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« Le Journal » à vendre
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12 avril 2006 14:24
Bon vent... smiling smiley

« Le Journal » à vendre

MAROC - 9 avril 2006 - par ABDALLAH BEN ALI
Le microcosme politico-médiatique marocain s’y attendait un peu, mais l’information fait tout de même jaser : Le Journal hebdomadaire, l’un des titres phares de la presse francophone, est à vendre. Les propriétaires du groupe Trimédia, éditeur de l’hebdomadaire et de son alter ego arabophone, Assahifa Al-Ousbouia, l’ont annoncé il y a quelques jours aux membres des deux rédactions. « Dès que l’hypothèse de la cession est devenue sérieuse, nous avons décidé d’en informer les journalistes », confirme Fadel Iraki, l’actionnaire majoritaire (60 %) du groupe. Celui-ci est le fils de Moulay M’Hamed Iraki, nommé par Mohammed VI, en février, à la tête de Diwan Al-Madhalim, l’instance chargée de réceptionner les doléances des victimes de l’arbitraire.
Cité un moment comme acquéreur vraisemblable, Hassan Alaoui, le jeune entrepreneur qui contrôle déjà le mensuel Économies & Entreprises - et dont le père, Mustapha Alaoui, dirige depuis plusieurs décennies l’hebdomadaire arabophone Al-Ousboue [La Semaine] -, aurait souhaité une « pause » après l’ébruitement de ses négociations avec le patron de Trimédia. « Nos tractations sont désormais en veilleuse », reconnaît Iraki, pour ne pas dire au point mort. Pourtant, l’attitude de son interlocuteur ne remet pas en cause la décision de vendre les journaux, puisque, selon Iraki, des pourparlers sont en cours avec un autre acheteur potentiel.

Comment en est-on arrivé là ? Héritier du Journal (lancé en 1997 et interdit en novembre 2000), Le Journal hebdomadaire donnait l’impression, à force de unes provocatrices, que ses dirigeants étaient engagés dans un combat de longue haleine contre les autorités. Mais des signes d’essoufflement étaient visibles depuis déjà quelque temps. En dépit de ventes honorables qui le placent, après Tel Quel, en tête de la presse magazine francophone, Le Journal hebdomadaire est empêtré dans des difficultés financières quasi insurmontables. Il est, semble-t-il, lourdement endetté, notamment auprès du fisc et de la sécurité sociale.

Pour ne rien arranger, le tribunal de première instance de Rabat l’a, le 16 février, condamné à verser l’équivalent de 270 000 euros de dommages et intérêts au Centre européen de recherches, d’analyse et de conseil en matière stratégique (Esisc), à Bruxelles. Au mois de décembre précédent, l’hebdomadaire avait soutenu que le ton très critique à l’égard des indépendantistes du Polisario adopté par les rédacteurs d’un rapport de cette institution indépendante prouvait que celle-ci était « téléguidée » par Rabat. Ce qu’il n’a pas été en mesure de prouver. Boudé de surcroît par les annonceurs, Le Journal est désormais au bord du gouffre.
 
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