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Islam : interdiction de l'alcool ou de l'ivresse ?
31 décembre 2017 15:11
Salam,

J'ai fait quelques recherches et j'aimerais avoir des avis extérieurs (source à l'appui) : l'islam interdit-il la consommation d'alcool ou l'ivresse qui peut en découler ?

Merci pour vos réponses.
z
31 décembre 2017 15:19
Aleykoum Salam,

Les boissons alcoolisées sont désignées dans le Coran par le mot خمر (ẖamr) qui y est mentionné à 6 reprises. Il est parfois traduit en français par « vin », ce qui est réducteur car le vin désigne seulement une boisson qui provient de la fermentation du raisin. On lui préférera donc le terme générique « alcool ».

L’islam considère les boissons alcoolisées comme un aliment illicite et n’autorise pas leur consommation.

Une interdiction progressive
Historiquement, cet interdit alimentaire s’est opéré en trois phases :

Image négative de l’alcool :
« Ils t’interrogent [Muḥammad] à propos de l’alcool et du jeu d’argent. Dis : ‘‘En l’un comme en l’autre résident un péché grave et certaines utilités pour les hommes, mais dans les deux cas, le péché qui s’y trouve est plus grand que leur utilité’’. » (S.2-V.219)

Interdiction partielle (pas de prière en état d’ivresse) :
« Ô vous qui croyez ! N’approchez pas de la prière alors que vous êtes ivres […].» (S.4-V.43)

Interdiction totale :
« Ô vous qui croyez ! L’alcool, le jeu d’argent, les bétyles [idoles de pierre] et les flèches divinatoires ne sont qu’une abomination, œuvre du Diable. Écartez-vous en, afin que vous réussissiez. Le Diable ne veut que susciter parmi vous, à travers l’alcool et le jeu d’argent, l’hostilité et la haine, et vous détourner d’invoquer Dieu et de prier. Allez-vous donc y mettre fin ? » (S.5-V.90 & 91)

Ces versets sont les derniers à avoir été révélés au sujet de l’alcool. D’un point de vue législatif, ils remplacent et abrogent les versets précédents.

La consommation de breuvages enivrants était répandue en Arabie préislamique. Le procédé législatif d’interdiction graduelle a permis d’éviter une rupture brutale avec l’ancien mode de vie en accordant aux premiers musulmans un temps d’adaptation.

Outre les passages coraniques mentionnés plus haut, ils existent plusieurs hadiths (propos du prophète de l’islam) qui traitent de l’alcool. Citons :

« Tous ce qui est enivre est [à considérer comme] alcool et tout alcool est illicite. »

Ce hadith permet d’élargir le champ d’interdiction aux autres substances psychotropes (drogues dures, cannabis, etc.). Leur usage à but médical, par exemple pour les anesthésies, est cependant autorisé.

« Dieu a maudit dix personnes qui traitent avec l’alcool : celui qui le fabrique, celui pour qui il est fabriqué, celui qui le boit, celui qui le transporte, celui à qui il est transporté, celui qui le sert, celui qui le vend, celui qui profite de l’argent obtenu par sa vente, celui qui l’achète pour lui-même et celui qui l’achète pour autrui. »

« Celui qui boit de l’alcool dans le monde d’ici-bas n’en boira pas dans l’au-delà à moins qu’il ne se repente. »

Ce dernier hadith fait référence au « vin du Paradis » :

« Voici la description du Paradis qui a été promis aux pieux : il y aura là des ruisseaux d’une eau jamais malodorante, et des ruisseaux d’un lait au goût inaltérable, et des ruisseaux d’un vin délicieux à boire, ainsi que des ruisseaux d’un miel épuré. » (S.47-V.15)

Un vin servi en récompense aux croyants et…

« […] qui ne leur causera ni migraine ni déraison. » (S.56-V.19)

Dans les sociétés musulmanes, la consommation de « la mère des vices » (أم الخبائث, ʾumm ʾal-ẖabāʾiṯ) a été de tout temps tolérée et cela malgré l’interdit religieux. De nombreux poètes tels ʾAbū Nuwās (أبو نواس), ʿUmar Hayyām (عمر خيام) ou encore ʾIbn ʾal-Fāriḍ (ابن الفارض) ont même composé des « odes au vin » (خمريات, ẖamryyāt) pour célébrer le vin et l’ivresse !

