Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
Laisser dire, c’est laisser faire : nous refusons de nous taire !
a
20 décembre 2005 13:40
Laisser dire, c’est laisser faire : nous refusons de nous taire !

lundi 19 décembre 2005







LETTRE OUVERTE à :
Mme Carrère d’Encausse, sociétaire de l’Académie Française à M Finkielkraut & M Glucksmann, philosophes à M Accoyer, député et président du groupe l’UMP à l’Assemblée Nationale et à tous leurs amis. ( Mrs Larcher et autres... )
Parmi les soldats qui ont contribué à la victoire de la France en 1918, figuraient des dizaines de milliers de combattants algériens, marocains, tunisiens, sénégalais, ivoiriens, guinéens...S’y sont ajoutés, pour libérer notre pays du joug nazi en 39-45, les immigrés résistants italiens, espagnols, grecs, arméniens...mais aussi des soviétiques et ceux des FTP M.O.I.

Ceux qui participèrent de leur chair et de leur sang à la libération de la France étaient chrétiens, musulmans, orthodoxes, protestants, juifs, athées, mais aussi socialistes, communistes et gaullistes. Tous faisaient partie des 83 nationalités qui ont participé à la chute de la barbarie nazie, un des pires fléaux qu’ait connus l’humanité, militaires et non militaires morts sans sépulture, ont sauvé l’honneur de la France défaite en 1940.

Leurs tombes jonchent par centaines les carrés des cimetières militaires et civils et les mémoriaux de France. Tombes et mémoriaux proclament ces soldats morts tombés au champ d’honneur pour la défense des valeurs patriotiques et démocratiques, morts pour la défense de la Liberté. Le soldat inconnu dont on ravive si souvent la flamme sous l’arc de Triomphe des Champs Elysée à Paris, est peut-être l’un d’entre eux tombés lors de la première guerre mondiale.

Les travailleurs immigrés ont au surplus fait la richesse de la France et de son grand capital depuis les années 1880. La plupart d’entre eux ne sont plus immigrés mais français depuis des générations, la quasi-totalité de leurs enfants sont nés sur le sol français.

Les propos que vous avez tenus dans la presse écrite et dans tous les media, suite aux événements récents dans les quartiers populaires, sont une injure à ces milliers de combattants de la liberté, grands-pères, oncles ou cousins de cette jeunesse en colère, ils sont une injure aux travailleurs de France.

Oser affirmer que le mal des quartiers populaires est une des conséquences de la polygamie, du rapprochement familial et de l’immigration...est intolérable. Il faut arrêter ces obscénités dignes des journaux de l’extrême droite pétainiste, croix de feu et cagoularde des années trente, du type « Gringoire et Je suis partout » qui œuvrent à la lepénisation des esprits.

Vous avez par vos propos, les mêmes intentions que ces hommes politiques et ces journaux réactionnaires et racistes d’avant 1940 qui faisaient croire au petit commerçant non juif que le petit commerçant juif était la cause de tous ses malheurs.

Vous tentez de rallier la population aux thèmes de la droite qui, unifiée comme naguère, de la « modérée à l’extrême » traite les populations issues de l’immigration, françaises dans leur majorité depuis deux générations ou plus, comme elle traitait les juifs, les Italiens, les républicains espagnols et autres immigrés de l’entre-deux-guerres.

Donner à ce détestable combat une caution antiraciste en se réclamant de la lutte contre l’antisémitisme constitue une véritable escroquerie intellectuelle.

Vous, hommes politiques et intellectuels, qui êtes au service des privilégiés, qui êtes coupés de ce peuple que vous haïssez, agissez exactement comme avant la Deuxième Guerre mondiale. Vous instrumentalisez la misère des quartiers populaires et ouvriers, le racisme, les discriminations, la colère légitime, même si elle s’attaque à de mauvaises cibles.

