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Des Marocains très bienvenus
d
16 février 2004 10:04
Des Marocains très bienvenus

L'accord pour le recrutement
de travailleurs marocains fut signé avec le Royaume chérifien le 17 février 1964. Il aura quarante ans mardi. À l'époque, ce tournant capital pour l'immigration ne suscita pas d'opposition.
BELGA

HISTOIRE

En parcourant la page une de «La Libre Belgique» du mardi 18 février 1964, on apprend que le Roi et la Reine accomplissent une visite d'Etat en Israël, que le sport colombophile est en péril, que le tableau des «Têtes de nègres» de Rubens a été volé au Musée d'art ancien, que Genco Russi, «l'invulnérable» parrain de la mafia sicilienne, s'est constitué prisonnier et que la princesse Marie-Astrid, fille du grand duc héritier Jean de Luxembourg et de la princesse Joséphine Charlotte, fête son dixième anniversaire.

On n'apprend pas -et pas davantage les jours suivants- que la veille, à Rabat, a été signée entre la Belgique et le Maroc une convention qui pourrait être qualifiée d'«historique», le mot n'étant pas encore galvaudé. Une convention qui représente, en tout cas, un tournant majeur pour l'immigration dans notre pays.

Y sont inscrites les dispositions convenues entre «le gouvernement belge et le gouvernement marocain, désireux de faciliter le recrutement des travailleurs marocains pour les besoins des industries belges et soucieux de fixer les modalités et les conditions de recrutement et de travail de ces travailleurs». Le document consacre ainsi l'égalité de traitement des travailleurs migrants et autochtones, détaille les conditions et permis de séjour, précise les contrats, fixe les modalités des regroupements familiaux, réglemente les transferts de fonds...

La démographie, déjà...

L'appel à la main-d'oeuvre étrangère n'est pas nouveau sous nos cieux. Les charbonnages en ont été les premiers et longtemps les plus importants demandeurs, mais d'autres secteurs ont suivi. Dans certains rapports officiels, il est aussi -déjà- question de remédier à notre déficit démographique. Des accords avec l'Italie (1946), l'Espagne (1956) et la Grèce (1957) ont précédé l'ouverture aux ressortissants du Royaume chérifien. La Turquie (1964), la Tunisie (1969), l'Algérie (1970) et la Yougoslavie (1970) suivront.

Avec la crise des années 1970, la tendance s'inversera et on commencera à chercher après le frein. Mais au coeur des Golden Sixties, les sujets de Hassan II sont les bienvenus. Ils ont d'ailleurs eu des prédécesseurs, particulièrement au sein des «colonies» nord-africaines présentes dans nos bassins houillers dès les années 1920. Mais on change désormais d'échelle. Des recruteurs sont envoyés ou employés sur place pour rechercher des hommes jeunes et en bonne santé. Entre 1963 (avant la convention) et 1964, le nombre d'embauches passe de 500 à plus de 3000. Il ne s'agit plus d'accueillir ceux qui frappent à la porte mais d'organiser une politique systématique d'engagements. La Fédération des industries de Belgique (future F.E.B ) a elle-même poussé à l'élargissement vers des pays situés hors de la zone ouest-européenne. Et des brochures sont diffusées dans le Maghreb pour vanter les charmes du «Belgian way of life».

Formellement, le texte dont on fêtera les quarante ans ce mardi a connu un cheminement qui confère tout son sens à la métaphore du «train de sénateurs». Son approbation parlementaire n'a été entamée que... treize ans après la signature et la publication au «Moniteur» n'est intervenue que le 17 juin 1977. Mais les dispositions contenues, elles, sont entrées en vigueur dès 1964 et elles le restent pour ce qui concerne le regroupement familial.

© La Libre Belgique 2004



En 1964, à la gare du Midi...
(M.Bu.)
Mis en ligne le 16/02/2004
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Cela commence souvent avec la même rumeur: « Il paraît qu'on gagne beaucoup d'argent en Europe » se souvient Jelloul El Mahi. Et s'amuse: « le téléphone arabe, ça marchait déjà à l'époque! » Alors il est parti. En 1964, quand il quitte son village à la frontière algéro-marocaine près de la ville d'Oujda, il a 19 ans et a « récolté un peu d'argent » pour son départ. Arrivée à Paris, désenchantement immédiat: « Chez la personne que je connaissais de mon village, ils étaient entassés à cinq dans une chambre. J'ai demandé: «C'est comme ça l'Europe? » Donc il pousse plus loin et se retrouve un matin à la gare du Midi. « Je parlais français, au bureau de l'emploi, je remplissais les fiches des autres travailleurs marocains. A la fin, ils m'ont demandé: «Et toi tu veux aller où?» J'ai dit «A l'usine», parce que, dans ma tête, tout y était automatisé. » C'était parti pour 20 années « très éprouvantes » aux usines Henricot à Court Saint-Etienne dans le Brabant. L'intégration fut relativement facile; il apprend quelques mots de wallon, fréquente les maisons de jeunes; « personne ne nous en voulait puisque nous bouchions les trous ». Deux filles, deux garçons plus tard, il dit: « la première génération, nous sommes toujours restés sur nos gardes, nous pensions être garants de la culture d'origine. Pour que nos enfants ne perdent pas leurs repères ».
© La Libre Belgique 2004

[www.lalibre.be]

wad
16 février 2004 17:33
arret de nous embrouyé y a pa de radma!!!!!!



Message edité (16-02-04 17:33)
 
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