Marrakech : des menaces d'Al Quaïda trois jours avant l'attentat
Publié le 29.04.2011, 18h04 | Mise à jour : 20h27
Dans une vidéo postée trois jours avant l'attentat de Marrakech, cinq hommes, se prétendant membres d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), menaçaient le Maroc.
Dans une vidéo postée trois jours avant l'attentat de Marrakech, cinq hommes, se prétendant membres d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), menaçaient le Maroc. | AFP Zoom
La piste d'un kamikaze, un temps évoquée semble de plus en plus improbable dans l'attentat commis jeudi à Marrakech qui a coûté la vie à 15 personnes, dont 12 étrangers, et en a blessé 26, selon le dernier bilan officiel.
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L'engin explosif a, en effet, été déclenché à distance, a indiqué le ministre marocain de l'Intérieur vendredi en fin d'après-midi. L'hypothèse d'un acte commis par Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) est une des pistes envisagée. Une vidéo, postée sur internet par l'organisation terroriste, avait menacé le Maroc trois jours avant l'attentat. Ce dernier n'a toujours pas été revendiqué.
Un explosif utilisé lors des attentats de Londres. «Les premières enquêtes ont montré (NDLR: que la bombe était composée) de nitrate d'ammonium ainsi que d'explosif TATP (NDRL :à base de peroxyde d'acétone), ainsi que de clous, et que l'explosion a été déclenchée à distance», a déclaré le ministre, Taeb Cherkaoui devant des députés marocains à Rabat. «Ceux qui ont l'habitude d'opter pour ce mode d'action à distance sont connus, ce qui nous permet de penser que les dangers sont toujours présents et nous devons rester vigilants et prudents», a-t-il ajouté sans d'autre précision. Les autorités marocaines avaient indiqué auparavant que «toutes les pistes y compris celle d'Al-Qaïda» sont explorées. Le TATP, prisé par les extrémistes islamistes, a été utilisé notamment dans les attentats de Londres qui avaient fait 56 morts et 700 blessés en 2005.
Une vidéo attribuée à Al Qaïda menaçait le Maroc trois jours avant l'attentat. Une vidéo, mise en ligne le 25 avril sur YouTube, présente cinq jeunes gens armés et dont l'un d'eux, masqué, prend la parole pour annoncer leur détermination à défendre des prisonniers détenus au Maroc. «Je dis à ces impies du Maroc et leurs chiens de complices, ainsi qu'à tous leurs services et espions que nous sommes là», assure un jeune homme, présenté comme Marocain et membre d'Aqmi (Al Qaïda au Maghreb islamique). Il dit s'exprimer d'Algérie. «Jusqu'à quand allez-vous continuer à détenir des croyants dans les prisons du Maroc». «Je dis à mes frères, prisonniers et opprimés, patience. Votre cause est la notre et vos soucis sont les nôtres. L'heure de la victoire est imminente», ajoute-t-il.
Six Français sont morts, sept sont blessés. «Selon l'indication dont nous disposons, six personnes de nationalité française seraient décédées et sept blessées», a déclaré vers 15h30, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, en employant le conditionnel. Il est cependant sûr du nombre des blessés. Jusqu'ici, d'autres sources évoquaient 10 Français blessés par l'attentat. Une des victimes s'appelait Marie-Christine Bohin, a indiqué la préfecture de l'Orne. Retraitée depuis peu, elle était auparavant infirmière au centre psychiatrique d'Alençon. Le parquet de Paris a ouvert dès jeudi une enquête préliminaire, alors qu'Aqmi détient des otages français au Niger.
Un portrait-robot établi. Grâce aux témoignages de John Van Leeuwen et Marjolein Appel, deux touristes néerlandais, les enquêteurs ont établi un portrait-robot d'un homme qui aurait pu laisser l'engin explosif dans le café Argana. Il s'agirait d'un Arabe jeune, bien rasé et aux cheveux longs. Il était habillé à l'occidentale, écoutait de la musique sur un lecteur MP3, et avait déposé à côté de lui un gros sac à dos et un sac de sport. Le couple a été conduit à la morgue mais n'y a pas reconnu parmi les victimes l'homme croisé dans le café. «J'ai demandé aux enquêteurs ce matin: Est-ce que vous pensez que c'est lui? et ils m'ont dit oui», a indiqué vendredi M. Van Leeuwen qui a poursuivi : «Ils pensent qu'il a quitté le café, puisqu'il n'était pas parmi les morts». Ce qui tend aussi à exclure l'hypothèse d'un kamikaze.
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