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L'appartenance à une nationalité en Islam
n
15 février 2004 18:52
Salam aleykoum wa rahmatoullahi wa barakatouh


Voici un sujet que j'ai trouvé très important. J'ai voulu vous en faire part.


L'islam interdit-il le concept d'appartenance à une nationalité ?


• Avant tout, qu'est-ce qu'une nation ? Nous pouvons entendre par là "un groupe lié par une histoire et une culture communes".
• Le musulman peut-il, au regard de l'islam, se sentir relever d'un tel groupe, ou bien doit-il penser ne relever que de la Oumma ? Tout dépend de ce qu'on entend par l'appartenance à une nation.



1. Si l'appartenance à une nation signifie :

- considérer les autres groupes ethniques ou culturels comme étant inférieurs à celui auquel on se réfère,
alors cela relève du nationalisme du type d'extrême droite et cela ne correspond absolument pas aux principes de l'islam.

En effet, Dieu dit dans le Coran : "O les hommes, Nous vous avons créés à partir d'un seul homme et d'une seule femme, et Nous avons fait de vous des peuples et des tribus afin que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d'entre vous, auprès de Dieu, est le plus pieux d'entre vous. Dieu est savant, informé" (Coran 49/13).
Le mot arabe traduit ici par "tribus" est qabâ'il. La présence de ce mot est due au fait que les Arabes, parmi lesquels le Prophète Muhammad (sur lui la paix) est né, avaient à l'époque une organisation de type tribal. Au-delà de cette forme due à un lieu et un temps donnés, c'est le principe qui est à prendre en compte, et ce principe montre que l'islam rend possible les nations et donc la nationalité, pas le nationalisme.

Le Prophète a dit pour sa part : "O les hommes ! Votre Dieu est Un, et votre père est un. Pas de supériorité à un Arabe sur un non Arabe, ni à un non Arabe sur un Arabe, ni à un blanc sur un noir, ni à un noir sur un blanc. La seule supériorité qui compte [auprès de Dieu] est celle de la piété. Ai-je transmis le message ?" (rapporté par Ahmad, n° 22978, authentifié par Al-Arna'ût : cf. Takhrîjuhû li ahâdîth Zâd al-ma'âd, tome 5 p. 158).


2. Si l'appartenance à une nation signifie :

- être attaché à la région où on est né ou bien où on n'est pas né mais où on vit depuis longtemps,
- partager les particularités culturelles des habitants de cette région,
- établir son engagement prioritaire pour le bien des habitants de cette région,
alors ce concept n'est pas interdit en islam, et on peut avoir le sentiment d'appartenir à un tel groupe.

En effet, si le Prophète (sur lui la paix) aimait Médine, il aimait plus encore La Mecque, la ville où il était né. S'adressant à la terre de sa ville natale, il l'avait dit clairement et avait ajouté : "Si je n'avais pas été obligé de te quitter je ne l'aurais pas fait" (rapporté par At-Tirmidhî, n° 3925). Bilal, un Compagnon du Prophète, ayant émigré à Médine et y souffrant de fièvre, s'était mis à évoquer des endroits agréables dans la région de La Mecque (rapporté par Al-Bukhârî, n° 3711).

De même, la présence de différences culturelles entre différents groupes musulmans est quelque chose qui existait à l'époque même du Prophète (pourvu qu'aucune de ces différences culturelles ne constitue quelque chose qui est interdit par les sources musulmanes).
Ainsi, à Médine, le Prophète avait dit à Aïcha à propos d'un mariage qu'elle et d'autres avaient organisé : "Vous auriez dû y mettre de l'amusement ; les Ansâr aiment l'amusement" (rapporté par Al-Bukhârî, n° 4868).
Le Prophète et Aïcha étaient tous deux des gens originaires des Quraysh de La Mecque, ayant émigré à Médine, alors que les Ansâr étaient les gens qui habitaient Médine depuis auparavant. Le Prophète évoque ici à Aïcha un trait culturel propre aux Ansâr de Médine et que ne connaissaient pas les Quraysh de La Mecque.
Il est de plus courant qu'il y ait interaction entre les cultures de différents groupes et que l'un soit influencé par l'autre. Omar ibn Al-Khattâb raconte ainsi : "Nous, les Quraysh, étions un peuple où les hommes dominaient les femmes. Lorsque nous émigrâmes à Médine, nous trouvâmes un peuple [les Ansâr] où les femmes dominaient. Nos femmes se mirent à alors à prendre la façon de faire des femmes ansârites. Ainsi, alors que je reprochai quelque chose à ma femme un jour, elle me répondit. Comme je m'étonnai qu'elle me répondît, elle me dit : ..." (rapporté par Al-Bukhârî, n° 2336, Muslim, n° 1479).


