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Ces marocains qui meurent de froid
a
21 janvier 2007 22:39
Par Driss Bennani
Tel Quel n°256


Même si ses responsables refusent de l'admettre, la région de Khénifra où se rendra bientôt Mohammed VI est une zone sinistrée. Le bilan est déjà lourd : 27 morts. Et ce n'est sans doute pas fini. TelQuel s'est rendu sur place pour enquêter sur ce drame humain passé sous silence. Zoom sur un Maroc insoupçonnable.


Khénifra fait partie de ces villes qui ne changent pas. Ou du moins, qui n'en donnent pas l'air. Un gigantesque portrait de Hassan II trône encore sur la façade du siège de la province, les terrasses de café
débordent toujours autant sur l'avenue principale et les quelques rares hôtels classés de la ville sentent le vieux. En ce dimanche 7 janvier, le temps est plutôt agréable. Le thermomètre a gagné quelques degrés, plongeant la capitale des Zayane dans une douce torpeur hivernale. Difficile d'imaginer que, quelques kilomètres plus loin, le froid fait tomber chaque jour de nouvelles victimes. Des nourrissons, dit-on. “Nous en avons entendu parler à la télévision, nous lisons ce qu'écrit la presse. Il paraît que des gens sont morts à Anfgou. Mais c'est très loin d'ici”, nuance Saïd, un serveur de café.

Sur le plan administratif, le petit village relève de la province de Khénifra, mais il se trouve en fait à quelques encablures d'Imilchil (province d'Errachidia, 250 km plus au sud). “C'est un village dont en entend rarement parler. Personne ne s'aventure dans ces régions éloignées à part les exploitants forestiers et quelques camionneurs”, s'explique un autre habitant de la ville. Face à cette indifférence manifeste, quelques journalistes locaux et autres militants associatifs s'agitent pour tirer la sonnette d'alarme. “Deux autres enfants sont décédés ces deux derniers jours. L'Etat a abandonné plusieurs milliers de personnes encerclés par la neige et coupés du monde pendant plus de 25 jours. En tout, plus de 20 décès ont été enregistrés alors que les communiqués officiels parlent d'une dizaine de morts”, s'indigne Aziz Akkaoui, responsable de la section locale de l'AMDH. Normalement, Mohammed VI se rendra bientôt dans la région. “Il sera à Midelt, mais peut-être fera-t-il un tour dans la région de Khénifra. Il constatera alors de lui-même l'ampleur de la catastrophe que ses collaborateurs cherchent à dissimuler”, espère un élu communal.

Tounfit, dernier point du Maroc utile
Au petit matin, le thermomètre indique un petit degré à Khénifra. Direction : Tounfit, chef-lieu de la région sinistrée. 140 km de route secondaire, mais parfaitement praticable, séparent les deux localités. Sur le trajet, les vents glacés qui soufflent des monts Layachi et Maâsker font rapidement chuter la température à moins 6 degrés. Nous sommes déjà à 1800 mètres d'altitude. Vers 7 heures du matin, les ruelles de Tounfit sont encore désertes. Seuls quelques écoliers bravent courageusement le froid pour se rendre dans leurs classes, chauffés avec des moyens de fortune. C'est à Tounfit que les habitants des douars avoisinants font leurs emplettes et accomplissent l'ensemble des formalités administratives. “Les habitants d'Anfgou s'y rendent régulièrement. Mais depuis plus d'un mois, on en voit de plus en plus rarement”, affirme un commerçant. En tout, seule une soixantaine de kilomètres sépare Tounfit d'Anfgou. “Mais la route est dans un état lamentable. À tel point que le trajet peut durer plus de quatre heures”, avoue un gendarme de Tounfit.

