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L’enfant et la mort
s
26 juillet 2010 11:23
L’enfant et la mort
Écrit par Karima Chahdi - Hypnothérapeute et praticienne en Psychothérapie

Depuis que nous avons été confrontés au décès d’un proche, mon fils de 6 ans se questionne sur la mort « Oummi est ce qu’on peut mourir quand on est jeune ? Et pourquoi mourir ? » C’est aussi une discussion qu’il a eu avec son cousin du même âge. Il continue en me disant « est ce que ça fait peur quand on est mort ? Parce qu’on a les yeux fermés dans le noir, dans la tombe ».

Et moi de lui répondre « à ton avis qu’en penses-tu, toi ? ». Je ne vous cache pas que je fus tout émue face aux questionnements de mon p’tit bout’chou. J’avais besoin de recueillir tout ce qu’il pense, s’imagine à propos de la mort afin d’apporter les réajustements nécessaires dans sa compréhension et surtout de la réassurance face à un événement tel que celui là, qui par ailleurs est inévitable. Maintenant qu’il a acquit la notion du temps il est en mesure d’appréhender la notion de mort. Comment lui en parler ? De la tombe, de la séparation. Quelles seraient les réponses les plus adaptées à son âge ?

Parler de la mort à son enfant

Nous n’avons pas de témoignage de mort nous n’avons que la tristesse et la peine de ceux qui restent ; de leur souffrance, du désespoir malgré l’effort de patience d’endurance et de prière… Lorsque nous perdons un être cher, c’est comme si une partie de nous mêmes est arrachée, emportée avec le mort. C’est notre monde sensoriel qui est vidé d’une présence. Car on ne le voit plus physiquement, on n’entend plus sa voix. Ce qui nous reste c’est le souvenir de sa voix, de sa présence.

Souvent en tant que parent pour protéger nos enfants des réalités que nous jugeons trop pénibles, nous évitons de parler de la mort en leur présence et esquivons leurs questions. Ce n’est pas une solution, car un jour ou l’autre surviendra le décès d’un proche, comment s’y prendre ?

Tous les enfants ont des peurs et des interrogations. Et leurs questions sont la plupart du temps précises et concrètes. Il faut leur en parler d’une manière claire et simple, ils n’attendent pas de discours métaphysique. Leurs questions concernent souvent l’état du mort dans son cercueil : va-t-il avoir faim, froid ?où va-t-il aller ? que fera-t-il ?va-t-il revenir ? Autant de questions d’enfant auxquelles il faudra répondre sans tabou et sans angoisse.

Ce qui est important c’est de les rassurer en leur expliquant avec des mots simples que l’âme se sépare du corps, que celle-ci va rejoindre son Créateur. Expliquer que quand on va chez Dieu on est plus vivant de la même manière. Que l’on se retrouvera auprès de LUI. Que la mort est naturel c’est dans l’ordre des choses… Sans rentrer dans les détails de châtiments et de supplices de la tombe. Il faudra aussi éviter de comparer la mort au sommeil car cela risque de provoquer de grandes peurs voire des angoisses.

Aider l’enfant à faire son propre deuil

La famille proche est bien sûr la mieux placée pour assister l’enfant au cours de cette période difficile. Certains enfants vont extérioriser leur chagrin par des pleurs et de la tristesse, d’autres manifester leur peine par la colère, l'anxiété, la révolte. Ce qui est important ici c’est que l’enfant doit sentir qu’il a la possibilité d’en parler, qu’il a autour de lui des adultes qui peuvent l’aider à porter sa peine, même s’il est traversé par des bouleversements intérieurs. N’oublions pas que les enfants ont aussi une très grande capacité de récupération.

On peut par exemple lui rappeler que son chagrin va s'atténuer avec le temps, la prière et l’invocation. Lui dire aussi qu’il ne voit plus l’être aimé avec ses yeux, mais qu’il peut garder son souvenir et penser à lui dans sa tête et dans son cœur. On peut aussi surtout l'encourager à exprimer ce qu'il ressent au moyen de dessins ou de jeux de rôles. C’est ce qui permettra de lui redonner sécurité et de mettre des mots sur cette souffrance qui doit prendre le temps de passer. Si vous remarquez des problèmes répétitifs de sommeil, d’alimentation ou de comportement à l’école, il faudra alors s’assurer que l’enfant ne fait de déprime et consulter un tiers qui sera en mesure de vous aider.

