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Identité. Marocains chrétiens
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10 avril 2005 17:52
L'incident est passé quasiment inaperçu. Deon Malan, homme d’église sud africain, installé à Marrakech depuis 1999, a été conduit par les forces de l’ordre à l’aéroport, le mardi 22 mars. Il avait reçu, cinq jours plus tôt, une lettre officielle lui signifiant que faute de travail rémunéré, sa carte de séjour ne pouvait être
renouvelée (contrairement aux années précédentes). L’argument sécuritaire est tout de même irréfutable. Même son ex-protecteur, le révérend américain Jack Wald (président de la toute nouvelle association église protestante), quoique offusqué, n’y trouve rien à redire : "Malan travaillait, comme plusieurs autres pasteurs anglo-saxons, sous un statut légalement ambigu". Le responsable de l’Eglise évangélique au Maroc (regroupant les protestants français), Jean-Luc Blanc, enfonce le clou : "Malan était plutôt naïf. Mais il faut reconnaître que sur le terrain, plusieurs communautés anglophones, fondamentalistes, se sont multipliées en marge de la légalité". Mais qu’est-ce qui a attiré l’attention sur Malan en particulier ? La conférence qu’il a donnée, le mois dernier, à l’invitation d’élèves du Lycée Mohammed V, en compagnie du représentant du conseil des oulémas de Marrakech, Mohamed Mouhieddine ? L’interprétation erronée qu’en a faite le quotidien islamiste Attajdid, laissant croire à un acte de prosélytisme suspect ? L’intérêt soudain que portent plusieurs journaux au flux tendu d’évangélistes (fondamentalistes américains) qui débarquent ? Le risque supposé de conversion au christianisme, dramatisé par le chiffre alarmant de "58.000 marocains chrétiens", selon un rapport à l’origine mystérieuse ? Les enquêtes lancées par le ministère de l’Intérieur, via ses agents secrets, paroissiens à l’Intérieur des églises et autres bergaga en roue libre ? "L’essentiel est de prendre cette affaire d’évangélistes plus au sérieux", affirme ce haut responsable gouvernemental. Au point de chasser un pasteur en pleine semaine sainte de Pâques ? "Cela peut être une manière de le protéger. Parce que les Marocains peuvent réagir violemment vis-à-vis des missionnaires", confie (avec sarcasme) ce grand connaisseur.

Embarras de l’église et tradition missionnaire
Marrakech, d’où Malan a été chassé, porte dans sa mémoire ocre les stigmates d’un meurtre de missionnaire. Emile Mauchamp, médecin, espion du quai d’Orsay, soupçonné de prosélytisme, y avait laissé sa peau, le 19 mars 1907. Depuis, il y a eu un pacte tacite de "non prosélytisme" entre les églises établies au Maroc (lire encadré) et le makhzen. La règle juridique interdisant aux hommes de foi "d’ébranler la foi des musulmans… et de les convertir par coercition" (article 220 du code pénal) est quasiment née de ce drame. Mais ni la loi ni la volonté des hommes d’église locaux n’ont suffi pour séparer les transmetteurs de la foi chrétienne des "indigènes". Les plus agressifs ont souvent été les fondamentalistes américains. Les premiers à s’en plaindre, historiquement, auprès du Makhzen sont les juifs de Mogador. Sous le protectorat, "il est souvent arrivé à la résidence générale d’expulser des évangélistes américains, lorsqu’ils dépassaient le seuil du tolérable (par les musulmans)", explique l’historien Jamaâ Baïda. Sous le règne de Hassan II, quelques "taupes" (on les appelle ainsi parce qu’ils font du prosélytisme souterrain) ont été épinglées. C’est le cas de ce libraire à Meknès, qui ne vendait que des livres chrétiens et n’employait que des convertis. "Nous lui avons conseillé de partir discrètement", confie ce responsable d’église. Durant les années 90, un yacht britannique, transportant plus de 700 bibles en arabe avait accosté à Marinasmir. Lorsque le propriétaire avait été arrêté, conformément aux lois marocaines, l’ambassade du Maroc aux états-Unis a été assaillie de fax provenant de ce qu’on appelle communément "the biblical belt" (le cœur du fondamentalisme américain). Il a fallu l’intervention d’un proche du roi pour clore le dossier judiciaire. En 1999, l’étau se desserre. Campus Crusade for Christ International, ONG américaine connue pour ses campagnes d’évangélisation, s’enorgueillit d’avoir "réussi à convertir 100 musulmans sans entraves majeures" durant une opération de séduction à Algesiras.
Durant les trois dernières années, le phénomène est allé crescendo. Les autorités marocaines s’en sont alors remises aux représentants des églises ayant pignon sur rue. "Driss Benhima (alors wali de Casablanca) m’avait signifié que les pasteurs non reconnus étaient sous ma responsabilité, raconte J.L Blanc. Je leur ai fait signer une convention pour ne pas faire de prosélytisme mais certains, à Tanger par exemple, ont refusé de s’y soumettre". Le révérend américain Jack Wald, qui a décidé de faire chemin à part, a récemment convaincu les autorités de Rabat qu’il pouvait réduire le nombre de pasteurs clandestins en existant légalement. Sauf que pour lui, "témoigner de ma foi chrétienne n’est pas forcément du prosélytisme". Or, c’est là où le bât blesse. Idéologiquement, les tenants traditionnels de l’église au Maroc se trouvent confrontés à de nouveaux prêcheurs, plus agressifs et puristes, qui ambitionnent même de re-christianiser leurs pairs, respectueux des traditions locales. "Comme en islam, les chrétiens sont face à des fondamentalistes qui prônent une lecture réductrice et moralisante des textes", explique la coordinatrice du Groupe de recherche islamo-chrétien (GRIC*), Anne-Marie Teeuwissen. "Si cela touche le Maroc, c’est bien parce que des missionnaires autrefois stationnés dans l’Europe de l’Est, se sont redéployés dans le monde musulman", ajoute-t-elle. Chez nous, ils sont aujourd’hui estimés à quelque 500 missionnaires, se cachant derrière des sociétés écran. Il y en a même qui ne savent pas manipuler un ordinateur et se présentent comme dirigeants de sociétés d’informatique. D’ailleurs, "c’est leur statut de clandestins qui rend encore plus difficile leur recensement", révèle au journal Le Monde, le pasteur Karen Thomas Smith, installée à Ifrane.

Offensive évangéliste et myopie politique
Ces prêcheurs, quoique incontrôlés, ne tombent pas du ciel. Ils répondent, parfois, à une stratégie globale. Au lendemain de l’attaque américaine en Irak, Don Hayes, le directeur exécutif de l’association des croisés, CCCI, en a révélé un bout : "En tant que croyants, nous nous battons pour conquérir les cœurs et les esprits de ces peuples musulmans qui résistent le plus au message du Gospel". Au Maroc, le 11 septembre puis les accords de libre-échange ont servi de porte d’entrée. Le responsable de l’église anglicane et puissant homme d’affaires, Jack Rusenko, a été l’un des promoteurs de la célébration œcuménique à la cathédrale de Rabat. Jugé par quelques uns de ses pairs comme "un missionnaire VIP", il déclarait le 29 avril 2004 à l’Institute on religion and public policy, dans un débat portant sur le Maroc : "Le problème n’est pas dans le choix que font les individus de croire en une autre religion, mais dans les obstacles politiques et économiques qui empêchent un tel choix". Dans ce débat mené à Washington, en présence du représentant de l’ambassade du Maroc, Rusenko va même plus loin, avançant que "le gouvernement marocain est prêt à envisager d’inclure la composante chrétienne dans son identité arabo-islamo-berbère" (et les juifs ?). Qu’est-ce qui rend cet homme de réseaux aussi confiant ? "Au Maroc, on a longtemps tenu les musulmans à l’écart des chrétiens, de peur qu’ils ne soient convertis. Aujourd’hui que le pays décide de s’ouvrir et de se libéraliser, on ne peut pas nous empêcher de venir parler au nom de Jesus. D’ailleurs, les responsables marocains ne sont pas contre".
Parlons en, d’ailleurs, de ces responsables marocains consentants. Le meilleur moyen d’illustrer cette complicité suspecte est le projet Friendship caravan, programmé du 6 au 8 mai à Marrakech (sauf imprévu !). Certes, le président de l’opération, Michael Kirtley, n’a rien d’un évangéliste. Il lui est même arrivé de défendre des minorités musulmanes. Mais sur ce coup, il a réussi à mettre en connection l’ambassadeur du Maroc à Washington, Aziz Mekouar et les dirigeants de la communauté baptiste du Sud (de purs fondamentalistes). "La rencontre a cristallisé le désir de l’ambassadeur marocain de fructifier le dialogue avec les chrétiens évangélistes", lit-on sur le site officiel de la caravane. Plus tard, le wali de Marrakech, Mohamed Hassad a adopté le projet et accueilli, en marge des accords de libre échange, une délégation d’évangélistes venus en éclaireurs. Depuis, les visites se sont suivies et tous répètent en chœur la même litanie : "nous ne voulons convertir personne. Seul Dieu peut le faire. Mais nous voulons communiquer notre foi". Si ce n’est pas du jeu de mots… Bref, la communication a bien marché. Et si tout va comme le veulent les Américains, 25 évangélistes sont attendus, en marge de concerts de groupes de rock chrétiens, pour dialoguer avec nos dignitaires musulmans. Mais déjà, au Palais et au ministère des Affaires islamiques, cette perspective fait grincer des dents. Tous nos responsables ne sont pas si consentants que cela, finalement.

Liberté de culte et liberté de conscience
Face à cette offensive messianique, plusieurs appellent de leur vœu une clarification des règles du jeu au Maroc. Cet Américain, ne voulant pas trop froisser ses hôtes, aimerait bien que "l’état choisisse d’autoriser les pasteurs clandestins au lieu de les chasser". Au fond, il voudrait qu’au nom de la démocratie, "le Maroc aille aussi loin que l’Algérie et la Tunisie et prépare le terrain à l’émergence et la reconnaissance d’une minorité chrétienne". Le fondateur du GRIC, le père Jacques Levrat, aimerait tout juste que "les églises encadrées aient plus de marge de manœuvre pour gérer l’existant. C’est-à-dire accueillir plus chaleureusement des chrétiens, soient-ils marocains, pour ne pas laisser cette population à la merci de sectes marginales". Lorsqu’il y a deux ans, le président de la fédération des églises protestantes de France est venu au Maroc, il a lancé un ballon d’essai : "Pourquoi pas un conseil de culte chrétien à l’instar du conseil du culte musulman en France ?". Tout cela est encore à l'état de balbutiement. Mais tout le monde reconnaît qu’il y a un vide juridique, qui profite aux clandestins, maintient le black out sur la réalité de notre cartographie religieuse et favorise les réactions sécuritaires aux possibilités de dialogue. Faut-il lancer le débat sur la liberté de conscience ? "Pourquoi pas, rétorque ce haut responsable, à condition de savoir protéger notre religion aussi. Nous n’avons pas à faire à une autre religion, mais à un impérialisme sur fond religieux".
La liberté des autres étend la mienne à l'infini.
a
10 avril 2005 17:59
amir tu crois pas que tu exageres avec tes shaloms,aujourd'hui 16 sionistes de mrd ont falli salir l'esplanade ,et toi tu t'amuses avec tes shaloms.
w
10 avril 2005 18:04
la femme d'oufkir était la maîtresse de hassanII,amir almouminin!!!
2
10 avril 2005 18:06
Salam à tous,

Oufkir avait deux femmes.
La liberté des autres étend la mienne à l'infini.
10 avril 2005 18:59
parceque l'islam est notre identité et seul l'islam qui nous reste aujourd'hui comme rassembleur.
:o
A
11 avril 2005 00:18
Amir,

Je te promet que j'étais sincére khouya !!

En fait je connais pas grand chose sur Oufkir !


Et si je voulais la bagarre avec toi, c'est le couteau entre les dents et le sabre à la main que j'irai te pourchasser au Canada ! héhéhé
11 avril 2005 04:46
aucun probleme mon frere!

tu sais que tu es parmis ceux que j'aime dans ce forum?

mais le sabre et le couteau mam3anach. disant plustot un bon amlousmiling smiley
:o
A
11 avril 2005 18:45
Amir moi de même khouya !!! Pour Amlou pas de probléme c'est avec plaisir !
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