La route en question se trouve en fait sur le lit de l'oued Tougha. Chaque année, les crues d'été en rongent une petite partie. Par endroits, la largeur de la chaussée dépasse à peine les deux mètres. “Cette route a coûté 34 millions de dirhams, affirme Ahmed Chouihat, gouverneur de la province de Khénifra. Chaque année, il fallait reconstruire ce qu'emportaient les crues. Aujourd'hui, au lieu de nous enfermer dans ce cycle infernal, nous avons lancé une étude pour établir un nouveau tracé qui s'éloigne de l'oued et désenclave deux nouveaux douars. Les travaux ont déjà commencé”. En attendant, l'état de la route se détériore davantage jour après jour…

En quittant Tounfit, la température continue à baisser. Les petites barrettes, indiquant la disponibilité du réseau GSM, disparaissent tout aussi inexorablement des écrans des téléphones portables. L'asphalte cède la place à une boue durcie par la gelée matinale. La montagne reprend ses droits, comme il y a trois semaines.

Le 7 décembre, d'importantes chutes de neige bloquent la circulation sur ces pistes, au-delà desquelles vivent plus de 15 000 personnes. Les chasse-neige, mobilisés sur d'autres axes prioritaires, ne peuvent de toute façon pas accéder à ces régions montagneuses. Pendant plus d'une vingtaine de jours, cinq communes au moins sont totalement coupées du monde. Et dans le petit village d'Anfgou, un mal mystérieux continue de faire des ravages parmi les habitants. Finalement, ce n'est que le 20 décembre qu'un message atterrit sur le bureau du gouverneur. Il dit, textuellement : “Regret de vous informer du décès de 8 enfants de 3 jours à 13 mois”. De quoi sont mortes ces jeunes personnes ? Mystère. Qu'a-t-on fait pour entrer en contact avec une population pauvre, encerclée par la neige ? “Rien. Ces gens ont l'habitude de vivre avec le froid”, explique, tout aussi froidement, un officiel. Après la réception du message, les autorités sanitaires de Khénifra attendent quand même cinq jours, le temps que les neiges fondent, avant de dépêcher une commission médicale sur place. Son verdict tombe assez vite : “Dix personnes sont décédées d'une pneumopathie aiguë, causée par une vague de froid exceptionnelle”. La veille de l'Aïd, le gouverneur se rend sur place et distribue quelques aides alimentaires. On croyait l'affaire réglée. Et pourtant…

Anemzi, la commune fantôme
Quelques kilomètres encore et la piste se fond entièrement dans le lit de l'oued. Le long du trajet, nous croisons des camions d'un autre âge, transportant des dizaines d'habitants de douars sinistrés, soulagés de pouvoir enfin quitter leur “trou perdu”. Tous réclament la même chose, et rien d'autre : des médicaments. Ils affirment que des douars entiers souffrent en silence, que des enfants agonisent, plus haut dans la montagne.

La progression vers Anfgou se fait lentement. On roule à moins de 20 km/h. La neige commence enfin à faire son apparition. Une neige dense et dure, qui nous accompagne jusqu'à Anemzi. Nous sommes à 2300 mètres d'altitude. C'est la plus grande commune rurale de la région. La plus riche aussi. Quatre villages, dont Anfgou, en dépendent sur le plan administratif. À dix heures du matin, le centre du village est pourtant désert. Pire, le siège de la commune est introuvable. “C'est la bâtisse désaffectée à l'entrée du village, nous indique un habitant. Sa construction a coûté 600 000 DH, pour que le bâtiment soit finalement abandonné, avant même la fin des travaux”. Pour de mystérieuses raisons, la commune a préféré louer une maison à Tounfit, 160 km plus loin. Drôle de proximité !

Et ce n'est pas tout. Le président de la commune d'Anemzi est depuis quelques mois en prison, pour une affaire de chèque sans provision. Son adjoint est décédé, il y a quelques semaines. Des élections improvisées ont récemment porté un nouveau président à la tête de la commune. Mais il est déjà largement contesté. “Tout le monde fuit cette montagne. Après les élus et les agents d'autorité, l'infirmier a fini lui aussi par s'installer à Tounfit, pour pouvoir scolariser ses enfants. Il n'y a plus que l'institutrice qui résiste encore. Elle refuse désormais les enfants malades dans sa classe. Elle a peur d'être contaminée”, raconte Ahmed Rafik, un villageois père de quatre enfants. Aujourd'hui, l'atmosphère est lourde à Anemzi. Un vieil homme vient de décéder à l'aube. “Il a eu une forte grippe. À cause de la neige, nous n'avons pas pu le transporter au dispensaire. Depuis l'Aïd, l'infirmier n'est plus revenu au village. Nous avons tenté plusieurs remèdes traditionnels. En vain”, se désole Ahmed, fils du défunt.

