bonsoir voici un article sur le marocain du mois qui est de notre pays toutes mes félicitations pour cet entrepreneur qui nous donne envie d'en faire plus pour notre pays merci Monsieur Mohammed Saoud. [www.wafin.be]
Mohamed Saoud: 32 ans, natif de Saint-Josse, marié, 2 enfants. J'ai fait toutes mes études en Belgique J'ai eu mon " bac " en sciences maths, ensuite j'ai fais des études en sciences économiques. En même temps, j'ai crée une société qui s'appelle Visiotel, pendant que j'allais à l'université ma société s'est développée, elle s'est tellement développée que je ne pouvais pas faire les deux, d'où la nécessité de faire un choix, et j'ai opté pour la gestion de mon entreprise. Trois années après, j'ai décidé de retourner sur les bancs de l'école, pour suivre un Master en management à Solvay. J'ai bien sûr continué à gérer ma société dans le domaine des télécommunications, et j'ai crée un logiciel de gestion pour téléboutiques qui s'est vendu un peu partout en Europe, ce qui a contribué à l'essor de ma carrière professionnelle.
Wafin.be: Il semblerait que vous n'êtes plus actif exclusivement dans les télécoms ?
Mohamed Saoud: Effectivement, je le suis aussi dans l'immobilier et le tourisme …
Wafin.be: Quelle activité au tourisme ?
Mohamed Saoud: J'ai acquis en 2001 un hôtel dans le cadre de la privatisation au Maroc, dans la ville de Larache (sud de Tanger) ; dans le domaine de l'immobilier, je suis marchand de biens à Bruxelles et gérant de plusieurs sociétés immobilières. Ceci m'a amené à suivre des études de troisième cycle en immobilier d'entreprise à Solvay toujours (un Master).
Wafin.be: Vous êtes aussi promoteur immobilier au Maroc...
Mohamed Saoud: Je suis partenaire du premier groupe dans le domaine du résidentiel en Belgique, qui est Thomas et Piron, je suis associé avec eux dans le cadre de ce qu'on appelle au Maroc " Le Plan Azur ", dans la station balnéaire Lixus qui se trouve à Larache. Il faut savoir que c'est un projet qui s'étend sur 500 hectares, il y aura un parc de 15 hôtels, plus deux terrains de golf et une marina. Nous avons aussi un projet de promotion immobilière sur 500 appartements, 100 rez-de-chaussée commerciaux et une tour de bureaux de 12.000 M², je détiens dans ce dernier projet 50 % des parts, et Thomas et Piron les 50 % restants ; ces deux projets vont créer plus ou moins 1.000 emplois directs pour le projet résidentiel, et plus ou moins 15.000 emplois directes et indirects pour la station balnéaire.
Wafin.be: Qu'en est-il de vos activités associatives ?
Mohamed Saoud: Je suis membre fondateur du Cercle Européen de la Communauté Marocaine et des Amis du Maroc, cette association établie à Bruxelles et portée par des cadres belges d'origine marocaine est actifs dans des domaines aussi divers que le monde politique, économique, financier ou social. Parmi ses objectifs, l'on peut citer la volonté de renforcer les liens entre la Belgique et le Maroc dans un cadre européen, la promotion d'une société démocratique fondée sur l'état de droit, la justice sociale et le pluralisme, et l'engagement contre toutes formes d'exclusion, de racisme, de xénophobie et de discrimination. Pour ce faire nous faisons du lobby tant en Belgique qu'au Maroc.
Wafin.be: Qu'est ce que vous avez concrètement fait pour le Sahara marocain par exemple ?
Mohamed Saoud: Nous avons œuvré à maintes reprises pour sensibiliser l'opinion publique européenne quant à la problématique du Sahara ; nous avons ramené plusieurs délégations au Maroc (eurodéputés, députés, sénateurs …) pour leur montrer que le Sahara est bien marocain. Nous avons fait plusieurs colloques sur ce sujet également.
Wafin.be: Pouvez-vous citer quelques autres actions de votre cercle ?
Mohamed Saoud: Je ne peux pas résumer ici tout ce que nous avons réalisé depuis des années, mais à titre d'exemple, nous avons contribué à envoyer des dons et de l'argent au Maroc lors du tremblement de Al hoceima. Nous avons également organisé un Colloque sur la moudawana (code de la famille)le même jour ou celle-ci a été voté au Parlement, etc. Actuellement nous menons une action pour la libération des otages marocains détenus en Irak.
Wafin.be: Etes vous actif dans d'autres associations ?
Mohamed Saoud: Je suis également actif au sein de l'ASBL, le Conseil consultatif des Marocains résident à l'étranger où j'occupe le poste de vice-président.
Wafin.be: Qu'est ce que vous avez réalisé concrètement au sein de cette association ?
Mohamed Saoud: Nous avons envoyé des dizaines de tonnes de médicaments et de vêtements, nous avons envoyé également une dizaine d'ambulances au Maroc, nous avons contribué à équiper deux hôpitaux entiers à Larache, etc. C'est une ONG reconnu de droit belge, qui a apporté beaucoup au Maroc.
Wafin.be: Apparemment vous avez embrassé la vie politique au Maroc, pourquoi le choix du Maroc, à un moment où c'est la grande mode en Belgique ?
Mohamed Saoud: C'est un choix réfléchi, je suis élu au conseil communal de la ville de Larache, dont je suis également le vice-président. Le choix a mûri aussi dans mon esprit au moment de mon investissement à Larache (acquisition de mon hôtel), j'ai rencontré beaucoup de contraintes et de problèmes dans cette ville, il s'avérait que les personnalités politiques au niveau local ne voulaient pas changer les choses, et étant donné que j'avais effectué de gros investissements et que j'étais originaire de cette région, c'était soit mon retour en Belgique, comme le font pas mal d'autres MRE (Marocains Résidant à l'Etranger) investisseurs, soit j'essayais de changer par moi même les choses et j'ai opté pour le second choix. Ce n'était pas facile ! J'ai d'abord participé aux élections législatives en 2002, malheureusement je n'ai pas été élu, mais j'ai mené une compagne électorale honorable et j'ai eu un score honorable. Ensuite j'ai participé aux élections communales en 2003, à laquelle j'ai été élu . Là j'ai pu mettre en œuvre un programme qui montrait qu'on pouvait changer des choses dans cette ville. L'avantage d'être un MRE, c'est qu'on vient avec des idées nouvelles, avec un savoir-faire et surtout avec un carnet d'adresses.
Wafin.be: Quel est votre sentiment vis-à-vis des autorités marocaines et leur attitude concernant les MRE ?
Mohamed Saoud: Jusqu'à dernièrement, j'avais une attitude assez mitigée, parce que je me suis toujours battu pour le droit de vote des MRE, je trouvais que c'était absurde qu'on ait pas ce droit, le code électoral marocain est malheureusement mal fait, je suis bien placé pour le savoir car j'ai participé à deux élections au Maroc, en tant que candidat, ma famille n'avait pas le droit de voter pour moi, ce qui était absurde. Par contre, il y a eu un changement depuis peu, comme d'habitude nous avons été agréablement surpris par Sa Majesté le Roi, qui a à nouveau devancé tout le monde sur cette question, on ne s'y attendait pas du tout. Non seulement il a satisfait une de nos principales demandes (le droit de vote des MRE), mais surtout il a été plus loin, il a décidé de créer un Haut Conseil des Marocains Résidant à l'Etranger. Aujourd'hui je suis très satisfait de cette situation, maintenant on ne doit pas s'arrêter en si bon chemin, le plus important c'est de voir comment est-ce que les choses seront mises en place, quelles sont les conditions d'éligibilité, quelles seront les circonscriptions électorales qui vont être crées ? Beaucoup de questions restent en suspend.
Wafin.be: C'est l'homme politique qui parle, l'acteur associatif ou la deuxième génération ?
Mohamed Saoud: C'est les trois à la fois. Si un jour je devais me présenter dans une circonscription électorale par exemple européenne, je serais déchiré entre ma région originelle qui est Larache, et ma région native qui est Bruxelles. C'est pour cela que moi je pense que ce système de circonscriptions n'est pas le système idéal, j'aurais plus opté pour que les MRE puissent voter directement en Europe, ou là où ils sont, pour des candidats ou pour eux-mêmes s'ils se portent candidats au Maroc, dans leurs régions respectives, ce qui ferait qu'au lieu qu'on ait nous en tant que MRE un pouvoir de pression sur une dizaine de parlementaire qui nous seront attribués, on aura une pression sur la totalité du parlement, et c'est ça l'objectif justement de pouvoir participer à une élection, c'est que nos revendication soit pris en considération par un maximum d'élu. Ca c'est mon point de vue, on n'y est pas encore, peut-être il nous faudra 5, 10 ou 15 ans pour y arriver, c'est en tous les cas un idéal et un objectif à atteindre, je pense que le conseil qui va être créé pourrait être, ce que j'espère, une tribune de réflexion sur laquelle on pourrait justement envisager ce genre de visions.
Wafin.be: Le mot de la fin …
Mohamed Saoud: Si je peux me permettre, ça serait dans un tout autre domaine, celui du spirituel. Malheureusement, certains essaient de véhiculer l'image d'un Islam autre que l'Islam qui a toujours été celui du Maroc profond, celui d'un Maroc ouvert, tolérant, juste, et respectueux. A cet effet, j'invite tout le monde à venir participer avec nous entre le 1er et le 3 juillet à Larache au premier Festival international des chants soufis. Lors de ce festival, en dehors du Samâa, il y aura des colloques et des réunions de travail sur le soufisme et les tariqas. Le message que nous voulons transmettre à travers ce festival est celui d'un Maroc séculaire, celui d'un Maroc de paix et d'amour. L'amour pour son Dieu, pour son prochain et tout ce que Dieu a crée sur terre. C'est pourquoi, j'invite tout le monde à venir, et vous êtes chaleureusement les bienvenus à Larache
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