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Le Monde " Le dernier poumon vert de Casablanca en danger"
a
16 mai 2019 11:55
Au Maroc, la dernière zone humide de Casablanca est en danger

Le site de Dar Bouazza, dernier poumon vert de la capitale économique marocaine et véritable écrin de biodiversité, est menacé par l’urbanisation

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La zone humide de Dar Bouazza se situe à une quinzaine de kilomètres de Casablanca, la capitale économique marocaine.

« Regardez ces canetons qui mangent sous le regard vigilant de leur mère ! C’est une nette rousse, une espèce quasi menacée », lance Benoît Maire, en ajustant rapidement sa longue-vue entre les joncs. Cet amateur aguerri d’ornithologie fait découvrir à une dizaine de passionnés la richesse de la « daya » (zone humide en dialecte marocain) de Dar Bouazza. Cette étendue verte, qui tranche avec les champs de blé jaunis, est la dernière zone humide de Casablanca, à une quinzaine de kilomètres de la capitale économique.

Suite de l'article dans le post ci-dessous et suivant
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« On se demande comment la daya tient encore. La biodiversité a peu de poids par rapport à l’appétit des promoteurs immobiliers », s’inquiète M. Maire, membre du Groupe ornithologique du Maroc (Gomac). Depuis 2012, il observe cette zone humide, désormais encerclée par les lotissements de la commune de Dar Bouazza. Cet ancien village de pêcheurs est devenu une ville balnéaire en pleine expansion. Sa daya risque alors de disparaître, comme 85 % des zones humides mondiales selon le rapport de l’ONU sur la biodiversité publié le 6 mai.
Un écosystème riche déjà déséquilibré

« Nous avons répertorié 190 espèces d’oiseaux sur un site de 18 hectares, c’est énorme. Certaines sont endémiques au Maroc, mais des milliers de migrateurs viennent aussi d’Europe du Nord, voire de Sibérie », s’enthousiasme M. Maire, qui rappelle l’importance internationale du site. Certaines espèces sont classées sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), comme le fuligule nyroca. « Ce canard acajou se reproduit ici alors qu’il est en déclin à l’échelle mondiale. Si la daya disparaît, cet oiseau aussi. Ce serait une perte sèche pour la biodiversité », anticipe l’ornithologue.
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Dans cette zone humide au bord de l’océan Atlantique, le bruit des oiseaux et des insectes se mélange au ronronnement des vagues. Un écosystème riche qui est déjà déséquilibré, constate Abdallah Bouazza, docteur en biologie à l’université de Marrakech. « On remarque par exemple une consanguinité et une baisse de la densité des amphibiens. Ceci est dû à la perturbation de leur milieu naturel, provoquée par l’activité humaine », analyse-t-il.

Réservoir d’eau douce, amortissement des crues, protection contre les inondations. La disparition de la daya aurait un impact pour les habitants. « Nous craignons une artificialisation de la zone, s’agace Pascal Dupuis, botaniste du Gomac. C’est insensé de construire sur ce terrain alors que le pays est en stress hydrique. »
« Classer la zone réserve naturelle »

Et la menace est réelle. « En plus d’être pompée illégalement, la source a été déviée pour assécher la zone. Nous avons manifesté et interpellé les autorités. Finalement, elle a été rétablie », raconte Leila, habitante de Dar Bouazza et membre de l’association locale Dar B’Na qui milite pour la préservation de l’environnement.

Cette même association a reçu des documents prouvant qu’un particulier a tenté de réquisitionner les dix-huit hectares de la daya. Le dossier serait encore à la conservation foncière de Rabat, selon Safia Ouazzani, membre de Dar B’Na. « La réquisition n’est pas la seule menace », continue la conseillère juridique de l’association, qui se bat pour que la daya soit enregistrée administrativement comme « domaine public hydraulique ». Mais ce statut ne serait pas suffisant car il ne protège pas la biodiversité. Il permet l’octroi d’autorisations d’occupation temporaire, comme cela a déjà été fait sur une ancienne partie de la zone humide où ont été construites des résidences de luxe et une école privée.

