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Nos frères irakiens meurent comme des mouches. Crime, Made in USA
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1 février 2004 20:20
ARBIL, Irak (Reuters) - Un double attentat suicide a fait plusieurs dizaines de morts dimanche matin à Arbil, dans le nord de l'Irak, prenant pour cible les deux principales formations kurdes irakiennes, alliées des Etats-Unis.


Frappant le jour de l'Aïd el-Kebir, la Fête du sacrifice du calendrier musulman, les deux activistes se sont fait exploser à l'intérieur des locaux de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) et dans ceux du Parti démocratique du Kurdistan (PDK).


Selon un bilan provisoire communiqué par l'armée américaine, le double attentat a fait au moins 56 morts et 200 blessés.


D'après les récits de témoins, les deux activistes ont pu franchir les contrôles de sécurité menant aux réceptions organisées par les deux partis kurdes pour l'Aïd.


A Bagdad, où il effectuait une visite inopinée, l'Américain Paul Wolfowitz, secrétaire adjoint à la Défense, a affirmé que les responsables de ces attentats seraient écrasés.


"Il ne s'agit pas d'islam, il ne s'agit pas de musulmans, il s'agit d'extrémistes, de leur vision fanatique du monde et ils tueront pour essayer de la promouvoir. Mais nous sommes en train de gagner et eux de perdre", a-t-il dit à la presse.


Hoshiyar Zebari, ministre irakien des Affaires étrangères, a attribué le double attentat d'Arbil au réseau Al-Qaïda et au mouvement Ansar al-Islam, organisation islamiste armée dont le nord de l'Irak était un des bastions et qui, selon Washington, s'est récemment regroupée après avoir été mise en difficulté lors de la guerre.


Plusieurs personnalités figurent parmi les victimes du double attentat, dont le vice-gouverneur de la province, Mehdi Khochnaou, et le commandant des forces de police de la ville.


Sami Abdoul-Rahman, représentant du PDK aux négociations sur la future Constitution irakienne et ancien ministre au début des années 1970, aurait également péri, selon Peter Galbraith, un ex-diplomate américain.


Pour ce dernier, "ces attentats sont un coup sévère porté à la direction du Parti démocratique du Kurdistan, l'un des plus solides alliés des Etats-Unis pendant la guerre".


Arbil a été le théâtre récemment de plusieurs attentats, notamment l'explosion d'une voiture piégée devant les bureaux locaux du ministère de l'Intérieur, qui avait fait au moins quatre morts en décembrer.


MESURES DE SÉCURITÉ INSUFFISANTES ?


Les forces américaines s'attendaient à une recrudescence des violences à l'occasion de l'Aïd. Une série d'attaques a fait 18 morts samedi à Bagdad et dans le nord du pays. Dimanche, dans le sud du pays, vingt pillards ont péri dans l'explosion d'un dépôt de munitions qu'ils s'apprêtaient à dévaliser, selon un porte-parole militaire polonais.


Un responsable de l'UPK a cependant estimé que des négligences avaient peut-être facilité la tâche des auteurs du double attentat d'Arbil.


"C'est un jour de célébration religieuse, donc peu de monde anticipait une attaque terroriste par des fondamentalistes musulmans", a expliqué Koubad Talabani. "Il y avait probablement trop de bienveillance parmi les forces de sécurité du PDK et de l'UPK", a-t-il ajouté.


Le double attentat d'Arbil est intervenu alors que le secrétaire adjoint à la Défense de l'administration Bush se trouvait à Bagdad pour évaluer les conditions de sécurité.


Paul Wolfowitz, qui effectuait sa troisième visite depuis la fin de la guerre, s'est entretenu avec des commandants militaires de la prochaine relève des forces américaines stationnées en Irak.


Cette rotation, la plus importante depuis la Deuxième Guerre mondiale, doit ramener au printemps les effectifs américains déployés en Irak de 130.000 à 105.000 hommes.


Interrogé sur le débat sur l'authenticité des preuves accumulées par Washington et Londres avant le déclenchement de la guerre, Paul Wolfowitz a rejeté les critiques: "Les décisions se prennent sur la foi des renseignements dont vous disposez, et non sur les renseignements que vous découvrirez plus tard."


En Grande-Bretagne, où un débat symétrique se développe, plusieurs sondages ont confirmé dimanche qu'une majorité de Britanniques étaient favorables à une enquête indépendante sur les renseignements des services secrets cités par Tony Blair pour justifier l'entrée en guerre.
 
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