C’est avant tout l'empathie, la bienveillance et l'affection de ceux qui l'entourent qui l'aideront à franchir cette étape et à grandir à travers l'épreuve.

Source : [www.psm-enligne.org]
s
26 juillet 2010 11:23
Et vous? Comment parlez vous ou parleriez vous de la mort à un enfant?
z
27 juillet 2010 00:52
Salam,

Il est intéressant ce sujet moi j'ai 2 garçons de 6 ans et je t'avoue que c'est assez difficile de leur parler de la mort , car cela amène question sur question certaines j'arrive à donner une explication et d'autre pas grinning smiley

J'habite près d'un cimetière et comme nous sommes en hauteur nous avons la vue dessus donc lors d'enterrement mes enfants regarde et me pose beaucoup de question.

L'été dernier au Maroc un petit chatons est mort , mon père a décider de l'enterrer ils ont voulu accompagner mon père donc il va avec eux l'aide à creuser la tombe avec leur pelle , mon père avait mis des branches par dessus pour pas qu'il soit déterré par un autre animal. Sauf que c'est mes enfants qui sont parti on retiré les branches et le sable qui recouvrait le chaton et ils sont revenu voir mon père jedi il est encore là le chaton il est pas parti voir Allah swt viens. smiling smiley

On n'a pas réussi à leur expliquer ce qu'est une âme mais je pense que c'est parce qu'ils sont trop jeune.

J'ai un de mes fils qui est très hnine quand je lui dis tout le monde va mourir un jour il me dit même toi je lui dis oui il me répond non pas toi je veux que tu reste toujours avec moi.

Mais je refuse jamais d'en parler avec eux et j'essaye toujours des mots pour leur expliquer ou sinon je leur dit sincèrement je ne sais pas.
s
27 juillet 2010 10:40
Merci zz95

Pour ma part, ma fille a 2 ans, je dois déjà commencer à lui annoncer que son biberon va bientôt mourir après on verra.
Mais comme toi, je pense que c'est difficile d'en parler et qu'il faut trouver les mots et images justes aux questions des enfants.
1
28 juillet 2010 13:44
Salam alaykom,

Je pense qu'il faut leur en parler dès qu'ils sont en âge de comprendre (4, 5, 6,7 ans, sa dépends des enfants), parce que la mort est imprévisible et quand elle nous tombe dessus, ont n'a pas la force et le temps d'expliquer comme il le faut aux enfants.

A la mort d'un de mes voisins Allah irahmou, quand j’ai été les voir, sa fille aînée m'a avoué que sa petite sœur de 5 ans ne savait rien sur la mort et que pour elle c'était uniquement dans les films...

A chaque fois elle répétait, que son père allait rentrer à la maison. Quand elle essayait de lui faire comprendre ce qui se passait réellement, elle lui disant "non il est roujour fisabillah" (masskina), mais qu'il avait simplement oublié de lui faire un bisou avant de parti, sa m'a déchiré le cœur de voir cette fillette dans l'incompréhension totale (ou qui ne voulait pas accepter la vérité), devant la mort de son père Allah irahmou... Amine.

Elle a mis 1 semaine à réaliser qu'elle ne reverrait plus son père...
"L'esprit ne vient au poisson que lorsqu'il est pris au filet".
s
28 juillet 2010 15:03
Citation
hafssa1999 a écrit:
Salam alaykom,

Je pense qu'il faut leur en parler dès qu'ils sont en âge de comprendre (4, 5, 6,7 ans, sa dépends des enfants), parce que la mort est imprévisible et quand elle nous tombe dessus, ont n'a pas la force et le temps d'expliquer comme il le faut aux enfants.

A la mort d'un de mes voisins Allah irahmou, quand j’ai été les voir, sa fille aînée m'a avoué que sa petite sœur de 5 ans ne savait rien sur la mort et que pour elle c'était uniquement dans les films...

A chaque fois elle répétait, que son père allait rentrer à la maison. Quand elle essayait de lui faire comprendre ce qui se passait réellement, elle lui disant "non il est roujour fisabillah" (masskina), mais qu'il avait simplement oublié de lui faire un bisou avant de parti, sa m'a déchiré le cœur de voir cette fillette dans l'incompréhension totale (ou qui ne voulait pas accepter la vérité), devant la mort de son père Allah irahmou... Amine.

Elle a mis 1 semaine à réaliser qu'elle ne reverrait plus son père...

Effectivement c'est terrible
C'est tout un monde qui s'effondre pour un enfant.
 
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