On peut penser que, sur le dossier de l’immigration, vous n’avez inventé ni l’eau chaude ni le fil à couper le beurre. On peut vous interpeller sur l’étroitesse de votre délégation dont les moyens sont en deçà de ce que requiert un dossier comme celui des MRE.
On peut même considérer que votre « stratégie globale » n’est qu’une déclaration de principe destinée à régenter un fonctionnement administratif et autocentré qui se nourrit de son propre mouvement produisant plus d’illusion que d’action.
On peut aller jusqu’à, pourquoi pas, s’offusquer et dénoncer votre volonté de ritualiser le 10 août comme journée du migrant. Il est vrai que cette idée gadgetière insinue la dimension victimaire, potentielle et permanente de l’immigré marocain quand elle ne cultive pas la célébration niaiseuse et candide d’une figure idéale : Une espèce d’oncle d’Amérique, dont on attendrait secours, argent, héritage et développement.
Or, au Maroc, le migrant victime est une vue de l’esprit. Sans quoi, il y a lieu de s’interroger pourquoi la majeure partie de la jeunesse aspire à un statut de victime puisque son désir et obsession, c’est justement de quitter le pays. Nos oncles d’Amérique sont, quant à eux, non seulement rares, mais ils se préoccupent de leurs neveux et nièces comme de leurs premières babouches.
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