Condamnation d'Alain Juppé Le verdict qui bouleverse la Chiraquie à dix-huit mois de prison avec sursis et dix ans d'inéligibilité dans l'affaire des emplois fictifs de l'ex-RPR, les juges de Nanterre ont créé un choc. Aux conséquences imprévisibles.
LORSQUE, hier à Nanterre (Hauts-de-Seine), Alain Juppé apprend qu'il est condamné à dix-huit mois de prison avec sursis et dix ans d'inéligibilité, il est KO debout. Anéanti. Exactement comme Lionel Jospin le 21 avril 2002, un peu avant 20 heures, quand il découvre qu'il est exclu du second tour de la présidentielle. Certes, Juppé n'attendait rien de bon du tribunal de Nanterre. Mais ce qui lui arrive est pire que tout ce qu'il avait imaginé. Un vrai cauchemar. En plus de la peine, l'ancien Premier ministre (dont le comportement durant l'instruction aurait été tenu, dit-on, pour arrogant) a droit, en effet, à des attendus d'une incroyable sévérité. Les trois juges ne vont-ils pas jusqu'à affirmer qu'il a «trompé la confiance du peuple souverain» ? A cet instant, Juppé voit tout vaciller : des années et des années de militantisme, et l'engagement de toute une vie au service de son pays, sans doute, mais aussi d'un certain Jacques Chirac dont, fidèle d'entre les fidèles, il est l'ultime bouclier. Il paie, comme prévu. Mais au prix fort. Francis Spziner, son avocat, annonce, au milieu d'une forêt de micros et de caméras, que son client va faire appel. Juppé est déjà loin. A peine le verdict tombé, livide, il s'éclipse, s'engouffre dans une voiture et file vers l'ouest. A-t-il vraiment envie de se battre encore ? La «tentation de Venise» - cette envie d'une autre vie, loin du pouvoir - a sûrement resurgi, violente. Raffarin, l'air sombre A droite, c'est la stupéfaction. Que Nicolas Sarkozy et son ami François Bayrou décident d'attendre que Juppé, dans les prochains jours, ait parlé pour parler eux-mêmes, nul ne s'en étonne. Dans la Chiraquie, en revanche, ça flotte : que faut-il dire ? Patron du groupe UMP à l'Assemblée, Jacques Barrot se hasarde : il évoque un jugement «disproportionné». Puis, à l'initiative de l'Elysée, où l'on craint que Juppé ne jette carrément l'éponge, ce qui laisserait Chirac à découvert, comme s'en réjouissent déjà les Verts et Jean-Marie Le Pen, l'artillerie lourde est déclenchée. Villepin téléphone ainsi à Juppé son «soutien absolu». Jean-Louis Debré se dit convaincu que le maire de Bordeaux «continuera sa mission». Plus impressionnant : Jean-Pierre Raffarin, après avoir décidé de se taire, surgit soudain sur le perron de Matignon, l'air sombre, pour assurer que la décision de justice n'est, du fait de l'appel, que «provisoire». Dans l'élan, il affirme, solennel, que «le service de la France» a besoin du président de l'UMP. Dans l'urgence et passablement affolés, les chiraquiens tentent de bloquer la route d'un Sarkozy, à qui tout sourit. Ils veulent sauver la cohésion d'une UMP fissurée, et brutalement privée de chef. Enfin, à moins de deux mois du test des régionales, ils craignent la grande casse car, au travers de Juppé, les politiques en prennent à nouveau pour leur grade. On n'est pas loin du «tous pourris». Au-delà, dans la Chiraquie, par intérêt et par conviction, on s'inquiète de ces juges qui, depuis des années, n'ayant jamais pu atteindre l'Elysée, rêveraient de revanche. Interrogé hier à sa sortie du siège de l'ONU, à Genève, Jacques Chirac n'a pas dit un mot. Il sait, il est vrai, qu'il a perdu une bataille, et son dauphin.
Dominique de Montvalon et Bernard Mazières Le Parisien , samedi 31 janvier 2004
et oui tt le monde mélange tt triste constat mais juppé c'est pas un ange alors quand il se fait déscendre c'est notre haine qui resort,c'est humain tt le monde fait ça....quand quelqu'un de méchant se fais juger, il est clair que tu lui sors son portrait....
Oui, bien sûr, mais je trouve que l'attaquer sur ses origines juives c'est un coup bas. Ca n'a rien à voir dans l'histoire ... des gens corrompus, il y en a partout : chez les cathos, les juifs, les musulmans ...
Oui, c'est vrai ... il devrait plutôt se faire discret, se faire oublier, quoi ... de toute façon, il ne sera jamais président de la République, alors qu'il s'écrase et laisse la place à des gens un peu moins pourris.
j'ai la ncé un sujet juppé remboursera ou pas. Normalement s'il s'est fait allumer au jugement c'est pas pour rien donc il est coupable alors s'il est coupable il doit des réparations et qui va les payer????
Exactement, c'est ce que je disais ... Certains intervenants ont cru malin de faire mention de ses origines et franchement, c'est à gerber ce genre de remarques...
moi je pense sincerement qu'ils ont signalé que c'est un jiuf comme il aurait fait pour un intégriste de chez nous... je crois que certains quand ils entendent juifs , ils crient direct au scandal... et puis quand tu te fais juger, tu sors le portrait de la personne pire encore si il a fait des mauvais actes et c'est le cas de Juppé.
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