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La ménopause sous surveillance
8 août 2006 22:02
L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a rendu publique le 27 juillet une actualisation de ses recommandations concernant le traitement hormonal de la ménopause (THM). Plusieurs études et travaux scientifiques se sont ajoutés depuis le précédent document, rédigé en décembre 2003.

"L'analyse de ces nouvelles données ne remet pas en cause les recommandations précédentes. Ainsi, chez la femme ménopausée présentant des troubles fonctionnels liés à la ménopause, un THM peut être instauré si la patiente le souhaite, à la dose minimale efficace, et ce tant que durent les symptômes", conclut l'Afssaps.

Des études ont mis en évidence un risque majoré de développer un cancer du sein chez des femmes prenant un THM. En France, deux millions de femmes prennent un tel traitement et, entre septembre 2002 et juillet 2003, 32 % d'entre elles l'auraient interrompu. L'Association française pour l'étude de la ménopause, qui défendait le THM "à la française", avait critiqué l'Afssaps. Elle estimait que les résultats des études mettant en cause le THM ne pouvaient être extrapolés à la situation française.

Phénomène naturel, la ménopause est définie par l'arrêt des règles, qui correspond au moment où les ovaires cessent de produire les hormones de la reproduction, oestrogènes et progestérone. Généralement, elle survient autour de l'âge de 50 ans. Elle est souvent accompagnée de "troubles climatériques" : bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, fuites urinaires, peau devenant plus fine et plus fragile, prise de poids, maux de tête, troubles du sommeil...

A côté de ces effets incommodants, la ménopause retentit sur la minéralisation du squelette et le risque cardio-vasculaire. La diminution de la capacité à produire du tissu osseux entraîne une accentuation de la perte osseuse, avec pour corollaire l'augmentation de la fréquence des fractures (col du fémur, poignet, tassements vertébraux). Avec la ménopause, les femmes perdent également petit à petit l'avantage qu'elles possèdent sur les hommes et sont de plus en plus exposées aux maladies cardio-vasculaires.


PRÉCISER LES EFFETS NÉGATIFS


Le THM a été conçu comme une réponse aux troubles climatériques en même temps qu'il était censé contrebalancer l'augmentation du risque de fracture et de maladies cardio-vasculaires. L'efficacité du THM sur ce plan et notamment sur les symptômes vasomoteurs "a été largement démontrée", souligne l'Afssaps. En revanche, l'Afssaps estime que "chez les femmes ménopausées en bonne santé sans trouble du climatère et sans facteur de risque d'ostéoporose, la prescription de THM n'est pas recommandée". Les nouvelles données permettent de préciser les effets négatifs que pourrait avoir le THM. Les résultats de l'étude française E3N "confirment l'augmentation du risque de cancer du sein chez les femmes traitées par un THM combiné comprenant un progestatif de synthèse". Pour l'Afssaps, ce risque ne serait pas augmenté "chez les femmes prenant un oestrogène (essentiellement par voie transdermique ou "patch"winking smiley associé à la progestérone micronisée". Le risque est augmenté avec l'utilisation d'oestrogènes seuls. Le risque d'accident de thrombose veineuse ou d'embolie est accru par la prise d'oestrogènes par voie orale mais pas avec les oestrogènes par voie transdermique.

Globalement, l'Afssaps estime qu'actuellement il n'existe pas de données solidement établies permettant de savoir "si les risques associés au THM sont influencés ou pas par le type d'oestrogène", par le type de progestatif ou par la voie d'administration de l'oestrogène ou les modalités (administration séquentielle ou en continu) du progestatif.

En pratique, l'Agence maintient ses recommandations de 2003. Les risques inhérents au THM doivent être précisés à l'instauration du traitement. Ce traitement doit être régulièrement réévalué au moins une fois par an en tenant compte du rapport bénéfice/risque, par exemple en suspendant temporairement le THM afin de contrôler la persistance des troubles. Inutile en effet de faire courir un risque à une femme chez qui le THM n'est pas indispensable.

Enfin, l'instauration du THM doit faire suite à un examen clinique soigneux et respecter les contre-indications que constituent l'existence d'un cancer du sein connu ou suspecté ou d'une autre tumeur dont le développement dépend de la quantité d'oestrogènes, ou les accidents thromboembolique récidivants ou en cours.

Enfin, l'Afssaps déconseille de prendre des dérivés du soja, et plus généralement des phyto-oestrogènes, pour les troubles de la ménopause "tant qu'ils n'auront pas reçu l'autorisation des autorités sanitaires". En effet, "l'efficacité de ces produits n'est pas démontrée et leur sécurité n'a pas été évaluée".

Paul Benkimoun

Source : [www.lemonde.fr]



Modifié 2 fois. Dernière modification le 08/08/06 22:03 par Moh Tsu.
 
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