précautions, d'assurer ses arrières, avant de se lancer dans une entreprise.

Ces biscuits entrent aussi au XVIIIème siècle dans la ration de nourriture attribuée aux soldats. Et c'est pour sa ressemblance avec le biscuit du soldat qu'une porcelaine blanche, dont on fait des petits objets ornementaux, a également reçu le nom de "biscuit".

Dans les romans du XIXème siècle, on trempe fréquemment l'un de ces biscuits dans un verre de vin doux (madère, malaga ou xérès) pour se revigorer, et Chateaubriand, quelque part en mer entre Les Açores et Terre-Neuve, note dans ses Mémoires d'outres-tombe (1809-1841) :

"[...] Toujours réduit à une existence solitaire,
je soupais d'un biscuit de vaisseau, d'un peu de
sucre et d'un citron"


Quant à la biscotte, qui date du début de XIXème siècle, elle dit exactement la même chose... mais en italien (bis-cotto), la biscotte ayant d'abord servi à désigner un petit gâteau sec avant de devenir, au XXème siècle, une tranche de pain passée au four.


Citation
Marc814 a écrit:
Clap J'attends celle d'aujourd'hui Clap



Modifié 1 fois. Dernière modification le 04/01/17 10:18 par Le fou-sage.
M
5 janvier 2017 11:54
Salam,

T'as fermé ton post "qu'est-ce qui cloche" je voulais juste te dire que tu me fais penser à moi... dans 1 an ptdr

Courage l'ami, Dieu est Grand.

Et j'attends la suite ici aussi grinning smiley
S
5 janvier 2017 13:30
On parle encore de pain avec la soupe, d'origine germanique, puisque, à partir du XIIème siècle, une "soupe de pain" se tranchait et "tremper la soupe", contrairement à ce qu'on pourrait croire, signifiait "verser du potage ou du vin chaud sur une tranche de pain".

De là vient l'expression forgée au XVIIIème siècle et encore employée de nos jours, "être trempé comme une soupe", dont on comprend le sens même si on ne saisit plus désormais l'image qui l'a fondée.

"De la soupe, morbleu, de la soupe... regardez,
ma mie, dit le vieil avare à sa femme, gémissez
des progrès de luxe. Depuis un an ça cherche
condition, ça meurt de faim depuis un an et ça
veut manger de la soupe. A peine le faisons-nous
une fois tous les dimanches, nous qui travaillons
comme des forçats depuis quarante ans"
(Sade, Les Infortunes de la vertu, 1787)
« Un coup n'est jamais bon ou mauvais, c'est la façon dont on se sert de sa pierre qui est bonne ou mauvaise »
S
6 janvier 2017 09:14
N'en déplaise aux végétariens, la viande, apparue au XIème siècle, constitue de par son origine latine, vivenda, "ce qui sert à vivre", l'aliment par excellence, et elle sert à dénommer toute espèce de nourriture, ainsi qu'en atteste Rabelais :

"Car notez que c'est viande céleste manger à
desjeuner raisins avec fouace fraîche..."
(Gargantua, 1534)


Pour ce qui est du tournedos, dont l'origine carnée semble incontestable, on sera surpris d'apprendre que, avant de figurer dans le vocabulaire de la boucherie au XIXème siècle, il servait, dès le XVIème siècle, à désigner un poltron, un trouillard "qui tourne le dos" pour prendre la fuite ! On a peu d'éléments de compréhension pour éclairer le passage de cet emploi au sens actuel du mot, même si Littré tente une explication : le "tourne-dos" (sic) "est ainsi dit parce que le bœuf ainsi découpé n'est pas présenté sur la table, mais circule tout de suite derrière les convives"...




Modifié 2 fois. Dernière modification le 06/01/17 09:16 par Le fou-sage.
« Un coup n'est jamais bon ou mauvais, c'est la façon dont on se sert de sa pierre qui est bonne ou mauvaise »
S
7 janvier 2017 10:35
Qu'elle soit de fruits ou de légumes, la macédoine a vu le jour au XVIIIème siècle pour désigner un plat fait d'un mélange aussi composite que le fut l'empire colossal d'Alexandre - la Macédoine -, qui regroupait une mosaïque de peuples dans l'Antiquité.

"Alexandre fit connaître à l'univers le nom des
Grecs[...] ; la langue et la civilisation des Hellènes
s'étendirent du Nil à Babylone et de Babylone à
l'Indus. A sa mort, son royaume patrimonial de
Macédoine, loin d'être diminué, avait centuplé
de force"
(Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, 1809-1841)
« Un coup n'est jamais bon ou mauvais, c'est la façon dont on se sert de sa pierre qui est bonne ou mauvaise »
 
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