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De l'air sur les ondes !
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1 mars 2006 21:38
puisqu'on parle de l'audiovisuel:



MAROC - 26 février 2006 - par YASRINE MOUAATARIF

Le processus de libéralisation de l’audiovisuel touche à son terme.

Le compte à rebours pour la libéralisation des ondes marocaines a commencé. Une cinquantaine de projets de création de stations de radios et de chaînes de télévision privées sont actuellement à l’étude. Les résultats devront être communiqués aux intéressés avant la fin du mois de mars.
Les candidats avaient jusqu’à septembre 2005 pour déposer leurs candidatures, mais l’échéance a été reportée de trois mois pour permettre au plus grand nombre de se mettre en conformité avec les normes requises. Dans les jours précédant l’échéance, tous ont été convoqués pour un examen individuel de leur dossier. Une ultime vérification de la recevabilité des candidatures aura lieu avant l’octroi des premières licences. La procédure peut paraître longue et tatillonne, mais l’enjeu est de taille.

Médi 1 ou Radio 2M ? RTM ou Radio Sawa ? Longtemps, les Marocains n’ont guère eu la possibilité de surfer sur les ondes, tant le choix était limité. Alors quand, le 25 novembre 2004, le Parlement a enfin adopté un projet de loi relatif à la communication audiovisuelle, l’effervescence a été immédiate. Trois mois plus tard, un appel à candidatures en vue de la création de radios et de télés libres a été lancé et, très vite, les candidats se sont bousculés au portillon. Il est vrai que certains projets dorment dans les tiroirs depuis des années…

Mohammed VI est personnellement à l’origine de l’accélération du processus. Le dahir royal du 31 août 2002 portant création de la nouvelle instance de régulation de l’audiovisuel était en effet sans équivoque : « le droit à l’information, élément essentiel de la libre communication des pensées et des opinions, doit être assuré, notamment par une presse indépendante, des moyens audiovisuels pouvant se constituer et s’exprimer librement, un service public de radio et de télévision à même d’assurer le pluralisme des divers courants d’opinion, dans le respect des valeurs civilisationnelles fondamentales et des lois du royaume ».

Le message a été reçu cinq sur cinq. Sur les 86 projets initialement soumis aux autorités, 56 ont été retenus au terme d’une présélection : 49 concernent la création d’une radio et 7 celle d’une chaîne de télévision. Avant même le verdict final, on a déjà une idée de ce que sera la future bande FM marocaine : une moitié (24) des demandes concerne une radio généraliste et l’autre (25) une radio thématique, dont 17 musicales. Il s’agira dans la majorité des cas de radios dites de proximité : 75 % des candidats souhaitent créer une station locale ou régionale à Casablanca (28 %), Rabat (14 %), Tanger et Marrakech (11 %), Agadir (9 %) et Fès (4 %). Contrairement à une rumeur insistante, il n’est pas question de limiter le nombre des autorisations délivrées à une dizaine. En revanche, les projets présentant de trop grandes similitudes ou concernant une même zone géographique seront soumis à un appel à concurrence.

Un cahier des charges a été mis au point pour préciser les devoirs des futurs opérateurs dans le cadre d’une « communication audiovisuelle libre », dans le respect des lois et des règles déontologiques. Les programmes devront en outre s’efforcer de « promouvoir la production artistique marocaine », « encourager la production de proximité » et « faire appel au maximum aux ressources marocaines pour la création d’œuvres audiovisuelles et la présentation de leurs programmes ». Dans la mesure du possible, bien sûr. Près d’un tiers des candidats marocains se sont associés à des partenaires étrangers. Parmi ces derniers, beaucoup d’Européens (Français, notamment) et d’Arabes du Golfe (Émiratis, entre autres).

C’est la nouvelle Haute Autorité de la communication audiovisuelle (Haca) qui est chargée de l’examen des dossiers. Créée par le dahir d’août 2002 (complété, quelques jours plus tard, par un décret mettant fin au monopole de l’État sur l’audiovisuel), cette instance indépendante est composée d’un collège de neuf membres, le Conseil supérieur de la communication audiovisuelle (CSCA), et de la direction générale de la communication audiovisuelle.

Les professionnels attendent beaucoup de cette réforme aux allures de petite révolution. Pour la majorité d’entre eux, l’instauration de la concurrence est le gage d’une amélioration d’ensemble de la qualité des programmes. Et d’une dynamisation de la production artistique et de l’économie musicale. Sans parler de la protection du droit des auteurs, également prévue par les textes. Mais au-delà, bien sûr, c’est tout un pays qui bénéficiera désormais d’un pluralisme médiatique sans précédent.

[www.jeuneafrique.com]


Dix-sept ans d’attente
MAROC - 26 février 2006

1989 : naissance de 2M, la deuxième chaîne de télévision marocaine, qui est aussi la première chaîne privée et commerciale du monde arabe.
Mars 1993 : premier colloque national sur l’information et la communication (Infocom). Les projets de réforme du secteur sont ramenés à une liste de « recommandations ». Le débat ne sera relancé que dix ans plus tard…

31 août 2002 : promulgation d’un dahir relatif à la création de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle (Haca), suivi, le 10 septembre, d’un décret supprimant le monopole de l’État sur l’audiovisuel.

25 novembre 2004 : adoption par le Parlement, ?à l’unanimité, de la loi de libéralisation de l’audiovisuel.

24 février 2005 : lancement de l’appel à candidatures en vue de la création de radios et de télévisions privées.

Mars 2006 : octroi des premières licences. D’autres le seront à l’issue d’un second appel à candidatures, dans le courant de cette année.

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