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Les lendemains d'une mascarade élctoral
A
18 septembre 2007 01:22
Nul doute que les élections législatives passées transmettent un signal d’Alarme à la monarchie marocaine qui détient le pouvoir exécutif du pays. Jamais depuis l’indépendance du pays une élection n’ait été boudée aussi massivement par les citoyens. Un taux de participation « officiel » de 37% contrastait de manière flagrante avec les plébiscites massifs connus dans le passé. Ce boycott massif intervient même dans un contexte ou très peu d’écho n’ait été donné aux appels de certaines organisations citoyennes et islamistes à bouder les urnes et dont certaines avaient même subi les intimidations des autorités.

Il est certain que le citoyen marocain prend de plus en plus conscience des enjeux politiques du pays et ceci se traduit comme on vient de le voir lors des dernières échéances par un boycott massif des urnes. Dans un pays ou le monarque détient le pouvoir absolu sans que se profile à l’horizon aucun signe de volonté de partage par celui-ci de certaines prérogatives, et devant une élite politique totalement acquise au régime depuis 50 ans, le citoyen se pose la question de l’utilité de se déplacer aux urnes. L’échiquier politique marocain fort de 33 parties ne présente aucune alternative crédible de changement aux yeux du citoyen consciencieux des enjeux politiques. Ces partis ont usé comme à l’accoutumée de la langue de bois dans leurs programmes électoraux et les vrais problèmes du pays n’ont été effleuré que très timidement dans un souci de conformité aux lignes tracées par le Makhzen (terme communément utilisé par les Marocains pour designer le pouvoir monarchique tout en restant politiquement correcte). Le problème extrêmement grave de la corruption, par exemple, qui pourrit la vie du citoyen moyen et qui a toujours été un instrument de gouvernance du Makhzen n’a été abordé de façon sérieuse et volontariste par aucun des partis en course.

Ce n’est pas une surprise non plus que la poignée de partis adossés depuis longtemps au pouvoir sorte gagnante du ce scrutin malgré un taux d’abstention record. Dans un pays où le taux d’analphabétisme est supérieur à 40%, il assez facile pour les candidats véreux d’acheter les voix de certains électeurs souvent à travers des réseaux futés de rabatteurs. Ces candidats peu scrupuleux et aisés s’appuient le plus souvent sur les partis affiliés au pouvoir pour bénéficier du maximum de protection, et ceci explique les scores élevés de ses partis dans un contexte d’abstention massive. Les nouveaux partis ainsi que les partis très peu introduits dans le système ont réalisé des scores médiocres faute de ne pouvoir attirer que des candidats à situations souvent modestes malgré qu’ils puissent présenter des compétences et des CV honorables. Le score mitigé du seul parti à référence islamiste ne constitue pas non plus une surprise. On peut admettre que les candidats présentés par ce parti ont très peu eu recours à l’achat des voix mais leur connivence avec le système leur a souvent coûté cher et seule une faible frange des sympathisants islamistes et des votants protestataires se sont mobilisés pour eux, l’écrasante majorité du courant islamiste traditionnellement hostile au vrai pouvoir s’étant abstenue.

L’issue des ces élections ne constitue donc qu’une continuité de l’échiquier politique issue de celles de 2002 avec une variable de taille à prendre en compte qui est celle du taux d’abstention record. Le Roi devra se prémunir de beaucoup de précautions quant au choix du nouveau gouvernement malgré toutes les latitudes dont il dispose. Il sera amené certainement à prendre des initiatives inhabituelles qui enverraient des signaux forts envers les masses qui ont rejeté le scrutin. Echelonneront-nous vers une reforme constitutionnelle initiée par le Roi et qui visera à limiter ne serait-ce que modestement son pouvoir et qui consacrera la lutte contre la corruption comme priorité nationale? Il est à craindre qu’une continuité politique ne favorise pas la radicalisation des mouvements islamistes ainsi que la recrudescence des attentas suicides visant les intérêts vitaux du pays. Une chose est certaine, le mouvement amazigh devra profiter de ce camouflet envers le régime pour intensifier sa lutte pacifique et élever sa voix pour que l’amazigh retrouve sa place dans l’identité nationale et dans la constitution du pays. Et il est très difficile au Roi de faire la sourde oreille.
A
19 septembre 2007 15:54
Je rajouterai aussi que le Makhzen a eu la peur au ventre lors du discours royal insinuant le vote des immigrés. Comment peut-on tolerer l'arrivée d'une quarantaine de deputé binationaux prets à en découdre avec le système et qui pouvaient lancer leur compagne electorale en toute tranquilité sans avoir a subir le censure makhzenienne omnipresente dans les localités du pays. Et surtout comment faire barrage aux radicaux islamistes qui briguerraient le mandat sous l'etiquette d'independants et qui ont toutes leur chance à en croire le recent sondage Yabiladi. Heureusement pour eux qu'ils ont pu tactiquement detourner la directive royable
 
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