L’affaire du soutien avorté d’Alain Delon pour la candidature de Mohammed VI au prix Nobel de la Paix prend en Belgique des proportions de plus en plus importantes découlant de la confrontation publique entre Samira Lahlou et Samir Addahre (ambassadeur du Maroc à Bruxelles).
Le magazine Le Maroxellois (réputé proche des autorités diplomatiques marocaines à Bruxelles) publiait un article à charge sur cette Belgo-marocaine accusée d’avoir manipulée, sans l’aval des autorités marocaines, plusieurs personnalités (dont l’acteur français Alain Delon et des comtes belges) pour rejoindre un comité de soutien international au roi du Maroc. L’article mettait en valeur les qualités de Samir Addahre, ambassadeur du Maroc à Bruxelles, tout en qualifiant “Samira L.” de mythomane. L’affaire a pris aujourd’hui une ampleur plus importante suite à un échange de commentaires datant du 13/08/2010 publié sur le réseau social Facebook entre l’ambassadeur du Maroc (Samir Addahre) et Ahmed Benani, politologue suisse d’origine marocaine, qui a pris la défense de Samira Lahlou.
Diplomate ou agent secret, enquêteur à la solde d’un mari jaloux ou officier de la police des moeurs ?
Dans cet échange virulent sur Facebook, l’ambassadeur du Maroc rappelle à Ahmed Benani que ‘la dame que vous tentez de défendre à commis des erreurs politiques d’une extrême gravité en s’immiscent dans des affaires diplomatiques qui ne sont ni de son ressort, ni de ses compétences et qui ont failli avoir des conséquences désastreuses pour les intérêts suprêmes de notre pays“. Samir Addahre continue en traitant “la dame” en question “d’irresponsable et de mythomane” et ajoute que “vous seriez surpris et profondément étonné des révélations qui pourraient sortir au grand jour sur cette dame et ses moeurs…“. Etonné par le ton utilisé par le diplomate marocain, le politologue Ahmed Benani lui réplique en s’interrogeant “êtes-vous diplomate ou agent secret, enquêteur à la solde d’un mari jaloux ou officier de la police des moeurs” ? Critiquant “le registre de l’invective” utilisé par Samir Addahre digne de la “tradition makhzénienne“, Ahmed Benani ajoute que “Madame Lahlou est citoyenne belge et qu’elle a toutes les libertés dans un Etat de droit, un pays démocratique, de donner son point de vue sur la politique intérieure et extérieure de son pays sans que le ciel ne lui tombe sur la tête“.
Claude Moniquet intermédiaire de l’ambassadeur du Maroc Le même jour (13/08/2010), l’ambassadeur du Maroc demande à Claude Moniquet (patron de l’ESISC) de jouer les intermédiaires dans cette affaire. Ce spécialiste des réseaux terroristes entre ainsi en contact avec Samira Lahlou dans le but de la convaincre de demander à son ami Benani de supprimer de Facebook “ces attaques qui n’arrangent rien“. Le lendemain, Moniquet constate l’échec de sa médiation et déplore la fourniture de mails privés entre Samira Lahlou et “l’ambassade dont Mohamed Ariad“.
S’estimant gravement lésée par les “dérapages malséants d’un diplomate marocain en fonction au Royaume de Belgique“, Samira Lahlou a multiplié les plaintes et les dénonciations à l’encontre de Samir Addahre :
•Plainte du 12/07/2010 adressée au Palais royal de Rabat •Plainte du 16/08/2010 auprès de la police de Bruxelles (numéro de pv : BR.20.LL.114813/2010) •Plainte du 02/10/2010 adressée aux Procureurs du Roi des Belges •Plainte du 05/10/2010 adressée au Conseil des oulémas marocains Affirmant subir des menaces en Belgique mettant en danger son intégrité physique, Samira Lahlou annonce qu’elle préfère quitter le pays pour séjourner à Genève où elle aurait introduit une autre requête auprès d’une juridiction internationale en vue d’abandonner sa nationalité marocaine. Elle craint également des poursuites judiciaires au Maroc alimentées par l’ambassadeur à Bruxelles et précise qu’elle ne retournera plus au Maroc.
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