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L'Irak rejette tout mécanisme réservant des sièges aux sunnites
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26 décembre 2004 17:19
dimanche 26 décembre 2004, 14h54
L'Irak rejette tout mécanisme réservant des sièges aux sunnites
Par Luke Baker

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BAGDAD (Reuters) - La commission électorale irakienne a rejeté dimanche l'idée américaine de garantir à la minorité sunnite l'accès à des postes de haut niveau dans le prochain gouvernement irakien même en cas de mauvais résultats aux élections de janvier.


Cette proposition, non confirmée de source officielle, figure dans l'édition dominicale du New York Times qui affirme que l'administration Bush étudie cette piste.


Les sunnites représentent environ 20% des 26 millions d'Irakiens, contre 60% pour les chiites, mais ils détenaient le pouvoir sous le régime de Saddam Hussein et constituent toujours une minorité influente. Certains partis sunnites, craignant une vague chiite aux élections du 30 janvier, ont appelé à un boycott du scrutin.


"C'est la première fois que j'entends parler de ça. Cela n'a jamais été discuté auparavant, ce n'est pas réaliste", a déclaré à Reuters Farid Ayar, porte-parole de la commission électorale.


"Rien dans nos lois et règlements ne permet cela. Ce serait en totale contradiction avec les règles électorales", a-t-il ajouté, soulignant que toute ingérence américaine ou autre dans la conduite des élections du 30 janvier serait "inacceptable".


Selon le New York Times, l'idée a pourtant été confirmée par plusieurs responsables de l'administration américaine, qui reconnaissent qu'"ajouter" des sunnites au parlement, après le scrutin, serait difficile à mettre en oeuvre, mais pourrait s'avérer nécessaire pour éviter d'aliéner la communauté sunnite et d'accentuer les clivages confessionnels en Irak.


Les candidats sunnites les plus populaires, écrit le journal, pourraient figurer au parlement, qui compte 275 sièges, même s'ils perdent face à des candidats non sunnites.


Une autre possibilité serait d'annuler le scrutin dans certaines régions irakiennes en raison de l'insécurité et de pourvoir administrativement les sièges en jeu.


"LE VAINQUEUR EST CELUI QUI GAGNE"


Le Times cite un diplomate occidental, apparemment un Américain, selon lequel cette possibilité a déjà été évoquée avec un conseiller du grand ayatollah Ali Sistani, le dignitaire religieux chiite le plus respecté d'Irak.


Certains dirigeants chiites redoutent les conséquences d'une victoire trop large de leurs candidats dans les urnes et d'une recrudescence de la guérilla, essentiellement sunnite, qu'elle pourrait entraîner en marginalisant les sunnites.


Le journal ajoute que la Maison blanche est également en pourparlers avec des dirigeants irakiens pour assurer aux sunnites un certain nombre de ministères ou de postes de haut rang dans la future administration irakienne.


L'ambassade des Etats-Unis à Bagdad s'est refusé à tout commentaire.


Pour Farid Ayar, de la commission électorale, un tel mécanisme serait tout simplement inacceptable. "Le vainqueur est celui qui gagne. Voilà comment cela fonctionne. Voilà comme cela se passera lors des élections", a-t-il dit.


Les élections du 30 janvier doivent désigner les 275 membres de l'assemblée nationale de transition qui sera chargée de former un gouvernement et de rédiger une constitution permanente.
 
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