Aucun agent d'autorité ne réside à Anemzi. Aucun ne s'y rend régulièrement, même si la petite commune ne dispose d'aucun moyen de communication. Le dispensaire, tout comme l'école, restent désespérément fermés. “Personne ne se soucie de nos problèmes, ou même de nos morts. Pour les officiels, Anemzi se résume en une grande forêt qu'ils vendent au plus offrant pour se remplir les poches. Où va l'argent du cèdre ?”, se demande, à juste titre, Hmad, étudiant en droit à Meknès et originaire du village.

Paradoxalement, la commune la plus sinistrée de la région est aussi la plus riche. Anemzi renferme l'une des plus grandes réserves de cèdre du pays. L'année dernière, les recettes d'exploitation forestière étaient estimées à 7 millions de dirhams, au moins. Qu'a-t-on fait de tout cet argent ? Qu'a-t-on fait pour éviter qu'une grippe n’emporte des dizaines de morts ? “Rien, tout est parti dans le budget de fonctionnement de la commune. C'est la loi qui le veut ainsi”, reconnaît le gouverneur.

Résultat : la commune aux 7 millions de dirhams ne dispose même pas d'un dispensaire, ni d'un réseau d'électricité ou d'eau potable. Elle attend encore l'arrivée, de plus en plus improbable, de l'INDH, ce méga-projet de développement du nouveau règne. “Au départ, nous y avons cru. Nous avons préparé plusieurs projets de développement. Plusieurs commissions provinciales se sont réunies. J'ai personnellement noirci un tas de paperasses. Et tout ce qu'on nous a promis, c'est une ambulance qui ne pourra même pas emprunter nos pistes accidentées et qui ne sera peut-être jamais livrée”, se désole un fonctionnaire d'une commune voisine.

Tout au long des pistes qui mènent vers Anfgou, des dizaines d'habitants barrent la route aux véhicules qui s'aventurent dans ces endroits hostiles. “Nra dwa (nous voulons des médicaments)”, répètent-ils à tous ces étrangers qui daignent fouler leurs terres.

Puis soudain, Anfgou !
Les derniers kilomètres vers Anfgou se font à contre-courant de l'oued. L'eau gelée craquelle au passage des véhicules. Si, en hiver, la neige bloque le passage, en été, ce sont les crues de l'oued qui coupent la piste menant au douar. Au détour d'un ultime virage, Anfgou apparaît enfin. Des maisonnettes en pisé de couleur uniforme, nichées au creux d'une imposante zone montagneuse, et faisant face à une vallée verdoyante. À première vue, on est loin du cliché du village sinistré. Le hameau ressemble plutôt à un petit havre de paix. Se serait-on trompé de village ? Un ultime son vient dissiper tous les doutes du nouveau visiteur. C'est bien simple : tous les enfants toussent. Cela crée un étrange et insistant bruit de fond, qui interrompt le silence qu'imposent les monts enneigés. Une toux sèche et continue, sans répit. Très vite, les habitants du village s'attroupent autour des nouveaux venus. Ils les dévisagent longuement avant de poser l'inévitable question : “Avez-vous ramené des médicaments ?”. Ici, toutes les familles sont endeuillées. Tout le monde a perdu un fils, une nièce, un frère ou une sœur. Plusieurs enfants marchent pieds nus ou mettent de simples t-shirts qui tombent en lambeaux. Beaucoup ont de la fièvre, tous ont du mal à respirer. Les hommes et les femmes du douar ne sont pas mieux lotis. Eux aussi marchent pieds nus (il fait pourtant 7 degrés le jour et jusqu'à -14 degrés la nuit), passent de longues heures allongés au soleil pour se réchauffer et mangent rarement à leur faim. Les nourrissons se contentent uniquement du lait de leurs mères, elles-mêmes victimes de malnutrition. “Le repas principal est le plus souvent constitué de pain, de thé et de graisse fondue”, explique un vieil homme. À Anfgou, le revenu moyen d'un ménage de cinq personnes est de 4000 dirhams... par an.

