La majorite applaudit des deux mains certes mais cependant des reticences et des reproches a peine voiles me genent un peu ... comme si on doutait de ta demarche surprenant et frustrant pour toi je suppose ;-)Citation
moonlight90 a écrit:
merci chrisado
rien que le nombre de lectures me fait plaisir, ça veut dire que j'ai pu passer un message et c'est déjà ça !!!
Citation
moonlight90 a écrit:
Alors mon histoire commence comme toutes les histoires banales qu’on entend tous les jours, de nature je suis quelqu’un de très calme, et réservé.
Je viens d’une famille l7amdoullah aisée, j’ai toujours été brillante durant mes études, j’ai eu mon bac à 17ans à peine, j’ai eu mon Bachelor à 21 ans, et j’ai commencé à travailler dans une grosse boite avec un très bon salaire, bref le job duquel j’ai toujours rêvé. De nature j’aime bien prendre soin de moi, je fais très attention à mon aspect vestimentaire, à mes cheveux, à mes mains, à mes pieds, à mon maquillage, je suis très grande de taille et pourtant je suis une folle furieuse des tallons et ça me va à merveille parce que je suis assez maigre.
Bref ma vie tournais autour de mes brushing, ma manucure, ma pédicure, mes vêtements, mes films et mes séries, je viens d’une famille assez conservatrice donc les sorties c’est interdit après 20h et je n’ai que deux amies et deux sœurs.
Au travail, il y avait plein de mecs qui me tournaient autour mais je n’ai jamais prêté attention à qui que se soit, je savais que si un jour je déciderai de sortir avec quelqu’un ce serait avec mon futur mari, donc même les déjeuners ou les cafés entre collègues je les évitais, à part si c’est uniquement des filles.
Un jour je prends un taxi avec un jeune homme, on se dit à peine bonjour, et à la fin du trajet il s’avère qu’il travaille avec moi dans la même boite et au même étage !!! bref on fait connaissance petit à petit, il voyait que j’ai été côtoyée par plusieurs collègues qui me tournait autour, donc j’ai pris mon temps pour le connaître, un jour on est sorti en dehors du boulot, et j’ai été clair sur les règles du jeu : je viens d’une famille conservatrice, mes parents sont très pratiquants ma mère à l’époque s’apprêtait à mettre le voile intégral, mes deux sœurs étaient voilées, je ne peux pas sortir au cours de la semaine et je ne peux pas sortir tous les weekends et si je sors je ne dois pas dépasser 20h.
On a commencé à sortir ensemble, c’était un petit conte de fée, il était très gentil, tendre attentionné, très doux, et surtout très amoureux, au bout de 5 mois, il est venu voir mes parents et on s’est fiancés, le mariage été prévu un an plus tard.
Après les fiançailles, changement total de comportement, il me faisait tarder exprès, il me rabaissait à tout va et vient, il m’interdisait de mettre mon maquillage, de faire ma manucure et pédicure, il m’accusait de le tromper, de me foutre de lui ; il m’a petit à petit éloigné de mes deux meilleures amies, et avec un peu de recul je sais maintenant que s’il pouvait m’éloigner de mes deux sœurs il l’aurai fait. J’étais devenue une merde, toute l’élégance, le joie, la bonne humeur que je dégageais autour de moi s’est estompée, et au travail tout le monde m’avait fait la remarque à l’époque que je me négligeais et que je n’étais plus la même
Peu de temps après toutes ces interdictions, est venu le tour des dénigrements, insultes, insultes de mes parents, et le pire dans tout ça c’est que vu la nature de mes études j’ai eu beaucoup de cours de psychologie et de sociologie, donc à la base je ne devais pas laisser passer de tel comportement à la légère.
On s’est mariés comme prévu, et je ne sais vraiment pas ou est ce que j’avais la tête quand j’ai dis oui. Je l’ai quitté à plusieurs reprises, et il venait en larmes me supplier et se mettre à genou, parfois il m’embrassait les pieds pour que je lui pardonne, et je le faisais par pitié et parce que je l’aimais.
Jusqu’au jour ou il m’a mis une gifle, parce qu’il a insulté ma mère et que je lui ai répondu. Le plus grosse gaffe de ma vie était de lui pardonner cette gifle, mais il connaissait mes points faibles et il jouait dessus, il savait qu’en versant deux ou trois larmes je ne pouvais pas rester indifférente (de nature je n’aime pas voir les gens souffrir).
Bref, le pardon de cette gifle était le début de ma vie d’enfer et des violences conjugales de la part d'un mari pathologiquement jaloux. Ces violences physiques étaient épisodiques, mais la violence psychologique a commencé bien avant, par un isolement de mes proches et une séquestration.
Il est difficile de décrire le quotidien avec cet homme. C'est un cauchemar duquel l'on ne parvient pas à s'échapper, dépossédé de tous ses moyens. Chaque semaine j’ai été frappé au moins une fois pour un oui ou pour un non, il savait que j’avais honte de dire à mes parents qu’il me frappait et il s’en servait, il me frappait parce que j’ai mis trop de sel sur les pommes de terre frites, parce que j’ai fais passé le balai une fois au lieu de deux par jour, parce qu’il fallait ranger son sac de voyage avant le mien. Bref tout était une excuse pour recevoir des coups, le comble dans tout ça c’est que je suis blanche de peau et ses coups laissait toujours des traces sur mon corps, j’étais obligée de mettre des chemises avec des manches longues pour aller au travail alors qu’il faisait 40°, je zappais des repas familiaux à cause des bleues aussi.
Je n'ai jamais porté plainte, même pas une main courante. Sans doute par manque de courage, par crainte de devoir affronter cette réalité que je ne voulais pas voir. Jusqu’au jour ou j’ai été à l’hôpital parce que j’ai dis qu’un homme un vrai ne lève jamais la main sur une femme, je me suis retrouvée avec mon bassin cassé et j’ai faillit être paralysé à vie à cause d’un coup que j’ai reçu en pleine colonne vertébrale. Il m’avait enlevé mon portable, mon porte monnaie, mon chéquier et tout, avant de m’emmener à l’hôpital, à un moment il était occupé avec le médecin et j’ai saisi l’occasion pour demander à l’une des infermières d’appeler mon père, le pauvre a fait 150 km en une heure, quand il a vu mon père il a compris ce que j’ai fais, mon père lui a tout de suite cassé le nez, et si on était pas à l’hôpital je suis sur qu’il l’aurait tué lah y7fed.
Bref, j’ai pu avoir le témoignage des voisins, et avec le certificat que j’ai eu de l’hôpital, j’ai porté plainte et j’ai commencé la procédure de divorce. Il a beau me supplier et me dire qu’il allait se faire soigner, après ce qu’il m’a fait il était hors de question de lui pardonner, j’ai changé mon numéro de téléphone, j’ai changé de boulot et j’ai changé de ville aussi, j’avais enfin ouvert mes yeux.
Il m'a donc fallu reprendre ma vie sociale en repartant de zéro. Ça a été difficile. Mais aujourd'hui, je ne regrette rien car je suis enfin libre.
Si je vous apporte mon témoignage aujourd’hui, (je n’ai pas tout raconté, sinon ça m’aurait pris des jours et des jours) c’est surtout pour ouvrir les yeux à toutes ces femmes qui restent et subissent la violence au quotidien, je sais que ça reste toujours un sujet tabou au jour d’aujourd’hui mais il faut qu’on en parle, il faudrait qu’on dise STOP à la violence conjugale.
Personne ne mérite d’être maltraité, on est des êtres humains et on ne doit en aucun cas laisser qui que se soit atteindre notre dignité, notre amour propre ou notre personnalité.
Je ne dis pas que ça été facile de tourner la page, je ne savais pas et je ne sais pas jusqu'au jour d'aujourd'hui pourquoi je restais avec lui, quand on est dehors on se dit mais qu'est ce qu'elles ont les femmes qui acceptent ça, mais quand on est dedans dieu seul sait ce qu'on traverse, j’ai été suivi par un psychologue, mais avec une forte volonté et l'aide d'allah en premier lieu, de mes parents et de mes soeurs, j’ai pu y arriver, aujourd’hui je sens que je vis et non pas que je survis, et j’espère que toutes les femmes battues peuvent s’en sortir comme je l’ai fait.
On mérite toutes mieux que ça, et on vaut mieux que ça, bon courage à vous toutes et ne baissez jamais les bras, il y a toujours un moyen de s’en sortir
Citation
cacahuette a écrit:
Bon courage les filles ! pour la suite ..et une meilleure vie inch'Allah
C'est tout ceci et aussi je pense une impossibilité évidente de discuter de dialoguer, argumenter autrement que par la violence.Citation
déesse Chou a écrit:
ça fait froid dans le dos.
Bravo pour votre témoignage et votre courage.
y'a tellement d'ignorantes sur ce forum, avec leurs conseils faut sbar .....patienter pourquoi ? pour mourir ?
à croire qu'elles conseillent la mort.
Un malade est un malade. Le pervers vous isole, vous dépersonnalise, vous casse à l'intérieur comme à l'extérieur ; son sentiment de toute puissance face à sa victime n'a qu'un but vous maîtriser, vous détruire et assouvir ses pulsions.
Citation
chrisado a écrit:C'est tout ceci et aussi je pense une impossibilité évidente de discuter de dialoguer, argumenter autrement que par la violence.Citation
déesse Chou a écrit:
ça fait froid dans le dos.
Bravo pour votre témoignage et votre courage.
y'a tellement d'ignorantes sur ce forum, avec leurs conseils faut sbar .....patienter pourquoi ? pour mourir ?
à croire qu'elles conseillent la mort.
Un malade est un malade. Le pervers vous isole, vous dépersonnalise, vous casse à l'intérieur comme à l'extérieur ; son sentiment de toute puissance face à sa victime n'a qu'un but vous maîtriser, vous détruire et assouvir ses pulsions.
Les causes en sont multiples mais je pense que dans le cas de maris violents c'est une haine sourde à l'égard des femmes et la volonté de les casser, les briser pour exister et pour se rassurer..
On peu "comprendre " la violence accidentelle ou le mari pète un cable et donne un coup à sa femme quand il est à bout d'arguments ou sous l'effet d'une forte émotion etc..même si c'es répréhensible mais le caractère systématique, appliqué, répétitif des témoignages que l'on voit ici sont le signe de pathologies graves et ont pour but de détruire et de nier l'autre dans sa personne physique et son intégrité morale affective, sociale et de la détruire et en cela
c'est terrifiant et si commun ..:-((
Le pire est ce sentiment de honte et de culpabilité qu'éprouve la femme d'avoir provoqué ou avoir mis son homme dans un tel état ou de ne pas s'être montrée à la hauteur et comblé ses attentes.Elle est de ce fait doublement perdue dans sa chair et dans sa tête et tout geste de mansuétude de son tyran sera interprété comme une ouverture et une marque d'affection et elle arrivera à se satisfaire et être comblée de ne pas se trouver corrigée ( syndrome de Stockholm..) pensant qu'elle a fait ce qu'il fallait avant de retomber dans le même désarroi car la violence est un cycle infernal..et de douter d'elle même et de s'enfonce un peu plus dans cet enfermement où l'homme la maintient..inexorablement et méthodiquement.