Loin de mes yeux s'estompent les nuages qui séparent ton ciel de ma terre où s'attardent les cris de l'hiver Loin de mes yeux se délitent les mots qui s'accrochent dans les arbres décharnés où nichent des oiseaux faméliques Loin de mes yeux s'agitent dans une brume grise les corbeaux de mauvais augure, ombres noires du passé Loin de mes yeux se dispersent les cendres d'un monde qui s'enfuit dans l'air glacé, dans les ténèbres de l'oubli Loin de mes yeux les doigts du vent efleurent la cime aigue des frondaisons, qui chantent sur son passage Loin de mes yeux scintillent les larmes amères des moments qui se noient, dans l'océean profond du temps Près de mes yeux brillent les tiens, leurs soleils s'émerveillent d'être si près, dans l'univers immense Près de mes yeux brillent tes yeux, nos regards dessinent dans le ciel les mots qui nous rassemblent.