Ici et là, de petites filles portent des enfants qui ont l'âge de leurs petits frères. “Ce sont leurs enfants”, nous apprend-on. “Une fille est mariée à partir de 10 ans. Le mariage est consommé une année plus tard. Une fillette peut donc avoir son premier enfant à l'âge de 12 ou de 13 ans”, explique un militant associatif. La majorité des mariages se font sans la présence d'adouls. Des mariages coutumiers, simplement approuvés par les sages de la tribu. Résultat : une forte natalité, un taux record d'analphabétisme (93%) et des conditions d'hygiène d'un autre âge. Certains ne se sont pas lavés depuis plus de trois mois ! À Anfgou, toutes les naissances se font sans assistance médicale. “Les femmes s'entraident pour faire accoucher l'une d'entre elles”, explique un habitant.

Evidemment, on ne connaît aucun ministre ici. Même pas le Premier ministre ! Et le roi ? “Bien sûr qu'on le connaît. On le voit sur les pièces et les billets de banque”, répondent, à l'unisson, les habitants d'Anfgou. No comment !

Décompte macabre
Quand les Aït Aâmer commencent à citer les noms des enfants décédés ces dernières semaines, c'est un lourd silence qui accompagne le décompte macabre, qui ne semble plus avoir de fin… En tout, ce sont 27 personnes (chiffre arrêté le lundi 8 janvier 2007), dont deux jeunes filles âgées de 14 et 25 ans, qui ont perdu la vie ces dernières semaines (voir encadré : la guerre des chiffres).

Kheddour Mouha a perdu sa fille Zahra, âgée d'un an et demi. Il raconte : “Elle a d'abord eu de la toux et de la diarrhée. Je n'ai pas pu lui ramener de médicaments, elle a donc eu de la fièvre et des boutons sont apparus sur sa bouche. Je l'ai veillée toute une nuit, je l'ai vue suffoquer puis mourir là, sous mes yeux”. Les récits se suivent et se ressemblent. Ountouf Ittou a perdu sa fille Hadda. “Elle toussait jusqu'à étouffement. Son visage et son cou ont gonflé, elle crachait du sang. Autour de moi, je voyais les autres enfants mourir, la neige nous encerclait toujours de tous les côtés. J'ai alors su que ma fille n'avait plus aucune chance de survivre”, raconte-t-elle, les larmes aux yeux.

Jebbar Mouha, lui, a perdu sa fille Itto, 25 ans. Il a essayé toutes les médications traditionnelles qu'il connaît, égorgé un coq en offrande aux esprits de la montagne. En vain. “Je l'ai vue mourir à la fleur de l'âge. Ses genoux ont gonflé, elle souffrait de terribles maux de tête, elle ne voyait plus de l'œil gauche. Ce n'est pas le froid qui l'a tuée. C'est l'exclusion et la hogra qui frappent notre région”, s'emporte-t-il. Pire, même après le passage de la délégation médicale, deux enfants sont décédés en 48 heures et d'autres continuent à agoniser en silence. Une véritable hécatombe qui semble peu émouvoir les responsables locaux, qui s'obstinent à refuser de parler de catastrophe. “Ce n'est même pas un fait divers. C'est un simple accident”, a osé nous déclarer un haut responsable.

Aujourd'hui, les Aït Aâmer refusent d'accepter le diagnostic de la délégation médicale qui s'est rendu sur place, il y a quelques semaines. “Ces gens sont venus la veille de l'Aïd et sont restés une heure au village. Ils ont fait quelques consultations sommaires, donné des antibiotiques et du Doliprane, puis sont vite repartis. Ils ont établi une liste d'une dizaine de morts en se trompant sur la majorité des noms. Ils avaient peur de manquer de fêter l'Aïd chez eux à cause d'éventuelles chutes de neige”, affirme le cheikh du village. Que peut-on bien diagnostiquer en une heure chrono ? Selon les habitants d'Anfgou, la délégation médicale n'a même pas procédé à des prélèvements sanguins ou à des analyses de l'eau qui alimente le village. Comment, dans ce cas, cette délégation peut-elle trancher qu'il s'agit d'une simple pneumopathie et non d'une étrange épidémie ? Comment expliquer qu'à juste deux kilomètres d'Anfgou, par exemple, des enfants présentent les symptômes d'une forte grippe, sans qu'ils n’en décèdent pour autant ? “En plus, renchérit le père d'un enfant décédé, il a fait deux fois plus froid l'année dernière, sans que personne n'en meurt”. Pire encore : le gouverneur de la province de Khénifra se base sur les conclusions de cette commission médicale (qui n'est, depuis, plus revenue au village) pour ne pas ordonner l'évacuation des personnes malades vers l'hôpital provincial de Khénifra. C'est également la raison pour laquelle il ne décrète pas non plus de plan d'urgence, qui lui permettrait de mobiliser les moyens des administrations centrales. Même Mohamed Cheikh Biadillah, ministre de la Santé, s'est contenté d'affirmer “qu'en cas de besoin, un dispensaire rural sera mis en place”. Pourquoi autant de négligence ? Qui a intérêt à dissimuler le mal qui ronge ce village du Moyen Atlas ? Lors d'une rencontre privée, un responsable de la province a laissé échapper cette explication : “Il ne faut pas verser dans l'alarmisme. Le roi se déplace bientôt dans la région et nous sommes en pleine année électorale. Rien ne doit perturber cette échéance”.

Aujourd'hui, le village d'Anfgou est livré à son propre sort. Lors de notre visite, l'infirmier n'était plus sur place, alors que plusieurs enfants étaient dans un état critique. La météo annonce de fortes chutes de neige à partir du 10 janvier. Et là, sauf clémence divine, le bilan des officiellement “morts de froid” pourrait encore s'alourdir...





Zoom. Le cèdre de la discorde

La province de Khénifra, et plus précisément les communes d'Anemzi et d'Anfgou, renferment des dizaines d'hectares de cèdre de première qualité. Dans la région, on l'appelle l'or vert. Aujourd'hui, le mètre cube de cèdre est vendu à plus de 10 000 DH sur les marchés locaux. Un arbre abattu peut ainsi rapporter aux exploitants forestiers entre 40 000 et 100 000 DH.
La manne financière qui alimente les caisses des communes est tout aussi importante. On parle de dizaines de millions de dirhams. Mais, d'après les autorités, tout va dans le budget de fonctionnement des communes et pratiquement aucun centime n'est investi dans la région, ne serait-ce que dans le développement des infrastructures. Les habitants de ces régions ne vivent, eux, que du ramassage de bois mort. Et encore… Les accrochages entre les habitants et les responsables du département des Eaux et Forêts sont fréquents. Récemment, quelques montagnards ont empêché des exploitants forestiers d'abattre de nouvelles parcelles de leurs forêts, tant que cela ne leur profite pas directement. Comme à chaque fois, la direction des Eaux et Forêts répond par des procès à la pelle et des contraventions faramineuses pour “ramener à la raison” des tribus rebelles. Et ce n'est pas tout. De l'aveu de responsables de la région, la mafia du cèdre fait des ravages dans la forêt. Les quantités abattues sont souvent supérieures à celles déclarées. Haddou, camionneur pour le compte de nombreux exploitants forestiers de la région, est le premier à en témoigner. “Je charge jusqu'à 16 tonnes de cèdre à chaque voyage. Les fonctionnaires des Eaux et Forêts n'en enregistrent que 10. Le reste passe au noir. Le butin est ensuite partagé entre exploitants et responsables”. Dans la région, le trafic s'est banalisé à un point où cela n'émeut plus personne, ou presque. Plusieurs douars dans la région menacent d'empêcher, par la force s'il le faut, toute forme d'exploitation forestière avant la résolution de tous leurs problèmes d'enclavement et d'absence de services sociaux et sanitaires.