Aujourd’hui encore, plusieurs pays musulmans consomment et même produisent des boissons alcoolisées, le plus souvent sous le contrôle de l’état (taxes, autorisations de débit de boissons, etc.).

La consommation d’alcool n’est pas réprouvée… sous certaines conditions
Le consommation de boissons alcoolisées n’est pas considérée comme un péché dans les cas suivants : l’ignorance, l’oubli ou la contrainte. Par exemple, boire de l’alcool pour éviter de mourir de soif n’est pas répréhensible. C’est un principe général de la jurisprudence islamique : « les nécessités lèvent les interdits » (الضرورات تبيح المحظورات).

Enfin, rappelons que l’alcool est un véritable fléau social responsable de nombreux méfaits : risque d’addiction et d’alcoolisme, problèmes de santé divers, violences, drames familiaux, accidents de la route, etc.

Source ICI
l
31 décembre 2017 15:19
Je travaillais un jour avec une marocaine de Fes, elle me disait avec fierté que dans sa famille pour les repas de famille il y' avait toujours une bouteille de rouge sur la table. moody smiley
A
31 décembre 2017 15:27
As salam

Je completrai le long message argumenté du frère (qu'Allah le récompense) par le fait que l'interdit ne se limite pas aux boisson mais a tout ce qui voile / envellope l'esprit (c'est la racine du mot khamr). Ce qui implique la drogue, y compris le hashish mais aussi certain médicaments comme certain anti douleur très fort (opiacé, tramadole), certain sirop, qui font somnolé.

L'usage de la drogue est forcément illicite

Pour les médicament, pris avec une raison medicale valable, ordonnance et tout (pas pour se drogue, sinon cf ci dessus), si le médicament embrouille la tête, le verset d'interdit d'approcher la prière s'applique. La personne a le statut "malade", elle rattrape sans pénalité.
31 décembre 2017 15:40
Salam,
je traduirai le mot خمر (ẖamr) plutôt par "substance enivrante"
La vitesse de la lumière est supérieure à celle du son. C'est pourquoi bien des gens ont l'air brillant jusqu'à ce qu'ils ouvrent la bouche.
A
31 décembre 2017 15:45
Salam aleykoum,

Citation
r'Omar a écrit:
Ces versets sont les derniers à avoir été révélés au sujet de l’alcool. D’un point de vue législatif, ils remplacent et abrogent les versets précédents.

Je conteste cette théorie de l'abrogation des versets du vin, et cette question fait débat parmi les savants.

Il est toujours interdit d'approcher la prière en état d'ivresse, surtout que ce verset contient en outre des règles essentielles concernant les ablutions.

De même, le verset disant que l'alcool a certaines utilités est toujours valide, et incontestable scientifiquement (désinfectant par exemple).

Citation
r'Omar a écrit:
« Tous ce qui est enivre est [à considérer comme] alcool et tout alcool est illicite. »

Oui, mais...
Que faire de cet autre hadith ? "Le khamr se fait à partir de[s fruits de] ces deux plantes : le dattier et la vigne" (Muslim 1985)

On le jette à la poubelle ?

Abu Hanifa et Abu Yusuf ont pourtant choisi de donner la priorité au second sur le premier, et donc de conserver la distinction faite par le Prophète entre le khamr et les autres formes d'alcool.

L'avis majoritaire aujourd'hui encore dans l'école hanafite est de dire que le khamr (alcool fait à partir de raisin ou de dattes) est impur, et que l'ivresse (quelque soit le produit à partir duquel elle est provoquée) est illicite.
"Si derrière toute barbe il y avait de la sagesse, les chèvres seraient toutes prophètes"
A
31 décembre 2017 16:18
As salam

La racine triletaire du terme, c'est ce qui enveloppe, voile. C'est la même racine dans le mot khimar (un genre de hijab + couvrant) et si je ne fait pas d'erreur le verbe pour enrouler le turban.

Bref c'est à la fois envelloper et ça vise spécifiquement la tête
Citation
Marc814 a écrit:
Salam,
je traduirai le mot خمر (ẖamr) plutôt par "substance enivrante"
31 décembre 2017 16:37
Salam,
En ayant pas mal lu sur ce sujet je pencherais même pour dire que ce qu'il a voulu être dit est:

Tout substance enivrante en grande quantité est haram même en petite quantité.

Je prend un exemple (véridique):

La confiture de ma mère avait parfois tourné à cause d'une mauvaise stérilisation.
Je ne l'ai jamais jetée! Et je suis convaincu que je n'ai commis aucune faute.
Citation
Al Hersini a écrit:
As salam

La racine triletaire du terme, c'est ce qui enveloppe, voile. C'est la même racine dans le mot khimar (un genre de hijab + couvrant) et si je ne fait pas d'erreur le verbe pour enrouler le turban.

Bref c'est à la fois envelloper et ça vise spécifiquement la tête
La vitesse de la lumière est supérieure à celle du son. C'est pourquoi bien des gens ont l'air brillant jusqu'à ce qu'ils ouvrent la bouche.
A
31 décembre 2017 16:52
As salam

La confiture a subit une fermentation ethylique ou y'avait juste du moisit ? grinning smiley

Dans le premier cas, ça rejoins les hadith qui parle du nabid, les jus de fruit fermentés et là c'est un sujet assez compliqué qui avait été evoqué dans le topic kombucha. La complication venant de hadith qui peuvent sembler contradictoires.

C'est pour ça que abu Hanifa et abu Yusuf, on reussit a régler le paradoxe mais ils ont invalidé la narration que tu cites.
Citation
Marc814 a écrit:
Salam,
En ayant pas mal lu sur ce sujet je pencherais même pour dire que ce qu'il a voulu être dit est:

Tout substance enivrante en grande quantité est haram même en petite quantité.

Je prend un exemple (véridique):

La confiture de ma mère avait parfois tourné à cause d'une mauvaise stérilisation.
Je ne l'ai jamais jetée! Et je suis convaincu que je n'ai commis aucune faute.
A
31 décembre 2017 17:09
Salam,

Pour répondre à la question de départ, l'alcool est "ijtanibouh", = "à éviter" (5:90). C'est clair, et parfaitement suffisant.

Il nous est aussi demandé très clairement de nous en "abstenir" (5:91).

ET l'ivresse est aussi interdite, c'est le "grand pêché" qu'il contient (2:219), notamment avant la prière (4:43) puisque nous avons obligation de comprendre ce que nous disons (c'est d'ailleurs pour ça que notre école autorise les convertis à prier dans un premier temps dans leur langue).

Aucun de ces versets n'est contradictoire avec les autres, au contraire ils se complètent. Il n'y a donc pas de versets abrogés/abrogeants parmi eux.

En plus de ces quatre là, il y a deux autres versets sur le vin, mais concernant uniquement le vin du Paradis, dont il nous est dit qu'il sera "délicieux" (47:15) et ne provoquera pas de maux de tête (37:47). Ce ne sera donc pas de la piquette ordinaire, et un vin bien meilleur que tous les vins terrestres winking smiley Là encore, aucune contradiction entre les versets, donc aucune raison d'abroger quoi que ce soit.

Citation
Myrask a écrit:
Salam,

J'ai fait quelques recherches et j'aimerais avoir des avis extérieurs (source à l'appui) : l'islam interdit-il la consommation d'alcool ou l'ivresse qui peut en découler ?

Merci pour vos réponses.
"Si derrière toute barbe il y avait de la sagesse, les chèvres seraient toutes prophètes"
31 décembre 2017 22:11
Merci beaucoup pour vos réponses.

Bonne soirée et bonne année
a
31 décembre 2017 22:29
Citation
a écrit:
Allez-vous donc y mettre fin ?

wa alaikoum assalam

Dieu a dit de mettre fin à cela, c'est clair, écrit noir sur blanc, il n'y a pas écrit de mettre fin à l'ivresse dans le verset de la sourate al maidah
Citation
Abdoulaye06 a écrit:
Salam,

Pour répondre à la question de départ, l'alcool est "ijtanibouh", = "à éviter" (5:90). C'est clair, et parfaitement suffisant.

Il nous est aussi demandé très clairement de nous en "abstenir" (5:91).

ET l'ivresse est aussi interdite, c'est le "grand pêché" qu'il contient (2:219), notamment avant la prière (4:43) puisque nous avons obligation de comprendre ce que nous disons (c'est d'ailleurs pour ça que notre école autorise les convertis à prier dans un premier temps dans leur langue).

Aucun de ces versets n'est contradictoire avec les autres, au contraire ils se complètent. Il n'y a donc pas de versets abrogés/abrogeants parmi eux.

En plus de ces quatre là, il y a deux autres versets sur le vin, mais concernant uniquement le vin du Paradis, dont il nous est dit qu'il sera "délicieux" (47:15) et ne provoquera pas de maux de tête (37:47). Ce ne sera donc pas de la piquette ordinaire, et un vin bien meilleur que tous les vins terrestres winking smiley Là encore, aucune contradiction entre les versets, donc aucune raison d'abroger quoi que ce soit.
A
31 décembre 2017 23:36
Salam aleykoum,

Oui, muntahouna (ceux qui s'abstiennent) se réfère bien au khamr, pas à l'ivresse. C'est bien ce que j'ai dit, il me semble ?

Quelques traductions du verset :
[www.alquranenglish.com]

Citation
al qurtubi a écrit:
wa alaikoum assalam

Dieu a dit de mettre fin à cela, c'est clair, écrit noir sur blanc, il n'y a pas écrit de mettre fin à l'ivresse dans le verset de la sourate al maidah



Modifié 1 fois. Dernière modification le 31/12/17 23:44 par Abdoulaye06.
"Si derrière toute barbe il y avait de la sagesse, les chèvres seraient toutes prophètes"
a
31 décembre 2017 23:49
wa alaikoum assalam

La conclusion de ce verset est logiquement l'interdiction du khamr
L'ivresse dans le Coran est mentionnée avec une interdiction durant la prière.

Donc, si le verset 5/90 demande d'arrêter (Dieu dit d'y mettre fin avec une question rhétorique bien plus puissante qu'une simple interdiction) la consommation de khamr

alors qu'il a interdit explicitement l'ivresse durant la prière (sourate 4) (comprendre alors que la consommation est possible en dehors de la prière)

On comprend alors que sans abrogation, d'une perspective purement coranique, ces deux versets sont contradictoires, forcément 5/90 abroge l'autre
Puis, quand on prend les hadith sur les sujets, il n'y a plus de réelle discussion sur le sujet
Citation
Abdoulaye06 a écrit:
Salam aleykoum,

Oui, muntahouna (ceux qui s'abstiennent) se réfère bien au khamr, pas à l'ivresse. C'est bien ce que j'ai dit, il me semble ?
i
31 décembre 2017 23:51
Alcool en arabe c'est alkoul grinning smiley

alcool non enivrant ça existe, alcool c'est juste le nom d'une catégorie de molécule.

Ivre, il me semble que c'est soukar en arabe.

khamr ne vise pas spécifiquement l'alcool je pense.
A
31 décembre 2017 23:53
Salam aleykoum,

Je ne suis pas d'accord avec la thèse de l'abrogation. Je ne vois pas où est la contradiction : il est toujours interdit d'approcher ivre la prière.

Comment gères tu le fait que ce verset "abrogé" contienne la source d'une série de prescriptions concernant les ablutions ?

Citation
al qurtubi a écrit:
wa alaikoum assalam

La conclusion de ce verset est logiquement l'interdiction du khamr
L'ivresse dans le Coran est mentionnée avec une interdiction durant la prière.

Donc, si le verset 5/90 demande d'arrêter (Dieu dit d'y mettre fin avec une question rhétorique bien plus puissante qu'une simple interdiction) la consommation de khamr

alors qu'il a interdit explicitement l'ivresse durant la prière (sourate 4) (comprendre alors que la consommation est possible en dehors de la prière)

On comprend alors que sans abrogation, d'une perspective purement coranique, ces deux versets sont contradictoires, forcément 5/90 abroge l'autre
Puis, quand on prend les hadith sur les sujets, il n'y a plus de réelle discussion sur le sujet
"Si derrière toute barbe il y avait de la sagesse, les chèvres seraient toutes prophètes"
A
1 janvier 2018 00:05
@al qurtubi

Je vais prendre un exemple concret pour que l'on se comprenne.

Admettons que quelqu'un soit ivre et que l'heure de la prière approche.

Importe peu le fait qu'il ait pris du vin (khamr), une autre sorte d'alcool, ou même une drogue quelconque (haschich ou autre).

Il n'a pas réussi à "éviter/s'abstenir" de khamr comme le disent les versets 5:90-91, on est d'accord ?

Est-il pourtant autorisé à prier ?

Moi je dis que non, parce que le verset 4:43 n'est pas abrogé.
"Si derrière toute barbe il y avait de la sagesse, les chèvres seraient toutes prophètes"
[
1 janvier 2018 00:26
Salam

D’un point de vue législatif, ils remplacent et abrogent les versets précédents.

43. Ô les croyants! N'approchez pas de la Salat alors que vous êtes ivres, jusqu'à ce que vous compreniez ce que vous dites, et aussi quand vous êtes en état d'impureté [pollués] - à moins que vous ne soyez en voyage - jusqu'à ce que vous ayez pris un bain rituel. Si vous êtes malades ou en voyage, ou si l'un de vous revient du lieu où il a fait ses besoins, ou si vous avez touché à des femmes et vous ne trouviez pas d'eau, alors recourez à une terre pure, et passez-vous-en sur vos visages et sur vos mains. Allah, en vérité est Indulgent et Pardonneur.

Si on abroge le verset alors il faudra aussi abroger le Tayammum.
______________________________________________ [b]La seule et unique[/b] [color=#FF0000][b]RÉALITÉ[/b][/color] [b]est[/b] [color=#0000FF][b]ALLAH[/b][/color] [b]et la[/b] [color=#CC0066][b]Création[/b][/color] [b]est[/b] [color=#990000][b]Virtuelle[/b][/color].
a
1 janvier 2018 00:46
Selon cette perspective, la condition de validité d'un acte d'adoration dépend de l'intention qu'on y met et en cas d'ivresse, je ne vois pas comment on peut être légalement tenu responsable, la salat sera baatila, mais pas uniquement la prière d'ailleurs.

Quoi qu'il en soit, la révélation ne s'est pas faite dans cet ordre. D'abord, la sourate 5 étant postérieure à la sourate 4 en terme de révélation.
On comprend bien de la sourate 4 en confrontant cela au contexte de révélation de ce verset que la consommation de khamr n'était pas complètement interdite

Une fois qu'on sait l'ordre chronologique, alors le verset 5/90 apporte une information supplémentaire qui est l'arrêt total de la consommation.

Il ne faut pas raisonner uniquement avec les versets coraniques pour un tel sujet, on se doit de rajouter les hadith traitant de cela, qui sont nombreux et authentiques
Citation
Abdoulaye06 a écrit:
@al qurtubi

Je vais prendre un exemple concret pour que l'on se comprenne.

Admettons que quelqu'un soit ivre et que l'heure de la prière approche.

Importe peu le fait qu'il ait pris du vin (khamr), une autre sorte d'alcool, ou même une drogue quelconque (haschich ou autre).

Il n'a pas réussi à "éviter/s'abstenir" de khamr comme le disent les versets 5:90-91, on est d'accord ?

Est-il pourtant autorisé à prier ?

Moi je dis que non, parce que le verset 4:43 n'est pas abrogé.
A
1 janvier 2018 00:58
La question du posteur concernait le haram/halal. On est donc bien obligés de regarder les versets, TOUS les versets, sur l'ivresse et le khamr.

Je ne comprend toujours pas cette idée de contradiction entre les versets.
Ce n'est pas de la mauvaise foi, il me semble au contraire qu'ils se complètent et complémentent harmonieusement.

Le Coran peut à la fois dire que l'ivresse est un grand pêché (2:219), interdire la prière en état d'ivresse (pas simplement baatil donc, mais HARAM), et prôner l'abstention de khamr. Tout ça est cohérent et non-contradictoire.

Par contre, dès qu'on fait intervenir la prétendue abrogation, là les choses se compliquent... Je répète donc ma question : comment gères tu le fait que le dalil de certaines prescriptions concernant les ablutions soit dans un verset abrogé ?

Citation
al qurtubi a écrit:
Selon cette perspective, la condition de validité d'un acte d'adoration dépend de l'intention qu'on y met et en cas d'ivresse, je ne vois pas comment on peut être légalement tenu responsable, la salat sera baatila, mais pas uniquement la prière d'ailleurs.

Quoi qu'il en soit, la révélation ne s'est pas faite dans cet ordre. D'abord, la sourate 5 étant postérieure à la sourate 4 en terme de révélation.
On comprend bien de la sourate 4 en confrontant cela au contexte de révélation de ce verset que la consommation de khamr n'était pas complètement interdite

Une fois qu'on sait l'ordre chronologique, alors le verset 5/90 apporte une information supplémentaire qui est l'arrêt total de la consommation.

Il ne faut pas raisonner uniquement avec les versets coraniques pour un tel sujet, on se doit de rajouter les hadith traitant de cela, qui sont nombreux et authentiques
"Si derrière toute barbe il y avait de la sagesse, les chèvres seraient toutes prophètes"
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