Quant à la priorité dans l'action, elle concerne le fait que, vivant au milieu de gens qui sont ses voisins, on leur destine prioritairement son engagement et ses aides. "Une aumône qui sera prise de leurs riches et remises à leurs pauvres", avait dit le Prophète à Mu'âdh à propos des gens du Yémen (rapporté par Al-Bukhârî et Muslim). Cela ne veut pas dire qu'on ne doive pas venir en aide aux gens d'autres contrées, mais que pour le même degré de nécessité entre deux groupes de personnes démunies, la priorité va à celles qui sont ses voisins. Bien sûr, s'il y a une catastrophe humanitaire dans un autre pays, l'aide pourra y être envoyée en priorité. Nous ne parlons ici que du cas où la nécessité est la même.


Tout ceci concerne les particularités existant entre différents groupes. Mais peut-il s'agir de groupes constitués ? Il semble que oui, car si le Prophète avait mis fin aux guerres fratricides qui opposaient les Aws aux Khazraj avant son arrivée à Médine, il considérait toujours Saad ibn Mu'âdh comme le responsable ("sayyid" ) des Aws, et Saad ibn Ubâda comme le responsable des Khazraj. Il les consultait dans les affaires intéressant leur groupe (les récits sont bien connus). Et peut-on employer des dénominations pour décrire ces groupes ? Il semble également que oui, car le Prophète (sur lui la paix) a toléré la parole d'un Compagnon qui avait exprimé son appartenance en disant, lors d'une bataille : "Prends ceci de moi, qui suis l'enfant ghifarite !" (rapporté par Abû Dâoûd, n° 4089, "sanaduhû qâbil lit-tahsîn" d'après Rabâh et ad-Daqqâq ).


Ce sentiment d'appartenir à un groupe - qu'on appelle aujourd'hui le sentiment d'appartenir à une nation - doit être limité et dépassé par un second sentiment, celui d'appartenir à un groupe plus grand. Les différents groupes de musulmans existant de la sorte doivent donc avoir aussi le sentiment d'appartenir à un groupe qui est plus vaste et qui l'englobe, celui de tous les musulmans du monde ("al-umma al-islâmiyya" ), puis à un groupe plus grand encore, celui de l'humanité tout entière ("al-insâniyya" ).

Le premier sentiment permet de vivre ce qui est spécifique sur le plan de la mémoire et qui ne peut s'exprimer que par et dans le groupe avec lequel on partage une histoire et une culture communes.

Le second sentiment, lui, permet d'éviter de voir toute chose sous l'angle étroit des intérêts de ce groupe. Car cette vision de choses est ce que le Prophète a dénoncé sous le nom de "cause partisane", en arabe "'asabiyya". "... Celui qui a combattu sous un étendard pour une cause non prouvée, s'étant mis en colère pour une cause partisane ("'asabiyya" ), appelant vers cette cause, ou aidant cette cause, c'est là une mort digne de la période pré-islamique..." (rapporté par Muslim, n° 1848). "Ne fait pas partie des nôtres celui qui appelle à une cause partisane, ne fait pas partie des nôtres celui qui combat pour une cause partisane, ne fait pas partie des nôtres celui qui meurt pour une cause partisane" (rapporté par Abû Dâoûd, n° 4456, dh'aîf). Appeler à la cause partisane, c'est aider les siens parce qu'ils sont les siens et non pas par justice, pour une cause connue, établie et prouvée. Ainsi, alors qu'au cours d'une dispute, deux Compagnons avaient appelé chacun son groupe à son aide ("Yâ lal-ansâr ! – Yâ lal-muhâjirîn !" ), le Prophète avait blâmé ceci en disant : "Comment peut-il être, cet appel digne de la période pré-islamique ?" (rapporté par Al-Bukhârî, n° 3330, Muslim, n° 2584).