Guerre des chiffres. Les Aït Aâmer défient l'Etat

Mercredi 10 janvier, Nabil Benabdellah, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, affirme à la sortie du Conseil de gouvernement que “11 décès ont été enregistrés dans la province de Khénifra, à cause d'une vague exceptionnelle de froid. Évidemment, le bilan risque de s'alourdir dans les jours qui viennent”. Plus d'un mois après la catastrophe, les officiels tiennent toujours à leurs chiffres, qu'ils refusent obstinément de mettre à jour. Les onze décès en question ont été constatés par la délégation médicale qui s'est rendue au village (pendant une heure chrono) et qui n'y est plus jamais retournée. Même à la brigade de gendarmerie de Tounfit (localité la plus proche d'Anfgou), on ne tient pas avec le même entêtement à ce chiffre désormais sacré. “Nous ne sommes plus revenus sur place. Peut-être que des villageois ont oublié de nous signaler le décès de leurs enfants”, reconnaît un gendarme de Tounfit. Sur place, les habitants ont scrupuleusement établi une liste nominative des personnes décédées. Au dimanche 7 janvier 2007, elle porte 27 noms (Telquel en a une copie). Les villageois refusent que le gouvernement, qui a longtemps ignoré jusqu'à leur existence, nie aujourd'hui leurs morts. “Si l'Etat ne reconnaît pas officiellement nos morts, nous déposerons une plainte pour demander aux autorités de révéler le sort de nos enfants disparus. Nous sommes même prêts à déterrer nos enfants et à déposer leurs dépouilles à l'entrée du bureau de Monsieur le gouverneur. Nous ne demandons rien à personne. Le mal est déjà fait. Mais les morts ont une dignité qu'il faut préserver”, martèle un vieux du village, parlant au nom des habitants.
A
21 janvier 2007 23:54
tu travail pour tel quel?... c'est récurent les copier-coller...smiling smiley
s
22 janvier 2007 19:02
c'est peut être un copié coller mais le non intérêt que suscite ce post est inquiétant...
l
22 janvier 2007 21:00
Il y a vraiment besoin d'un abbé Pierre à Khénifra en ce moment...


"L'hiver 1954 est terrible.
Il gèle à pierre fendre, la vie est chère et les expropriations ne ralentissent pas.
Ancien aumônier des résistants du Vercors et ancien député, l'abbé Pierre accueille dans sa grande maison de Neuilly les démunis et les déshérités.
Lorsqu'un bébé en vient à mourir de froid, l'abbé sort de ses gonds et adresse une lettre ouverte au ministre du Logement, qu'il somme de se rendre à l'enterrement.
Une nouvelle victime le conduit devant les micros d'une radio où il en appelle à une insurrection de la bonté.
D'abord hésitante, l'aide des édiles s'organise bientôt"
M
23 janvier 2007 09:27
A NOUS DE REPANDRE L'INFO SI LES DIRIGEANTS MAROCAINS SONT NEGLIGEANTS ALERTONS LES MEDIAS FRANCAIS QUI VONT AFFICHER L'AFFAIRE SUR LA PLACE PUBLIQUE AFIN DE LEUR METTRE LA HONTE.
n
23 janvier 2007 09:35
Le recours à l'étranger pour "sauver le pays" était le reflexe de ceux qui avaient fini par appeler au protectorat.

Ce sont nos marmites. Débrouillons-nous. Si nous ne sommes pas capables, c'est que nous le méritons.


Citation
MARNES a écrit:
A NOUS DE REPANDRE L'INFO SI LES DIRIGEANTS MAROCAINS SONT NEGLIGEANTS ALERTONS LES MEDIAS FRANCAIS QUI VONT AFFICHER L'AFFAIRE SUR LA PLACE PUBLIQUE AFIN DE LEUR METTRE LA HONTE.
l
23 janvier 2007 09:47
J'aurais du dire un imam Mohamed au lieu d'un abbé Pierre...afin de ménager les susceptibilités.
s
19 janvier 2007 00:51
Misère ,maladies énigmatiques, négligence , des citoyens de 3 ème qualité mais une omission sociale et nationale de qualité il n’y a qu’à jeter les yeux sur cette vidéo loin de casting mais prés des coeurs pitoyables à vous de juger .[www.lereporter.ma]
19 janvier 2007 10:29
trop triste crying( ce peuple devrait se déplacer et se rapprocher des villes!
certes ils ne serait pas plus heureux, mais au moins il y auras des médecins et des hôpitaux.
La vie est un CDD. lorsque tu seras DCD, l'au delà sera ton CDI ,améliores ton CV en attendant ton Entretien.Allah punit les injustes tot ou tard !
A
19 janvier 2007 11:27
sad smiley



Modifié 1 fois. Dernière modification le 19/01/07 11:27 par Aimons nous les uns les autres.
c
19 janvier 2007 13:50
ce n'ai que des berberes disent les politiques
A
19 janvier 2007 16:10
bah wi leur c est la volonté de dieu si ya des morts mais pas seulement, celle du makhzen aussi malheureusemtn
j
20 janvier 2007 01:46
bon, que de la mésire au maroc, pourtant, nnotre pays est des plus riches...mais wlad la7ram !!
k
20 janvier 2007 18:06
l'horreur en image

c'est la politique de l'etat qui est cause de cette misere.angry smiley
C
21 janvier 2007 19:41
Citation
sweltane a écrit:
Misère, maladies énigmatiques, négligence, des citoyens de 3 ème qualité mais une omission sociale et nationale de qualité il n’y a qu’à jeter les yeux sur cette vidéo loin de casting mais prés des coeurs pitoyables à vous de juger .[www.lereporter.ma]
C'est grave mes chers amis, je ne sais vraiment pas quoi dire!
Pendant la guerre du Liban de l'été dernier, le gouvernement marocain à procéder à l'évacuations de nos compatriotes à des milliers de kilomètres de chez nous. J'étais vraiment fière de mon pays, je me disais, enfin ça bouge chez nous et que demain ça sera un jour meilleur.
En visionnant cette vidéo, je me suis rendu compte , que le chemin est encore long, très long et qu'il faudra enocre plus de sacrifices, de sérieux et de persévérances. C'est inacceptable qu' un enfant meurt de froid ou de faim, c'est inacceptable qu'un enfant ne puisse aller à l'école et bénéficier des soins médicaux, sachant que le prochain hopital se trouve à 100 kilomètres à vol d'oiseau de cette localité, Sire, l'heure est à la réflexion !!!!!!!!!confused smiley




Modifié 1 fois. Dernière modification le 22/01/07 00:45 par Chirocke.
A
22 janvier 2007 11:53
bah wi les libanais c est es arabes voyons !



que dieu nous guide vraiment !
h
22 janvier 2007 12:27
Y a pas moyen d'enregistrer la video
A
22 janvier 2007 15:21
l' enregistrer c est a dire ? la poster ici ou l enregistrer ds ton pc ?
a
22 janvier 2007 17:01
honte variment pour tous ce gouvernement pour ce ouvoir qui nous prends pour des *@$*, pour des animoux :


[www.dailymotion.com]
M
22 janvier 2007 22:26
Quand je vois ça j'ai honte, le plus grand des malheurs c'est que nous ici derrière nos petits écrans bien au chaud nous sommes bien entendu atristé par ces images et après on passe à autre chose et pendant ce temps là ils vivent toujours dans la plus totale indifférence de ces "hommes au pouvoir", parfois je me demande comment ces dirigeants font pour dormir la nuit.
ON NE PEUT PAS RESTER AINSI, QUE PEUT ON FAIRE POUR DENONCER HAUT ET FORT AUX MEDIAS CETTE INDIFFERENCE, SVP CETTE VIDEO DOIT ETRE DIFFUSEE DANS LES MEDIAS EN FRANCE POUR REVEILLER LES CONSCIENCE, IL N'Y A QUE CE MOYEN POUR ATTIRER L'ATTENTION.
Y A T IL POSSIBILITE DE LA COPIER
L'INFORMATION EST LA MEILLEURE ARME
NE NOUS ARRETONS PAS LA
DENONCONS AUSSI LA PEDOPHILIE ET TOUTE LES MISERE AU MAROC C'EST NOTRE PAYS NOTRE DEVOIR MEME EN FRANCE EST DE LE FAIRE AVANCER VERS L'EGALITE ET LES DROITS DE TOUS LES CITOYENS.
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