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L’Hégire dans la pensée de Mohamed al-Ghazali
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6 novembre 2013 16:05
L’Hégire dans la pensée de Mohamed al-Ghazali

L’Hégire dans la pensée de cheikh Mohamed al-Ghazali est centrée sur les points suivants :

Premièrement : L’Hégire est une idée et non pas un simple voyage

Dans la pensée de cheikh Mohamed al-Ghazali, l’Hégire n’est pas un simple voyage ni une forme de loisir. L’Hégire n’a pas été honoré parce qu’il s’agissait d’un voyage. Nombreux sont ceux qui ont jadis voyagé et voyagent encore aujourd’hui entre la Mecque et Médine.

Une seule action peut être une action épuisante ou un jeu reposant et divertissant. La forme ne change pas, mais ce qui change ce sont les motivations, la quintessence et les circonstances. En effet, la pêche peut être un loisir pour certaines personnes qui vivent dans l’aisance, alors que pour d’autres, il représente un métier, une source de subsistance accompagnée de peine et de souffrance. Voyager d’un pays à un autre peut être motivé par le loisir et la distraction. Il peut également s’agir de parcourir la terre pour acquérir le savoir, gagner sa subsistance ou fuir un mal.

Cette Hégire fut des pas qui firent animer le cœur du croyant dans cette vie, animant ainsi l’extrême confiance et le noble sacrifice. C’est le sentier des vaillants dans lequel affluent les résistants porteurs de croyances, qui ont quitté leurs pays dans lequel on a opprimé leur religion, pour rechercher dans leur exode un lieu sûr pour leur foi qui permet à leur religion de respirer.

Dans cette même Hégire, un homme était parti à Médine pour une femme qu’il aimait. Quelle différence entre ceux qui ont émigré pour leur foi et leur religion, et ceux qui suivent les pas de la passion qui font évoluer la personne sans qu’il y ait de différence entre ces pas et les pas de la bête qui la porte. Certains parmi ceux qui sont restés à la Mecque sont plus honorables que ce vil migrant.

Deuxièmement : Une foi en l’avenir et une confiance dans « l’invisible » (ghayb)

C’est ainsi que cheikh Mohamed al-Ghazali l’a exprimé « Une foi en l’avenir et une confiance dans l’invisible ». On aurait pu s’attendre à « Une foi dans l’invisible et une confiance dans l’avenir », mais en liant la foi à l’avenir, il voulait élever la confiance dans l’avenir au niveau de la foi et de la croyance à l’invisible. La quintessence de la religion ne peut se réaliser complètement dans le cœur sauf si la foi dans l’invisible est au niveau de la croyance au monde perceptible. Nulle religiosité ne peut être valide que si l’être humain est fortement attaché à ce qui se trouve auprès de Dieu comme il s’attacherait à ce qu’il voit et entend dans ce bas-monde. Par exemple, le résistant se bat pour sa conviction ou le martyre. Mais la victoire est pour lui de l’ordre de l’inconnaissable « ghayb », en particulier, lorsque les moyens sont faibles, le soutien est peu et les obstacles s’enchaînent. Cependant, cette victoire émane de sa foi en Dieu. Il continue son chemin amer en ayant confiance dans le résultat final si les autres l’excluent ou en doutent. Quant à lui, sa conviction dans la succession de la nuit et du jour le rapproche de ce résultat, même si le temps parait long, car Dieu a promis de soutenir les monothéistes et d’accorder la victoire aux croyants. Pourquoi donc avoir peur de la difficulté du chemin et de la férocité des ennemis ? Pourquoi douter de la promesse de Dieu, proche ou lointaine ?

Lorsqu’un voyageur achète un billet pour se rendre à un endroit, il n’a aucun doute de l’existence de cet endroit ni que le train s’y rende. La confiance des émigrés dans l’invisible était au même niveau que la foi des autres dans le monde perceptible. Et lorsque la foi dans l’invisible s’élève à ce niveau, les croyants dotés de cette foi seront certainement les vainqueurs et franchiront les obstacles que les imposteurs ont posé devant eux, et la victoire attendue est proche ou lointaine : la victoire proche est dans ce bas-monde, sur le champ de bataille. Quant à la victoire lointaine, elle est auprès de Dieu lorsque chaque âme sera rétribuée pour ce qu’elle a acquis.

Les premiers émigrants n’ont pas manqué de confiance dans l’avenir ni de foi dans l’invisible. Ils ont accompli leur devoir vis-à-vis de la religion qu’ils ont adopté et persisté sur son chemin droit malgré la multiplicité des obstacles et l’abondance des épreuves. Ils ont émigré lorsqu’il fallait émigrer et sacrifié leur vie et leurs biens pour leur foi.

Et bien que Dieu ait promis aux croyants que leur message s’établira, que leur étendard dominera et que l’incroyance en Arabie disparaîtra certainement, il a accroché leurs cœurs à l’avenir lointain, à savoir, l’au-delà. Dieu dit : « Soit que Nous t’enlevons (te ferons mourir) et alors Nous Nous vengerons d’eux ; ou bien que Nous te ferons voir ce que Nous leur avons promis (le châtiment) ; car Nous avons sur eux un pouvoir certain. Tiens fermement à ce qui t’a été révélé car tu es sur le droit chemin. C’est certainement un rappel pour toi et ton peuple. Et vous en serez interrogés » (43 : 41 – 44). Par conséquent l’âme ne peut connaitre la lassitude et le corps ne peut se fatiguer car ses aspirations s’étendent à l’avenir lointain et ses espoirs s’envolent pour atterrir dans les joies de l’au-delà, auprès du Seigneur des mondes.

Il n’est pas nécessaire que l’être voit les fruits de ses efforts et la victoire de sa religion de son vivant. Probablement que la mort l’emportera sans connaître l’issue du combat entre la guidance et l’égarement, et cela arrive souvent, mais la promesse de Dieu ne peut défaillir « Soit que Nous t’enlevons (te ferons mourir) et alors Nous Nous vengerons d’eux ». Cet être devient alors une passerelle sur laquelle traverse les idées et les principes vers une génération qui verra leur victoire et leur établissement.

La meilleure démarche est d’accomplir son devoir sans hâter les résultats des batailles entre la vérité et le mensonge car Dieu s’en est chargé Lui-Même dans Sa grandeur.

Dans le cadre de cette foi profonde, les musulmans ont répondu à l’appel de l’Hégire lorsqu’on leur a demandé d’y répondre, répondant ainsi à l’appel de Dieu et de Son Messager sans crainte ni inquiétude.

Source : [havredesavoir.fr]
 
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