Mme d’Encausse, invitée de la chaîne de télévision russe NTV, a osé déclarer : « Ces gens, ils viennent directement de leurs villages africains. Or la ville de Paris et les autres villes d’Europe, ce ne sont pas des villages africains. Par exemple, tout le monde s’étonne : pourquoi les enfants africains sont dans la rue et pas à l’école ? Pourquoi leurs parents ne peuvent pas acheter un appartement ? C’est clair, pourquoi : beaucoup de ces Africains, je vous le dis, sont polygames. Dans un appartement, il y a 3 ou 4 femmes et 25 enfants. Ils sont tellement bondés que ce ne sont plus des appartements, mais Dieu sait quoi ! On comprend pourquoi ces enfants courent dans les rues »

Ou quand, vous, M Finkielkraut dans la presse israélienne vous répondez à cette question de journalistes dans le supplément hebdomadaire du quotidien Haaretz du 18 novembre 2005 : « Puisque les arabes et les noirs apparemment n’ont pas l’intention de quitter la France, comment pensez-vous traiter le problème ? » votre réponse est : « Ce problème est le problème de tous les pays européens. En Hollande on est confronté à ce problème depuis l’assassinat de Théo Van Gogh. La question n’est pas quel est le meilleur modèle d’intégration, mais la possibilité même d’une intégration pour des gens qui vous haïssent » et vous dites plus loin « ils ne sont pas malheureux, ils sont musulmans »

Quelles réponses indécentes, quel mépris ! Pas « pauvres » ni « malheureux » ( ?), avec de 40 à 60% de taux de chômage dans ces quartiers populaires, y compris pour les jeunes qualifiés, avec les contrôles au faciès, avec les logements insalubres, avec le mépris culturel, avec la réalité de la misère sociale. Sortez de votre bulle ! Mais le pire est encore dans l’intégralité de vos déclarations dans ce supplément d’ Haaretz du 18 novembre.

Que dire des propos et du contenu de l’article de M Glucksmann paru dans le Monde du 21 novembre, intitulé « Les feux de la haine » qui criminalise l’action sociale et politique et qui prétend confondre l’incendie et les luttes de classes. Ces propos apportent le soutien complet aux dires et à la politique menée par ce gouvernement dirigé par des pompiers pyromanes, occultant l’urgence sociale prioritaire mis à jour par les jeunes des quartiers populaires et ouvriers.

Et vous, M Accoyer, député de la République, président du parti de la droite majoritaire à l’Assemblée Nationale, que dire de vos déclarations dans le Monde du 18 novembre : « Deux causes sont rendues responsables, l’arrivée "massive" de nouveaux immigrants : le regroupement familial et la polygamie » et de rajouter « Parmi les mineurs impliqués dans les délits, il y a une surreprésentation d’enfants issus de familles polygames ».

M Larcher, Ministre du Travail, comment osez vous affirmer dans la Financial Times : « Dans la mesure où une partie de la société manifeste ce comportement antisocial, il n’est pas surprenant que certaines d’entre eux aient des difficultés à trouver du travail. Des efforts doivent être faits de part et d’autre. Si les gens ne sont pas employables, ils ne seront pas employés ». Votre réponse est une provocation contre une classe ouvrière qui subit une pression constante du capital agitant le spectre du chômage. Pour provoquer un peu plus, il fallait aussi dire après « employables » : « et corvéables à souhait ».

Que dire de vos propos quand quelques jours avant, le 13 novembre, lors du "Grand Jury-RTL-LCI-Le Figaro", le président du Front national déclarait que Jacques Chirac a « transformé l’immigration de travail en immigration de colonisation et d’implantation » et d’être ainsi « responsable de la situation dans les banlieues ».

Rappelez vous les propos tenus lors de la campagne présidentielle de 2002, Le Pen utilisant le terme de "traître" à l’égard de Jacques Chirac qui aurait « trahi son peuple et sa nation" en tentant de changer le peuple français » via, notamment, "le regroupement familial". Il avait dû oublier le discours sur « le bruit, les odeurs et la polygamie » du même Jacques Chirac.

Mais ces gamins des quartiers sont des Français à part entière ! Ou alors cela sous entend que vous êtes pour « l’abandon du droit du sol au profit du droit du sang » émis dans le programme du FN.

Finalement, votre action a pour but de diviser la population bafouée et accablée par une politique insupportable, entre « blancs », prétendument seuls français, et immigrés ou issus de l’immigration brutalement privés de leur nationalité. Même si ces derniers jours, parmi les jeunes traduits devant les tribunaux, il y avait plutôt plus de blancs que de non-blancs. Tous vivent la même misère sociale.