« Il est indispensable de classer la zone réserve naturelle, voire même de la classer selon la convention internationale Ramsar sur les zones humides », martèle Safia Ouazzani. Pour l’instant, seulement vingt-six sites marocains sont inscrits sur cette liste Ramsar.
« Maintenir la pression »

Au niveau local, la commune explique avoir les mains liées. « Nous avons affirmé l’importance de conserver la daya. Mais ce patrimoine appartient à l’agence du bassin hydraulique, qui est sous tutelle du ministère de l’équipement et de l’eau. Ce sont eux qui doivent la protéger », se décharge Lahcen Nidali, secrétaire général de la commune de Dar Bouazza.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 16/05/19 11:58 par axis7.
a
16 mai 2019 11:57
Suite article du Monde :

Au secrétariat d’Etat chargé de l’eau, on nous assure qu’une expertise a été faite. « Nous allons délimiter la daya et engager un plan d’action pour la préserver. Mais avant d’agir, les différents partenaires doivent discuter », affirme Abdeslam Ziyad, directeur des équipements hydrauliques au ministère, sans être capable de donner un calendrier. Une digue a déjà été construite autour de la daya pour empêcher de jeter des détritus. Mais pour Dar B’Na, il faut aller plus loin. « Nous souhaitons davantage d’actions concrètes », revendique Safia Ouzzani.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi L’instabilité politique aggrave le déclin de la biodiversité

Le dernier espoir réside dans une action d’Aicha Lablak, députée du Parti du progrès et du socialisme (PPS), qui est prête à saisir une commission d’enquête. La parlementaire a déjà écrit un courrier officiel au chef de gouvernement, Saad-Eddine Al-Othmani. « Il a répondu qu’une commission mixte évalue la préservation de la daya, résume-t-elle. Je suis optimiste, mais nous devons maintenir la pression. Les lobbys immobiliers voient les bénéfices à court terme et non les menaces qui pèsent sur le long terme. »

Au bord du lac entouré de roseaux, Benoît Maire observe à travers ses jumelles les oiseaux qui construisent leurs nids. Il rêve encore de transformer ce réservoir de biodiversité en zone pédagogique. « Le but n’est pas de sanctuariser ce patrimoine unique, mais de le mettre en valeur pour que les habitants le connaissent. Sans eux, on ne peut rien faire », assure-t-il.

Théa Ollivier (Casablanca, correspondance)
I
16 mai 2019 21:08
Salam axis7,
Merci pour ce partage..thumbs up
a
17 mai 2019 13:45
Je t'en prie...Merci à toi.
Dommage que ce theme semble intéresser personne d'autres ici. J'espère que la biodiversité marocaine triomphera des gloutons de l'immobilier ainsi que sur un autre sujet... sur les pilleurs du sable de nos plages!!!
S'ils pouvaient, ils auraient aussi pillé l'eau de mer tant leur voracité semblent sans limite. Cela fait peur. Ils bousillent tranquillement le Maroc.En toute impunité voire complicité.
Citation
Itwasntme a écrit:
Salam axis7,
Merci pour ce partage..thumbs up
M
19 mai 2019 07:31
Tu entrain de nous dire que ca n'interesse personne alors que Zefzafi et 300 jeunes rifains sont embastilles avec les rats et les cafards pour avoir denonce ce genre de comportements
Citation
axis7 a écrit:
Je t'en prie...Merci à toi.
Dommage que ce theme semble intéresser personne d'autres ici. J'espère que la biodiversité marocaine triomphera des gloutons de l'immobilier ainsi que sur un autre sujet... sur les pilleurs du sable de nos plages!!!
S'ils pouvaient, ils auraient aussi pillé l'eau de mer tant leur voracité semblent sans limite. Cela fait peur. Ils bousillent tranquillement le Maroc.En toute impunité voire complicité.
a
20 mai 2019 16:23
Tu devrais lire plus attentivement les posts avant de commenter hâtivement. J'ai ecris " cela n'interesse personne "ICI" dixit, c'est à dire sur ce forum, léthargique comme d'hab.
Citation
Moha_jeune a écrit:
Tu entrain de nous dire que ca n'interesse personne alors que Zefzafi et 300 jeunes rifains sont embastilles avec les rats et les cafards pour avoir denonce ce genre de comportements
 
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