Ce second sentiment doit être suffisamment développé pour insuffler à chaque membre d'un groupe donné le courage de rappeler les siens à la raison, de les appeler à la justice, et de leur montrer qu'ils ont tort et que la partie d'en face a raison. "Est-ce que relève de l'esprit partisan ("al-'asabiyya" ) le fait que l'homme aime son peuple ? demanda-t-on un jour au Prophète. - Non, répondit celui-ci. Mais relève de l'esprit partisan le fait que l'homme aide les siens dans une cause qui n'est pas juste" (rapporté par Ibn Mâja, n° 3939, voir aussi Abû Dâoûd, n° 4454, tous deux dha'îf). "Aide ton frère qu'il soit dans le juste ou l'injuste, dit encore le Prophète. – Je l'aiderai certes quand il est dans le juste, demanda un Compagnon, mais comment l'aider alors qu'il est dans l'injuste ? – Tu l'empêcheras de commettre l'injustice : ce sera l'aide que tu lui apporteras" (rapporté par Al-Bukhârî, n° 6552).

Ce second sentiment permet de même d'éviter de voir en l'autre "un étranger" "dont les problèmes ne nous concernent pas" (comme on l'entend hélas trop souvent dire parmi les musulmans ignorants). "L'exemple des musulmans dans l'amour, la miséricorde et l'affection qu'ils se portent, est comme l'exemple du corps (d'un homme) : lorsqu'un membre souffre, tout le reste du corps s'associe à lui par la veille et la fièvre" (rapporté par Al-Bukhârî, n° 5665, Muslim, n° 2586).


3. Conformément aux limites que nous venons de voir, si l'appartenance à une nation signifie l'attachement à une terre et à un groupe au point :

- que l'on établisse le juste et l'injuste en fonction de son appartenance ou de sa non appartenance à ce groupe ;

- ou bien que l'on soit d'accord avec le fait que le développement de cette terre et la prospérité et le développement humain de ce groupe se fassent aux dépens des autres terres et des autres groupes ;

- ou bien que l'on ait comme vision que ces développements et cette prospérité sont son seul objectif et qu'après avoir atteint cet objectif on ne se souciera pas de ceux qui appartiennent à un autre groupe ;

alors cela ne correspond pas aux principes de l'islam, comme nous l'avons vu dans le point 2.

En Islam, il peut donc y avoir des priorités, mais il ne peut y avoir ni injustice ni exclusive.




Synthèse :

Une nation se définissant comme une grande communauté humaine qui possède une unité historique, culturelle et linguistique, on peut donc dire, d'un point de vue mu

– oui à l'existence de nationalités, où chaque nation existe de par ses spécificités culturelles mais où, parallèlement, elle se sent être partie intégrante d'un plus grand ensemble, supra-national ;

– non au nationalisme, où chaque nation forme un bloc tellement compact qu'il méprise les autres nations, ou les considère comme étrangères, ou même ignore totalement leurs malheurs.


Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).


Cet article provient de La Maison de l'islam : [www.maison-islam.com]

t
15 février 2004 19:54
L'Islam n'a ni nation ni nationalite

C'est une religion que chaque individu peu exercer dans n'importe pays, et n'importe place. en groupe ou individuel.
M
16 février 2004 00:46
Merci Nurcan, grace a toi j'apprend enormement de choses interessantes sur l'islam, ce post est vraiment encore une fois tres rassurant, c tout a fait l'idée que je me fais du comportement idéal, et c vraiment une tres bonne idee d'avoir apporter ces precisions, bocoup devraient en prendre de la graine, sa eviterait certains comportement stupides, mon avis est que le monde devrait etre un pays sans frontieres ou chacun pourai prendre plaisir a decouvrir les differences culturelles et les differentes nations tout en les preservant pour garder une certaine richesse et eviter la monotonie d'un monde uniforme , et que certains imbeciles arete de vouloir absolument posseder un bout de territoire en marquant leur nom dessus, la terre ne nous appartient pas, ou plutot si elle appartient a tous le monde, et on ni est que pour un bref instand, ya des choses plus importantes.

Décidement tu est vraiment tres tres tres tres geniale Nurcan.

F
16 février 2004 07:26
Bismillah

As-Salamou 'alaikoum

Je crois que l'article à oublier de mentionner que l'allégeance a un système qui comporte des lois et des règles contraires à l'Islam représente une contradiction du témoignage de La ilaha Illallah Mohammad Rasouloullah.

C'est un des pilliers du Tawhid qui est Al-Wala wal-Bara. Exemple: Le serment de citoyenneté du Canada!

SERMENT DE CITOYENNETÉ ACTUEL


Je jure fidélité et sincère allégeance à Sa Majesté la Reine Elizabeth Deux, Reine du Canada, à ses héritiers et successeurs et je jure d'observer fidèlement les lois du Canada et de remplir loyalement mes obligations de citoyen canadien.

ou

J'affirme solennellement que je serai fidèle et porterai sincère allégeance à Sa Majesté la Reine Elizabeth Deux, Reine du Canada, à ses héritiers et successeurs, que j'observerai fidèlement les lois du Canada et que je remplirai loyalement mes obligations de citoyen canadien.


SERMENT DE CITOYENNETÉ PROPOSÉ

Dorénavant, je promets fidélité et allégeance au Canada et à Sa Majesté Elizabeth Deux, Reine du Canada. Je m'engage à respecter les droits et libertés de notre pays, à défendre nos valeurs démocratiques, à observer fidèlement nos lois et à remplir mes devoirs et obligations de citoyen(ne) canadien(ne).

P.S. Il n'y a rien de mal de respecter les lois des non-musulmans qui son en accord avec l'Islam, mais de croire aux lois en entier sans faire de distinction entre ce qui est Halal et Haram et se baser sur ces lois humaines plutôt que sur le Coran et la Sounnah représente un acte de mécréance!

áÇ íÈáÛ ÇáÚÏæ ãä ÌÇåá ãÇ íÈáÛ ÇáÌÇåá ãä äÝÓå
n
16 février 2004 20:19
Barakallahou fik pour cette indication
n
16 février 2004 20:22
Entièrement d'accord avec toi.
S
17 février 2004 19:28
Salam a'laykoum

Sayyed Qutub (ra) a dit : "la nationalité du musulman, c'est sa foi".

Rien a ajouter.

Fourqaan, je suis d'accord avec toi : ne pas preter serment au taghout.
F
17 février 2004 21:01
Bismillah

As-Salamou 'alaikoum

Connaissez-vous le serment de nationnalité de la France?

Je le charche et je ne le trouves nul part?

áÇ íÈáÛ ÇáÚÏæ ãä ÌÇåá ãÇ íÈáÛ ÇáÌÇåá ãä äÝÓå
n
17 février 2004 23:12
Je ne pense pas que cela existe en France
a
17 février 2004 23:42
attention mon amis de faire des FATWA ;
le profete a dit sas;;;;
la farka baina arabiine wa ajamiin ila bi takwa
sadaka arassoul sas
pour CEUX qui comprennent pas l arabe ca veux dire ya pas de differance entre les races sauf la crainte de dieu;;;;;;;
c est l islam qui a CREER egalite et la fraternite
un bon musulmant suedoi est meilleur qu un mauvais soit dison musulmant saoudian.....
 
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