L'augmentation de la durée d'activité, «socle» de la réformeLundi 17 Mai 2010 - Actualités réforme 2010
Le 16 mai au soir, le Gouvernement a transmis aux syndicats son document d'orientation de la réforme des retraites faisant suite à un premier mois de concertation. Les engagements pris dans ce premier bilan serviront de base aux prochaines discussions.
Les premières décisions publiées sont les suivantes : - Le Gouvernement annonce qu'il n'y aura pas de baisse des pensions. - Il n'y aura pas non plus de hausse des prélèvements obligatoires et des cotisations sociales. - La durée de cotisation va s'allonger. - Les hauts revenus et revenus du capital vont être taxés.
Selon le rapport du Gouvernement, l'augmentation de la durée d'activité sera le « socle » de la réforme afin d'apporter une « réponse durable et juste au déséquilibre des régimes de retraite ». Les règles de départ à la retraite se verront modifiées « de manière très progressive ». « L'augmentation de la durée d'activité » sera faite « au fur et à mesure que les générations, déterminées par leur année de naissance, atteindront l'âge de la retraite ».
La taxation des hauts revenus ainsi que des revenus du capital est aussi mentionnée. Le Gouvernement montre sa volonté d'« augmenter les ressources » pour financer le système des retraites. Il sera instauré une « contribution supplémentaire de solidarité sur les hauts revenus et les revenus du capital ».
Concernant la « [poursuite de] la convergence » entre le public et le privé, l'idée d'un alignement des périodes de référence dans le calcul des retraites semble être exclue des engagements.
En réponse à ce document, les syndicats réagissent unanimement contre le recul de l'âge de départ à la retraite. Les syndicats craignent que les salariés soient les seuls à supporter la réforme. La CGT qualifie le document d'« énormément [...] flou ».
Pour sa part, le Medef considère que « les mesures d'âge et de durée de cotisation sont absolument nécessaires ». Une grande mobilisation des français est attendue pour la journée du 27 mai.
Travailler plus ne suffira pas à combler le déficitMercredi 12 Mai 2010 - Actualités réforme 2010
Les nouveaux scénarios testés par le COR (Conseil d'Orientation des Retraites) sont tous basés sur un retardement du départ à la retraite. La conclusion principale qui ressort de ce rapport est qu'aucune hypothèse testée utilisée seule ne permettra de revenir à l'équilibre des comptes.
La première variable testée est l'allongement de la durée de cotisation. Jusqu'à 2020, le rapport entre la durée de carrière et la durée de retraite sera maintenu constant, tout en tenant compte de l'allongement de l'espérance de vie. Cette variable permet d'arriver à une durée de cotisation de 41,5 ans en 2020, pour passer à 43,5 ans en 2050. Cette mesure ne commencerait à réduire le déficit qu'en 2020, mais serait de plus en plus efficace avec le temps pour couvrir 14% du déficit en 2050.
La deuxième variable de réflexion est le report de l'âge légal de départ dès 2010. Cette idée est couplée avec le report de l'âge légal accordant la retraite à taux plein, quelque soit le nombre de trimestres travaillés (actuellement fixé à 65 ans). Cette piste se révèle plus efficace à court terme et permettrait de combler 38% du déficit en 2025/2030. Mais ses effets s'atténuent sur le long terme, car les estimations prévoient plus de retraites à taux plein dès le départ en retraite. Cette mesure n'aura un impact positif que si l'emploi des seniors s'améliore. Dans le cas contraire, son effet sera désastreux pour l'assurance chômage et l'assurance vieillesse.
La troisième variable est composée d'une combinaison des deux premières. Elle doit permettre de couvrir un peu mieux les besoins de financement, mais sans jamais y parvenir totalement. Le COR a également testé des «sous-options». Parmi elle, l'option la plus dure - alliant à la fois un report de l'âge légal à 63 ans et l'allongement de la durée de cotisation à 45 ans - ne suffirait pas pour combler le déficit : 50% des besoins seraient couverts.
Le COR a aussi rappelé les deux autres leviers potentiels : baisser les montants des retraites par rapport aux salaires et trouver de nouvelles sources de financement.
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