Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
Un jour, nos pauvres demanderont...
s
16 septembre 2006 11:24
Un jour, nos pauvres demanderont...

Les enseignements du troisième pilier de l’islam

vendredi 14 octobre 2005, par Tariq Ramadan
imprimer cet article Version à imprimer


La zakât : compréhension, définition et traduction





Avec la zakât, le troisième pilier de l’islam, nous avons d’abord un problème de compréhension et subséquemment de définition. Le plus souvent on présente la zakât comme une « aumône » qui aurait cette particularité d’être une prescription (entendue au sens d’une obligation) dans la pratique de la musulmane et du musulman. Pour rapprocher ces deux dimensions quelque peu contradictoires (l’aumône est ordinairement un don libre) , on a traduit le concept par des formules essayant de comprendre les deux idées : « aumône légale », « aumône prescrite », etc. (parfois les traducteurs préfèrent même ne pas traduire le mot).





Ces définitions ne sont pas satisfaisantes car elles ne permettent pas de comprendre les différents aspects de la zakât : parce qu’elle est obligatoire pour la conscience de tout musulman pratiquant, la zakât est une taxe (ou un impôt) à prélever (selon un décompte précis) sur ses biens. La nature de cette taxe est d’être « sociale » car elle est premièrement destinée aux pauvres et aux nécessiteux de la société (ou aux œuvres de nature caritative et/ou publique). Enfin, elle a une dimension spirituelle majeure puisqu’elle purifie les biens des êtres humains comme ceux-ci purifient leur cœur quand ils prient et leurs corps quand ils jeûnent. La zakât englobe ces trois dimensions que nous pouvons rendre par la formule : taxe sociale purificatrice. Cette traduction n’est pas anodine en ce qu’elle tente de circonscrire une des dimensions fondamentales de l’enseignement islamique : la nature profondément spirituelle de la conscience sociale des individus.





C’est un premier enseignement essentiel et nos définitions ou nos traductions approximatives nous font parfois perdre le sens de ce pilier majeur de l’islam. Ce n’est pourtant pas tout, deux autres enseignements fondamentaux sont à méditer quant à l’application concrète du prélévement et de la dépense de la zakât aujourd’hui dans les pays majoritairement musulmans ou en Occident.





La priorité de la proximité





Lorsque le Prophète de l’islam (PBSL) envoya un émissaire dans une tribu qui avait accepté l’islam, il lui demanda de les informer des obligations de la pratique en expliquant les cinq piliers de l’islam. En parlant de la zakât il lui dit de leur enseigner que celle-ci devait être prélevée sur l’argent des riches et distribuée à « leurs pauvres » (‘alâ fuqarâ’ihim). Les ulâma’ à travers les écoles et les âges ont, de ce fait, toujours insisté sur la nécessité de dépenser la zakât localement d’abord, pour les pauvres et les nécessiteux du lieu, de la localité ou de la société dans laquelle elle a été prélevée. Ce n’est que lorsque les besoins locaux sont satisfaits que la dépense de la zakât peut se faire à l’étranger ou alors dans une situation d’exception lors d’une catastrophe naturelle, d’une guerre, etc.





Non seulement la zakât façonne la conscience sociale du musulman mais elle l’oriente également vers son environnement immédiat afin qu’il construise cette même conscience en faisant face aux difficultés et aux dysfonctionnements de sa société, de ses pauvres, de ses laisser-pour-compte. La zakât, à la différence de l’aumône libre (sadaqa), est destinée d’abord aux musulmans et la fidélité à son enseignement nous impose d’observer ce qui se passe autour de nous, dans notre communauté spirituelle la plus proche. Cette priorité de la proximité est fondamentale : elle impose de connaître sa société, de se soucier de l’état des musulmans dans son quartier, dans sa ville, dans son pays.





