Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
L'élite beur tisse son propre réseau
a
16 décembre 2005 23:00
L'élite beur tisse son propre réseau
LE MONDE | 16.12.05 | 14h24 • Mis à jour le 16.12.05 | 14h24





oin du bitume et des tapis de prières, ils "luttent" au milieu des couverts argentés d'un grand restaurant ou sous les lustres d'un palace parisien. Dans un demi-soupir résigné, ils disent que pour compter dans la société française, il faut se compter, constituer une "force".

Ni "barbus" ni "racailles". Ils sont hauts fonctionnaires, chefs d'entreprise, élus ou militants associatifs. Proches du pouvoir politique, le plus souvent de droite, libéraux parce que, disent-ils, dégoûtés par la gauche et SOS-Racisme, ils constituent l'"élite beur" sans jamais en revendiquer le titre. Une élite qui veut désormais participer au débat public sans aucune concession et se retrouve dans des clubs de prestige, à l'image du Rotary, ou dans des mouvements, loin des partis politiques traditionnels (Le Monde du 21 février), comme Averroès, le Club du XXe siècle ou encore Convergences. Une émulation dopée par la récente crise des banlieues.


"C'est une génération qui arrive à une maturité politique. Elle veut inverser une culture d'échec en culture d'ambition", affirme Djida Tazdaïd, ancienne députée européenne (Verts), initiatrice du Mouvement des musulmans laïques de France, lancé en mai 2003. "Cela peut ressembler à du lobbying mais avec une volonté de s'inscrire dans un espace républicain et pas communautaire", précise-t-elle.

"Les politiques veulent faire pour nous un "nous" dans lequel on ne se reconnaît pas", assure Amirouche Laïdi, fondateur et président d'un des premiers clubs du genre en France, Averroès, en 1997. "Nous ne faisons pas du communautarisme. L'élément que nous avons en commun avec les autres membres, c'est la discrimination et pas l'origine ethnique", affirme-t-il.

Averroès a comme vocation d'"irriguer de la diversité" dans les médias pour stopper "les clichés et les stéréotypes" détaille M. Laïdi. Avec la bénédiction d'Etienne Mougeotte, vice-président de TF1, cet ancien journaliste de 39 ans conseille les sociétés de casting pour les émissions de télé-réalité comme la Star Academy. Mais la grande fierté de cet adjoint (apparenté UMP) au maire de Suresnes, c'est d'avoir participé, le 22 novembre à l'Elysée, à la rencontre entre le président de la République et les responsables des chaînes de télévision sur la question de la diversité à l'antenne.

"Diversité" mais surtout "réseau". Depuis que le Club du XXIe siècle a été lancé en févier 2004, les 200 membres "de haut niveau" et "de toutes origines" ont déjà reçu lors de dîners Jean-Martin Folz, président de PSA Peugeot Citroën, le président de l'UMP et ministre de l'intérieur Nicolas Sarkozy, le socialiste Laurent Fabius, le journaliste Patrick Poivre d'Arvor, le comédien Jamel Debbouze... Cette mise en relation ne peut être constructive que dans "l'action", martèle son président, Hakim El Karoui, 34 ans, normalien, agrégé de géographie et ancienne "plume" de Jean-Pierre Raffarin. Aujourd'hui conseiller du ministre de l'économie, Thierry Breton, il souhaite créer "un fonds d'investissement" pour aider de jeunes entrepreneurs dans les "quartiers difficiles".

Cette obsession de tisser un réseau peut se comprendre lorsqu'on se donne comme premier objectif de lutter contre les discriminations touchant "les oubliés de l'égalité des chances". Cette expression est de Yazid Sabeg. Agé de 55 ans, fils d'un docker algérien, il préside le conseil d'administration de CS Communication et Systèmes, entreprise de 4 000 employés. C'est un peu le chef naturel de cette "élite beur". Courtisé par les députés, habitué des plateaux de télé, proche du ministre de l'emploi Jean-Louis Borloo, son nom aurait même circulé comme "ministrable", après le départ de Jean-Pierre Raffarin de Matignon.