Vous brandissez, par vos manœuvres médiatisées, les armes de divisions massives que sont le racisme et la xénophobie. Elles ne servent qu’à aggraver une politique supranationale européenne antagonique avec les intérêts nationaux, visant à la liquidation des droits et acquis sociaux de la population, hérités du Front populaire et de la Libération. Nombre d’entres vous poussent à la guerre entre habitants « malheureux » de France après avoir soutenu toutes les agressions et les guerres impérialistes depuis des années.

Madame et Messieurs, nous voudrions vous faire un rappel historique :

En 1941, en France, Alexis Carrel, médecin biologiste français et Prix Nobel de Médecine en 1912, créa sur ordre de Pétain « la Fondation Française pour l’Etude des problèmes humains », il envoya ses chercheurs sous l’étiquette « biologie de la lignée » pour enquêter sur les hommes et les femmes arrêtés. Déjà en 1936, ce Carrel admirateur du nazisme, déclarait « En Allemagne, le gouvernement a pris des mesures énergiques contre l’augmentation des minorités. La situation idéale serait que chaque individu de cette sorte soit éliminé quand il s’est montré trop dangereux »

Chacun d’entre nous connaît les funestes conséquences historiques de ces idées, celles qui recommencent à être propagées à des fins politiciennes et liberticides. Cette jeunesse là est la France d’aujourd’hui et de demain, la classe ouvrière d’aujourd’hui et de demain ! La conclusion de cette révolte impose la nécessité d’une présence militante politique et syndicale dans les quartiers ouvriers et populaires. Elle pose la question fondamentale de l’organisation syndicale et de masse des chômeurs, précaires et rmistes, la nécessité d’organiser des luttes dans ces quartiers pour la satisfaction des revendications liées à l’emploi, au cadre de vie, à l’accès aux services publics, aux moyens suffisants pour l’école, la santé, les transports, la culture... Elle pose la question d’une union des luttes contre les mêmes méfaits, ceux du système capitaliste, union des luttes liant les travailleurs sans distinction d’origine.

C’est donc à ces tâches que nous allons travailler, dans le seul intérêt du Peuple majoritaire de France ! Les signataires de cette lettre ouverte vous demandent d’arrêter de suite vos propos indécents dans une société qui se veut démocratique.

Les signataires de cette lettre ouverte vous demandent d’arrêter d’insulter les jeunes des quartiers populaires en les traitant de « racaille », de dire que leurs familles sont la gangrène de notre société occidentale qui serait la véritable forme d’une société modèle européenne « civilisée, humaniste, tolérante, chrétienne... blanche... »...

Nous en avons assez des donneurs de leçons, des semeurs de divisions, des marchands d’illusions !

Dans tous les cas, nous ne laisserons pas faire et personne ne nous fera taire !

Le 22 novembre 2005

Les signataires :

Association Taroudant Sociale et Culturelle Amal Lahoucine : Maroc

Eric Fatoux, syndicaliste CGT : France

Jean François Larosière, syndicaliste FSU : France

Thierry Delforge, syndicaliste FGTB : Belgique

Abdelfettah Sadki, Journaliste : Maroc

Gonzalez Galvez Ana : Belgique

Jacques Lacaze, médecin de santé publique, conseiller municipal de la Ville de Liévin : France

Sylvie Guduk, institutrice, syndicaliste FSU, militante politique PRCF : France

Benallalk kamal syndicaliste UMT Rabat : Maroc

Berteloite Lydie, étudiante : France

Michele Bélot, enseignante, conseillère municipale de Loos en Gohelle : France

Annie Lacroix-Riz, professeur d’histoire contemporaine Paris 7, syndiquée FSU : France

Assane SAMB, enseignant, membre du Comité Directeur de l’UTSF/AR, membre du Collège des Délégués de la Coordination Nationale des Sans Papiers : Sénégal

Sékou Diabaté, Président d’Initiatives et Actions Citoyennes pour la Démocratie et le Développement (IACD) : France

Charles GILBERT, professeur de philosophie retraité, Carpentras : France

MOLP, Mouvement Ouvrier de Luttes Prolétariennes : France


"L'orgueil du savoir est pire que l'ignorance"
b
20 décembre 2005 18:12
HANNNNNNN!!!!!!! un post orphelin...
plus maintenant smiling smiley lol

intéressant cet article, il vient d'où?
qui est l'initiateur de cette lettre?
"Si les singes savaient s'ennuyer ils pourraient devenir des hommes." (Goëthe)
 
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook