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Une actrice afghane s'est promenée avec une armure métallique dans le quartier le plus peuplé de Kaboul. L'expérience a tourné court.
Kubra Khademi n'a pas froid aux yeux. Le vendredi 27 février vers 18 heures, cette actrice de 26 ans a marché dans un quartier très fréquenté de la capitale vêtue d'une armure en fer sur le haut du corps et les fesses. Son objectif: dénoncer le harcèlement de rue dont elle est victime, rapporte le site Les Observateurs de France 24. «Je subis pratiquement tous les jours des attouchements et des insultes dans les rues de Kaboul, depuis toute petite», a-t-elle expliqué.
Lynchage évité
L'expérience devait durer 10 minutes en tout. Mais au bout de 8 minutes, la jeune femme s'est jetée dans un taxi appelé par ses amis qui la suivaient et prenaient des photos. «Avant de commencer, je m’attendais à ce que je sois poursuivie par une foule hostile et j’ai prié pour ne pas me faire assassiner. Je ne me suis malheureusement pas trompée, des hommes ont vite commencé à me suivre, m’insulter et me lancer des pierres.»
«L’une des pratiques dont raffolent certains hommes, c’est de pincer les femmes dans la rue. Nous vivons dans une société patriarcale. Quand on se plaint auprès des hommes, généralement ils nous disent que si une femme met le voile personne ne s’en prend à elle. Mais c’est évidemment faux parce que même les femmes en burqa sont victimes de harcèlement.»
Un fléau dans le pays
Depuis la chute du régime taliban en 2001, la situation des femmes s'est améliorée en Afghanistan. Mais la violence et le harcèlement sexuel envers elles reste un fléau. En 2012, Human Rights Watch a estimé que 87% des femmes afghanes ont été victimes d'une forme de violence physique.
Les organisations de défense des droits de l'homme ne cessent ces dernières années de réclamer au gouvernement un plan de lutte national. «La violence est une composante inextricable de la vie de nombreuses femmes et filles afghanes. Celle-ci subissent des mariages forcés, sont attaquées physiquement, sexuellement ou psychologiquement», a ainsi dénoncé l'ONU en décembre 2013.