Il y a trois ans, il a créé la Clé : la Commission laïque pour l'égalité. Ce "petit" club, épaulé par François-Aïssa Touazi, conseiller du ministre des affaires étrangères Philippe Douste-Blazy, répond à une révolte. "Mes enfants sont éduqués dans les meilleures écoles de Paris et on leur dit encore aujourd'hui "retourne dans ton pays". C'est inacceptable !", confie-t-il. Il veut faire de la Clé une "force de réflexion et de proposition". Yazid Sabeg est un des initiateurs de la "charte pour la diversité", un des premiers à croire à la discrimination positive, et aussi à l'égalité des chances. Il se distingue des autres cercles en n'organisant pas de dîner ou de rencontre avec des personnalités. Avec une franchise un rien arrogante, il précise : "Je ne suis pas une agence de relations publiques ou de placements." Son ennemi : "les idées comme celles d'(Alain) Finkielkraut", affirme-t-il. Son chantier : l'accès des minorités aux grandes écoles comme l'ENA.

Pour le politologue Vincent Geisser, chercheur au CNRS et auteur d'un ouvrage consacré aux élites maghrébines dans le système politique français, ces clubs représentent une manière "d'exister", et leur essor constitue une double réponse. A la génération Mitterrand d'abord, car "le PS n'a pas su laisser la place aux beurs qui militaient fortement dans le parti. Aujourd'hui, ils disent, avec leur club, qu'ils sont capables de se prendre en charge d'une manière très démocratique". Mais aussi une réponse "à la survisibilité des associations musulmanes" après la mise en place du Conseil français du culte musulman (CFCM) et le vif débat autour de l'islam en France. Il poursuit : "L'islamisme fait peur à cette élite laïque qui reproduit implicitement un imaginaire de "franc-maçonnerie". Avec la volonté de copier le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) en faisant des dîners de gala. Mais au fond, ils ont parfaitement compris comment fonctionne la République."


TROP ÉLITISTES


Certains jugent ces clubs trop restreints, trop élitistes. Ils préfèrent alors se retrouver dans des mouvements "ouverts à tous" sans distinction de porte-monnaie ou de statut social. C'est le cas de Rachid Mokran, 44 ans, conseiller du ministre des PME, Renaud Dutreil. Il vient de lancer Diversité républicaine. Il compte notamment d'anciens champions du monde de boxe qui sont, selon lui, "une référence sociologique indéniable pour les jeunes des quartiers".

Parmi ces mouvements, République ensemble, nouvellement fondée par l'ancienne secrétaire d'Etat au développement durable, Tokia Saïfi. La députée européenne (UMP) se veut une intermédiaire avec les collectivités locales. Elle propose entre autres, sans ciller, qu'"une personne des beaux quartiers parraine un jeune des cités comme on peut le faire avec un petit africain". Azzedine Haffar, conseiller municipal PRG de Décines (Rhône) a, de son côté, mis en place, en 2001, l'Association nationale des élus de banlieues (ANECool. Il veille scrupuleusement sur la diversité "des représentants de la République". Karim Zeribi, 39 ans, ancien conseiller de Jean-Pierre Chevènement au ministère de l'intérieur, a, lui, lancé Agir pour la citoyenneté en 2001. Il est l'inventeur du Parlement des banlieues qui s'est tenu au Sénat le 26 novembre.

En vue des élections de 2007, le PS, un peu dépassé, surveille avec attention cette floraison de clubs dans lesquels s'investissent aussi ses militants. Pas question, pour lui, de les laisser se fédérer à l'instar du tout jeune Conseil représentatif des associations noires (CRAN). Malek Boutih, secrétaire national chargé des questions de société au PS, reconnaît que ces clubs et mouvements répondent à "un besoin de promotion de "l'élite beur"" et qu'"ils sont des locomotives. Mais, ils instrumentalisent la question de la discrimination dont ils ne sont pas si victimes que ça". Pour lui, "le premier parti beur reste le PS". A l'évidence, ce n'est pas vrai pour l'élite beur.

Mustapha Kessous
Article paru dans l'édition du 17.12.05

"L'orgueil du savoir est pire que l'ignorance"
a
16 décembre 2005 23:20
A Lyon, le dîner très select de Convergences
LE MONDE | 16.12.05 | 14h24



eudi 15 décembre, dans la majestueuse salle de réception de la chambre de commerce et d'industrie de Lyon, s'est déroulé le dîner de gala du très élitiste club Convergences. Lancé en 2001, son but est de "promouvoir les réussites des personnes issues de l'immigration maghrébine", selon Amar Dib, son président.


Ce proche de Jean-Louis Borloo a été nommé à la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité par le président de l'Assemblée nationale, Jean-Louis Debré. Cette "promotion" n'est pas passée inaperçue, à en juger par les personnalités présentes parmi les 250 convives, la plupart d'origine maghrébine : Etienne Mougeotte, vice-président de TF1, Charles Villeneuve, directeur des sports de la même chaîne, Blandine Kriegel, présidente du Haut Conseil à l'intégration, Gérard Collomb, maire de Lyon, plusieurs députés... Et même Craig Roberts Stapleton, ambassadeur des Etats-Unis en France.

"Le sujet de la diversité est capital pour nous", assure M. Mougeotte en faisant remarquer que la télé-réalité a eu le mérite de rendre visibles à l'écran les minorités. "Dans "L'Île de la tentation", (elles) sont présent(es). Je suis heureux que la gagnante de "Koh Lanta" s'appelle Amel, et qu'Houcine ait été finaliste de la "Star Academy". Sébastien Folin est un excellent présentateur de météo."

"Super ! "Star Ac", météo, "Vidéo-Gag"... On ne peut pas avoir un présentateur d'informations beur ?", s'insurgent plusieurs convives. Le patron de TF1 révèle qu'un "black" sera parmi les présentateurs de la prochaine Coupe du monde, "non pas parce qu'il est black, mais parce qu'il est bon".

Chacune des tables porte le nom d'un grand de l'Egypte des pharaons. A celle des invités d'honneur, intitulée "Cléopâtre", les politiques se demandent comment favoriser l'intégration. Au-dessus de leurs têtes, l'immense tableau peint au plafond est presque passé inaperçu : il montre un Algérien colonisé du XIXe siècle s'écartant pour laisser monter vers les anges un... Français.

M. Ke.


"L'orgueil du savoir est pire que l'ignorance"
h
16 décembre 2005 23:24
rifton c'est interessant tout ça, mais le reel probleme est que cette elite perde ses racines et oublie rapidement ce pourquoi ils s'etaient réunis, c'est déjà arrivé et malheureusement on est réputé pour notre manque de solidarité sauf quand on a besoin de la couscoussière de la voisine.......souvent l'arabe quand il reussit en europe fini par s'integrer trop comme s'il se sentait obligé et finalement se desintegre de ses racines...
g
16 décembre 2005 23:31

Bon article rifton, pourvu que ça continue.
Hakim, il sera peut etre temps de nous dire que ceux qui ns portent les mêmes noms que nous, ne se désintégrent pas pour la seule rasion d'avooir reussi.
nous avons le bon exemlpe de notre chér ministre de la désintégration winking smiley, o disons que c'est pas le meilleur exemple qui expliquera mes pensées mais, les vrais porteurs des valeurs ne les perdnet pas a cause d'une reussite, bien au contraire, on les voit dans des associations, seminaires....
les racines c'est comme la religion, moins elles sont ancrées et plus elles se perdent....
h
16 décembre 2005 23:36
tout à fait grandesoeur, mais je ne fais que donner mon propre avis, et c'est connu reussite = argent = petage de plombs....il existe heureusment des exceptions, mais franchement en france on est preneur de tout ce qui vient pour faire avancer les choses....encore faut-il qu'on nomme des gens competents et non comme le ministre de la desintegrationwinking smiley
a
16 décembre 2005 23:47
hakim75 a écrit:
-------------------------------------------------------
> rifton c'est interessant tout ça, mais le reel
> probleme est que cette elite perde ses racines et
> oublie rapidement ce pourquoi ils s'etaient
> réunis, c'est déjà arrivé et malheureusement on
> est réputé pour notre manque de solidarité sauf
> quand on a besoin de la couscoussière de la
> voisine.......souvent l'arabe quand il reussit en
> europe fini par s'integrer trop comme s'il se
> sentait obligé et finalement se desintegre de ses
> racines...


je pense que tous les evenements qui ont decoulé du 11 sept , la stigmatisation des musulmans ,la loi sur le voile et les tout recents evenements ont mis en pleine lumiere cette imposture d'assimilation de tous "les enfants de la republique" sous la meme banniere "liberté egalité fraternité"
je crois que tout le monde , à commencer par cette elite, a compris que désormais la seule porte de secours possible c'est la communautarisation et aussi les valeurs les notres .



Modifié 1 fois. Dernière modification le 17/12/05 11:26 par rifton75.
"L'orgueil du savoir est pire que l'ignorance"
h
16 décembre 2005 23:52
tout à fait rifton....et le communautarisme n'a rien de mal surtout quand une communauté est rejeté..c'est à elle de faire marche arrière et de repartir sur de bonnes bases....
g
16 décembre 2005 23:58

Sidi azzouz begag? baraka men annamia, la dérniére fois on a assisté à une intervew sur la 3, il ya de cela un mois, on aurai aimer que ca soit une camera caché,masi ce fût, la triste, misérable et dure réalité;
comme quoi ils choisisent bien ceux qui nous represent, n'est ce pas?
en tt cas essayons d'etre aussi parmis ceux qui reussissent, encore mieux, ceux qui réussissent en gardant leurs valeurs
a
16 décembre 2005 23:59
azzouz le gag plutot smiling smiley


"L'orgueil du savoir est pire que l'ignorance"
b
17 décembre 2005 00:00
grandesoeur a écrit:
-------------------------------------------------------

> en tt cas essayons d'etre aussi parmis ceux qui
> reussissent, encore mieux, ceux qui réussissent en
> gardant leurs valeurs
>


l'arabe qui arrive à quelquechose est forcément quelqu'un qui "réussit".

ne vous étonnez pas d'être stigmatisé si vous pensez comme cela.
"Si les singes savaient s'ennuyer ils pourraient devenir des hommes." (Goëthe)
h
17 décembre 2005 00:01
tout à fait grandesoeur, le pire dans l'histoire c'est que beaucoup de maghrebins ont fait sciences-po, des etudes specialisées en politique, et on a comme ministre un ecrivain, un chercheur en je ne sais quoi qui n'a aucun sens de la communication!!!!....on a malek bouty, pire que azzouz beggag...on a euhh c'est tout, si on avait le prefet musulman comme ils disaient, prefet qui est vite sorti à la retraite......franchement je prefère que ces gens s'ils ne sont pas competents assument et laisse des gens qui le sont...mais c'est inpensable comme hypothese
g
17 décembre 2005 00:08

Tout a fait hakim, mais tu sais bien qu'il y'a des raisons politique dériére tt cela.
vous voulez des arbes au gouvernement? vous les aurez, mais c'est nous qui choisirons, et Sidi azzouz nassarahou allah et moulay dalil boubakar sont des exemples parlant.
le malheur c'est qu'ils parlent pour nous, ou plut^" a notre place".
"les arabes sont soit des incompétent ou des terroristes" voici l'image qu'on transmet aux autres.

à mediter les amis
 
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook