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ISLAMISME – Villepin en désaccord avec la justice
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1 mai 2004 20:56

L'imam de Vénissieux, Abdelkader Bouziane, a été expulsé vers l'Algérie le 21 avril dernier. Cette décision a été suspendue lundi 26 avril par le tribunal administratif de Lyon. Le nouveau ministre de l'Intérieur Dominique de Villepin se dit maintenant prêt à modifier la loi pour obtenir gain de cause

Abdelkader Bouziane sera-t-il définitivement expulsé vers l’Algérie ?" s’interroge Liberté. "Jeudi 29 avril 2004, le ton est monté d’un cran supplémentaire entre la justice et le ministre de l’Intérieur français, Dominique de Villepin, sur l’affaire de l’imam de Vénissieux", rapporte le quotidien algérien. "Après la décision, lundi 26 avril, du tribunal administratif de Lyon de suspendre l’expulsion d'Abdelkader Bouziane bien que Dominique de Villepin ait apporté la preuve de ses contacts 'avec des mouvances internationales prônant des actions terroristes', le ministre de l’Intérieur français s’est dit prêt à modifier la loi. ‘Si la jurisprudence devait évoluer, il faudrait alors envisager de modifier la loi', a-t-il expliqué devant l’Assemblée nationale." Liberté rappelle qu'"Abdelkader Bouziane avait été expulsé de France la semaine dernière [le 21 avril] pour ‘atteinte à l’ordre public’, après avoir prôné un islam radical, l’inégalité entre l’homme et la femme, le châtiment corporel de l’épouse infidèle ou désobéissante, et la polygamie dans une interview à un magazine lyonnais", Lyon Mag, en l'occurrence.

"A la demande expresse du ministère de la Justice, le parquet de Lyon a annoncé jeudi 29 avril l’ouverture d’une information judiciaire contre l’imam Bouziane", ajoute Liberté. "Il sera poursuivi pour ‘apologie de crime’ et ‘provocation directe par écrit, non suivi d’effets, à porter atteinte à l’intégrité d’une personne'", précise le journal. Ainsi, "Abdelkader Bouziane, qui a retiré depuis l'Algérie une demande de visa de retour, devrait être arrêté dès sa descente d’avion". Le journal affirme que, "depuis juillet 2003, 12 imams actifs en France ont fait l’objet d’arrêtés d’expulsion en raison d'un comportement qualifié de suspect ou de prêches jugés contraires aux principes de la République".

"L’expulsion et le retour éventuel de Bouziane mettent en évidence une question épineuse que la plupart des pays européens affrontent. En effet, ils tentent de répondre aux besoins de leurs citoyens musulmans, toujours plus nombreux, tout en protégeant les libertés civiles et en freinant l’expansion de la pensée islamiste", affirme le New York Times. Selon le quotidien américain, "une partie du problème réside dans la "pénurie d’imams formés sur place pour diriger les musulmans nés en Europe.

En conséquence, les mosquées comme celle de Vénissieux doivent souvent se rabattre sur des imams venus de l’étranger ou sur des chefs religieux autoproclamés qui ont des croyances fondamentalistes heurtant la société européenne tolérante." Le journal rappelle que "seuls 10 % des imams officiant dans les mosquées ou les lieux de prière français sont citoyens français. Et la moitié ne parlent pas français, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur français."

Pour La Liberté, lorsqu'il était à l'Intérieur, "Nicolas Sarkozy avait parié sur une 'autorégulation' des imams en créant le Conseil français du culte musulman (CFCM), mais elle ne s’est pas produite". "Deux ans après la création du CFCM, les mêmes problèmes demeurent : des imams autoproclamés continuent de diffuser des messages d’un autre âge auprès d’une population composée essentiellement de jeunes issus de banlieues, donc faciles à manipuler", selon Ahmed Sallam, auteur de Djihad en Europe. Pour lui, "dans la plupart des cas, nous n’avons pas affaire à des imams extrémistes. C’est bien plus grave : ce sont des prédicateurs qui ne connaissent pas bien la religion musulmane et qui délivrent des messages n’existant pas dans le Coran."


Le quotidien estime que, "après avoir, pendant plusieurs années, évité de s’occuper directement du dossier des imams dit 'salafistes', Paris semble décidé à résoudre définitivement ce problème, et d’autres capitales d’Europe devraient lui emboîter le pas". Ce qui inspire cette réflexion à l’éditorialiste du journal algérien : "En Occident, on n’a peut-être pas vu venir la tragédie ; on commence à s’en préserver : on nous renvoie les missionnaires de la mort qui sont allés nous y représenter.

[www.courrierinternational.com]


Moustafa
 
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