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Le grand oral de « Moulay Hicham » El Alaoui à HEC
E
2 février 2012 16:04
Paris.- Visiblement, « Moulay Hicham », le cousin du roi Mohamed VI, attire les foules. Voir un prince alaouite en chair et en os fait encore frissonner certains marocains jusqu’au point d’abandonner la chaleur de leurs domiciles pour aller écouter par une nuit glaciale le « prince rouge » au fin fond de la grande banlieue parisienne.

Sa conférence donnée dans un amphithéâtre de la prestigieuse école de commerce HEC, située à côté de Paris, a rameuté du monde le soir du lundi 30 janvier. Des Marocains, bien sûr, mais aussi beaucoup d’étrangers, occidentaux, arabes et asiatiques.

Parmi les Marocains, il y avait une foule de jeunes du Mouvement du 20 février de France venus nombreux écouter celui qui à chaque sortie médiatique fait frissonner, mais d’une autre manière, son royal cousin.

A ceux-là, qui n’étaient manifestement pas des étudiants de HEC, le petit-fils de Mohamed V leur a rendu hommage tout en les sermonnant pour leur « manque de stratégie » et leur cantonnement volontaire dans la « métapolitique ». C’est-à-dire, vouloir se situer au-delà des affaires publiques tout en étant dans l’action et la réflexion.. politique.

Il leur a conseillé de transformer l’ambiance bon enfant qui caractérise leurs manifestations en une « véritable démarche politique » avec « une répartition des rôles, une institutionnalisation de routine et une organisation stratégique ». En somme, un mouvement politique avec des buts politiques bien définis. Une perspective que, jusqu’à aujourd’hui, les membres du M20F refusent obstinément.

Par la suite, le prince a été assailli de questions sur le rôle de l’armée, sur l’islamisme en général et sur la récente réforme constitutionnelle. A tout cela, il a répondu en exposant ses réflexions que nous résumons en dix points essentiels.

1° / Le Makhzen garde toujours ses leviers essentiels du pouvoir, autant l’emprise de la monarchie sur l’armée que la formation du gouvernement ainsi que l’édifice institutionnel, de même que la capacité d’intervenir dans les enjeux économiques majeurs.

2 °/ On peut dire à juste titre que les changements ont été, dans l’ensemble, limités. En même temps, il se peut qu’il y ait une forme de concurrence entre le palais et le PJD, un parti politique islamiste vis-à-vis duquel la monarchie a traditionnellement éprouvé quelque suspicion.

3° / Pour cette raison-là, dans les premiers temps le PJD pourrait multiplier les gages d’allégeance, voire de soumission à l’égard de la monarchie. Les intérêts des uns et des autres divergent. Pour la monarchie, l’arrivée du PJD doit être comprise par la société en continuité avec sa stratégie d’ouverture politique. En s’associant à ce parti, la monarchie voudrait faire déplacer la pression politique du centre monarchique vers une tierce partie. En revanche, pour le PJD, la monarchie n’a pas d’autre alternative viable que lui-même, mais il doit rassurer la monarchie, quitte à faire des sacrifices afin de s’inscrire dans le système global et plus particulièrement, dans l’administration, en vue de prendre le dessus sur les lobbies qui entourent la monarchie, tout en s’incrustant durablement dans l’administration.

4 ° / De ce fait, Le PJD et la monarchie se trouvent liés au sein d’un problème d’action collective. Ils ont tous deux intérêt à surmonter les crises qui vont apparaître.

5 ° / Toute résistance forte de la part du palais sur une question perçue comme cruciale pourrait menacer l’arrangement mutuel et faire montrer du doigt la monarchie comme réticente au changement.

6 ° / Inversement, à un moment donné, des demandes trop fortes de la part du PJD pourrait pousser la monarchie à mettre fin à l’arrangement, ce qui renforcerait l’idée que les islamistes avaient eu tort de faire confiance à ce jeu, ce qui discréditerait durablement le PJD aux yeux de la société et validerait les thèses du Mouvement 20 Février.

7 ° / En résumé, nous entrons dans une période d’équilibre instable, dans laquelle une série de conflits vont être provisoirement résolus par un consensus superficiel.

8° / En fin de compte, ceci n’est pas viable, compte tenu des problèmes structurels que ni l’ordre monarchique actuel ni les forces institutionnelles ne sont capables de résoudre.

9° / La relation triangulaire entre le Makhzen, le PJD et le Mouvement populaire déterminera dans l’avenir l’évolution des systèmes.

10 ° / Les possibilités vont d’un Makhzen superficiellement ouvert à une réelle démocratisation au sein d’une monarchie constitutionnelle, ou encore à une crise de légitimité qui atteindra le système dans sa totalité.

Voilà pour les points essentiels. Pour des raisons de bienséance, cette conférence a manqué, il faut le dire, de questions précises sur le prince lui-même. Où se situe-t-il dans ce chambardement au-delà de ses opinions personnelles en tant que citoyen marocain ? Et, est-il prêt un jour à abandonner cette métapolitique qu’il reproche au M20F mais qu’il pratique néanmoins ?

Demain
N
9 février 2012 23:59
Citation
Emma peel a écrit:
Sa conférence donnée dans un amphithéâtre de la prestigieuse école de commerce HEC, située à côté de Paris, a rameuté du monde le soir du lundi 30 janvier. Des Marocains, bien sûr, mais aussi beaucoup d’étrangers, occidentaux, arabes et asiatiques.


Ce passage me fait rire. Et je présume que parmi les "étrangers occidentaux" il y avait des Français, n'est-ce-pas ? Et en plus des Marocains, il y avait aussi des Arabes... Quel talent journalistique !
a
10 février 2012 08:45
qu'est ce que cet homme maroco libanais a t il fait pour votre pays si ce n'est s'enrichir en utilisant leur patrimoine ancestral?

Je dirai que votre roi a plus de mérites en ce qui concerne les compétences...
E
10 février 2012 14:41
Citation
Nabuchodonosor II a écrit:
Citation
Emma peel a écrit:
Sa conférence donnée dans un amphithéâtre de la prestigieuse école de commerce HEC, située à côté de Paris, a rameuté du monde le soir du lundi 30 janvier. Des Marocains, bien sûr, mais aussi beaucoup d’étrangers, occidentaux, arabes et asiatiques.


Ce passage me fait rire. Et je présume que parmi les "étrangers occidentaux" il y avait des Français, n'est-ce-pas ? Et en plus des Marocains, il y avait aussi des Arabes... Quel talent journalistique !


en plus des arabes marocains, il y avait d'autres arabes.
remets ton écran à l'endroit.
N
10 février 2012 23:32
Citation
Emma peel a écrit:
Citation
Nabuchodonosor II a écrit:
Citation
Emma peel a écrit:
Sa conférence donnée dans un amphithéâtre de la prestigieuse école de commerce HEC, située à côté de Paris, a rameuté du monde le soir du lundi 30 janvier. Des Marocains, bien sûr, mais aussi beaucoup d’étrangers, occidentaux, arabes et asiatiques.


Ce passage me fait rire. Et je présume que parmi les "étrangers occidentaux" il y avait des Français, n'est-ce-pas ? Et en plus des Marocains, il y avait aussi des Arabes... Quel talent journalistique !


en plus des arabes marocains, il y avait d'autres arabes.
remets ton écran à l'endroit.


Alors regardons de plus près, et avec l'écran à l'endroit, les talents journalistiques de notre auteur :

Les Marocains (arabes) étaient donc, eux, chez-eux (à Paris bien sûr) mais il y avait aussi beaucoup d'étrangers, occidentaux, arabes et asiatiques (toujours à Paris, chez les Marocains) . Parmi les occidentaux on devinait la présence de Français, alors qu'on pouvait facilement distinguer les Arabes marocains des autres Arabes. Les Asiatiques, eux, se ressemblaient tous. On pouvait supposer qu'il s'agissait vraissemblablement de Japonais car ils étaient tous armés d'appareils photos Nikon. Parmi tous ces étrangers, les Marocains, eux, étaient bien chez-eux.
 
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