Or nous sommes bien loin de cela aujourd’hui. Dans la majorité des sociétés occidentales, aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne comme en France, on rencontre des femmes et des hommes qui donnent la zakât à des œuvres caritatives dans le Tiers-Monde ou dans leur pays d’origine. Ils se soucient peu de l’état de celles et de ceux qui vivent à côté d’eux et sont persuadés d’être dans le juste puisque ceux de là-bas sont plus pauvres que ceux d’ici. L’erreur consiste dans le fait d’ oublier que les pauvres d’ici ont des droits (haqun ma’lûm) sur les riches d’ici. Rien n’empêche ces derniers d’envoyer des dons libres (sadaqât) aux pauvres du monde entier ou dans leur pays d’origine mais ils ont une obligation établie envers les nécessiteux de leur pays et à laquelle ils ne peuvent pas échapper : encore une fois, c’est, devant Dieu, le droit de leurs pauvres. On ne peut qu’être triste, et parfois révolté, d’observer combien les musulmans se soucient peu des réalités locales : obsédés par les affaires internationales et la situation des « musulmans de là-bas », ils ne voient plus la réalité du déficit d’éducation, du chômage, de la marginalisation sociale, de la drogue, de la violence, des prisons dans leur propre société. La conscience, en soi positive, du malheur de « leurs frères » ailleurs a eu cette conséquence très négative de les rendre passifs, négligents et inconscients de la situation de « leurs frères » d’ici. Il s’agit là d’un drame, d’une faute et, au fond, d’une trahison de l’enseignement fondamental de la zakât. Les associations islamiques ont une grande part de responsabilité dans cette dérive tant elles peinent à proposer un programme et des priorités de distribution de la zakât au niveau local, dans les villes et les régions. Une bonne compréhension de cette dimension de la zakât devrait façonner la conscience spirituelle et citoyenne de l’individu comprenant qu’elle/il doit s’engager dans son environnement, le comprendre et trouver les moyens les plus justes et les plus cohérents de distribuer cette taxe sociale purificatrice dans sa société, en Grande Bretagne, en France, au Canada, aux Etats-Unis et partout ailleurs.





Vers l’autonomie





Le troisième enseignement de la zakât est non moins important. Le principe n’est pas de maintenir le bénéficiaire de cette taxe dans une dépendance qui en ferait un assisté de la communauté spirituelle en particulier et de la société en général. Il s’agit bien d’accompagner les pauvres dans un processus d’autonomisation : dès le VIII ème siècle des savants comme Sufyân ath-Thawrî parlent du fait qu’il s’agit de permettre aux bénéficiaires de la zakât de pouvoir parvenir à une situation financière où ils pourront à leur tour payer la zakât (c’est-à-dire d’atteindre le nissab - le minimum requis - en matière de gain). Distribuer la zakât doit se faire avec le souci de permetter à des femmes et à des hommes d’atteindre une autonomie financière et il ne peut s’agir de les « aider » en les maintenant dans un éternel état d’assistance.





Or c’est malheureusement ce que l’on voit partout dans les communautés musulmanes. On distribue, on donne mais sans aucune vision sur les processus d’autonomisation financière des bénéficiaires. La distribution est ponctuelle, chaotique et ne répond à aucune philosophie de l’action sociale. Ici encore le manque de connaissance, de créativité (quant à de nouvelle façon d’utiliser la zakât), voire la paresse, l’emportent sur l’étude du terrain : l’enseignement de la zakât est trahi.





Une distribution cohérente, raisonnée et juste de la zakât imposerait de connaître la situation spécifique des individus, la législation du pays en matière sociale, les systèmes d’allocations du pays et ce que les pauvres, les femmes abandonnées et seules, les chômeurs sont en droit d’obtenir par exemple. La distribution de la zakât doit faire partie d’une stratégie globale prenant en compte tous les moyens qu’une societé offre pour passer de l’assistance à l’autonomie. Il est ainsi nécessaire de réunir des ulamâ’ et des spécialistes (des législations et des institutions nationales), des travailleurs sociaux et des femmes et des hommes de terrain pour avoir une vision plus globale et plus claire des stratégies à adopter en fonction des différents contextes sociaux. C’est en effet en tenant compte de tout ce que la société offre en matière de politique, de taxe et de soutien sociaux que la distribution de la zakât prend tout son sens : ainsi la zakât peut se présenter comme un soutien vers un projet d’autonomisation financière. Pour certains individus, elle peut se présenter comme un appoint ponctuel dans une situation transitoire ; ou comme partie, ou tout, d’un capital destiné à lancer un projet économique local ; ou encore comme un don conditionné à la réalisation d’une activité déterminée ; etc. Les options sont multiples mais exigent une bonne connaissance de l’islam (concernant l’utilisation possible de la zakât) des législations et des réalités sociales locales et nationales. Toutes ces options requièrent, de fait, une spécialisation et de la créativité.On ne voit rien de tout cela aujourd’hui et la zakât, dans l’esprit de la majorité des musulmans, est devenu une simple aumône pour assistés et non un outil exigeant au service d’une philosophie de l’action sociale. Non seulement la distortion est grave mais il apparaît souvent que les usages actuels sont contreproductifs.





Une réflexion sur le troisième pilier de l’islam nous montre combien nous sommes souvent très loin des simples exigences d’une pratique profonde et intelligente. Nous respectons les formes... de moins en moins le fond. Reste qu’un jour, dans une Vie au-delà de cette vie, nos voisins, nos pauvres, nos marginalisés, nos chômeurs, nos femmes abandonnées et seules, nos drogués, nos délinquants poseront à l’Unique l’unique question qui compte : au nom de quelle foi avons-nous été si plein d’émotions passives pour les oppressés de la planète et si vide d’intelligence et d’attention respectueuse et active pour eux, qui vivaient à nos côtés, et que nous ne voyions pas ? C’est en effet la seule question qui compte quand on se souvient que le Prophète de l’islam (PBSL) ne cessait de demander au Très-Rapproché de lui offrir « la richesse du cœur » et « l’amour des pauvres ». Il faut commencer par là : réapprendre à aimer, réapprendre à aimer les démunis. Alors chacun réalisera que cet amour et le juste traitement que les pauvres méritent sont très exigeants et pas si faciles... lorsque que ceux-ci vivent au seuil de nos portes. Cet amour et ce respect ne sont-ils pas le jihâd permanent du cœur, de l’esprit et de l’âme du musulman contemporain ?

Source : [www.tariqramadan.com]



Modifié 1 fois. Dernière modification le 16/09/06 11:25 par srnit.
s
20 septembre 2006 09:58
l
20 septembre 2006 11:56
Citation
srnit a écrit:
Dans la majorité des sociétés occidentales, aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne comme en France, on rencontre des femmes et des hommes qui donnent la zakât à des œuvres caritatives dans le Tiers-Monde ou dans leur pays d’origine. Ils se soucient peu de l’état de celles et de ceux qui vivent à côté d’eux et sont persuadés d’être dans le juste puisque ceux de là-bas sont plus pauvres que ceux d’ici. L’erreur consiste dans le fait d’ oublier que les pauvres d’ici ont des droits (haqun ma’lûm) sur les riches d’ici.

Salam,

Je fais partie de ces gens qui donnent leur zakat à des assoc "internationales".
Tout simplement parce que je ne connais pas de pauvres dans mon entourage.

A qui donner alors ? Aux Resto du coeur de ma ville, à la mosquée qui se charge de distribuer à des pauvre, à un mendiant que je croiserais sur ma route ...?
s
20 septembre 2006 13:45
Citation
libellule06 a écrit:
Citation
srnit a écrit:
Dans la majorité des sociétés occidentales, aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne comme en France, on rencontre des femmes et des hommes qui donnent la zakât à des œuvres caritatives dans le Tiers-Monde ou dans leur pays d’origine. Ils se soucient peu de l’état de celles et de ceux qui vivent à côté d’eux et sont persuadés d’être dans le juste puisque ceux de là-bas sont plus pauvres que ceux d’ici. L’erreur consiste dans le fait d’ oublier que les pauvres d’ici ont des droits (haqun ma’lûm) sur les riches d’ici.

Salam,

Je fais partie de ces gens qui donnent leur zakat à des assoc "internationales".
Tout simplement parce que je ne connais pas de pauvres dans mon entourage.

A qui donner alors ? Aux Resto du coeur de ma ville, à la mosquée qui se charge de distribuer à des pauvre, à un mendiant que je croiserais sur ma route ...?

Salam Libellule,

Je fais partie aussi de ces gens, je verse ma zakat au secours islamique.
Mais comme le dit le texte, priorité aux proches que ce soit géographique ou familial. Il y a je crois 8 catégories de personne à qui ont peut verser la Zakat, si la personne à qui on donne fait partie d'une de ces catégories alors no souci. Par-contre, attention à ne pas la donner à ses parents parce que les parents c'est un devoir direct de les aider donc la zakat ne peut pas les concerner.

Voici un lien vers un article, à gauche tu trouves des liens vers d'autres articles sur la zakat :
[www.islamophile.org]

Une remarque en passant, pour le mois de Ramadan, il y a la Zakat el fitr à payer, c'est pas grand chose (quelques euros), pour + d'infos tu peux voir dans la rubrique Ramadan, il y a des articles.

smiling smiley
l
20 septembre 2006 14:10
Citation
srnit a écrit:

Salam Libellule,

Je fais partie aussi de ces gens, je verse ma zakat au secours islamique.
Mais comme le dit le texte, priorité aux proches que ce soit géographique ou familial. Il y a je crois 8 catégories de personne à qui ont peut verser la Zakat, si la personne à qui on donne fait partie d'une de ces catégories alors no souci. Par-contre, attention à ne pas la donner à ses parents parce que les parents c'est un devoir direct de les aider donc la zakat ne peut pas les concerner.

Voici un lien vers un article, à gauche tu trouves des liens vers d'autres articles sur la zakat :
[www.islamophile.org]

Une remarque en passant, pour le mois de Ramadan, il y a la Zakat el fitr à payer, c'est pas grand chose (quelques euros), pour + d'infos tu peux voir dans la rubrique Ramadan, il y a des articles.

smiling smiley

Re-salam Srnit,

tu pourrais coller l'article en question sur le post stoplè ? Les sites sur l'islam sont bloqués ici au boulot et j'ai plus le net à la maison ...

Gracias muchas smiling smiley
s
20 septembre 2006 14:18
La zakât, sa philosophie et ses conditions
Les bénéficiaires de la zakât

mercredi 1er mars 2006

Les bénéficiaires de la zakât sont cités dans le verset suivant : « Les aumônes ne sont destinées qu’aux pauvres et aux indigents, à la rétribution des percepteurs, au ralliement des bonnes volontés, à affranchir des nuques (esclaves), à libérer des insolvables, à aider dans la voie de Dieu et à secourir le fils du chemin : autant d’obligations de par Dieu. Dieu est Omniscient et Sage. » [1].

C’est le seul verset dans le Coran qui répertorie les huits catégories de personnes habiles à percevoir la zakât. Toute autre personne en dehors de celles-ci n’est pas en droit de recevoir une part de cet impôt. En témoigne la réponse suivante du Prophète à quelqu’un venu lui demander une part de la zakât : « Dieu s’est réservé le privilège de désigner ceux qui méritent la zakât ; il n’appartient donc à aucun prophète d’enfreindre cette règle. Les ayants droit sont partagés en huit catégories, si tu fais partie de l’une d’elles, une part te revient. ».

Il nous semble utile de dire quelques mots de ces huit catégories.

1 & 2. Les pauvres et les indigents sont deux catégories déshéritées de la fortune, l’une est plus besogneuse que l’autre. Il s’agit de ceux qui n’ont rien, et de ceux qui gagnent leur pain au jour le jour. S’il est vrai que l’Islam n’autorise pas les personnes ayant une fortune modeste à tendre la main, il n’en reste pas moins vrai que certains pauvres s’abstiennent, par amour-propre ou par pudeur, de quémender, ce qui les ferait passer pour des gens aisés. « L’ignorant penserait qu’ils ont suffisance tant ils restent décents, mais tu les reconnais à leur trait distinctif » [2], dit le Coran à leur sujet.

Cependant, si trompé par l’apparence l’on donne la zakât à une personne aisée, elle sera valable car, au chapitre des bonnes actions, c’est l’intention qui compte.

Retenons au passage que l’homme aisé est celui qui a un surplus d’argent après avoir effectué toutes les dépenses réclamées par son foyer.

3. Aux percepteurs. Ce sont les agents nommés par l’État pour collecter les impôts. Ils ont droit à une rétribution, même s’ils sont riches.

4. Au ralliement des bonnes volontés. Ce sont :

1. les païens qu’on encourage à embrasser l’Islam ;
2. les nouveaux prosélytes pour raffermir leur foi ;
3. les chefs des tribus antagonistes pour cesser leur avanie contre les Musulmans.

Ces trois catégories recevaient une part de la zakât durant la vie du Prophète. Mais, `Umar appuyé par `Uthmân et `Alî, suggéra à Abû Bakr — alors Calife — de cesser le versement de cette gratification, arguant que l’Islam n’a pas besoin d’être embrassé moyennant une rétribution quelconque.

Cependant, certains juristes contemporains recommandent le versement d’une somme d’argent mensuelle, au nouveau prosélyte démuni, en vue de raffermir sa foi.

5. À affranchir des esclaves. II n’y a plus d’esclaves de nos jours. Cependant, il nous faut enregistrer ce noble geste humanitaire ordonné par le Coran faisant de la nation islamique la première nation dans le monde allouant une part de son budget pour racheter la liberté des esclaves.

C’est, en effet, la première fois dans les annales de l’histoire qu’un gouvernement décrète, il y a quatorze siècles de cela, une pareille loi humaine. L’Islam a ainsi le mérite d’avoir devancé, dans ce domaine, tous les régimes politiques et les doctrines philosophiques des autres peuples.

6. À libérer des insolvables. II s’agit des personnes qui ont contracté une dette et qui n’arrivent pas, malgré leur bonne volonté, à la solder. II y a trois sortes de personnes insolvables :

1. Ceux qui contractent une dette pour mettre en train leurs propres affaires ;

2. Ceux qui contractent une dette dans l’intention d’assister un Musulman trouvé dans la détresse, par exemple, en payant à sa place une rançon ; ou s’endettent pour participer à la construction d’une mosquée ou d’un hôpital ; ou enfin pour rétablir la concorde.

3. Ceux qui contractent une dette puis meurent sans la solder, et dont les biens laissés en héritage ne suffisent pas à la régler.

Dans ce cas, c’est le gouvernement qui doit liquider cette dette selon l’opinion de la majorité des Imams, opinion fondée sur la parole du Prophète : « Les biens laissés par un mort appartiennent aux héritiers, quant aux dettes, c’est à moi de les régler ».

Ajoutons qu’il s’agit des dettes à court terme, et non à long terme.

7. Dans la voie de Dieu. Il s’agit de toute action faite pour mériter la grâce de Dieu, y compris le soutien de l’effort de guerre.

D’après Abû Hanîfah, Mâlik et Ash-Shafi`î, cette expression se rapporte à la solde des militaires et des volontaires, alors qu’Ibn Hanbal l’étend à l’aide financière offerte à celui qui désire accomplir le pèlerinage, mais ne possède pas l’argent que nécessite son voyage jusqu’à La Mecque. Cependant, certains juristes critiquent l’opinion d’Ibn Hanbal, alléguant que le pèlerinage ne doit être accompli que par celui qui en a les moyens.

Quant à l’Imâm Fakhr Ad-Dîn Ar-Râzî, il rapporte d’après certains savants que « la voie de Dieu » comprend toute bonne action, comme les frais d’enterrement d’un mort pauvre, ou pour la restauration d’une mosquée. [3]

Enfin, quelques juristes contemporains étendent ce domaine à l’achat des armes et des munitions de guerre.

8. Le fils du chemin. Cette expression désigne ceux qui vont loin de leur pays et se trouvent, par ce fait, dans la gêne. Ceux-ci ont droit à être assistés d’une part du revenu de la zakât, même s’ils sont réputés riches dans leur patrie.

Pour l’Imam Mâlik, le voyageur qui peut contracter une dette pour effectuer son voyage, ne perçoit rien de la zakât ; alors que la plupart des juristes refusent la contraction de toute dette, puisque le voyageur en difficulté a droit à une part du revenu de la zakât.

Le célèbre juriste shafi`ite An-Nawawî dit dans son ouvrage Al-Majmû` (la Somme) : « Nos savants sont d’accord à verser une part du revenu de la zakât à celui qui effectue un voyage pour accomplir le pèlerinage, ou participer à une conquête, ou même pour son agrément. »
Le transfert de la zakât d’une région à une autre

Le Prophète indiqua à Mu`âdh Ibn Jabal les bénéficiaires de la zakât des habitants du Yémen : « Informe les riches qu’ils doivent s’acquitter de la zakât au profit de leurs pauvres. »

Les jurisconsultes comprirent par l’expression « leurs pauvres », que la zakât doit être distribuée aux habitants pauvres du pays même. Or, Mu`âdh tout en se conformant à l’ordre du Prophète, revint avec un excédent qui fut distribué aux émigrés pauvres de Médine, selon les directives de l’Envoyé de Dieu. Ce geste amena donc les jurisconsultes à autoriser le transfert de l’excédent de la zakât d’une région à une autre.

De même, le transfert de la zakât est permis, dans deux cas restreints :

— Quand le contribuable a un proche parent méritant la zakât, mais habite une autre contrée, car il s’agit là d’entretenir un lien de parenté.

— Quand les habitants d’une région sont plus pauvres que celle où la zakât est perçue.

Si le contribuable demeure dans une ville alors que ses biens sont dans une autre, c’est dans cette dernière qu’il devra verser la zakât.

Enfin, si dans une région l’on ne trouve aucune personne appartenant à l’une des huit catégories susmentionnées, on transférera la zakât à la région la plus proche pour y être distribuée à ses habitants démunis.
P.-S.
Ouvrage publié par le Conseil Supérieur des Affaires Islamiques d’Égypte, Al-Ahram Commercial Presses, 1993. Revu et adapté par Islamophile.org.
Notes

[1] Sourate 9, At-Tawbah, Le repentir, verset 60. Ndlr.

[2] Sourate 2, Al-Baqarah, La génisse, verset 273. Ndlr.

[3] De nombreux juristes contemporains rejoignent cette opinion et autorisent le versement de la zakât pour les œuvres qui réalisent l’intérêt général des musulmans. Ndlr.

Source : [www.islamophile.org]
s
20 septembre 2006 14:20
A noter qu'on ne donne pas la Zakat aux non musulmans.
Bien entendu, on est invité à donner aux pauvres et d'autres actions louables parmi les non musulmans mais cela n'est pas comptabilisé dans la Zakat (voir article ci-dessous).

La zakât et les non-musulmans

mercredi 28 mai 2003
Question

Est-il permis de verser une partie de la zakât à un non-musulman ?
Réponse

À l’unanimité, les imâms sont d’avis qu’il n’est pas permis de verser la zakât prescrite — à ne pas confondre avec zakât al-fitr — à un non-musulman car le Messager — paix et bénédictions sur lui — dit à Mu`âdh — que Dieu l’agrée — lorsqu’il l’envoya au Yemen : « Informe-les que Dieu leur a prescrit une aumône sur la fortune, prélevée auprès des riches parmi eux et reversée aux pauvres parmi eux. » (rapporté par Al-Bukhârî)

Quant à zakât al-fitr, l’Imâm Abû Hanîfah est le seul à penser qu’elle peut être versée aux non-musulmans, les autres imâms interdisent cela. L’aumône volontaire quant à elle, c’est-à-dire celle qui n’est pas obligatoire, la majorité des imâms autorisent qu’elle soit versée, le cas échéant, aux nécessiteux non-musulmans.

Source : [www.islamophile.org]
f
20 septembre 2006 14:25
salem aleykom

il existe des assoc ki s'occupent de gens ,dans le besoin,ici en france;et malheuresemt,il y'en a plus k'on croit,des soeurs divorcées avec des enfants,des gens surendettés;et ces assoc recoltent,la zakat,les sadakas;il faut faire l'effort de chercher autour de nous d'abbord!
l
20 septembre 2006 14:30
BarakAllahou fik Srnit smiling smiley

Si j'ai bien pigé, après avoir lu ces articles :

- Les resto du coeur c'est pas trop ça par ce que ça va pas directement à des musulmans
- Un mendiant ok mais seulement s'il est musulman

Vu que je ne connait pas de pauvres dans mon entourage, ni de personnes endettées, ni de chefs de tribus antagonistes, ni de païens qui cherchent à se convertir, ni de nouveaux prosélytes, ni d'esclaves, il me reste soit une association qui aide les pauvres musulmans dans ma région (à trouver), soit la mosquée mais je sais pas si elle se charge de la distribution de la zakat.

Me trompe-je ?
s
20 septembre 2006 15:13
Citation
libellule06 a écrit:
BarakAllahou fik Srnit smiling smiley

Si j'ai bien pigé, après avoir lu ces articles :

- Les resto du coeur c'est pas trop ça par ce que ça va pas directement à des musulmans
- Un mendiant ok mais seulement s'il est musulman

Vu que je ne connait pas de pauvres dans mon entourage, ni de personnes endettées, ni de chefs de tribus antagonistes, ni de païens qui cherchent à se convertir, ni de nouveaux prosélytes, ni d'esclaves, il me reste soit une association qui aide les pauvres musulmans dans ma région (à trouver), soit la mosquée mais je sais pas si elle se charge de la distribution de la zakat.

Me trompe-je ?

lol
en gros, c'est pour ça que je donne au secours islamique comme ça je me prend pas la tête.
Mais c'est clair que la question reste posée, en France à qui peut on donner tout en restant en accord avec ces 8 catégories?
s
20 septembre 2006 15:14
Citation
cat's eyes a écrit:
salem aleykom

il existe des assoc ki s'occupent de gens ,dans le besoin,ici en france;et malheuresemt,il y'en a plus k'on croit,des soeurs divorcées avec des enfants,des gens surendettés;et ces assoc recoltent,la zakat,les sadakas;il faut faire l'effort de chercher autour de nous d'abbord!

haleikoum salam,

Est ce que tu connais des assocs en France à qui on pourrait la donner?
l
20 septembre 2006 15:16
Citation
srnit a écrit:

en gros, c'est pour ça que je donne au secours islamique comme ça je me prend pas la tête.


idem
 
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook